La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nord-africaine ? Une étude de 276 cas

La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nord-africaine ? Une étude de 276 cas

Modele + ANCAAN-1080; No. of Pages 7 ARTICLE IN PRESS Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Annales de Cardiologie et d’Angéi...

507KB Sizes 3 Downloads 164 Views

Modele + ANCAAN-1080; No. of Pages 7

ARTICLE IN PRESS

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

Article original

La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nord-africaine ? Une étude de 276 cas Venous thromboembolism: What other risk factors in a North African population? A study of 276 cases I. Boukhris a,∗ , M. Abdallah b , K. Bouslema b , S. Hamzaoui b , T. Larbi b , A. Harmel b , N. Khalfallah a , S. Mrad b a

Service de médicine interne B, hôpital Charles-Nicolle, faculté de médecine de Tunis, université de Tunis El Manar, 1006 Bab Saadoun, Tunis, Tunisie b Service de médecine interne, hôpital Mongi Slim la Marsa, 2046 Sidi Daoued, Tunis, Tunisie Rec¸u le 12 mai 2015 ; accepté le 8 d´ecembre 2016

Résumé But de l’étude. – La maladie veineuse thromboembolique est une maladie multifactorielle, favorisée par de nombreux facteurs de risque (FDR) démontrés, suspectés ou ponctuellement rapportés. Leur responsabilité dans la thrombogenèse est diversement appréciée. L’association de plusieurs FDR chez un même individu n’est pas rare. L’objectif de notre travail est de relever les FDR de thrombose et d’analyser l’impact de l’association de ces FDR. Patients et méthodes. – Notre étude est rétrospective, descriptive, monocentrique portant sur les dossiers de patients hospitalisés dans un service de médecine interne pour une thrombose veineuse, sur une période de 12 ans. Résultats. – Nous avons retenu 276 cas. L’âge moyen était de 51 ans. Au moins un FDR démontré était retrouvé dans 87 % des cas, 34 patients n’avaient aucun FDR démontré. Un FDR suspecté était retrouvé dans 81 % des cas et il y avait au moins un FDR ponctuellement rapporté dans 34 % des cas. Il y avait plus d’un FDR chez plus de 50 % des patients. La combinaison de FDR la plus retrouvée était une association de FDR démontrés à des FDR suspectés. La présence de FDR démontrés seuls n’était pas significativement différente par rapport à la présence de FDR suspectés seuls (p = 0,37). Parmi les 18 patients n’ayant que des FDR suspectés, 14 avaient une association d’au moins 3 FDR. Conclusion. – Le rôle des FDR suspectés dans la survenue de thrombose n’était pas négligeable dans ce travail, c’est par leurs associations, que les FDR suspectés voient leur risque devenir comparable à celui des facteurs de risque démontrés. © 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´eserv´es. Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse ; Facteurs de risque

Abstract Introduction. – Venous thromboembolism is a multicausal disease. Understanding interactions between risk factors is the key to advance knowledge about the etiology of venous thrombosis. These interactions are still unclear. In addition to traditional risk factors, there is data about many other risk factors, recorded with few populations based prospective epidemiologic studies or punctually reported. Interactions between these risk factors remain unclear. The aim of our work is to identify and analyze combinations of risk factors. Methods. – This is a retrospective, single-center study, which investigates the etiology of venous thromboembolism, on the records of patients hospitalized in internal medicine for venous thrombosis, over a period of 12 years. Results. – We selected 276 cases. The average age was 51 years. At least, we found one traditional risk factors in 87 % of cases, 34 patients had no traditional risk factors. Suspected risk factors were found in 81 % of cases and there was at least one punctually reported factor in 34 % of cases. The combination of risk factors mostly found was association of traditional and suspected risk factors. In more than 50 % of patients, we



Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Boukhris).

http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001 0003-3928/© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits r´eserv´es.

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

ANCAAN-1080; No. of Pages 7 2

I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

noted at least, more than one traditional or one suspected risk factors. Among 18 patients presenting only suspected risk factors, there was at least combination of 3 risk factors per patient. Conclusion. – The role of suspected risk factors in the occurrence of venous thrombosis was not negligible in this work. Our data suggest a hypothesis that it’s through their association that suspected risk factors might be able becoming comparable to traditional risk factors. © 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Venous thromboembolism; Risk factors

1. Introduction

Tableau 1 Facteurs de risque étudiés dans ce travail, tableau modifié à partir de [2].

