Aspects évolutifs et éléments pronostiques de la maladie de Behçet dans une cohorte de 480 patients

Aspects évolutifs et éléments pronostiques de la maladie de Behçet dans une cohorte de 480 patients

76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108 les pays du Moyen-Orient, mais avec une gra...

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76e congrès SNFMI, Paris, France, 6 au 8 décembre 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A28–A108

les pays du Moyen-Orient, mais avec une grande présence féminine rejoignant ainsi les séries japonaises et turques. Les fréquences de l’atteinte articulaire et des thromboses veineuses étaient parmi les plus élevées, comme celles des pays méditerranéens. En revanche, les atteintes oculaires, digestive, et neurologique étaient moins fréquentes dans notre série. Conclusion Nous insistons sur le plan thérapeutique, sur la grande place de la colchicine à vie et sur le protocole de notre service à base d’immunosuppresseurs pour les atteintes oculaires sévères. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.372 CO091

Détermination de sous-classes phénotypiques de la maladie de Behc¸et par la méthode d’analyse « cluster » : une étude multicentrique de 496 cas J.B. Fraison 1,∗ , A. Mahr 2 , S. Rivière 3 , F. Mura 4 , C. Jorgensen 5 , F. Lhote 6 , R. Dhôte 7 , A. Bourgarit-Durand 8 , O. Fain 9 , L. Mouthon 10 , A. Brézin 11 , B. Terrier 12 1 Médecine interne, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-St-Jacques, Paris, France 2 Médecine interne hôpital Saint-Louis, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France 3 Service de médecine interne A, maladies multiorganiques, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 4 Département d’ophtalmologie, hôpital Gui-de-Chauliac, CHRU, Montpellier, France 5 Inserm, u 844, 34091 Montpellier, France 6 Médecine interne, centre hospitalier général de Saint-Denis, Saint-Denis, France 7 Médecine interne, hôpital Avicenne, université Paris 13, Bobigny, France 8 Médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France 9 Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris, France 10 Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, service de médecine interne, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 11 Ophtalmologie, hôpital Cochin, Paris, France 12 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.B. Fraison) Introduction La maladie de Behc¸et (MB) est une maladie inflammatoire dont le tableau clinique et la sévérité sont très variables variant d’une aphtose bipolaire, à une vascularite rétinienne ou un anévrisme. De nombreuses manifestations sont possibles, avec certaines associations préférentiellement décrites, comme l’atteinte articulaire, les papulo-pustules, la présence de l’antigène HLA B51 et le sexe masculin. Nous avons mené une étude utilisant la méthode d’analyse en « cluster hiérarchique » pour étudier l’existence de sous-groupes phénotypiques homogènes de MB. Patients et méthodes Les patients étudiés atteints de MB, remplissant les critères internationaux de 2013, provenaient de 7 services de médecine interne. Ils avaient fait l’objet d’un recueil rétrospectif de données standardisée de leurs caractéristiques démographiques, cliniques et évolutives. Une analyse en cluster hiérarchique basée sur la méthode de Ward a été réalisée en implémentant les 5 variables suivantes présentes au diagnostic ou au cours du suivi : uvéite, thrombose veineuse profonde, atteintes artérielle, rhumatologique et neurologique. Une comparaison des caractéristiques cliniques des groupes a été réalisée. Résultats Au total, 496 patients (âge moyen : 41 ans, sexe ratio [H/F] : 1), ont été inclus. Les principales caractéristiques cliniques sont : aphtose orale (98 %), génitale (71 %), atteinte cutanée (72 %),

