Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate

Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate

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G Model CANRAD-3964; No. of Pages 6

ARTICLE IN PRESS Cancer/Radiothérapie xxx (2020) xxx–xxx

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Article original

Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate Predictors of asthenia in breast and prostate cancer patients undergoing curative radiotherapy E. Guillaume a , E. Daguenet a,b,c , C. Lahmamssi a , M. Ben Mrad a , O. Jmour a , J. Langrand-Escure a , A. Rehailia-Blanchard a , N. Vial a , G. Pigné a , S. Bard-Reboul a , M. Maison b , F. Tinquaut b , A. Vallard a,c , N. Magné a,b,c,∗ a

Département de radiothérapie, Institut de cancérologie Lucien Neuwirth, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France Département universitaire de la recherche et de l’enseignement, Institut de cancérologie Lucien Neuwirth, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France c UMR CNRS5822/IN2P3, IPNL, PRISME, laboratoire de radiobiologie cellulaire et moléculaire, 69622 Villeurbanne, France b

i n f o

a r t i c l e

Historique de l’article : ˆ 2019 Rec¸u le 20 aout Rec¸u sous la forme révisée ˆ 2019 le 29 aout Accepté le 3 septembre 2019 Mots clés : Fatigue Asthénie Radiothérapie Cancer du sein Cancer de la prostate

r é s u m é Objectifs de l’étude. – Une asthénie est fréquemment rapportée en cours de radiothérapie, le plus souvent sans étiologie évidente. L’objectif de ce travail était de mettre en évidence les causes de l’asthénie ressentie par les patients en cours d’irradiation à visée curative du sein ou de la prostate. Matériel et méthodes. – Une étude rétrospective a été menée à l’Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth chez les patients irradiés en intention curative durant l’année 2015 (n = 806) pour un cancer du sein ou de la prostate. L’asthénie en cours de radiothérapie et la tolérance globale du traitement ont été évaluées à l’aide d’une échelle verbale simple (de 0/10 à 10/10). Les autres données (toxicité, distance par rapport au centre, temps de trajet quotidien, caractéristiques tumorales, caractéristiques du traitement de radiothérapie, traitement anticancéreux antérieurs) étaient collectées dans les dossiers médicaux. Résultats. – Cinq cent patients ont été inclus dans l’étude. Au total, 86 % des patientes traitées pour un cancer du sein ont ressenti de l’asthénie, avec un score médian de 5/10. Au total, 54 % des patients traités pour un cancer de la prostate ont ressenti de l’asthénie, avec un score médian de 2/10. Des corrélations ont été mises en évidence seulement en analyse unifactorielle dans le groupe des irradiations prostatiques, entre l’asthénie et la tolérance globale, et entre l’asthénie et le T de la classification TNM. Conclusions. – L’asthénie en cours de radiothérapie était une plainte fréquente. Les facteurs habituellement avancés pour l’expliquer (trajets itératifs, chimiothérapie antérieure, etc.) n’étaient pas corrélés avec l’asthénie ressentie par le patient au cours d’irradiation. ´ e´ franc¸aise de radiotherapie ´ oncologique (SFRO). Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous © 2020 Societ ´ ´ droits reserv es.

a b s t r a c t Keywords: Fatigue Radiotherapy Breast cancer Prostate cancer

Purpose. – Patients frequently report asthenia during radiation. The present study aimed at identifying the correlation between numerous clinical and tumoral factors and asthenia in breast and prostate cancer patients treated by curative radiotherapy. Materials and methods. – A retrospective study was conducted at the Lucien Neuwirth Cancer Institute (France). All breast and prostate cancer patients undergoing curative radiotherapy during 2015 were screened (n = 806). Patient’s self-evaluation of asthenia and radiotherapy tolerance was assessed through verbal analogic scale (0/10 to 10/10). Data about toxicities, travel distance and travel time, tumor’s characteristics, radiotherapy treatment planning, previous cancer therapies, were collected from medical records.

∗ Auteur correspondant. Institut de cancérologie Lucien Neuwirth, 108 bis, avenue Albert Raimond, BP60008, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France. Adresse e-mail : [email protected] (N. Magné). https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005 ´ e´ franc¸aise de radiotherapie ´ ´ ´ 1278-3218/© 2020 Societ oncologique (SFRO). Publie´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserv es.

Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005

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Results. – 500 patients were included (350 in the breast cancer group and 150 in the prostate cancer group). In all, 86% of patients in the breast cancer group reported asthenia, with a 5/10 median score. In all, 54% of patients in the prostate cancer group reported asthenia, with a 2/10 median score. Univariate analysis showed correlation between asthenia and radiotherapy tolerance as well as tumor staging, in the prostate cancer group. No other correlation was evidenced. Conclusion. – Radiotherapy-related fatigue is a common side effect. This study showed that most of the factors related to patients or disease that are commonly used to explain fatigue during curative treatments, seem finally to be not correlated with asthenia. ´ e´ franc¸aise de radiotherapie ´ oncologique (SFRO). Published by Elsevier Masson SAS. All © 2020 Societ rights reserved.

1. Introduction L’asthénie est la première plainte rapportée en oncologie, avant même la douleur. Elle est décrite par 80 % des patients, quelle que soit la localisation tumorale, quel que soit le traitement entrepris, et quel que soit le stade de la maladie [1]. Elle est considérée par les malades comme étant le symptôme le plus pénible, avec un impact majeur sur leur qualité de vie [1,2]. La fatigue liée au cancer a été définie par le National Comprehensive Cancer Network (NCCN) comme « une sensation pénible, persistante et subjective de fatigue physique, émotionnelle et/ou cognitive », qui n’est « pas proportionnelle à l’activité récente, et interfère avec le fonctionnement habituel » [1]. Les étiologies connues sont multifactorielles, avec au premier chef le cancer lui-même. D’autres causes ont été décrites, avec une intrication fréquente de troubles de l’humeur [3], de troubles du sommeil [4], de cytotoxicité systémique due aux traitements médicaux anticancéreux [5–7], de troubles métaboliques secondairement induits [8], mais également de la chirurgie [9] et de la radiothérapie [10]. Si les irradiations profondes, comme les radiothérapies thoraciques et encéphaliques, induisent fréquemment une asthénie intense [11], les causes de l’asthénie en cours d’irradiation d’autres localisations sont peu décrites. Elle pourrait découler des étiologies citées ci-dessus, en plus des effets secondaires locaux propres à l’irradiation (pollakiurie nocturne, douleurs muqueuses, etc.). Les patients pris en charge en intention curative pour un cancer du sein et de la prostate représentent le tiers des patients irradiés, et sont globalement en excellent état général, sans lourd traitement préalable. Néanmoins, une asthénie est fréquemment rapportée par cette population en cours de radiothérapie. Une des explications couramment évoquée en routine est le lien possible avec la distance (ou la durée du trajet) entre le domicile et le centre de radiothérapie, d’autant plus que l’étalement est long (cinq à huit semaines) dans ces deux indications. En effet, les patients ne sont qu’exceptionnellement hospitalisés, et font les allers-retours de fac¸on quotidienne, parcourant parfois 200 kilomètres par jour [12–14]. Cette situation n’est d’ailleurs pas un exception franc¸aise et est commune à une grande partie de l’Europe [15]. L’objectif de cette étude était donc de vérifier dans une large cohorte de patients traités avec intention curative pour un cancer du sein ou de la prostate, si une corrélation existait entre l’asthénie ressentie en cours de radiothérapie et les différentes étiologies habituellement évoquées. 2. Matériel et méthodes 2.1. Caractéristiques des patients Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, menée dans le département de radiothérapie de l’Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth au cours de l’année 2015 (Saint-Étienne, Loire).

