Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein

Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004 Bull Cancer 2015; //: ///

Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein

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Benoîte Méry 2, Gilles-Damas Froissart 3, Alexis Vallard 1, Stéphane Lallich 4, Sophie Espenel 1, Sarah Jouan 3, Julien Langrand-Escure 1, Jacques Bagur 3, Fabienne Chauvin 5, Majed Ben Mrad 1, Michèle Ho 3, Marie Bourdis 3, Manuel Dutilleux 3, Philippe Kilendo 4, Patrick Michaud 6, Guy de Laroche 1, Catherine Massoubre 3, Nicolas Magné 1

Reçu le 8 février 2015 Reçu sous la forme révisée le 1er juillet 2015 Accepté le 2 juillet 2015 Disponible sur internet le :

1. Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, département de radiothérapie, 108 bis, avenue Albert-Raimond, BP 60008, 42271 Saint-Priest-en-Jarez cedex, France 2. Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, département d'oncologie médicale, 108 bis, avenue Albert-Raimond, BP 60008, 42271 Saint-Priest-en-Jarez cedex, France 3. Pôle psychiatrie, hôpital Nord, CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez cedex, France 4. Laboratoire ERIC, université Lumière–Lyon-2, 5, avenue Pierre-Mendès-France, 69676 Bron cedex, France 5. Unité parents–enfants du service de psychiatrie infanto-juvénile, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, 240 et 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille cedex 9, France 6. Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie, 108 bis, avenue Albert-Raimond, BP 60008, 42271 Saint-Priest-en-Jarez cedex, France

Correspondance : Nicolas Magné, Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, 108 bis, avenue AlbertRaimond, BP 60008, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France. [email protected]

Mots clés Cancer Détresse psychologique Désarroi Dépistage Thermomètre de détresse psychologique Psycho-oncologie

Résumé Introduction > Le but de notre étude est d'évaluer la détresse psychologique (ou désarroi), des

patientes en cours de radiothérapie pour un cancer du sein afin de dépister celles nécessitant une prise en charge psychologique. Méthodologie > L'évaluation psychologique se compose d'une échelle visuelle analogique de détresse (EVA) et d'un autoquestionnaire d'évaluation des besoins. Une note supérieure à 3 sur l'EVA est un indicateur fiable de détresse psychologique pathologique. Une cotation supérieure à 4 sur 20 sur l'échelle des besoins entraîne une consultation de psycho-oncologie. Résultats > La population étudiée était composée de 277 patientes, dont 264 ont répondu de façon exploitable, d'un âge moyen égal à 61 ans. Une détresse psychologique de faible intensité (score entre 0 et 2) était retrouvée chez 59,2 % des patientes. Une détresse pathologique (score égal ou supérieur à 3) était retrouvée chez 40 % des patientes. Trente pour cent des patientes présentaient un score compris entre 3 et 5 et moins de 2 % présentaient un score atteignant 9 ou 10. Plus de 80 % des patientes présentaient un score global à l'autoquestionnaire inférieur à 10/20 et

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tome xx > n8x > xx 2015 http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004 © 2015 Société Française du Cancer. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

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B. Méry, G-D Froissart, A. Vallard, S. Lallich, S. Espenel, S. Jouan, et al.

nous avons observé une corrélation positive entre le score total de l'autoquestionnaire et le score de l'échelle du désarroi. Conclusion > Une grande proportion de patientes a des difficultés à faire face au stress émotionnel lié à leur cancer. Il semble donc nécessaire de sensibiliser les soignants au dépistage de cette détresse psychologique, via l'utilisation d'outils simples, tels qu'une EVA. Celle-ci peut être complétée par une échelle des besoins, afin d'optimiser la prise en charge des patientes.

Keywords Cancer Psychological distress Disarray Screening Psychological distress thermometer Psycho-oncology