Les facteurs de risque (FDR) de la MVTE sont multiples associant des FDR démontrés, des FDR fortement suspectés et des FDR ponctuellement rapportés. Les FDR démontrés sont validés scientifiquement ou reconnus dans diverses conférences de consensus et regroupent des circonstances favorisantes, pour lesquelles il existe actuellement des consensus de prophylaxie bien codifiés, des anomalies de la coagulation, génétiques ou acquises, persistantes ou transitoires. En plus de ces FDR traditionnels, il existe d’autres facteurs dont certains sont fortement suspectés dans la survenue de MVTE, mais pour lesquels les résultats des études épidémiologiques sont divergents et d’autres qui sont ponctuellement rapportés et n’ayant fait l’objet que de courtes séries ou de publication de cas isolés [1,2]. Le rôle exact de chacun de ces facteurs dans le déclenchement de la MVTE, ainsi que la force de leurs interactions ne sont que partiellement compris [3,4]. L’analyse de ces interactions constitue un nouveau champ d’investigation. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de patients nord-africains présentant une MVTE et d’analyser les FDR de la MVTE chez ces patients.

FDR suspectés

2. Patients et méthodes 2.1. Caractéristiques de l’étude Notre étude est rétrospective, descriptive monocentrique portant sur les dossiers de patients adultes, hospitalisés dans le service de médecine interne du centre hospitalo-universitaire Mongi Slim la Marsa, sur une période de 12 ans. Nous avons retenu, les dossiers de patients dont le diagnostic de thrombose veineuse profonde (TVP) et/ou d’embolie pulmonaire (EP) a été confirmé par imagerie (échographie Doppler, scanner thoracique ou abdominal, imagerie par résonance magnétique et/ou angiographie rétinienne). Les dossiers de phlébite superficielle, dont les mécanismes physiopathologiques, les facteurs de risque et la prise en charge diffèrent des thromboses veineuses profondes, n’ont pas été inclus. 2.2. Classification des facteurs de risque L’identification des différents facteurs de risque considérés comme significatifs en contexte médical, est issue d’études épidémiologiques de cohorte ou de cas-témoins et d’essais cliniques de prévention primaire de la maladie veineuse thromboembolique. Il est classique de discriminer les FDR permanents et

FDR ponctuellement rapportés

Sexe masculin, tabac, groupe sanguin non-O, hypertension artérielle, diabète, athérosclérose, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie, syndrome métaboliquea , antécédents de plus de trois grossesses, insuffisance rénale chronique, dialyse chronique, poussée de maladie inflammatoire chronique, arthrite aiguë d’un membre inférieur Saisons, maladie de Biermer, neuroleptiques atypiques ou conventionnels, toxicomanie, Horton, syndrome d’apnées du sommeil, Churg-Strauss

SAPL : syndrome des antiphospholipides ; BPCO : bronchopneumopathies chroniques obstructives ; HPN : hémoglobinurie paroxystique nocturne ; MICI : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. a Facteur de risque, n’appartenant pas au tableau de la référence, étudié dans ce travail.

les FDR transitoires. Il apparaît également important d’apprécier le poids thrombotique lié à un FDR, en distinguant des FDR majeurs et des FDR intermédiaires. Le Jeune et al. ont classé les FDR en FDR transitoires ou permanents. Pour chaque groupe, il y avait des FDR démontrés (pour lesquels les résultats de la littérature étaient concordants), suspectés (pour lesquels les résultats de la littérature était discordants) ou ponctuellement rapportés [2]. Pour ce travail, nous avons adopté les FDR énumérés par Le Jeune et al. [2], moyennent des modifications à cette classification. Nous avons ainsi classé les FDR en distinguant trois groupes : des FDR démontrés, des FDR suspectés et des FDR ponctuellement rapportés, sans discrimination entre FDR transitoires ou permanents. Les facteurs de risques suspectés et ponctuellement rapportés sont notés sur le Tableau 1 (tableau modifié à partir de [2]). 2.3. Données recueillies Les renseignements collectés ont été recueillis sur une fiche préétablie, notant les données de l’interrogatoire, de l’examen physique et les résultats des examens complémentaires. S’agissant d’une étude rétrospective portant sur une période de 12 ans, le bilan paraclinique à la recherche de FDR ne pouvait être univoque. Il avait globalement compris des bilans biologiques, immunologiques, des examens d’imagerie, des endoscopies, des biopsies et des examens spécialisés. 2.4. Analyses statistique La saisie informatique des données a été réalisée par une ® base de données relationnelle (Access ). Les logiciels d’analyse statistique utilisés étaient Epi info 2008 et SPSS version 14.