Les critères d’inclusion étaient les suivants : être âgé d’au moins 18 ans, avoir été traité par irradiation avec intention curative pour un cancer du sein ou de la prostate dans l’année. Les critères d’exclusion étaient l’absence de réponse à trois appels téléphoniques, et le refus ou le décès du patient. Les patients ont été informés de leur droit de refuser de participer à l’étude. Le comité d’éthique institutionnel a approuvé l’étude, qui a été conduite en respectant la déclaration d’Helsinki. 2.2. Protocole expérimental Les patients remplissant les critères d’inclusion ont été sollicités à une reprise par téléphone trois mois après la fin de leur irradiation, pour répondre à un questionnaire. Si le patient n’avait pas pu être contacté lors du premier appel, deux autres tentatives d’appels téléphoniques étaient réalisées. Les patients qui n’ont pas répondu ou qui ont refusé de participer à l’étude ont été exclus. Le questionnaire fut réalisé de manière téléphonique, par un intervenant unique, après obtention du consentement éclairé du patient. Il s’intéressait à deux paramètres : • la cotation par le patient de la fatigue qu’il avait ressenti au cours de son irradiation, sur une échelle verbale simple (EVS) allant de 0/10 (absence de fatigue) à 10/10 (pire fatigue imaginable) ; • la cotation par le patient de sa tolérance subjective globale à l’irradiation, sur une échelle verbale simple allant de 0/10 (tolérance catastrophique) à 10/10 (excellente tolérance). Les caractéristiques cliniques suivantes ont ensuite été extraites des dossiers médicaux des patients inclus : l’âge, les antécédents médicaux, la classification TNM de la tumeur, les traitements oncologiques antérieurs à l’irradiation (chimiothérapie, thérapie ciblée, hormonothérapie), la dose totale délivrée lors de la radiothérapie ainsi que le nombre de séances, la toxicité aiguëe. L’évaluation de la toxicité immédiate a été basée sur les grades du Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE) v4.0. Pour chaque patient, seule la toxicité ayant le grade le plus haut a été prise en compte. Le côté irradié a également été relevé pour les patientes traitées pour un cancer du sein. La distance et le temps de trajet pour réaliser un aller simple entre le domicile du patient et le centre de radiothérapie ont été calculés à partir de l’adresse du patient. 2.3. Analyses statistiques Les statistiques ont été réalisées avec le logiciel R [16]. L’analyse statistique descriptive des variables quantitatives a été réalisée en donnant pour chaque variable les paramètres de position (moyenne, médiane, minimum, maximum, premier et troisième quartile). L’analyse statistique descriptive des variables qualitatives a été effectuée en donnant les effectifs et les proportions de chaque modalité dans l’échantillon. Une analyse unifactorielle a ensuite été réalisée. La recherche de corrélations entre la fatigue et les variables

Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005

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Fig. 1. Diagramme de flux. Flow chart.

quantitatives a été réalisée au moyen du test de corrélation de Spearman (non normalité des variables). La recherche de corrélations entre la fatigue et les variables qualitatives a été réalisée au moyen du test de Kruskal-Wallis. Les résultats ont été considérés comme significatifs au seuil de 5 %. 3. Résultats Le diagramme de flux des patients inclus dans l’étude est présenté sur la Fig. 1. Sur les 806 patients sélectionnés pour l’étude, 500 ont été inclus. 3.1. Analyse de la fatigue dans le groupe des patientes traitées pour un cancer du sein Sur la période étudiée, 350 patientes atteintes d’un cancer du sein ont accepté de participer à l’étude. Les caractéristiques des patientes sont rappelées dans le Tableau 1. L’âge médian lors de la première consultation de radiothérapie était de 65 ans (extrêmes : 26–91 ans ; Q1, 55 – Q3, 71). Les patientes incluses habitaient dans les départements 42 (Loire), 43 (Haute-Loire) et 69 (Rhône), dans respectivement, 85,4 % (n = 299), 13,1 % (n = 46), 0,9 % (n = 3) des cas. La distance médiane (pour un aller simple) entre le domicile du patient et le centre de radiothérapie était de 17 km (extrêmes : 1–97 km). La durée de trajet médiane (pour un aller simple) était de 22 minutes, soit environ 45 minutes de trajet par jour (extrêmes : 3 minutes – 1 heure et 23 minutes). Vingt-cinq patientes (7,1 %) étaient atteintes d’une tumeur in situ, 277 (79,1 %) d’un cancer de stade T1 ou T2 et 30 cancers (8,6 %) d’une tumeur localement évoluée(≥ T3). Cent-dix-huit patientes (33,7 %) présentaient un envahissement ganglionnaire, avec une grande majorité de N1. Au total, 139 patientes (39,7 %) avaient rec¸u une chimiothérapie avant l’irradiation, 34 (9,7 %) étaient en cours de prise en charge par thérapie ciblée par trastuzumab, et 0,9 % avaient débuté l’hormonothérapie. La grande majorité des patientes avait rec¸u une irradiation à 2 Gy par fraction, de 50 Gy dans le sein, et dans 70 % des cas un complément de 10 à 16 Gy dans le lit tumoral. Le nombre de séances médian était de 33 fractions. Près de 90 % des patientes (n = 313) ont souffert d’une toxicité maximale de grade ≤ 2, avec environ 30 %