Summary Screening psychological distress in breast cancer patients on treatment Objective > The aim of our study was to evaluate emotional distress among women with breast cancer treated by radiotherapy, using a Visual Analogue Scale (an adaptation of the "Distress Thermometer'' French version) associated with a Needs Scale with several items, in order to identify patients requiring psychological care. Method > Our sample is composed of 277 women treated for breast cancer with radiotherapy. Our psychological evaluation is made of a first enquiry using a visual analogue distress scale and complemented by a Needs Scale with several items. A grade above 3 on the visual analogue distress scale is a reliable indicator; a grade above 4 out of 20 leads us to propose the patient a consultation with a psychologist. Results > Two hundred and sixty-four female patients with a mean age of 61 years are the object of the study. Among them, 59.2% of patients display a disarray of low intensity (psychological suffering graded between 0 and 2) whereas 40% show a grade equal or superior to 3, considered as pathological on a psychological side: 30% of the patients have a grade between 3 et 5 and less than 2% of the patients display a grade reaching 9 or 10. Concerning the Needs Scale, more than 80% of the patients show a total score below 10 out of 20 and we observe a positive correlation between the total score of the Needs Scale with several items and the Visual Analogue Distress Scale score. Conclusion > Our results highlight the difficulty for most of the patients to cope with emotional distress linked to their disease. We discuss the necessity to increase awareness among caregivers on this psychological distress, through the use of simple tools such as a Visual Analogue Scale associated with a Needs Scale, so as to provide a holistic care for women with breast cancer.

Introduction

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En dépit de l'augmentation constante de l'espérance de vie des patients atteints de pathologie néoplasique, le cancer continue à faire peur. Il demeure associé aux notions de handicap, de souffrance et de mort. Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins avec plus de 48 000 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2012 [1]. On estime actuellement qu'une Française sur neuf déclarera un cancer du sein au cours de sa vie. Même si le cancer du sein reste la première cause de décès chez la femme française (11 886 décès en 2012 [1]), il est considéré comme étant de « bon pronostic » puisque la survie à 5 ans est supérieure à 80 % [2]. Le réel espoir de guérison n'empêche cependant pas l'émergence d'angoisse de mort et d'un sentiment de vulnérabilité [3], pouvant provoquer chez les patientes une détresse psychologique. Jimmie C. Holland décrit cette détresse psychologique comme un effondrement temporaire

ou durable des moyens de défense psychique du patient, qui influe sur sa capacité à affronter efficacement le cancer et sa prise en charge. Cette souffrance est à considérer dans la majorité des cas comme une étape nécessaire d'adaptation à la maladie et à la mise en route des traitements [4]. Cependant, dans certains cas, cette détresse psychologique altère l'adhésion du patient aux soins, et compromet l'efficience de la prise en charge anticancéreuse [5]. Ce phénomène est sous-évalué par le corps médical, ce d'autant que les patients n'abordent pas spontanément avec leur oncologue leurs problèmes émotionnels [6–9]. Pourtant plusieurs études ont montré qu'une intervention psychosociale adaptée permet une réduction du coût de prise en charge ainsi qu'une meilleure qualité de vie des patients [10–15]. Le dépistage de cette détresse psychologique reprend le modèle d'évaluation de la douleur physique en milieu hospitalier et l'applique à la douleur psychique [16].

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

Méthodologie Population Cette étude est fondée sur le recueil des données de 277 patientes majeures, lisant et parlant le français, atteintes d'un cancer du sein et prises en charge dans le service de radiothérapie de l'Institut de cancérologie Lucien-Neuwirth à Saint-Étienne entre février 2011 et septembre 2012. Le dépistage a été proposé lors de leur deuxième semaine de radiothérapie externe, par les manipulatrices du service de radiothérapie. Les patientes recevaient une information concernant cette étude, puis après un délai de réflexion, signaient un consentement éclairé si elles acceptaient d'y participer. Le protocole a obtenu l'accord du Comité d'éthique du CHU de Saint-Étienne.

Procédure L'évaluation psychologique s'est déroulée en deux temps. Le premier temps consistait en une sollicitation systématique lors de la deuxième semaine de radiothérapie externe. Les manipulatrices du service de radiothérapie ont recueilli les échelles

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visuelles analogiques (annexe 1), évaluant le désarroi psychique des patientes sur la semaine passée. Les patientes étaient informées de la possibilité d'un soutien psychologique personnalisé, qu'elles aient répondu à l'échelle visuelle analogique ou non, et la confidentialité était assurée. Le radiothérapeute référent faisait remplir dans un second temps, lors des consultations médicales, une échelle à douze items, ou « autoquestionnaire » (annexe 2). Initialement, les patientes qui obtenaient un score inférieur à trois sur la première échelle visuelle analogique ne se voyaient pas proposer l'autoquestionnaire ; il fut décidé dans un second temps d'adjoindre systématiquement l'autoquestionnaire pour permettre l'évaluation statistique d'un lien entre la douleur psychique et différents « descripteurs » : le score global de l'échelle des besoins, l'âge des patientes et le stade TNM de leur cancer.