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

ANCAAN-1080; No. of Pages 7

I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

Digesve, 18 VCS, 3 VCI, 8 EP isolée, 19

TPC, 6 OVCR, 1 VR, 1

MS, 8

MI, 236

Fig. 1. Localisations des thromboses veineuses. EP : embolie pulmonaire ; MI : membres inférieurs ; MS : membres supérieurs ; OVCR : occlusion de la veine centrale de la rétine ; TPC : thrombophlébite cérébrale ; VCI : veine cave inférieure ; VCS : veine cave supérieure ; VR : veine rénale.

Un p < 0,05 a été considéré comme statistiquement significatif avec un indice de confiance de 95 %. Les pourcentages ont été comparés en faisant appel au test de Chi2 quand les conditions d’application de celui-ci étaient réunies, sinon nous avons eu recours à l’exact test de Fisher. 3. Résultats Nous avons retenu 276 patients. L’âge moyen de nos patients était de 51 ans (écart-type : 18 ans, extrêmes de 15 ans à 93 ans). L’âge était supérieur à 45 ans dans 58,7 % des cas. Le sex-ratio H/F était égal à 1,09. Parmi les 276 patients, 17 ont présenté plus d’un épisode de MVTE. Au total, il y avait 300 épisodes de MVTE. Les différentes localisations enregistrées dans cette série sont représentées sur la Fig. 1. La distribution des TVP des MI est illustrée sur la Fig. 2. Une EP était retrouvée dans 33 cas, chez sept patients, il s’agissait d’une EP massive. 3.1. Facteurs de risque démontrés Durant le premier épisode de MVTE, il a été noté des FDR démontrés chez 242 patients (87 % des cas, Tableau 2). Chez 140 120 100 80 TVP distale 60

TVP proximale

40 20 0 MIG

MID

MI bilatérale

Fig. 2. Sièges des thromboses veineuses des membres inférieurs.

3

Tableau 2 Résultats des facteurs de risque (FDR) démontrés retrouvés chez nos patients. FDR démontrés

Effectif

Fréquence (%)

Âge ≥ 45 ans Obésité (BMI ≥ 30 kg/m2 ) Alitement Antécédents personnels de MVTE Néoplasies et hémopathies malignes Infections aiguës Varices Hperhomocystéinémie Contexte postopératoire Antécédents familiaux de MVTE Paralysie chronique des MI Maladie de Behc¸et Post-partum Immobilisation Thrombophilie Césarienne Compressions veineuses Contraception hormonale, THS et stimulation ovarienne Insuffisance cardiaque SAPL Radiothérapie Lupus Syndrome néphrotique Grossesse Insuffisance respiratoire et BPCO décompensées Voyagea > 6 heures Pace maker Syndrome post-phlébitique Chimiothérapie Hormonothérapie Maladie de Buerger Cathéter veineux central

162 57 55 41 43 38 35 18 17 16 15 13 13 12 11 9 9 9

58,7 20,6 20 14,8 15 13,7 12,7 6,5 6 5,8 5,4 4,7 4,7 4,3 4 3,2 3,2 3,2

8 7 7 6 5 4 4

2,9 2,5 2,5 2,2 1,8 1,4 1,4

4 3 3 2 1 1 1

1,4 1,1 1,1 0,7 0,3 0,3 0,3

MVTE : maladie veineuse thromboembolique ; MI : membres inférieurs ; THS : traitement hormonal susbstitutif ; SAPL : syndrome des antiphospholipides. a En voiture ou en avion, sans escale.

