Histoire de la maladie et facteurs pronostiques de la fièvre de Lassa en zone endémo-épidémique : une étude de cohorte prospective

Histoire de la maladie et facteurs pronostiques de la fièvre de Lassa en zone endémo-épidémique : une étude de cohorte prospective

Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S27–S29 20es Journées Nationales d’Infectio...

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Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) S27–S29

20es Journées Nationales d’Infectiologie

Communications orales libres : épidémies virales

COL10-01

Histoire de la maladie et facteurs pronostiques de la fièvre de Lassa en zone endémo-épidémique : une étude de cohorte prospective A. Duvignaud 1 , M. Jaspard 1 , I. Etafo 2 , B. Serra 3 , M. Doutchi 3 , C. Abejegah 2 , X. Anglaret 1 , N. Adedosu 2 , O. Ayodeji 2 , D. Malvy 4 1 Inserm 1219, Bordeaux, France 2 Owo FMC, Owo, Nigeria 3 ALIMA, Dakar, Sénégal 4 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction La fièvre de Lassa (FL) est une maladie émergente dont la létalité reste élevée. Les données disponibles sont anciennes et/ou rétrospectives. Afin d’actualiser les connaissances et d’aider à l’amélioration de sa prise en charge, nous menons une étude de cohorte prospective ayant pour objectif de mieux décrire la maladie et ses facteurs pronostiques. Matériels et méthodes Tous les patients admis pour une FL suspectée ou confirmée dans un centre de traitement situé en zone endémique sont éligibles. Les non-cas (RT-PCR Lassa finalement négative) constituent un groupe contrôle. Après consentement, des informations concernant les habitudes de vie, l’histoire de la maladie et la prise en charge sont collectées jusqu’au soixantième jour après l’admission. Les patients ont accès à un standard de soins optimisé : ribavirine, antipaludiques, antibiotiques, traitements symptomatiques, oxygénothérapie, dialyse et biologie. Les résultats préliminaires concernant les participants cas confirmés (RT-PCR Lassa positive) inclus entre le 5 avril et le 12 décembre 2018 sont présentés ici. Résultats Parmi 40 cas confirmés, 29 avaient complété leur séjour hospitalier au moment de l’analyse. On comptait 2 décès (mortalité hospitalière 7 %) ; 3 dialysés (10 %, dont 1 décès) ; 5 patients ayant rec¸u de l’oxygène (17 %) ; 4 ayant rec¸u une transfusion (14 %) ; un nouveau-né de 6 semaines survivant ; aucune femme enceinte. Les signes et symptômes les plus fréquents au cours du séjour étaient : fièvre (55 %), tachycardie (62 %), hypotension (82 %) ou hypertension artérielle (46 %), douleurs abdominales (48 %), céphalées (44 %), nausées/vomissements (31 %), vertiges (28 %), hématurie (24 %), SpO2 < 92 % (22 %), diarrhée hydrique (21 %), saignements vaginaux (20 %), douleur rétrosternale (11 %) et troubles de la conscience (11 %). En univariée, une SpO2 < 92 % (p = 0,04) ou la présence de troubles de la conscience (p = 0,007) pendant le séjour étaient associés à la mortalité. La créatinine, disponible chez 30 patients, était > 115 ␮mol/L chez 14 (47 %). Six (20 %) ont évolué jusqu’au stade KDIGO ≥ 2 (« acute kidney injury ») dont 4 jusqu’au stade KDIGO 3 (« acute kidney failure ») ces derniers ayant tous été dialysés sauf un décédé avant d’avoir pu l’être. La mortalité était de 50 % chez les patients KDIGO 3 et nulle chez les autres (p = 0,01). Les transaminases, dosées chez 30 patients, étaient supérieures à 3 N chez 7 (23 %) dont la mortalité était plus élevée (p = 0,05). La présence de saignements (41 %) n’était pas associée

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à une surmortalité. La durée médiane de la virémie Lassa détectable était de 9 jours (IIQ 7–18,5, étendue 4–64). Conclusion La mortalité hospitalière de la FL apparaît plus faible que précédement décrite, probablement en raison d’efforts soutenus en termes de prise en charge symptomatique. Les atteintes rénale et neurologique semblent associés à la mortalité. L’extension dans le temps et l’espace de cette cohorte permettra d’affiner ces résultats préliminaires. Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens

https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.04.075 COL10-02

Dynamiques des épidémies : étude de la grande épidémie de virus chikungunya de 1871–1873 dans l’Océan Indien T. Bonifay , M. Nacher , F. Djossou , L. Epelboin CHC, Cayenne, Guyane Introduction La littérature du 19e siècle comprenait de multiples descriptions d’épidémies dites de dengue. Une relecture de ces textes a été réalisée dans les années 70 puis plus récemment dans les années 2000 au décours l’épidémie de la Réunion, permettant une reclassification de ces épidémies de dengue historiques. Il est maintenant considéré que la pandémie de dengue de 1871–73, survenue dans l’océan indien, était due à CHIKV. L’objectif de cette étude était de décrire la dissémination temporelle et spatiale du CHIKV lors de cette épidémie, pour la mettre en perspective de celle de 2005–06. Matériels et méthodes Une revue de la littérature suivant une stratégie par échantillonnage dirigé a été réalisée. La recherche bibliographique a été réalisée via les bases de données Medline et Google Scholar pour les articles, les librairies digitales Gallica, Google Book, Hathitrust, Manioc, et Persee pour les livres, et la bibliothèque nationale d’Ecosse pour les rapports de l’armée anglaise. Le mot clé « dengue » a été recherché dans les documents publiés entre 1870 et 1899 en anglais, franc¸ais, espagnol et hollandais. Tous les documents faisant référence à des épidémies de « dengue » entre les années 1870 et 1874 ont été inclus. Ont été exclus les descriptions dont la clinique ne correspondait pas à un syndrome polyalgique fébrile. Résultats Les premiers cas auraient été décrits à Zanzibar en juillet 1870 avec un début d’épidémie en janvier 1871. Le virus aurait été diffusé via Aden par voie maritime en juin 1871 pour atteindre l’Egypte en septembre. L’épidémie débute en fin d’année 1871 en Inde dans les villes de Bombay et Calcutta. Durant les années 1872 et 1873, l’épidémie s’est étendue à tout le sous-continent indien. CHIKV est aussi introduit en Chine, Shanghai et Amoy en août 1872 via Singapour. A la même période elle atteint l’Indonésie. En 1873 la Cochinchine puis l’île Maurice et de la Réunion sont atteintes. L’épidémie s’est progressivement terminée après 3 ans d’évolution.