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pseudo folliculites (71 %), érythème noueux (21 %), atteinte articulaire (62 %), atteinte axiale (19 %), uvéite (54 %), uvéite antérieure isolée (24 % des yeux atteints), atteinte neurologique centrale (24 %), atteinte psychiatrique (23 %), thrombose veineuse profonde (20 %), atteinte artérielle (12 %), atteinte digestive (11 %) et HLA B5 ou B51 (54 %). Cinq clusters de patients ont été identifiés (clusters 1 à 5) qui se caractérisaient de la fac¸on suivante : cluster 1 (n = 123, 25 %), atteinte ophtalmologique (74 %) sans atteinte rhumatologique, neurologique ou vasculaire ; cluster 2 (n = 169, 34 %), atteinte rhumatologique (100 %) sans atteinte neurologique ou vasculaire ; cluster 3 (n = 69, 14 %), atteinte neurologique centrale (100 %) sans atteinte vasculaire ; cluster 4 (n = 76, 15 %), atteinte vasculaire veineuse (100 %) sans atteinte artérielle ; enfin, cluster 5 (n = 59, 11 %), caractérisé par une atteinte artérielle (artérite ou anévrisme). Les caractéristiques démographiques et cliniques étaient différentes selon les clusters : sexe masculin (64 %, 43 %, 48 %, 43 % et 61 %, respectivement ; p < 0,01), origine européenne (37 %, 43 %, 58 %, 49 %, et 31 % ; p < 0,05), atteinte cutanée (68 %, 74 %, 65 %, 80 % et 71 % ; p = 0,26), atteinte rhumatologique (0 %, 100 %, 71 %, 79 % et 61 % ; p < 0,0001), atteinte rhumatologique axial (0 %, 39 %, 10 %, 19 % et 26 % ; p < 0,0001), uvéite (73 %, 42 %, 59 %, 46 % et 51 % ; p < 0,0001), uvéite antérieure isolée (15 %, 41 %, 10 %, 31 % et 30 % des yeux atteints, p < 0,0001), baisse d’acuité visuelle permanente ≤ 2/10, (14 %, 3 %, 10 %, 4 % et 15 % ; p < 0,01), atteinte neurologique centrale (0 %, 0 %, 100 %, 24 % et 41 % ; p < 0,0001), atteinte psychiatrique (6 %, 21 %, 35 %, 32 % et 39 %, p < 0,0001), thrombose veineuse profonde (0 %, 0 %, 0 %, 100 %, 41 % ; p < 0,0001) et atteinte digestive (6 %, 16 %, 7 %, 15 % et 10 % ; p = 0,06). Conclusion Cette analyse en « cluster » suggère que la MB se décompose en 5 phénotypes cliniques : ophtalmologique, rhumatologique, neurologique non vasculaire, veineux et artériel. Bien qu’un patient puisse changer de groupe au cours du suivi, cette catégorisation pourra permettre d’apporter des éléments utiles pour la prise en charge et le suivi de ces patients. Cette « catégorisation » devra être confirmée avec un plus grand nombre de patients et dans d’autres populations. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.373 CO092

Aspects évolutifs et éléments pronostiques de la maladie de Behc¸et dans une cohorte de 480 patients S. Ali-Guechi 1,∗ , D. Roula 2 , S. Boughandjioua 1 , F. Oukil 1 , N. Kouider 1 , A. Chelghoum 1 , N. Boukhris 1 1 Médecine interne, faculté de médecine, CHU Ibn-Rochd, Annaba, Algérie 2 Médecine interne, faculté de médecine, CHU Ibn-Badis, Constantine, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ag [email protected] (S. Ali-Guechi) Introduction Dans le but de déterminer les aspects évolutifs, pronostiques et la mortalité dans la maladie de Behc¸et, nous avons étudié le devenir d’une cohorte de 480 patients (337 hommes et 143 femmes), colligés en 27 ans dans 4 services de médecine interne. Tous ces patients répondaient aux critères de classification du Groupe international de recherche sur la maladie de Behc¸et (MB). Le pronostic a été évalué sur : la présence de manifestations viscérales sévères au début de la maladie et à la date des dernières nouvelles, le sexe, l’âge de début précoce avant 20 ans, le délai diagnostique, la nature du premier symptôme, l’existence des cas familiaux, la positivité de l’antigène HLA B5-51, l’intensité du syndrome inflammatoire biologique et enfin la durée d’évolution. ® L’analyse des données a été réalisée au moyen du logicielEpi info 2 Version 6.04. Nous avons utilisé le test du Chi pour la comparaison des pourcentages, le test de Student « t » et l’analyse de la variance