34 patients, aucun FDR démontré n’a été noté (13 % des cas). L’âge supérieur à 45 ans était le FDR démontré le plus retrouvé, suivi de l’obésité et de l’alitement ; venaient ensuite les ATCD personnels de MVTE, les néoplasies, les infections et les varices. 3.2. Facteurs de risque suspectés Il y avait des FDR suspectés chez 225 patients, soit dans 81 % des cas (Tableau 3). Le sexe masculin était le FDR suspecté le plus retrouvé, suivi du tabagisme et du groupe sanguin. Les FDR cardiovasculaires mis en évidence dans ce travail sont notés sur le Tableau 3. Le syndrome métabolique, en tant que FDR suspecté était recherché, mais le tour de taille et l’HDLcholestérol n’étaient pas mentionnés dans tous les dossiers. Toutefois, la présence d’au moins 3 facteurs parmi les 5 suivants : obésité, diabète, hypertension artérielle (HTA), hypertriglycéridémie et hypercholestérolémie, était retrouvée chez 30 patients, soit dans 11 % des cas. L’athérosclérose n’était pas systématiquement recherchée par des examens d’imagerie, nous avons comptabilisé les patients qui avaient une complication athéromateuse connue ; 27 cas ont été notés (9,8 % des cas).

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

ANCAAN-1080; No. of Pages 7 4

I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

Tableau 3 Résultats des facteurs de risque (FDR) suspectés et (FDR) ponctuellement. Rapportés chez nos patients. Effectif FDR suspectés Sexe masculin Tabagisme Groupe sanguin non-O Hypertension artérielle Diabète Antécédents de plus de trois grossesses Hypertriglycéridémie Hypercholestérolémie Athérosclérose Insuffisance rénale chronique Poussée de maladie inflammatoire chronique Arthrite aiguë d’un membre inférieur FDR ponctuellement rapportés Saison hivernale Maladie de Biermer Neuroleptiques Toxicomanie Maladie de Horton Syndrome d’apnées du sommeil

144 94 86 74 62 51 37 31 27 18 8 1 73 4 4 3 1 1

HTA : hypertension artérielle.

Il s’agissait de 18 cas d’accident vasculaire cérébral (AVCI) et 10 cas d’insuffisance coronaire (un patient avait les deux complications). En dehors du lupus érythémateux systémique (LES), du syndrome des antiphospholipides (SAPL) et des vascularites classés parmi les FDR démontrés, une poussée d’autres maladies inflammatoires chroniques était notée chez 8 de nos patients. Il s’agissait de 4 cas de polyarthrite rhumatoïde, de 2 cas de syndrome de Goujerot Sjögren et de 2 cas de maladie de Still de l’adulte. 3.3. Facteurs de risque ponctuellement rapportés Il y avait des FDR ponctuellement rapportés chez 96 patients, soit dans 34 % des cas (Tableau 3). La saison hivernale était le FDR ponctuellement rapporté le plus retrouvé. En étudiant la distribution saisonnière, l’effectif le plus important était observé au cours du printemps (83 cas de MVTE, soit 30 % de l’effectif total) suivi de l’hiver (73 cas, 26,6 %), venaient ensuite l’été et l’automne. Une maladie de biermer était retrouvée chez

