Médecine du sommeil (2013) 10, 141—145
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ARTICLE ORIGINAL
Étude de la prévalence et les facteurs de risque de la somnolence au volant dans une population marocaine Study of the prevalence and risk factors for drowsy driving in a Moroccan population M. El Ftouh a, A. Derradji b, A. Jniene a,∗, M.-T. El Fassy Fihry a a b
Service de pneumologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc Société nationale des autoroutes du Maroc, Maroc
Rec ¸u le 17 avril 2013 ; accepté le 24 juillet 2013 Disponible sur Internet le 16 septembre 2013
MOTS CLÉS Somnolence au volant ; Prévalence ; Accidents de la route ; Facteurs de risque
Résumé Les accidents de la voie publique constituent un véritable fléau mondial en raison du nombre élevé de victimes, et un problème majeur de santé publique au Maroc où les routes sont parmi les plus meurtrières. La somnolence au volant (SV) est considérée parmi les principaux facteurs de risque de ces accidents. Elle peut être d’origine comportementale comme la privation de sommeil, pathologique secondaire à des maladies induisant une somnolence diurne notamment le syndrome d’apnée-hypopnée obstructives du sommeil (SAHOS), ou iatrogénique (médicaments sédatifs). L’objectif principal de ce travail a été de rechercher ces principaux facteurs de risque dans notre contexte en menant une étude prospective sur 954 conducteurs marocains ayant répondu à un questionnaire préétabli. Résultats. — La grande majorité des sujets (91,6 %) étaient des hommes. La durée moyenne de sommeil était de 7 heures ± 1,7. Une somnolence au volant a été rapportée dans 36,8 % des cas et un endormissement au volant dans 31,1 % des cas, dont le quart au cours du mois précédant l’enquête. En analyse multivariée, un indice de masse corporelle supérieur à 27 kg/m2 , une durée de sommeil inférieure à 7 heures, un ronflement et une somnolence en tant que passager en voiture ont été retrouvés comme facteurs de risque de la SV. Conclusion. — Cette étude a permis d’objectiver pour la première fois au Maroc la prévalence de la SV qui concerne plus du tiers des conducteurs interrogés, ainsi que de mettre en évidence des facteurs de risque de sa survenue. © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS.
∗
Auteur correspondant. Adresses e-mail :
[email protected] (M. El Ftouh),
[email protected] (A. Derradji),
[email protected] (A. Jniene), tawfi
[email protected] (M.-T. El Fassy Fihry). 1769-4493/$ — see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.07.001
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KEYWORDS Drowsy driving; Prevalence; Road accidents; Risk factors
M. El Ftouh et al.
Summary The road accidents are a public health concern worldwide due to the high number of victims and notably in Morocco where the roads are among the deadliest. Drowsy driving (DD) is considered one of the main risk factors for these accidents. It may be behavioral such as sleep deprivation, pathological secondary to diseases inducing sleepiness such as the obstructive sleep apnea-hypopnea syndrome, or of iatrogenic origin (sedatives). The main objective of this work was to search for these main risk factors for DD in our context by conducting a prospective study of 954 Moroccan drivers who responded to a pre-established questionnaire. Results. — The large majority of subjects were men (91.6%). The average sleep duration was 7 hours ± 1.7. DD was reported in 36.8% and falling asleep at the wheel in 31.1% of the cases with a quarter in the month preceding the study. In multivariate analysis, body mass index greater than 27 kg/m2 , duration of sleep less than seven hours, snoring and sleepiness as a car passenger were found as risk factors for DD. Conclusion. — This study assesses for the first time in Morocco the prevalence of DD that concerned more than a third of the subjects, and it highlights the risk factors for its occurrence. © 2013 Published by Elsevier Masson SAS.