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pour la comparaison de moyennes. Le seuil de signification a été fixé dans tous les cas à 0,05. Résultats Dans cette série, l’âge moyen des patients était de 33,25 ans ± 9,28 au moment du diagnostic (extrêmes : 12–59 ans et médiane à 33 ans). Les hommes représentaient 70,20 % des cas. Les formes féminines étaient significativement moins sévères (p < 0,001). Après une durée moyenne d’observation de 10,5 ± 6,7 ans, des complications viscérales de la maladie, essentiellement vasculaires, oculaires et neurologiques d’occurrence isolée ou associée chez un même malade, ont été observées dans 79,29 % des cas. Ces complications étaient significativement plus fréquentes chez les hommes et étaient statistiquement liées à la nature du premier symptôme ainsi qu’à l’intensité du syndrome inflammatoire lors des poussées (p ≤ 0,01). En revanche, il n’a pas été démontré de relation significative entre ces atteintes viscérales et la positivité de l’antigène HLA B5-51, l’âge précoce de début, ni l’existence de formes familiales de la maladie. Le pronostic de la MB a été bon dans son ensemble, puisque la survie à 8,58 ans ± 4,35 était de 95,05 % (extrêmes 1 an et 17 ans et médiane à 4 ans). En dehors des patients perdus de vue,16 (14 hommes et 2 femmes) sont décédés, soit une mortalité de 4,15 %. Au moment du décès, ces malades étaient âgés de 34,1 ans ± 10,15 (extrêmes 16 et 51 ans et médiane à 36 ans]. Le décès était survenu, 8,25 ans ± 6,56 après le début de la maladie (extrêmes de 1 et 20 ans). Cinq décès sur seize étaient survenus dans les 3 premières années après l’éclosion de la maladie. La quasi-majorité des patients décédés présentait une forme clinique grave. Le décès était directement lié à la MB dans dix cas sur seize : 4 ruptures d’anévrismes artériels pulmonaires, 1 coma hépatique, 3 ruptures de varices œsophagiennes/syndrome de Budd-Chiari et 2 hémorragies cérébrales. Les séquelles de la maladie, observées dans 28,34 %, étaient représentées par la cécité (12,73 %) et le handicap neurologique (40 %). Conclusion En l’absence de manifestations neurologiques, vasculaires ou digestives, le pronostic vital de la MB est rarement menacé et il est bien admis aujourd’hui que la sévérité de la maladie s’amenuise avec le temps. Ainsi, Dans notre travail, nous avons démontré que le taux de mortalité dans la MB était faible et que les facteurs de mauvais pronostic étaient : le sexe masculin, le tableau clinique initial ainsi que l’intensité des marqueurs biologiques de l’inflammation mais pas la positivité de l’antigène HLA B5-51 comme rapporté dans les résultats des grandes séries de la littérature. Il est donc important de rappeler qu’un diagnostic précoce et la détection rapide d’éventuelles complications de la maladie permettent d’améliorer le pronostic fonctionnel et la survie. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2017.10.374 CO093

Étude du tabagisme sur le phénotype et le pronostic de la maladie de Behc¸et : une étude multicentrique de 496 cas J.B. Fraison 1,∗ , A. Mahr 2 , S. Rivière 3 , F. Mura 4 , C. Jorgensen 5 , F. Lhote 6 , R. Dhôte 7 , A. Bourgarit-Durand 8 , O. Fain 9 , L. Mouthon 10 , A. Brézin 11 , B. Terrier 12 1 Médecine interne, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-St-Jacques, Paris, France 2 Médecine interne hôpital Saint-Louis, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France 3 Service de médecine interne A, maladies multiorganiques, hôpital Saint-Eloi, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 4 Département d’ophtalmologie, hôpital Gui-de-Chauliac, CHRU, Montpellier, France 5 Inserm, u 844, 34091 Montpellier, France

6 Médecine interne, centre hospitalier général de Saint-Denis, Saint-Denis, France 7 Médecine interne, hôpital Avicenne, université Paris 13, Bobigny, France 8 Médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France 9 Médecine interne, hôpital saint-antoine, 184, rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris, France 10 Service de médecine interne, centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 11 Ophtalmologie, hôpital Cochin, Paris, France 12 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.B. Fraison)