Tableau 1 Caractéristiques des patientes traitées pour un cancer du sein (n = 350). Characteristics of breast cancer patients (n = 350). Caractéristiques Âge Médiane, années (Q1–Q3) ≤ 70 ans > 70 ans Diabète Hypertension Tabagisme Durée de trajet médiane, min (Q1–Q3) Distance médiane, kms (Q1–Q3) Classification TNM Tis T1 T2 T3+T4 N0 N+ M0 M+ Chimiothérapie Hormonothérapie Thérapie ciblée Dose totale médiane, Gy (Q1–Q3) Nombre de séances médian (Q1–Q3) Côté traité Droit Gauche Bilatéral Toxicité, grade CTCAE Grade 0 Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4 Grade 5 Tolérance globale EVS médiane (Q1–Q3) Asthénie EVS médiane (Q1–Q3)

Valeurs 65 (55–71) 256 (73,1 %) 94 (26,9 %) 15 (4,3 %) 100 (28,6 %) 32 (9,1 %) 22 (16–35) 17 (10–31) 25 (7,1 %) 196 (56,0 %) 81 (23,1 %) 30 (8,6 %) 209 (59,7 %) 118 (33,7 %) 326 (93,1 %) 5 (1,4 %) 139 (39,7 %) 3 (0,9 %) 34 (9,7 %) 66 (50–66) 33 (25–33) 168 (48,0 %) 172 (49,1 %) 6 (1,7 %) 100 (28,6 %) 83 (23,7 %) 130 (37,1 %) 26 (7,4 %) 1 (0,3 %) 0 8/10 (7/10–8/10) 5/10 (2/10–7/10)

CTCAE : Common Terminology Criteria for Adverse Events ; EVS : échelle verbale simple ; TNM : Tissue Node Metastasis.

(n = 100) des patientes qui n’ont souffert d’aucune toxicité aiguë. Au total, 7,7 % des patientes (n = 27) une toxicité de grade ≥ 3. Concernant la tolérance globale au traitement, le score médian selon l’EVS était de 8/10 (extrêmes : 0/10–10/10 ; Q1, 7/10–Q3,

Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005

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Tableau 2 Analyse unifactorielle à la recherche de facteurs de risque d’asthénie chez les patientes traitées pour un cancer du sein (n = 350). Univariate analysis in order to identify predictors of asthenia in breast cancer patients (n = 350). Variables qualitatives Âge ≤ 70 ans > 70 ans Classification TNM T Tis T1 T2 T3+T4 N N0 N+ M M0 M+ Chimiothérapie Oui Non Thérapie ciblée Oui Non Hormonothérapie Oui Non Côté traité Droit Gauche Bilatéral Toxicités Grade 0 Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4

EVS asthénie, médiane (Q1–Q3)

p (test de Kruskal-Wallis)

5/10 (2/10–7/10) 5/10 (2,2/10–6/10)

0,69

5/10 (1/10–7/10) 5/10 (2/10–7/10) 5/10 (3/10–7/10) 4/10 (2/10–6/10)

0,68

5/10 (2/10–7/10) 5/10 (2/10–7/10)

0,59

5/10 (2/10–7/10) 8/10 (7/10–8/10)

0,06

5/10 (3/10–7/10) 5/10 (2/10–7/10)

0,4

5/10 (3/10–7/10) 5/10 (2/10–7/10)

0,49

7/10 (3,5/10–7,5/10) 5/10 (2/10–7/10)

0,62

5/10 (2/10–7/10) 4,5/10 (4/10–5/10) 5/10 (2/10–7/10) 5/10 (2,8/10–6,2/10) 4/10 (1,5/10–7/10) 5/10 (3/10–7/10) 5/10 (3/10–7/10) 7/10 (7/10–7/10)

0,8

0,29

Variables quantitatives

Corrélation

p (test de Spearman)

Âge Distance Durée de trajet Dose totale Nombre de séances Tolérance globale

−0,10 −0,02 −0,06 0,08 0,08 0,02

0,075 0,778 0,229 0,137 0,125 0,726

EVS : échelle verbale simple ; TNM : Tissue Node Metastasis.