Introduction Les accidents de la route constituent un véritable fléau mondial en raison du nombre élevé de victimes. En effet, si l’accidentologie routière représentait en 2002 la neuvième cause de mortalité dans le monde, en 2020 elle deviendrait la troisième cause de décès derrière les maladies coronariennes et les troubles de l’humeur [1]. Au Maroc, où les routes sont parmi les plus meurtrières, les accidents de la voie publique constituent un problème majeur de santé publique. Ils sont responsables chaque année de plus de 4000 morts et de dégâts matériels estimés à 14 milliards de dirhams, soit environ 2 % du produit intérieur brut, le Maroc occupant ainsi le premier rang au niveau arabe et le 6e à l’échelle mondiale. En 2011, 4066 personnes ont trouvé la mort sur les routes marocaines, soit une hausse de 11,6 % par rapport à l’année précédente [2]. Les facteurs de risque des accidents de la route sont nombreux et parmi eux, la somnolence au volant (SV) qui serait impliquée dans 20 % des accidents et serait la première cause de mortalité sur autoroute [3—6]. La SV peut être de trois origines : comportementale du fait d’une privation de sommeil ou d’une conduite nocturne, pathologique secondaire à des maladies induisant une somnolence diurne notamment le syndrome d’apnéehypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) mais aussi la narcolepsie ou certaines maladies neurologiques comme le parkinson, et enfin iatrogénique secondaire à la prise de certains médicaments sédatifs comme les benzodiazépines, les antihistaminiques ou les opioïdes. Le but principal de cette étude était de déterminer la prévalence ainsi que les principaux facteurs de risque de la SV dans la population marocaine.
Patients et méthode Il s’agit d’une étude prospective descriptive qui s’est déroulée au cours du mois de juillet 2012 au Maroc auprès de conducteurs marocains en trois points du réseau autoroutier sur les parkings des gares de péage. Tous les conducteurs ont donné leur consentement oral pour participer à l’étude et
ont répondu anonymement à un questionnaire (voir annexe) dont les réponses ont été notées par 2 étudiants en sixième année de Médecine. Le questionnaire comportait des données démographiques (âge, sexe, poids, taille) et cliniques (antécédents médicaux et toxiques), des données en rapport avec le sommeil (temps moyen de sommeil rapporté par le sujet basé sur ses heures habituelles de coucher et de réveil, difficultés d’endormissement, prise de somnifères, signes diurnes et nocturnes d’une pathologie du sommeil, modifications des habitudes du sommeil au cours du mois précédent l’enquête), ainsi que des données en rapport avec la conduite automobile (endormissement au volant au cours du mois précédent l’enquête et le nombre d’arrêts sur un trajet de 500 km). L’étude statistique a été réalisée par le logiciel SPSS version 13.0 compatible avec Windows® . Les données quantitatives sont exprimées en moyenne et déviation standard, et les données qualitatives en nombre et pourcentages et analysées par le test de Chi2 . Une régression logistique multiple a été réalisée en ayant recours au test statistique de Wald. Des valeurs inférieures à 0,05 ont été considérées comme statistiquement significatives.
Résultats Données démographiques et antécédents Un total de 954 conducteurs ont participé à l’étude, avec une large majorité d’hommes (91,6 % versus 8,3 % de femmes, soit un sex-ratio H/F de 11). La tranche d’âge prédominante était de 26 à 45 ans (62,9 % des cas). Les données démographiques de notre population sont représentées dans le Tableau 1, et les antécédents médicaux et toxiques dans le Tableau 2.
Données en rapport avec le sommeil La durée moyenne de sommeil était de 7 heures ± 1,7. Trois cent sept sujets (34,5 %) dormaient moins de 7 heures, 542 (57,1 %) rapportaient des siestes, 266 (28 %) éprouvaient des
Prévalence et facteurs de risque de la somnolence au volant au Maroc Tableau 1
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Données démographiques de la population étudiée.
Données
Tous les sujets
Hommes
Femmes
Âge (années) Poids (kg) Taille (cm) IMC (kg/m2 )
40 ± 11,3 78,7± 13 174 ± 8,1 26 ± 4
40 ± 11,5 79,5 ± 13 175 ± 7,7 26 ± 4
38,7 ± 8,5 70,3 ± 10,4 164 ± 6 25,9 ± 3,6
Les résultats sont exprimés en moyenne ± écart-type
Tableau 2
Antécédents médicaux de la population étudiée.
Données Hypertension artérielle Bronchite chronique Cardiopathie Diabète Tabagisme Ethylisme
Tous les sujets (%) 62 24 12 47 292 67
(6,5) (2,5) (1,3) (5) (30,9) (7,2)
difficultés d’endormissement et 30 (3,2 %) utilisaient des médicaments pour dormir. Les différents signes diurnes et nocturnes pouvant être en rapport avec une potentielle maladie du sommeil sont représentés dans le Tableau 3.