Introduction La maladie de Behc¸et (MB) est une maladie inflammatoire pouvant affecter les vaisseaux (artères et veines) de tous calibres. Le tabagisme est un facteur de risque cardiovasculaire majeur et prédispose aussi aux thromboses veineuses profondes. Dans la maladie de Behc¸et, le tabagisme pourrait jouer un rôle antiinflammatoire sur la muqueuse buccale. L’objectif de ce travail est d’étudier l’impact du tabagisme sur la présentation clinique et le pronostic dans la MB. Patients et méthodes Nous avons étudié rétrospectivement des patients atteints de MB, remplissant les critères internationaux de 2013, provenant de 7 services de médecine interne. Un recueil de données standardisées des caractéristiques démographiques, cliniques, évolutives et de la consommation tabagique a été réalisé. L’intensité en paquets–années (PA) et la poursuite du tabagisme ont été définies aux dernières nouvelles. Des comparaisons des caractéristiques cliniques et pronostiques selon le tabagisme et son intensité ont été réalisées, ainsi qu’une analyse des courbes de survie de Kaplan–Meier et une régression selon le modèle de Cox. Résultats Parmi 496 patients inclus, 44 ont été exclus pour données manquantes sur le tabagisme. Au total 452 patients (âge moyen : 41 ans, sexe ratio (H/F) : 1,1) ont été analysés. Une consommation tabagique était trouvée chez 261 patients (46 %) et était active aux dernières nouvelles (n = 183, 32 %). Le nombre médian (étendue) de PA était de 16 (1–50). Par rapport aux non-fumeurs, les patients fumeurs avaient, aux dernières nouvelles, moins d’aphtes génitaux (64 % vs 74 % ; p < 0,05), plus d’atteinte rhumatologique (70 % vs 57 % ; p < 0,01), neurologique centrale (28 % vs 16 % ; p < 0,01), psychiatrique (32 % vs 15 % ; p < 0,0001) et artérielle (16 % vs 9 % ; p < 0,05). Il n’y avait pas de différence pour les thromboses veineuse profondes (23 % vs 18 % ; p = 0,19). Les fumeurs avaient plus fréquemment des atteintes sévères (définies par vascularite rétinienne et/ou œdème maculaire réfractaire, thrombose veineuse profonde en dehors des membres, vascularite artérielle, anévrisme et atteinte neurologique centrale déficitaire) (47 % vs 31 % ; p < 0,001). La survie globale sans atteinte sévère était significativement différente (test de log rank ; p < 0,01) avec un Hazard Ratio pour le groupe fumeur de 1,5 (1,2–2,1 ; p < 0,01). Une corrélation entre l’intensité du tabagisme et le phénotype a été observée, les non-fumeurs ayant, par rapport aux fumeurs entre 1 et 20 PA et aux fumeurs > 20 PA, moins d’atteinte rhumatologique (57 %, 69 %, 81 % ; p < 0,01), neurologique centrale (16 %, 22 %, 42 % ; p < 0,0001), psychiatrique (15 %, 23 %, 48 % ; p < 0,0001) et artérielle (9 %, 8 %, 29 % ; p < 0,0001). Il n’y avait pas de différence pour les thromboses veineuse profondes (18 %, 24 %, 21 % ; p = 0,50). Les non-fumeurs avaient aussi moins d’atteinte sévère (31 %, 40 %, 60 % ; p < 0,001). La médiane de survie (année) sans complication sévère était significativement différente (test de log rank ; p < 0,01) avec des Hazard Ratio pour les fumeurs 1–20 PA de 1,4 (0,97–1,98 ; p = 0,07) et pour le groupe fumeur > 20 PA de 1,92 (1,3–2,8 ; p < 0,001) (Test de Wald : p < 0,01). Conclusion Cette étude suggère un rôle délétère du tabagisme au cours de la MB, notamment, au-delà d’une consommation supérieure à 20 PA, avec une présentation clinique plus sévère. Au