1ère partie : Le réseau pilote de surveillance épidémiologique des TMS dans la région des Pays de la Loire

1ère partie : Le réseau pilote de surveillance épidémiologique des TMS dans la région des Pays de la Loire

le port de ceinture lombaire n’est pas recommandé (niveau A) ; pour qu’une intervention ergonomique portant sur des dimensions physiques soit efficace...

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le port de ceinture lombaire n’est pas recommandé (niveau A) ; pour qu’une intervention ergonomique portant sur des dimensions physiques soit efficace, elle devrait inclure une dimension organisationnelle et l’implication des travailleurs (niveau B). Conclusions : Le document produit par le groupe de travail a l’avantage d’être issu d’une démarche scientifique rigoureuse. Le projet a mis en évidence la difficulté à conclure dans certains domaines par manque d’études suffisamment nombreuses et menées de façon rigoureuse. Les documents finaux sont disponibles sur le site www.backpaineurope.org.

Résumés des ateliers Atelier Nq1 : surveillance et réseaux en médecine du travail, l’exemple des TMS 1ère partie : Le réseau pilote de surveillance épidémiologique des TMS dans la région des Pays de la Loire C. HA1, Y. ROQUELAURE2 1. Département santé travail,Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice 2. Laboratoire ergonomie et santé au travail, Université d’Angers, Angers.

En 2002, l’Institut de veille sanitaire a mis en place, pour une période de trois ans, un réseau pilote de surveillance épidémiologique des troubles musculosquelettiques (TMS) dans la région des Pays de la Loire. Ce réseau associe trois approches, dont deux s’appuient sur des réseaux de médecins du travail. La première de ces deux approches — volet en entreprises - consiste à mettre en œuvre une surveillance des TMS dans un échantillon d’entreprises représentatives du tissu industriel de la région. Cette surveillance a pour objectif de décrire la prévalence par âge, sexe, secteur d’activité et profession des principaux TMS en milieu professionnel, ainsi que l’exposition aux facteurs de risque de ces pathologies. Elle était basée sur un réseau de 80 médecins du travail volontaires, représentant 18 % des médecins du travail de la région des Pays de la Loire. Les symptômes musculo-squelettiques des membres et du rachis sont recueillis à l’aide d’un auto-questionnaire dérivé du questionnaire Scandinave. Les six principaux TMS des membres supérieurs (tendinites de l’épaule, épicondylite latérale, tendinites des extenseurs/fléchisseurs des doigts et du poignet, ténosynovite de De Quervain, syndrome du canal carpien, Arch Mal Prof Env 2007

syndrome du tunnel cubital) sont diagnostiqués par un examen clinique standardisé conforme à la démarche diagnostique du consensus Saltsa à laquelle les médecins ont été préalablement formés. L’évaluation de l’exposition professionnelle aux facteurs de risque de TMS, biomécaniques, psychosociaux et organisationnels, s’effectue à l’aide d’un autoquestionnaire. Au total, en 2002 et 2003, 2 685 salariés (1 566 hommes et 1 119 femmes) ont été inclus par tirage au sort. La plupart des secteurs d’activité présents dans les Pays de la Loire ont été correctement représentés par l’échantillon. Cette surveillance a montré l’ampleur de la morbidité ostéo-articulaire des membres et du rachis dans la population salariée. La prévalence des TMS diagnostiqués était très élevée puisque près de 13 % des salariés présentaient au moins un TMS des membres supérieurs. Cette surveillance a également montré l’importance de l’exposition aux facteurs de risque : les salariés sont exposés à des degrés d’intensité divers à un cumul de contraintes musculo-squelettiques. La seconde approche - volet médico-social - a, parmi ses objectifs, celui d’explorer l’utilisation des déclarations des maladies à caractère professionnel (MCP) à des fins de surveillance épidémiologique en milieu de travail. Un enregistrement qui se veut exhaustif pendant une semaine répétée, dans une phase pilote, sur trois semestres, et basé là aussi sur un réseau de médecins du travail volontaires, a été mis en place en 2003. Les médecins adressent à l’inspection médicale du travail les déclarations de MCP qu’ils ont constatées lors des visites de médecine du travail au cours de ces semaines baptisées Semaines des MCP, ainsi que l’âge, le sexe et le secteur d’activité de tous les salariés ayant bénéficié d’une visite médicale au cours de la même période (données nécessaires au calcul du dénominateur des taux de prévalence). Environ 40 % des médecins de la région ont participé à au moins l’une des trois semaines. Au cours de ces semaines, ces médecins ont vu en consultation 23 416 salariés. Les secteurs d’activité de la région étaient dans l’ensemble bien représentés. Le nombre de déclarations de MCP s’est élevé à 1 056, représentant 1 087 pathologies déclarées. Les TMS constituaient 65 % de ces MCP, suivis par la souffrance psychique (24 %). La prévalence observée des MCP, toutes pathologies confondues, était de 4,6 %, celle des TMS de 2,9 %, celle de la souffrance psychique de 1,1 %. Les sujets pour lesquels une déclaration de TMS a été faite au cours de cette semaine étaient au nombre de 687. D’après le médecin du travail, les TMS déclarés en MCP relevaient dans 61 % des cas d’un tableau de maladie professionnelle indemnisable (MPI). Dans 77