Données en rapport avec la conduite automobile Un total de 296 sujets (31,1 %) a rapporté des endormissements au volant, et pour un quart d’entre eux (7,7 % de la population totale), cet endormissement s’est produit au cours du mois précédent l’enquête. Par ailleurs, sur un trajet de 500 km sur autoroute, un peu moins de la moitié des patients (42,4 %) s’arrêtent moins de 2 fois.
Tableau 3 Signes diurnes et nocturnes évoquant une pathologie du sommeil. Données Lever la nuit pour uriner Ronflements nocturnes Suffocation Somnolence diurne devant la TV Somnolence diurne dans la voiture Somnolence diurne en tant que passager Céphalées matinales Fatigue au cours de la journée Difficultés de concentration Perturbation de la vie sexuelle Endormissement au volant
Hommes (%)
Nombre (%) 365 348 152 408 349 179 229 602 283 40 296
(38,5) (36,6) (16) (42,8) (36,8) (32,2) (24,1) (63,4) (30) (4,5) (31,1)
57 24 11 46 290 66
(6) (2,6) (1,2) (4,9) (30,7) (7,1)
Femmes (%) 4 0 1 1 2 1
(0,4) (1,3) (0,1) (0,2) (0,1)
Facteurs influenc ¸ant l’endormissement au volant L’analyse statistique a révélé qu’il existe une différence statistiquement significative entre plusieurs facteurs étudiés et la SV en utilisant le test de chi2 . Par la suite, on a eu recours à une analyse multivariée utilisant la régression logistique multiple incluant ces mêmes facteurs (Tableau 4). En ajustant chaque facteur étudié sur les autres introduits dans le modèle, nous avons trouvé comme facteurs de risque statistiquement significatifs de la survenue de la SV un IMC supérieur à 27 (risque relatif de 1,8, p = 0,01), une durée de sommeil inférieure à 7 heures (risque relatif de 0,5, p = 0,002), des ronflements (risque relatif de 2,9, p < 0,001) et une somnolence en tant que passager dans une voiture (risque relatif de 3,7, p < 0,001). Finalement, lorsque la durée de sommeil est inférieure à 5 heures par nuit, le risque de survenue de SV est multiplié par 6 en comparaison de celui associé à une durée de sommeil inférieure à 7 heures (risque relatif de 3,0 ; p < 0,001, non représenté).
Discussion Les accidents de la route ont d’immenses retombées psychologiques, sociales et économiques sur le plan mondial. Ils constituent la principale cause de mortalité des moins de 45 ans. Parmi les causes évitables, la SV constitue un risque majeur, souvent sous-estimé par les conducteurs, qui serait à l’origine de 20 % de l’ensemble des accidents [3—6]. En France, avec un accident mortel sur trois sur autoroute (37 % en 2011) et un sur cinq sur l’ensemble du réseau franc ¸ais, la somnolence est la première cause de mortalité sur la route, devant la vitesse et la consommation d’alcool. Déterminer la prévalence ainsi que les principaux facteurs de risque à l’origine de la SV dans chaque pays s’avère primordial afin de mieux appréhender et prévenir ce véritable fléau.