4 patients. Mais notons qu’un dosage de l’homocystéinémie était pratiqué chez deux d’entre eux ; une hyperhomocystéinémie, FDR démontré, était constatée dans les deux cas. Un cas de maladie de Horton était noté dans ce travail. Il s’agissait d’une patiente âgée de 78 ans, aux ATCD de maladie de Horton diagnostiquée 4 mois avant la survenue d’une thrombose portale. Cette patiente était traitée par corticoïdes et présentait un diabète et une HTA cortico-induits. L’utilisation d’un neuroleptique était retrouvée chez 4 de nos patients. Il s’agissait d’un neuro® ® leptique sédatif chez 3 patients (Largactil [n = 2], Nozinan ® [n = 1] et d’un neuroleptique incisif dans un cas (Orap ). Dans notre série, il y avait 3 cas de toxicomanie, il s’agissait de 2 cas d’alcoolisme et d’un cas de toxicomanie par utilisation d’héroïne en intraveineux. 3.4. Associations de facteurs de risque Dans ce travail, chez 6 patients, aucun FDR n’a été mis en évidence et 4 patients n’avaient que des FDR ponctuellement rapportés. Chez les autres patients, la combinaison la plus fréquente était celle de l’association de FDR démontrés à des FDR suspectés, notée chez 134 patients, suivie de l’association des 3 types de FDR retrouvée chez 67 patients (Tableau 4). La présence de FDR démontrés seuls n’était pas fréquemment observée (n = 22 cas), alors que leur association à des FDR suspectés était observée chez plusieurs patients (n = 134), la différence d’effectif était significative (p < 0,0001). La présence de FDR démontrés seuls (22 cas) n’était pas significativement différente par rapport à la présence de FDR suspectés seuls (18 cas) (p = 0,37). Il n’a pas été noté de différence significative entre l’effectif des patients n’ayant que des FDR démontrés (n = 22) et ceux ayant des FDR démontrés associés à des FDR ponctuellement rapportés, sans FDR suspectés (n = 19, p = 0,37). On notait plus d’un FDR chez plus de 50 % des patients ayant des FDR démontrés et suspectés (Tableau 5). Parmi les 22 patients n’ayant que des FDR démontrés, 10 d’entre eux n’avaient qu’un seul FDR (Tableau 6). Dans les 12 autres cas (54 % des cas), il y avait plus d’un FDR. Une association de plus de 3 FDR démontrés était retrouvée chez 5 patients (22 % des cas). Parmi les 18 patients n’ayant que des FDR suspectés, 14 avaient une association d’au moins 3 FDR et 2 patients seulement n’avaient qu’un seul FDR suspecté (11 %).

Tableau 4 Associations des facteurs de risque (FDR) chez nos patients. FDR démontrés (D)

FDR suspectés (S)

FDR ponctuellement rapportés (R)

Effectif

Fréquence (%)

D (−) D (+) D (+) D (+) D (+) D (−) D (−) D (−)

S (−) S (−) S (+) S (−) S (+) S (+) S (+) S (−)

R (−) R (−) R (−) R (+) R (+) R (−) R (+) R (+)

6 22 134 19 67 18 6 4

2,2 8 48,6 7 24,3 6,5 2,2 1,4

(+) : présence de FDR ; (−) : absence de FDR.

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

ANCAAN-1080; No. of Pages 7

I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

5

Tableau 5 Nombre de facteurs de risque (FDR) par patient et par classe de FDR. FDR démontré (+)

n=1 n=2 n=3 n>3 Total

FDR suspecté (+)

FDR ponctuellement rapportés (+)

Effectif

Fréquence (%)

Effectif

Fréquence (%)

Effectif

Fréquence (%)

108 74 38 22 242

44,6 30,5 15,8 9,1 100

83 68 42 32 225

36,9 30,2 18,7 14,2 100

94 2 0 0 96

98 2 – – 100

(+) : présence de FDR démontré, suspecté ou ponctuellement rapporté ; n : nombre de FDR par classe de FDR.

Tableau 6 Nombre de facteurs de risque (FDR) chez les patients ayant uniquement des FDR démontrés ou suspectés.

n=1 n=2 n=3 n>3 Total

FDR D(+) S(−) R(−)

FDR D(−) S(+) R(−)

10 7 5

2 2 14

0,01 – 0,001

18

0,37

1 4

22

6 8

p

D : FDR démontré ; S : FDR suspecté ; n : nombre de FDR par classe ; (+) : présence de FDR ; (−) : absence de FDR.