COMPTE RENDU DE CONGRÈS

ADEREST 2006

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presque la moitié des cas, l’absence de déclaration du TMS en MPI s’expliquait par un refus du salarié. Ces Semaines des MCP, répétées à intervalle régulier, apporteront des données inédites sur la fréquence des manifestations pathologiques en lien avec le travail, non déclarées en MPI, et fourniront également une estimation précieuse de l’ampleur de la sous-déclaration pour les pathologies susceptibles d’être déclarées au titre des tableaux de MPI. Ce réseau pilote a permis la mise au point de protocoles destinés à être étendus à d’autres régions ou départements français, dans l’objectif à terme de constituer un programme national de surveillance des TMS. Les médecins du travail des Pays de la Loire, nombreux à se mobiliser, ont démontré une fois de plus leur capacité et leur satisfaction à travailler en réseau sur des protocoles communs et à assurer ainsi des missions de surveillance épidémiologique. Les données issues de ces réseaux n’ont pas d’équivalent dans d’autres pays, du point de vue de la précision des données disponibles au niveau de la population des salariés.

2e partie : Prévenir les TMS dans les entreprises. De l’état des lieux à la transformation des situations de travail, comment articuler nos interventions ? À partir d’exemples d’actions pluridisciplinaires (figure 1) D. BEAUMONT, B. BISSON Service prévention des risques professionnels,CRAMIF.

La prévention des TMS constitue une de nos priorités d’action. Face à l’ampleur du phénomène et à son caractère complexe et plurifactoriel, c’est une démarche participative et pluridisciplinaire fondée sur l’analyse de l’activité que nous préconisons dans les entreprises. Cette démarche comporte trois étapes : mobiliser, investiguer, transformer. Dans une entreprise mobilisée pour réduire les TMS, l’étape d’investigation commence en dressant un état MOBILISER

INVESTIGUER

Informer S’accorder pour agir ensemble

Connaître le risque

et

TRANSFORMER

organiser

la

concertation

Analyser les Évaluer les situations de travail Transformer résultats des les situations transformations identifier les de travail facteurs de risque

Besoin de données de santé: connaître et suivre l’évolution des TMS dans l’entreprise Apport d’un travail en réseau pour élaborer les protocoles et diffuser les résultats Rôle des médecins du travail

Figure 1. Mener une démarche de prévention des TMS.

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des lieux centré sur le recueil des données de santé et de leurs répercussions dans l’entreprise : fréquence et localisation des TMS, conséquences en terme d’arrêts de travail, de restrictions d’aptitudes, postes de travail en cause… Le médecin du travail joue un rôle clé dans cette phase de la démarche. L’évaluation de l’impact des mesures de prévention se fera en suivant l’évolution des indicateurs de santé utilisés initialement, et, là aussi, le médecin du travail joue un rôle moteur. Nous illustrerons au travers d’exemples concrets comment des enquêtes par questionnaire sur le vécu du travail utilisant un protocole proche de celui du réseau des Pays de la Loire ont permis l’avancée de démarches ergonomiques que nous avons accompagnées. Nous verrons aussi les limites auxquelles nous avons été confrontés, qui mettent en avant l’intérêt de développer un tel réseau de surveillance des TMS et les coopérations entre différents préventeurs et disciplines : •Dans une entreprise de gros œuvre. Une enquête par questionnaire menée avec le médecin du travail a été le point de départ d’actions d’améliorations sur 2 métiers jugés particulièrement à risque ; les métiers de bancheur et de maçon finisseur. •Avec les entreprises de désamiantage à Jussieu. Une démarche de prévention a démarré par une enquête sur le vécu du travail auprès des désamianteurs. •Dans une entreprise de conditionnement de produits surgelés, où un questionnaire « vécu du travail » tiré du questionnaire scandinave a été utilisé pour cibler des interventions sur les postes particulièrement délétères. Une évaluation 5 ans après a pu être réalisée avec le même protocole.

Atelier Nq2 : les outils de mesure des facteurs psychosociaux D. CHOUANIÈRE1, C. COHIDON2, V. LANGEVIN1, I. NIEDHAMMER3 1. Projet transversal « stress au travail » INRS, 30 rue Olivier Noyer, 75680 Paris Cedex 14 2. UMRESTTE/InVS-DST, Université Claude Bernard Lyon I, 8 avenue Rockefeller, 69373 Lyon Cedex 08 3. INSERM U687, Hôpital national de Saint-Maurice, 14 rue du Val d’Osne, 94415 Saint Maurice Cedex.

La thématique de l’atelier sera centrée sur les questionnaires « contraintes de travail », sachant qu’un précédent atelier ADEREST a traité des outils de mesure en « santé mentale ». Cet atelier comprendra 3 parties : Arch Mal Prof Env 2007