Questionnaires Lors de la première étape, la détresse psychologique a été évaluée à l'aide d'une échelle visuelle analogique, adaptation de la version française du « Distress Thermometer » validée par Dolbeault et al. [23] Ce « thermomètre de détresse psychologique », outil de dépistage développé aux États-Unis par le groupe de travail du National Comprehensive Cancer Network [17–20], est un instrument rapidement et facilement utilisable, notamment en salle d'attente avant une consultation. Il évalue l'intensité de la détresse psychologique et les problèmes associés : problèmes pratiques, difficultés familiales, problèmes émotionnels, ou existentiels/spirituels, ainsi que les symptômes physiques. La patiente indique, par un trait sur une image stylisée de thermomètre son état de détresse depuis une semaine, incluant le jour où il remplit le questionnaire. Si la valeur indiquée par le thermomètre est de 3 ou plus (ce qui correspond à une détresse « moyenne à sévère » selon la validation française), la patiente peut être encouragée à rencontrer l'équipe de psycho-oncologue pour une évaluation plus détaillée de son état psychologique. Cette première étape était complétée par la passation d'une seconde échelle à douze items : l'échelle des besoins ou « autoquestionnaire » dont la cotation se fait sur 20 points. Les différents items de cette échelle sont la fatigue, la forme, l'inquiétude, l'insomnie, la dépression, les modifications de la journée, les modifications de comportement, les modifications sexuelles, les modifications familiales, les modifications sociales et la capacité à surmonter les difficultés (réponse par oui ou non). Cet outil spécifique de repérage des besoins a été mis en place à l'institut PaoliCalmette de Marseille en 2008 et a été choisi pour sa rapidité et sa simplicité d'utilisation. Une cotation supérieure à 4 sur 20 entraîne la proposition d'une consultation de psycho-oncologie pour une évaluation spécialisée.

Analyse statistique Concernant l'objectif secondaire qui était d'identifier les facteurs associés à la détresse psychologique, nous avons choisi neuf

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Ce dépistage s'appuie sur une échelle visuelle numérique appelée « Distress Thermometer » (de 0 à 10) [17–20]. L'organisme fédéral américain de lutte contre le cancer (NCCN) a fait de l'exploration de la douleur psychique un élément systématique de l'examen clinique de base, tout comme la Canadian Association for Psycho-Oncology, qui recommande depuis 2004 le dépistage systématique de la détresse psychique, considérée comme le « sixième signe vital » [21,22]. Le thermomètre ou échelle visuelle analogique de détresse psychologique (EVA), proposé par le NCCN, a été validé par comparaison avec d'autres instruments psychométriques tels que le Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) ou le Brief Symptom Inventory (BSI). Une version française, l'« échelle visuelle analogique de détresse », a été validée en 2007 et fixe au seuil de 3 la présence d'une détresse psychologique pathologique [23,24]. Le rapport de la commission de recherche de la société française de psycho-oncologie de 2008 a confirmé sa validation et à souligné l'utilité du « thermomètre de la détresse psychologique » [25]. Diverses études dont une méta-analyse [26–28] ont montré l'intérêt d'adjoindre à l'échelle visuelle analogique, un outil à plusieurs items afin de mieux cerner les besoins de prise en charge psychologique des patients. L'utilisation de ces divers outils de dépistage demeure limitée dans la pratique clinique, dans le contexte d'une activité oncologique où le temps est durement compté. Enfin, peu d'études ont évalué la faisabilité de ces nouveaux outils simples et d'utilisation rapide pour la mesure de la détresse psychologique en cancérologie. Notre objectif principal est d'évaluer la détresse psychologique au sein d'une population de patientes traitées par radiothérapie pour un cancer du sein, en utilisant l'EVA de détresse psychologique. Les objectifs secondaires sont l'identification de facteurs associés à la détresse psychologique, et l'évaluation des besoins de prise en charge psychologique par un autoquestionnaire.

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

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B. Méry, G-D Froissart, A. Vallard, S. Lallich, S. Espenel, S. Jouan, et al.

