Prolapsus de la femme jeune : étude des facteurs de risque

Prolapsus de la femme jeune : étude des facteurs de risque

Lettres à la rédaction / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 31 (2003) 316–323 Ce travail nous amène à quelques réflexions complémentaires que nous v...

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Lettres à la rédaction / Gynécologie Obstétrique & Fertilité 31 (2003) 316–323

Ce travail nous amène à quelques réflexions complémentaires que nous vous adressons : l’intérêt de ce travail réside surtout dans l’étude des facteurs congénitaux. Les facteurs de risque classiques n’ont pas évolué et sont retrouvés également dans une série personnelle de 58 patientes de moins de 45 ans. Dans notre série personnelle nous notons une moyenne d’âge de 38 ans, une parité à 3,1, un poids maternel moyen de 69 kg avec seulement 3 obèses, un poids fœtal de 3700 g, 15 % d’antécédents de déchirures obstétricales, un taux de constipation de 36 %. La seule différence retrouvée est 8,5 % de forceps. Au total aucun facteur de risque déterminant ni original. Le questionnaire sur les antécédents familiaux ne permet pas de conclure mais cela nécessiterait une plus grande série. L’intérêt spécifique de ce travail est de tenter de caractériser une population spécifique à risque de prolapsus plus élevé que dans la population générale afin de tenter de proposer une stratégie spécifique à ces patientes. Cette étude se heurte néanmoins à plusieurs écueils : • dans l’étude de Deval et al. l’âge définissant les patientes « jeunes » a été choisi arbitrairement et mériterait d’être validé par des études préalables portant sur la fréquence des étiologies en particulier obstétricales ; • il n’a pas été démontré que le critère de l’âge de l’intervention pour prolapsus représente une spécificité puisque les facteurs de risques sont globalement les mêmes... Il convient donc de rechercher d’autres manières d’individualiser cette population à risque « congénital » de prolapsus. Plusieurs stratégies peuvent être envisagées : • on pourrait vérifier chez toutes les patientes la qualité du tissu conjonctif mais cette stratégie est longue et coûteuse et inapplicable en clinique ; • on pourrait imaginer qu’un score fondé sur les antécédents valide le risque de pathologie tissulaire en fonction de l’absence d’antécédents traumatiques par exemple. Ainsi au lieu de publier sur les patientes jeunes on pourrait publier sur les patientes nullipares. Afin de focaliser plus précisément sur les patientes présentant un risque de pathologie tissulaire et en particulier de pathologie du collagène il nous semble qu’il manque en pratique clinique un test de dépistage des troubles des tissus conjonctifs. Ces facteurs de risque ont été évoqués dans plusieurs études sur l’incontinence urinaire et les hernies inguinales comme le rappelle l’auteur de cet article, même si l’on ne retrouve que peu d’études corrélant les troubles du collagène aux prolapsus génitaux. Ces études concernent toujours des biopsies tissulaires du conjonctif et ne permettent donc pas d’en tirer de conduite à tenir en pratique clinique. La recherche devrait être orientée vers la mise au point d’un test clinique de dépistage qui serait validé par la constatation parallèle de troubles du collagène. Ainsi une étude de l’élasticité ligamentaire ou cutanée, qui peuvent facilement être testées cliniquement en préopératoire serait des plus intéressante. Nor-

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ton a ainsi mis en évidence le syndrome « d’hyperlaxité ligamentaire » sans vérifier la corrélation avec des pathologies du conjonctif chez ces patientes. Si l’on arrive ainsi à définir une population à risque élevé de pathologie des tissus conjonctifs d’autres réflexions viennent alors à l’esprit. En effet on retrouve fréquemment une association entre éventration ou hernie dans les antécédents des patientes et trouble du collagène. De plus, plusieurs pathologies familiales du collagène comme le syndrome de Elher Danlos associent des troubles de la statique pelvienne, des hernies mais également un risque accru d’anévrismes artériels. Il serait donc intéressant une fois dépistées des patientes présentant des troubles du collagène, et dès aujourd’hui chez des jeunes femmes présentant un prolapsus génital, de recommander un dépistage des risques cardio vasculaires, voire un dépistage d’anévrismes. De même, chez ces patientes on devrait recommander d’éviter les laparotomies médianes autant que possible lors de chirurgies abdominales, et de limiter les traumatismes obstétricaux autant que possible... Pour conclure plusieurs pistes méritent d’être explorées : • dépistage des patientes à risques de pathologie du collagène et confirmation de ceux-ci ; • mise au point et validation de stratégies opératoires spécifiques chez ces patientes (prothèses) ; • prévention dans cette population à haut risque des facteurs de risque obstétricaux en particulier ; • recherche de pathologies associées. P. Debodinance * Service de gynécologie obstétrique, CH Dunkerque, rue des Pinsons, 59430 Saint-Pol-sur-Mer, France Adresse e-mail : [email protected]

M. Cosson Service de gynécologie, hôpital Jeanne-de-Flandre, 2 avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, France * Auteur correspondant. Gynécologie Obstétrique & Fertilité 31 (2003) 320–321 PII: S 1 2 9 7 - 9 5 8 9 ( 0 3 ) 0 0 0 5 0 - X

Réponse de A. Fauconnier, G. Bader et Y. Ville à l’article de B. Deval et al. Prolapsus de la femme jeune : étude des facteurs de risque B. Deval et al. Gynécol Obstét Fertil 2002;30:673–676 En ce qui concerne la grossesse, les résultats de cette étude cas-témoin portant sur une population de femmes relativement jeunes (moins de 45 ans) sont tout à fait conformes à ceux des études portant sur des populations non sélectionnées sur l’âge [1,2]. Ils confirment dans cette