8/10). Le score médian de l’asthénie selon l’EVS était de 5/10 (extrêmes 0/10–10/10 ; Q1, 2/10–Q3, 7/10). En analyse unifactorielle, aucun des facteurs étudiés n’influenc¸aient significativement le score d’asthénie rapporté par les patientes (Tableau 2).

3.2. Analyse de la fatigue dans le groupe des patients traités pour un cancer de la prostate Sur la période étudiée, 150 patients atteints d’un cancer de la prostate ont participé à l’étude. Les caractéristiques des patients sont rappelées dans le Tableau 3. L’âge médian lors de la première consultation en radiothérapie était de 70 ans (extrêmes : 51–91 ans ; Q1, 66–Q3, 75). Les patients inclus habitaient dans les départements 42 (Loire), 43 (Haute-Loire), 69 (Rhône) et 63 (Puyde-Dôme), dans respectivement, 88,7 % (n = 133), 8,0 % (n = 12), 1,3 % (n = 2) et 1,3 % (n = 2) des cas. La distance médiane (pour un aller simple) entre le domicile du patient et le centre de radiothérapie était de 17,5 km (extrêmes : 1–82 km). La durée de trajet médiane (pour un aller simple) était de 22 minutes, soit environ 45 minutes de transport par jour (extrêmes : 4 minutes–1 heure et 25 minutes).

Tableau 3 Caractéristiques des patients traités pour un cancer de la prostate (n = 150). Characteristics of prostate cancer patients (n = 150). Caractéristiques Âge Médiane, années (Q1–Q3) ≤ 70 ans > 70 ans Diabète Hypertension Tabagisme Durée de trajet médiane, min, (Q1–Q3) Distance médiane, kms (Q1–Q3) Classification TNM T1 T2 T3+T4 N0 N+ M0 M+ Chimiothérapie Hormonothérapie Dose totale médiane, Gy (Q1–Q3) Nombre de séances médian (Q1–Q3) Toxicités, grade CTCAE Grade 0 Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4 Grade 5 Tolérance globale EVS médiane, (Q1–Q3) Asthénie EVS médiane, (Q1–Q3)

Valeurs 70 (66–75) 81 (54,0 %) 69 (46,0 %) 14 (9,3 %) 37 (24,7 %) 9 (6,0 %) 22 (16–33) 17,5 (9–31) 36 (24,0 %) 65 (43,3 %) 45 (30,0 %) 134 (89,3 %) 10 (6,7 %) 139 (92,7 %) 6 (4,0 %) 5 (3,3 %) 69 (46,0 %) 72 (66–74) 36 (33–37) 47 (31,3 %) 61 (40,7 %) 25 (16,7 %) 2 (1,3 %) 2 (1,3 %) 0 8/10 (7/10–9,8/10) 2/10 (0/10–5/10)

CTCAE : Common Terminology Criteria for Adverse Events ; EVS : échelle verbale simple ; TNM : Tissue Node Metastasis.

Cent-un patients (67,3 %) étaient atteints d’une tumeur limitée à la prostate et 45 patients (30,0 %) d’une tumeur localement avancée (≥T3). Environ 7 % des cancers (n = 10) atteignaient les ganglions. Plus de 45 % (n = 69) des patients avaient déjà débuté une hormonothérapie au moment de l’irradiation, et seulement 3,3 % (n = 5) avaient rec¸u une chimiothérapie. Concernant le schéma d’irradiation, plus de 50 % (n = 78) des patients avaient rec¸u une dose d’au moins 70 Gy, avec une dose moyenne de 69 Gy, et seulement 6 % (n = 9) moins de 60 Gy. Le nombre de séance médian était de 36. Un tiers des patients n’a souffert d’aucune toxicité (n = 47, 31,3 %). Les toxicités étaient majoritairement de grade 1-2 (n = 86, 57,4 %). Seuls quatre patients (2,6 %) ont souffert d’une toxicité de grade ≥ 3. Concernant la tolérance globale au traitement, le score médian selon l’EVS était de 8/10 (0/10–10/10 ; Q1, 7/10–Q3, 9,8/10). Le score médian de l’asthénie selon l’échelle verbale simple était de 2/10 (extrêmes : 0/10–10/10 ; Q1, 0/10–Q3, 5/10). Environ 50 % (n = 69) des patients n’ont rapporté aucune fatigue. En analyse unifactorielle (Tableau 4), deux facteurs étaient statistiquement corrélés à l’asthénie auto-évaluée : la tolérance globale (indicateur de corrélation : −0,49 ; p < 0,001) et le T de la classification TNM (p < 0,04). 4. Discussion Cette étude a décrit et analysé les données d’asthénie chez 500 patients traités par radiothérapie en intention curative. Ce travail a été réalisé au sein d’une population de patients (cancers du sein et de la prostate) constituant une partie très important de la file active en radiothérapie. Avec un score médian de 5/10 pour les femmes et de 2/10 pour les hommes, l’asthénie auto-évaluée par les patients était d’intensité légère à modérée. L’asthénie était néanmoins très fréquente, rapportée par 85 % des femmes et 54 % des hommes. S’il semble donc primordial d’interroger les patients à la

Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005

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E. Guillaume et al. / Cancer/Radiothérapie xxx (2020) xxx–xxx Tableau 4 Analyse unifactorielle à la recherche de facteurs de risque d’asthénie chez les patients traités pour un cancer de prostate (n = 150). Univariate analysis in order to identify predictors of asthenia in prostate cancer patients (n = 150). Variables qualitatives Âge ≤ 70 ans > 70 ans Classification TNM T T1 T2 T3+T4 N N0 N+ M M0 M+ Chimiothérapie Oui Non Hormonothérapie Oui Non Toxicités Grade 0 Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4

EVS asthénie, médiane (Q1–Q3)

p (test de Kruskal-Wallis)

2/10 (0/10–5/10) 0/10 (0/10–4/10)

0,71

3/10 (0/10–5/10) 0/10 (0/10–3/10) 3/10 (0/10–6/10)

0,04*

2/10 (0/10–4,8/10) 3/10 (3/10–7/10)

0,06

2/10 (0/10–5/10) 1/10 (0/10–3,5/10)

0,71

0/10 (0/10–4/10) 2/10 (0/10–5/10)

0,67

2/10 (0/10–4,2/10) 1/10 (0/10–5/10)

0,57

0/10 (0/10–3,5–10) 2,5/10 (0/10–5/10) 3/10 (0/10–5/10) 4/10 (2/10–6/10) 2,5/10 (1,2/10–3,8/10)

0,41

Variables quantitatives

Corrélation

p (test de Spearman)

Âge Distance Durée de trajet Dose totale Nombre de séances Tolérance globale

−0,05 −0,05 −0,06 −0,06 −0,04 −0,49

0,572 0,562 0,477 0,504 0,59 < 0,001a

EVS : échelle verbale simple ; TNM : Tissue Node Metastasis. a La différence est statistiquement significative.

recherche d’une asthénie en cours de radiothérapie, aucune prise en charge adaptée n’est aujourd’hui recommandée. L’état actuel des données scientifiques ne permet pas une prise en charge soit par des psychostimulants [17] soit par des antidépresseurs [18]. Les approches non pharmacologiques sont donc sans doute à privilégier [19]. Les programmes d’exercice physique semblent être une voie prometteuse, notamment lors du traitement adjuvant du cancer du sein [20]. L’analyse unifactorielle a retrouvé une corrélation entre l’asthénie et la tolérance globale au traitement dans le groupe des patients traités pour un cancer de la prostate. En effet, une mauvaise tolérance à la radiothérapie prostatique aurait pu se manifester par une pollakiurie nocturne avec brûlures mictionnelles et également des diarrhées, entraînant insomnie et ainsi asthénie diurne. Cependant, aucune corrélation n’a été retrouvée entre le grade maximum de toxicité au cours des irradiations prostatiques et le score de l’asthénie. Cela peut s’expliquer par le fait que la tolérance globale est un paramètre qui regroupe à la fois l’asthénie ressentie par le patient, la gêne occasionnée par la toxicité et d’autres facteurs, comme le poids des trajets quotidiens sur la qualité de vie du patient. Une corrélation à la limite de la signification (p < 0,04) était mise en évidence entre le T de la classification TNM et l’asthénie en cours de radiothérapie prostatique. Néanmoins, avec un score sur l’EVS médian de 3/10 pour les tumeurs de stade T1, 0/10 pour les T2 et 3/10 pour les T3+T4, ce résultat n’est pas cliniquement pertinent. Dans cette étude, aucun autre facteur pertinent n’était donc