« descripteurs » : l'âge, la forme physique, la fatigue, l'inquiétude, l'insomnie, la dépression, la capacité à surmonter les difficultés, le score total à l'autoquestionnaire et le stade TNM de la pathologie cancéreuse. Une régression linéaire descendante a cherché les corrélations entre score à l'échelle visuelle analogique et l'âge, le stade TNM ainsi que le score global de l'autoquestionnaire. Une régression linéaire a évalué les liens entre le score de l'échelle visuelle analogique et chacun des « descripteurs ». La même recherche a ensuite été effectuée par un arbre de décision. Parallèlement, l'existence de liens statistiquement significatifs entre les différents « descripteurs » a été recherchée via le test du Chi2 de Pearson.

Résultats Variables sociodémographiques Sur les 277 femmes rencontrées, 264 ont accepté de participer (95 %) à notre étude. Les résultats de 30 patientes n'ont pas pu être considérés comme valides car les sujets avaient répondu aux deux questionnaires de façon trop incomplète pour être exploitables. Notre échantillon, dont les résultats de l'échelle visuelle analogique ont été analysés, est composé de 234 patientes âgées en moyenne de 61 ans (écart type : 12,2) ; l'analyse de la distribution du stade TNM retrouvait une large majorité de T1 (68 %), N0 (71 %), et M0 (97,8 %). Aucune différence statistique n'a été relevée parmi la population des 87 patientes ayant rempli le second questionnaire

(échelle des besoins), recherchant l'existence de corrélation entre la douleur psychique et les différents facteurs (items de l'autoquestionnaire, âge, stade TNM).

Détresse psychologique et échelle visuelle analogique Sur l'échelle visuelle analogique, 40 % des patientes présentaient un score égal ou supérieur à 3, considéré comme pathologique sur le plan psychologique. Un score compris entre 3 et 5 était indiqué par 30 % des patientes. Un score de 9 ou 10 était choisi par moins de 2 % des participantes. Cinquante neuf pour cent des patientes présentaient un désarroi de faible intensité avec une souffrance psychique cotée entre 0 et 2 ; parmi elles, 30 % font état d'une absence de souffrance psychique (score 0). La distribution des résultats sur l'échelle du désarroi pour les 87 patientes (résultats analysés pour l'objectif secondaire) montre une surreprésentation des femmes présentant un désarroi important avec seulement 41 % de désarroi coté entre 0 et 2. Ces résultats sont regroupés sur la figure 1.

Détresse psychologique et « descripteurs » Les scores à l'autoquestionnaire sont, malgré une surreprésentation des patientes présentant un désarroi marqué, relativement faibles avec une moyenne à 5,93 (score total sur 20, écart type = 4,625). L'autoquestionnaire a été rempli dans un premier temps, par 37 patientes sélectionnée par un EVA > 3. Dans un second temps, de façon systématique et sans sélection sur l'EVA,

Figure 1

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Distribution du score EVA dans la population ayant rempli les deux échelles (n = 87)

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

l'autoquestionnaire a été rempli par 50 patientes. Plus de 80 % des patientes présentent un score global inférieur à 10/20. Néanmoins, l'analyse par régression linéaire descendante a retenu le score total à l'autoquestionnaire comme variable corrélée au score de l'échelle du désarroi (recherche avec âge et stade TNM également). Il s'agit d'une corrélation positive ; ainsi, plus le score à l'autoquestionnaire est élevé plus l'EVA est importante (figure 1). Les pourcentages quant à l'existence de facteurs « négatifs » (donc réponse négative à « capacité de surmonter les difficultés » ou « être en forme » et réponse positive à « fatigue » par exemple) mettent en avant comme facteurs source de désarroi : la modification de la journée, la fatigue et l'inquiétude (figure 2). L'analyse par régression linéaire (Anova) met en avant une forte corrélation positive entre score élevé à l'échelle visuelle analogique et plusieurs « descripteurs ». Quatre d'entre eux sont particulièrement significatifs : les modifications de la journée (p = 0,05), se sentir déprimée (p = 0,033), le fait de ne pas être en forme (p = 0,019) et l'inquiétude (p = 0,006). La recherche effectuée par un arbre de décision retrouve de son côté le plus fort indice de désarroi psychique pour les femmes étant inquiètes et déprimées (score moyen échelle visuelle analogique à 6,2 ; figure 3). La première variable considérée comme ayant le niveau de corrélation le plus important est, pour ce modèle également, le fait d'être inquiète. L'analyse effectuée pour rechercher l'existence de corrélation entre les différents « descripteurs » (Pearson) met surtout en avant peu de corrélation entre le facteur « inquiète » et les autres,

ainsi qu'une désolidarisation du facteur insomnie (aucune corrélation avec les 10 autres « descripteurs »). Au contraire, le facteur « modification de comportement » présente une corrélation avec tous les autres « descripteurs » (figure 4).

