Vol. 65, n° 4, 2004
Congrès de la SFE – Reims 2004
EFFET DU PRÉTRAITEMENT MÉDICAL SOMATOSTATINERGIQUE SUR LA RÉMISSION POST-OPÉRATOIRE DANS L’ACROMÉGALIE : UNE ÉTUDE DU REGISTRE FRANÇAIS DE L’ACROMÉGALIE
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M. Gueydan (1), I. Morange-Ramos (1), Ph. Jaquet (1), Th. Brue (1), les investigateurs du Registre français de l’Acromégalie (2) (1) Service d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques, hôpital de la Timone et université de la Méditerranée, Marseille. (2) Club Français de l’Hypophyse, Société française d’Endocrinologie.
Dans l’acromégalie, l’intérêt d’un pré-traitement médical sur les résultats de la chirurgie reste controversé. Nous avons étudié l’effet d’un prétraitement par agonistes somatostatinergiques sur le taux de rémission post-opératoire à partir des données du Registre français de l’Acromégalie. Méthodes : L’analyse a porté sur 515 dossiers collectés à partir de 33 centres en France, Suisse et Belgique. 191 dossiers répondaient à nos critères de sélection. Le premier groupe comprenait 86 patients prétraités pendant au moins 2 mois par agonistes somatostatinergiques (groupe « prétraitement ») ; le deuxième groupe comprenait 105 patients opérés sans prétraitement médical (groupe « chirurgie »). L’invasivité tumorale était définie par l’existence d’une extension dans les sinus caverneux retrouvée à l’IRM et rapportée par chaque investigateur. En post opératoire, la rémission était définie par un taux moyen de GH < 2,5 ng/ml et une concentration plasmatique d’IGF1 normale pour l’âge et le sexe sans aucun traitement complémentaire après chirurgie.
Résultats : Le taux de normalisation post opératoire n’était pas statistiquement différent entre le groupe « chirurgie » et le groupe « prétraitement ». De même aucune différence significative n’était trouvée en étudiant l’effet du prétraitement dans le cas des adénomes invasifs et non invasifs. Cependant, en tenant compte de la durée du pré-traitement, un traitement de 3 à 6 mois améliorait de façon significative le taux de rémission post opératoire (p = 0,005). Cette différence était retrouvée également en analyse multivariée prenant en compte le caractère invasif de l’adénome et la valeur de GH au diagnostic. Conclusions : À partir des données du Registre français de l’Acromégalie, le prétraitement médical somatostatinergique pendant 3 à 6 mois avant la chirurgie hypophysaire apparaît donc augmenter les chances de rémission post-opératoire. Remerciements : Pour le fonctionnement de l’Observatoire de l’Acromégalie (Registre français de l’Acromégalie), la Société française d’Endocrinologie bénéficie du soutien matériel des Laboratoires Ipsen-Biotech, Novartis et Pfizer.
LA RÉDUCTION CHIRURGICALE DE LA MASSE TUMORALE DES ADÉNOMES HYPOPHYSAIRES AMÉLIORE LE CONTRÔLE MÉDICAL DE L’ACROMÉGALIE PAR LES ANALOGUES DE LA SOMATOSTATINE Petrossians (1), (2)
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(3)
P. L. Borges-Martins , C. Espinoza , A. Daly , D. Betea , H. Valdes-Socin , A. Stevenaert , Ph. Chanson , A. Beckers (1) (1) Service d’Endocrinologie, CHU de Liège, Belgique. (2) Service d’Endocrinologie, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France. (3) Service de neurochirurgie, CHU de Liège, Belgique.
Les adénomes somatotropes invasifs sont rarement guéris par la chirurgie, et les traitements médicaux par analogues de la somatostatine (SSA) utilisés seuls ne permettent d’obtenir un contrôle hormonal que dans 60 % des cas. L’effet d’une réduction chirurgicale de la masse tumorale sur le contôle de l’acromégalie par les analogues de la somatostatine n’a pas été étudié à ce jour. Nous avons étudié rétrospectivement la réponse aux SSA avant et après une réduction de masse chirurgicale, chez 24 patients avec des adénomes somatotropes invasifs ou montrant une extension extrasellaire importante. Aucun patient n’a eu de traitement par radiothérapie ou par agonistes dopaminergiques durant la période d’étude. Les concentrations de GH et d’IGF-1 ont été mesurées avant et après chirurgie avec et sans traitement par SSA.
Avant tout traitement, les 24 patients (100 %) présentaient des valeurs de GH élevées et 19/21 patients avaient des valeurs d’IGF-1 élevées. Lors du traitement par SSA pré-chirurgical, la GH et l’IGF-1 étaient normalisés respectivement chez 7/24 patients (29,2 %) et 11/24 patients (45,8 %). Après la chirurgie, la GH était contrôlée chez 2/24 patients (12,5 %) et l’IGF-1 chez 8/21 (38,1 %) patients. Lors de la seconde période de traitement par SSA, des valeurs normales de GH étaient observés chez 13/24 patients (54,2 %) et l’IGF-1 était contrôlée chez 18/23 (78,3) patients. Conclusion : Dans les cas d’adénomes invasifs, la réduction chirurgicale de masse tumorale permet d’augmenter le nombre de patients bien contôlés par SSA.
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