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corrélé à l’asthénie ressentie par les patients en cours de radiothérapie, pas même la distance. L’éloignement du domicile par rapport au centre de radiothérapie est très souvent avancé par les patients comme un paramètre influenc¸ant leur bien-être et leur fatigue au cours et au décours de l’irradiation. En effet, la radiothérapie nécessite de se déplacer cinq jours sur sept, avec un temps d’irradiation relativement court par rapport au temps de trajet. La France a un schéma organisationnel de l’offre de soins en radiothérapie avec un nombre important de centres de bas volume répartis sur le territoire, avec en moyenne 2,4 machines par centre [21]. Notre étude n’a pas retrouvé pas de corrélation entre la distance ou le temps de trajet pour se rendre au centre et l’asthénie ressentie par le patient en cours d’irradiation. Le premier réflexe serait donc s’interroger sur l’intérêt de mettre en place une organisation centralisée, qui comporterait un nombre total de centres de radiothérapie plus faible, mais où chaque centre prendrait en charge un nombre important de patients, quitte à ce que ces derniers parcourent une plus grande distance pour se faire traiter. Une organisation centralisée a déjà été mise en place dans les pays nordiques, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, où il y a 4 à 10 machines par centre. Si cette organisation permet une optimisation des ressources, l’évaluation du bénéfice pour le patient est difficile à évaluer [21]. La survie globale était en effet allongée chez les patients qui parcouraient une longue distance pour se rendre dans un centre de radiothérapie de haut volume, par rapport à ceux qui parcouraient une courte distance pour se rendre dans un centre de radiothérapie local [22]. Toutefois, le bénéficie sur la survie était également influencé par les caractéristiques des patients, notamment socioéconomiques [22]. Par ailleurs, d’autres études ont montré que plus la distance entre le domicile du patient et le centre de radiothérapie était importante, plus la probabilité que le patient soit traité par irradiation était faible, quelle que soit la localisation du cancer [23]. Par exemple, dans la prise en charge curative des cancers du sein localisés, les patientes avaient plus de risque d’être traitées par mastectomie totale que par mastectomie partielle si elles vivaient loin d’un centre de radiothérapie, et d’autant plus si elles étaient âgées [24]. C’était également le cas de la radiothérapie palliative antalgique [25]. Pour évaluer l’asthénie ressentie en cours de radiothérapie, nous avons choisi d’utiliser dans notre étude une échelle verbale simple, pour sa rapidité et sa simplicité. D’autres tests d’évaluation de la fatigue existent, plus complets, comme le FACIT-F (Functional Assessment of Chronic Illness Therapy-Fatigue) [26]. Cependant, les résultats des échelles simples étant corrélés aux résultats des tests plus complets, elles peuvent donc être utilisées en routine clinique pour évaluer la fatigue [1,27]. Les résultats sont toutefois à nuancer compte tenu des limites de cette étude, où la fatigue ressentie par les patients en cours de radiothérapie a été évaluée rétrospectivement, et n’a pas été comparée à l’asthénie préexistante avant l’irradiation. De plus, il aurait été intéressant d’ajouter d’autres mesures de l’asthénie, par exemple quelques semaines après la fin du traitement, et également plusieurs mois après le traitement, car un certain nombre de patients peut souffrir d’une asthénie persistante parfois jusqu’à plusieurs années après le traitement du cancer [9]. Néanmoins, les résultats des études sur la fatigue à long terme avec des groupes contrôle sont discordants [28]. Nous aurions également pu rechercher un épisode dépressif [3,4] et des troubles du sommeil [4], avec des tests dédiés [29,30] ainsi que l’éventuelle présence d‘une anémie [1,11].