Discussion

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Nos résultats sont comparables à ceux de la littérature internationale quant à la présence d'une détresse psychologique chez les femmes atteintes d'un cancer du sein. Celle-ci concerne 30 % à 40 % de la population des patients atteints de cancer dans la mesure où les auteurs se sont accordés sur la définition du trouble [5,29,30]. Nous retrouvons une EVA supérieur à 3 pour 41 % de notre effectif de 234 patientes. Compte tenu de la diversité des formes cliniques de détresse, des méthodes de dépistage sont nécessaires pour repérer les patients qui ont le plus besoin de l'intervention d'un psycho-oncologue. La clinique des troubles psychopathologiques observés en cancérologie n'est pas strictement celle de la psychiatrie. La détresse psychologique ne relève d'aucune « catégorie » telle que définie par les manuels de classification nosographique en psychiatrie, qu'il s'agisse du Statistical Manual of Mental Disorders (DSM) ou de la Classification statistique Internationale des Maladies et des problèmes de santé connexes (CIM). Ainsi la détresse, dans sa conception holistique, inclut un large éventail de troubles de l'adaptation, de troubles dépressifs et anxieux, en proportion variable selon le site tumoral concerné, la population étudiée, l'intensité des symptômes et le type de traitements du cancer. Il

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Distribution des scores obtenus au questionnaire des besoins (population ayant rempli les deux échelles [n = 87])

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B. Méry, G-D Froissart, A. Vallard, S. Lallich, S. Espenel, S. Jouan, et al.

Figure 3 Arbre de décision

s'agit d'un continuum susceptible de fluctuer dans de nombreuses circonstances, d'où la nécessité de travailler avec une approche plus dimensionnelle que catégorielle [31–34]. Avec l'échelle de détresse psychologique, nous disposons d'un outil d'utilisation très simple qui permet d'identifier des états de détresse significative, sans pour autant représenter un outil diagnostique. La concordance de nos chiffres avec ceux de la littérature est en faveur du seuil de sensibilité fixé à 3 pour l'adaptation de la

version française du « Distress Thermometer » par Dolbeault et al., y compris pour le dépistage du désarroi chez des femmes souffrant d'un cancer du sein. Divers facteurs influencent ce seuil : le sexe féminin ainsi que la localisation du cancer au sein génèrent des scores plus importants à l'échelle d'évaluation du désarroi [23,24,35,36]. D'autres variables telles que l'existence de douleurs ou de difficultés financières et l'absence de support social sont associées à une souffrance psychique

Figure 4

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Recherche de corrélation entre les différents descripteurs

