Facteurs de risque : muscle et statines

Facteurs de risque : muscle et statines

REVUE DE PRESSE J.-J. Monsuez Facteurs de risque : muscle et statines Les effets secondaires musculaires des statines limitent l’observance et l’obt...

39KB Sizes 10 Downloads 253 Views

REVUE DE PRESSE

J.-J. Monsuez

Facteurs de risque : muscle et statines Les effets secondaires musculaires des statines limitent l’observance et l’obtention de chiffres de LDL-cholestérol optimaux dans une proportion non négligeable des malades traités. Des myalgies sont ainsi rapportées chez 1 % à 25 % des patients, selon les études, la nature et la durée du traitement. L’étude coopérative STOMP (Effects of statins on muscle performance), coordonnée par le NHLBI (National heart lung and blood institute) a suivi pendant 6 mois les symptômes musculaires, les dosages itératifs de CPK, la force musculaire segmentaire (plusieurs segments des membres supérieurs et inférieurs), la performance et la capacité à l’effort globale chez 420 sujets débutant un traitement par 80 mg d’atorvastatine ou placebo. Les myalgies sont plus fréquentes sous atorvastatine que sous placebo. Les CPK augmentent de 20 UI/L dans l’ensemble des sujets traités, avec un chiffre dépassant la limite supérieure de la normale chez 40 sujets traités mais aussi 29 sous placebo (p = 0,08). On n’observe pas de différence de force musculaire segmentaire ni de capacité d’effort entre les deux groupes, mais en revanche, parmi les malades présentant des myalgies, la diminution de la force musculaire segmentaire est plus marquée chez ceux recevant l’atorvastatine (tableau 1).

En pratique, l’étude STOMP pose plus de questions que n’apporte de réponses, ou plutôt même ne répond pas grand-chose à une question que beaucoup d’entre nous ne posent plus. Indiscutablement, nos malades ont souvent des effets secondaires de leurs statines, qu’il s’agisse de myalgies ou d’élévations de CPK. Mais ce traitement est le plus souvent indispensable ou très souhaitable, en particulier au long cours, où le malade et le cardiologue se retrouvent souvent seuls, et où l’aide des consultants hyperspécialisés dans ce domaine reste très souvent ponctuelle. STOMP semblerait montrer que le problème n’en est pas un, ce qui est cependant aussi assez rassurant pour des praticiens qui le surmontent le plus souvent de façon empirique. Parker BA, Capizzi JA, Grimaldi AS, et al. Effects of statins on skeletal muscle function. Circulation 2013;127:96-103.

Insuffisance cardiaque : syndrome posthospitalisation L’un des modes d’expression privilégié du succès médical est souvent formulé en pourcentage de patients sortis d’hospitalisation en fin de traitement, d’une part parce qu’il traduit l’efficacité thérapeutique hospitalière (où se font les interventions décisives et la plupart des investigations cliniques) et

qu’il est de mesure assez simple. Pourtant, nous savons tous, pour le vivre quotidiennement avec nos malades, que la période qui suit la sortie est souvent émaillée de complications. Le registre américain Medicare vient de chiffrer la dimension du «risque posthospitalier », à partir des données de 2,6 millions d’affiliés âgés de plus de 65 ans ayant été hospitalisés au cours d’une année. Un hospitalisé sur cinq sera ré-hospitalisé dans les 30 jours qui suivent la sortie. Le motif de la réadmission diffère de celui de la première hospitalisation deux fois sur trois, et ce quelle que soit la pathologie initiale (figure). En focalisant l’étude sur l’insuffisance cardiaque, pour 100 malades sortant d’hospitalisation, 20 environ seront réadmis dans les 30 jours, 6 ou 7 pour une nouvelle poussée d’insuffisance cardiaque ou une de ses complications cardiovasculaires (arythmie, hypotension, etc.) et 13 à 14 pour un autre motif qui ne lui est pas directement lié. Plusieurs facteurs ont été proposés pour expliquer la fragilisation des malades de ce « syndrome post-hospitalisation » : le manque de sommeil, le stress de la maladie grave et celui du séjour hospitalier, les modifications diététiques, l’alitement et le déconditionnement physique, la perte des repères habituels, source d’aggravation de troubles cognitifs, les prescriptions médicamenteuses plus nombreuses à l’origine d’un nombre d’effets secondaires accru.

Tableau 1. Action musculaire de l’atorvastatine dans STOMP. Cohorte complète

Patients avec myalgies

Statine

Placebo

Statine

Patients (n =)

203

217

19*

10

Variation LDL-chol (mg/dL)

- 59

0,9

- 70,9

10,1

Variation VO2 max (ml/kg/min)

- 0,8

- 0,8

Force musculaire segmentaire

Pas de différence sur 12 segments examinés

* p < 0,05.

48

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Placebo

- 2,1

- 2,3

Réduction sur 5/14 segments

Réduction sur 4/14 segments

Krumholz HM. Post-hospital syndrome – an acquired, transient condition of generalized risk. N Engl J Med 2013;367:100-2.

Syncopes, malaises et âge Le bilan des chutes sans anamnèse ni témoin du sujet âgé est souvent aligné sur celui des syncopes, en particulier lorsque les circonstances de la chute restent indéterminées, AMC pratique

n°216

mars 2013