CA 70-Prévalence de la maladie coeliaque au cours de l’hépatite chronique virale C : résultat final d’une étude prospective multicentrique

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Gastroenterol Clin Biol, 2006, 30

CA 70 PRÉVALENCE DE LA MALADIE COELIAQUE AU COURS DE L’HÉPATITE CHRONIQUE VIRALE C : RÉSULTAT FINAL D’UNE ÉTUDE PROSPECTIVE MULTICENTRIQUE T Thévenot (1), J Denis (2), V Jouannaud (3), C Renou (4), J Crouzet (1), H Labadie (5), N Abdelli (6), E Nguyen-Khac (7), P Dumouchel (3), S Bresson-Hadni (1), M Chousterman (8), JF Cadranel (3)et l’ANGH (1) Service d’Hépatologie, Hôpital Minjoz, Besançon, (2) Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital d’Evry, (3) Service d’Hépato-Gastroentérologie et de Diabétologie, Hôpital Laennec, Creil, (4) Services d’HépatoGastroentérologie, Hôpital d’Hyères, (5) Hôpital de SaintDenis, (6) Hôpital de Châlon-en-Champagne, (7) Hôpital Universitaire d’Amiens, (8) Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil.

Récemment, Fine et al. [1] rapportaient une prévalence de 1,2 % de maladie cœliaque (MC) dans une population de malades infectés par le VHC, semblant ainsi établir un lien épidémiologique entre ces deux affections et pouvant donc légitimer le dépistage de la MC dans cette population. Nous rapportons le résultat final d’une étude prospective multicentrique de dépistage de la MC dans nos cohortes de malades ayant une hépatite chronique virale C. Méthodes : Entre juin 2003 et novembre 2005, chaque malade VHC positif a eu une recherche des anticorps anti-endomysium (AEM) de type IgA et anti-gliadine (AGA) de type IgA et IgG. En cas de positivité des AEM et/ou des AGA, une gastroscopie avec biopsies duodénales était proposée. Résultats : Les données concernant 613 malades issus de 8 centres ont été analysées. Il s’agit de 362 hommes (59 %) et de 251 femmes (41 %), d’âge moyen de 52 ± 14 ans. Les génotypes 1, 2, 3, 4 et 5 avaient une prévalence respective de 60 %, 10 %, 21 %, 8 % et 1 %. Une fibrose ≥ 3 (Métavir) était retrouvée dans 49 % des cas et était associée à la présence d’au moins un anticorps de la MC (p = 0,026). Près de 54 % des malades recevait un traitement de leur hépatite virale C. La présence d’une diarrhée était liée au traitement (4 % vs 0,35 % chez les non traités, p = 0,002) mais non expliquée par l’existence d’une MC. Parmi les 613 malades VHC positifs, aucun cas de MC n’a été dépisté. La prévalence d’IgA AEM isolés était de 0,16 % (n = 1), d’IgA AGA de 6,41 % (n = 37) et d’IgG AGA de 3,76 % (n = 21). Il n’a pas été retrouvé de lien significatif entre la présence d’un contexte auto-immun (diabète, dysthyroïdie…) et la présence des anticorps de la MC. Conclusions et discussion : La prévalence de la MC chez les malades atteints d’hépatite chronique virale C est de 0 % dans cette étude ; bien qu’une erreur de type 2 ne puisse être totalement exclus. La diarrhée sous traitement anti-viral n’est pas expliquée par la présence d’une MC latente Cela suggère que la prévalence de la MC au cours de l’hépatite chronique C est très faible, contrairement à la prévalence des IgA et IgG AGA respectivement de 6,41 % et de 3,76 %. L’hypothèse avancée par Fine et al, à savoir que le VHC pourrait engendrer une intolérance au gluten et le développement d’une MC chez des individus génétiquement prédisposés, n’est pas confirmé par notre étude. De plus, l’interféron n’a pas démasqué de MC latente, comme cela a déjà été décrit. RÉFÉRENCE

1. Fine KD, et al. Celiac sprue : another autoimmune syndrome associated with hepatitis C. Am J Gastroenterol 2001 ;1 :138-45

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