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majorée. Par ailleurs si certaines études sont en faveur d'une corrélation entre le stade de la maladie et l'importance de la douleur psychique [37,38], notre étude ne trouve aucun résultat en ce sens, probablement du fait que notre effectif comporte des stades T1 N0 M0 en grande majorité. Pour affiner le dépistage, l'étape suivante consistera à proposer de façon concomitante à l'évaluation de la détresse, celle des besoins du patient ainsi que de ses ressources personnelles et environnementales. L'objectif est de mieux détecter les patients à risque de décompensation psychologique. En effet, le recours à l'échelle visuelle analogique seule permet sans doute plus d'écarter les personnes qui ne se trouvent pas en situation de détresse significative que d'en faire un diagnostic positif. Si la sensibilité est souvent considérée comme satisfaisante, comparable à celle de l'HADS, son manque de spécificité dans divers travaux est un problème si l'on appréhende le rapport coût/efficacité de la mise en place d'une démarche de dépistage dans une institution donnée [39–41]. Dans notre étude, la comparaison entre le score de désarroi et le score global de l'autoquestionnaire, ou échelle des besoins, est en faveur d'une corrélation positive significative. Le score de ce dernier est relativement bas face à un score à l'échelle visuelle analogique de désarroi reflétant une souffrance plutôt intense. Un score de 5 sur l'échelle des besoins signe une indication certaine d'orientation vers une consultation spécialisée avec un psychologue ou un psychiatre d'unité d'onco-psychologie. Ainsi, tout en permettant une meilleure spécificité, l'échelle des besoins seule ne semble pas présenter une perte majeure de sensibilité. La recherche concernant les corrélations entre le score de désarroi (échelle visuelle analogique) et les différents items de l'autoquestionnaire présente un biais certain lié à la surreprésentation des patientes évoquant un désarroi marqué. Néanmoins, elle met principalement en exergue le fait que ces patientes souffrant sur le plan psychique partagent en grande partie un constitutif d'anxiété majeur. De manière intéressante, l'insomnie n'apparaît pas dans cette étude comme facteur primordial et ne présente pas de lien avec les autres descripteurs. Cela est probablement lié à plusieurs facteurs. D'une part, la fréquence de ce symptôme est faible chez les patientes interrogées et les troubles du sommeil de type insomnie représentent en un motif fréquent de demande précoce d'intervention de l'équipe de psycho-oncologie à l'institut de cancérologie Lucien-Neuwirth. Au cours des dernières années, de nombreuses variantes de « thermomètre de détresse » ont été développées. Le plus souvent, il s'agit d'adjoindre un ou plusieurs autres outils aussi simples d'utilisation. Le Southern European Psycho-Oncology Network (SEPO) a validé la passation conjointe d'un thermomètre de détresse et d'un autre thermomètre d'humeur [42]. Un groupe japonais a proposé de coupler au

thermomètre de détresse un thermomètre d'impact de la détresse pour augmenter les performances psychométriques de l'outil [43]. La mise en place effective d'un processus systématique de dépistage de la détresse sous-tend un processus long et l'on doit reconnaître la difficulté des institutions à implanter puis à maintenir une démarche de ce type [44]. À l'encontre de ces difficultés, notre étude s'inscrit dans un registre pragmatique et opérationnel en proposant deux outils simples et pratiques, afin que l'intégration en routine de l'évaluation de la détresse psychologique relève d'un réflexe simple et le moins chronophage possible. L'implémentation d'une démarche de dépistage systématique de la détresse en milieu oncologique est une condition sine qua non de l'approche globale du patient dans sa prise en charge. Concernant cette détresse psychologique dans un contexte de cancer, Bultz et al. soulignent que les institutions devraient considérer qu'elles n'ont pas les moyens de ne pas la prendre en charge, ne serait-ce qu'en termes d'impact économique, outre le risque de perte de chance pour le patient [44].

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Conclusion In fine, le support que représente l'échelle visuelle analogique est un outil fiable pour dépister la détresse psychologique chez les patientes atteintes de cancer du sein. Cette échelle a été précédemment validée quant à sa fonction de dépistage du désarroi en secteur oncologique ; outre sa sensibilité et sa spécificité, sa faisabilité et son acceptabilité se sont révélées patentes [17–20,25]. Cette étude a mis en évidence une proportion de femme souffrant d'une douleur psychique d'environ 41 %, lors de la deuxième semaine de traitement par radiothérapie externe. Nos chiffres sont en faveur de l'utilisation de l'échelle visuelle analogique en prenant comme valeur seuil 3 sur 10, comme préconisé lors de la validation française [23,24,35,36], y compris pour la population restreinte ici étudiée. La recherche de corrélations entre le score reflétant ce désarroi psychique et divers facteurs met principalement en lumière l'existence d'une anxiété pour les femmes les plus souffrantes. Il a rapidement été souligné par les soignants en radiothérapie que la présence de l'équipe de psycho-oncologie au sein de leur service leur semblait utile voire nécessaire, à travers des outils de médiation telle que l'échelle visuelle analogique. Ainsi, axés autour de l'accueil des patientes traitées en radiothérapie dans un premier temps, ces échanges répétés ont permis d'améliorer la transdisciplinarité et ils ont rendu possible les soins psychologiques. Déclaration d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.

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Matériel complémentaire Le matériel complémentaire (annexes 1 et 2) accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http://www.sciencedirect.com et doi:10.1016/j.bulcan.2015.07.004.

Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

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B. Méry, G-D Froissart, A. Vallard, S. Lallich, S. Espenel, S. Jouan, et al.

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Pour citer cet article : Méry B, et al. Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein. Bull Cancer (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.07.004

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Dépistage de la détresse psychologique chez les patientes en cours de traitement du cancer du sein