5. Conclusion Aucun des facteurs régulièrement avancés pour expliquer l’asthénie en cours de radiothérapie n’était corrélé avec la fatigue ressentie par les patients en cours d’irradiation mammaire ou

Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005

G Model CANRAD-3964; No. of Pages 6

ARTICLE IN PRESS E. Guillaume et al. / Cancer/Radiothérapie xxx (2020) xxx–xxx

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prostatique. Une étude plus approfondie est sans doute nécessaire pour mieux comprendre les phénomènes sous-jacents. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Berger AM, Mooney K, Alvarez-Perez A, Breitbart WS, Carpenter KM, Cella D, et al. Cancer-Related Fatigue, Version 2.2015. J Natl Compr Canc Netw 2015;13:1012–39, http://dx.doi.org/10.6004/jnccn.2015.0122. [2] Ahlberg K, Ekman T, Gaston-Johansson F, Mock V. Assessment and management of cancer-related fatigue in adults. Lancet 2003;362:640–50, http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(03)14186-4. [3] Hopwood P, Stephens RJ. Depression in patients with lung cancer: prevalence and risk factors derived from quality-of-life data. J Clin Oncol 2000;18:893–903, http://dx.doi.org/10.1200/JCO.2000.18.4.893. [4] Roscoe JA, Kaufman ME, Matteson-Rusby SE, Palesh OG, Ryan JL, Kohli S, et al. Cancer-related fatigue and sleep disorders. Oncologist 2007;12:35–42, http://dx.doi.org/10.1634/theoncologist.12-S1-35. [5] Abrahams HJG, Gielissen MFM, Schmits IC, Verhagen CAHHVM, Rovers MM, Knoop H. Risk factors, prevalence, and course of severe fatigue after breast cancer treatment: a meta-analysis involving 12 327 breast cancer survivors. Ann Oncol 2016;27:965–74, http://dx.doi.org/10.1093/annonc/mdw099. [6] Nelson AM, Gonzalez BD, Jim HSL, Cessna JM, Sutton SK, Small BJ, et al. Characteristics and predictors of fatigue among men receiving androgen deprivation therapy for prostate cancer: a controlled comparison. Support Care Cancer 2016;24:4159–66, http://dx.doi.org/10.1007/s00520-016-3241-z. [7] Anand D, Escalante CP. Ongoing screening and treatment to reduce potentially tyrosine kinase inhibitor-related fatigue in renal cell carcinoma. J Pain Symptom Manage 2015;50:108–17, http://dx.doi.org/10.1016/j.jpainsymman.2015.02.007. [8] Strasser F, Palmer JL, Schover LR, Yusuf SW, Pisters K, Vassilopoulou-Sellin R, et al. The impact of hypogonadism and autonomic dysfunction on fatigue, emotional function, and sexual desire in male patients with advanced cancer: a pilot study. Cancer 2006;107:2949–57, http://dx.doi.org/10.1002/cncr.22339. [9] Goldstein D, Bennett BK, Webber K, Boyle F, de Souza PL, Wilcken NRC, et al. Cancer-related fatigue in women with breast cancer: outcomes of a 5-year prospective cohort study. J Clin Oncol 2012;30:1805–12, http://dx.doi.org/10.1200/JCO.2011.34.6148. [10] Jereczek-Fossa BA, Marsiglia HR, Orecchia R. Radiotherapy-related fatigue. Crit Rev Oncol Hematol 2002;41:317–25. [11] Grellier N, Deray G, Yousfi A, Khodari W, Bouaita R, Belkacemi Y. [Functional iron deficiency, inflammation and fatigue after radiotherapy]. Bull Cancer 2015;102:780–5, http://dx.doi.org/10.1016/j.bulcan.2015.06.001. [12] Population par région et département. Ined - Institut natiod’études démographiques n.d. https://www.ined.fr/fr/toutnal savoir-population/chiffres/france/structure-population/regions-departements/ (accessed July 23, 2019). [13] Territoire - Population − La France et ses territoires | Insee n.d. https://www.insee.fr/fr/statistiques/1372998?sommaire=1373022 (accessed July 23, 2019). [14] Carte interactive de l’offre de soins en cancérologie - Traitements du cancer : les établissements autorisés n.d. https://www. e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/L-organisation-de-l-offre-de-soins/ Traitements-du-cancer-les-etablissements-autorises/Carte-interactive-de-loffre-de-soins-en-cancerologie (accessed July 23, 2019).

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Pour citer cet article : Guillaume E, et al. Facteurs de risque d’asthénie en cours de la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate. Cancer Radiother (2020), https://doi.org/10.1016/j.canrad.2019.09.005