144 Tableau 4
M. El Ftouh et al. Les facteurs de risque de la survenue de la SV en analyse multivariée.
Sexe IMC supérieur à 27 kg/m2 Durée de sommeil inférieure à 7 heures Ronflements Suffocations Somnolence en regardant la télévision Somnolence en tant que passager Céphalées Fatigue Difficultés de concentration
Odd ratio
IC à 95 %
p
0,5 1,8 0,5 2,9 0,8 1,07 3,7 0,8 0,9 1,3
0,18—1,42 1,11—2,9 1,03—1,7 1,7—4,9 0,42—1,77 0,67—1,73 2,3—6,1 0,49—1,49 0,56—1,65 0,83—2,2
0,1 0,01 0,002 < 0,001 0,7 0,7 < 0,001 0,58 0,8 0,2
Dans notre étude qui concerne le Maroc, la prévalence de SV et celle de l’endormissement au volant était élevée, atteignant respectivement tiers des cas, et concernant les endormissements, un quart (soit 7,7 % de la population) s’était produit dans le courant du mois précédant l’enquête. Nos résultats indiquent des prévalences plus élevées que dans les autres pays. En effet, une étude Franc ¸aise montre que, sur une année, 28 % des conducteurs avaient eu au moins un épisode sévère de somnolence (avec obligation de s’arrêter) et 11 % avaient frôlé l’accident avec sortie de route ou franchissement de ligne non contrôlé, pour des raisons en rapport avec le sommeil dans la moitié des cas [7]. Dans une autre étude franc ¸aise impliquant 35,004 conducteurs, 8,9 % rapportaient au moins une fois par mois un épisode de somnolence au volant imposant l’arrêt de la conduite, et 31,1 % mentionnaient un presqueaccident dont la moitié était en rapport avec le sommeil [8]. Une étude américaine indique également que 41 % des conducteurs déclaraient s’être assoupis ou endormis au volant, dont 3,9 % au cours du mois précédant l’étude, 7,1 % dans les 6 derniers mois et 11 % au cours des 12 derniers mois [9]. Les principaux facteurs de risque de la SV sont d’ordre comportemental, pathologique ou iatrogénique. Notre étude nous a permis d’identifier certains facteurs de risque qui sont retrouvés dans d’autres études. Ces facteurs sont essentiellement comportementaux et pathologiques. Pour les premiers, la durée du sommeil, avec un seuil de 7 ou de 5 heures, est le principal facteur de risque, en accord avec les données de la littérature [4]. Nous trouvons également que sur un trajet de 500 km sur autoroute, un peu moins de la moitié des patients (42,4 %) ne s’arrêtent pas ou peu, ce qui est potentiellement à l’origine d’une fatigue voire d’une diminution de la vigilance. Une étude américaine [10] avait déjà décrit un profil de conducteurs particulièrement exposés au risque d’accidents dus à la fatigue : les jeunes, notamment de sexe masculin, âgés de 16 à 29 ans, et les personnes travaillant en équipes de nuit ou ayant des horaires de travail prolongés et irréguliers. Outre ces facteurs de risque, d’autres causes contribuant à la fatigue des conducteurs et à leur implication possible dans un accident de la route ont été identifiées [11] : le fait de conduire sur de longues distances, sous pression, sur des routes monotones, après avoir consommé de l’alcool, dans
des conditions météorologiques extrêmes, à des heures normalement consacrées au sommeil, après un sommeil de mauvaise qualité et à certains moments de la journée (par exemple l’après-midi) pendant lesquels le conducteur se sent généralement somnolent. Dans le cas des routes monotones, l’hypovigilance est d’autant plus accentuée que le trajet est long (plus de 2 heures de route), que la route est droite et que le trajet est connu, ce qui est le cas du réseau autoroutier. Dans le groupe de la SV secondaire à des maladies induisant une somnolence diurne, le SAHOS représente un risque majeur [10]. Le risque accidentel chez les patients apnéiques a été particulièrement étudié depuis une vingtaine d’années et se situe entre 2 et 8 selon les études [12,13]. Les principaux signes cliniques sont les ronflements nocturnes, la somnolence diurne excessive et les apnées, signes que nous avons retrouvé dans respectivement 36,6 %, 36,8 % et 16 % des cas. Notons que pour les sujets chez lesquels une pathologie de sommeil a été suspectée, il est prévu de pratiquer des examens plus approfondis à la recherche d’une éventuelle pathologie du sommeil, notamment le SAHOS.
Conclusion La somnolence au volant est un phénomène fréquent dans le monde et plus encore au Maroc. Les principaux facteurs de risque de le SV sont le manque de sommeil, la surcharge pondérale et la présence de signes évocateurs d’une pathologie du sommeil. Il s’avère primordial d’adopter une stratégie reposant sur une démarche multidisciplinaire impliquant une coopération des acteurs de la sécurité routière, visant essentiellement les facteurs de risque d’origine comportementale, associée à une approche médicalisée visant les facteurs de risque médicaux et iatrogènes. Cette approche devrait inclure une analyse des antécédents médicaux et de l’hygiène du sommeil ainsi qu’un diagnostic clinique et si besoin, paraclinique des pathologies.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Prévalence et facteurs de risque de la somnolence au volant au Maroc
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