4. Discussion Dans ce travail, on s’est intéressé à étudier les associations entre FDR démontrés, suspectés et ponctuellement rapportés. Nos résultats ont montré la présence de plus d’un FDR chez plus de 50 % des patients. En comparant la fréquence des différentes associations entre les trois groupes de FDR étudiés dans ce travail, notre étude avait permis de noter d’une part, que le rôle des FDR suspectés dans la survenue de MVTE n’était pas négligeable. D’autre part, il semblerait que c’est par leur association que les FDR suspectés peuvent voir leur « poids thrombogène » devenir comparable à celui des FDR démontrés. Les FDR suspectés les plus fréquents dans cette série étaient le sexe masculin, suivi du tabagisme et du groupe sanguin non-O ; venaient ensuite les FDR cardiovasculaires. 4.1. Facteurs de risque démontrés Durant le premier épisode de MVTE, il a été noté des FDR démontrés chez 242 patients (87 % des cas, Tableau 2). Chez 34 patients, aucun FDR démontré n’a été noté (13 % des cas). L’âge supérieur à 45 ans était le FDR démontré le plus retrouvé, suivi de l’obésité et de l’alitement ; venaient ensuite les ATCD personnels de MVTE, les néoplasies, les infections aigues et les varices. Ces FDR validés scientifiquement par des études d’experts ou reconnus dans diverses conférences de consensus, ne seront pas discutés dans ce travail. 4.2. Facteurs de risque suspectés Dans ce travail, le sexe masculin était le FDR suspecté le plus fréquent, suivi du tabagisme et du groupe sanguin non-O, venaient ensuite les FDR cardiovasculaires. Dans la littérature,

il apparaît une certaine prépondérance féminine pour les études ayant portées sur des sujets jeunes, contre une égalisation, voire une prépondérance masculine à des âges plus avancés [5,6]. Des études cas-témoins, notaient une forte prévalence du groupe sanguin (GS) non-O chez les sujets présentant une MVTE [7,8]. L’implication du tabagisme dans la survenue d’une MVTE est discutable [9]. Dans la méta-analyse d’Ageno et al., le tabagisme n’apparaissait pas comme un FDR indépendant de MVTE (OR 1,15 [IC 95 % : 0,92–1,44]) [10]. Au cours d’une autre étude, le RR était de 1,42 [IC 95 % : 1,28–1,58] chez les fumeurs [11]. Dans notre travail, une HTA était notée dans 27 % des cas, un diabète dans 22,5 % des cas, une hypertriglycéridémie dans 13,4 % des cas et une hypercholestérolémie dans 11 % des cas. Au cours de la méta-analyse d’Ageno et al., le diabète était un FDR indépendant avec un OR de 1,41 [IC 95 % : 1,12, 1,77] [10]. En 2007, Huerta et al. n’ont pas retenu le diabète comme FDR de MVTE, le RR était de 0,85 [IC 95 % : 0,73–1] [12]. Les résultats de l’association hypertension artérielle (HTA) et MVTE sont aussi discordants [9]. Dans la même méta-analyse d’Ageno et al., les sujets hypertendus avaient un risque plus élevé de MVTE (OR : 1,51, [IC 95 % CI : 1,23–1,85]), mais en analysant les études dont la méthodologie était meilleure, le risque de l’HTA disparaissait [10]. L’hypercholestérolémie ne semble pas être un FDR indépendant de MVTE dans les études [10]. Cependant, Huerta et al. ont noté un RR de MVTE égal à 0,70 [IC 95 % : 0,50–0,97] chez des patients traités par statines [12]. Cet effet bénéfique des statines n’était pas démontré par tous les auteurs [13]. Dans cette série, la présence d’au moins 3 facteurs parmi les 5 suivants : obésité, diabète, HTA, hypertriglycéridémie et hypercholestérolémie, était retrouvée chez 30 patients, soit dans 11 % des cas. Au cours d’une étude cas-témoins portant sur le risque de MVTE au cours du syndrome métabolique, l’OR était de 2,2 [IC 95 % : 1,1–4,3]. En analyse multivariée, seuls le diabète et l’hypertriglycéridémie avaient un risque indépendant de survenue de MVTE [14]. Le rôle de l’insuffisance rénale chronique en tant que FDR de MVTE n’est pas bien établi. Une insuffisance rénale était notée chez nos patients dans 6,5 % des cas. Au cours d’un travail de la littérature, le RR de MVTE en rapport avec une insuffisance rénale chronique était de 1,28 [IC 95 % : 0,2–1,59] chez les sujets ayant une insuffisance rénale chronique modérée et de 2,09 [IC 95 % : 1,47–2,96] en cas d’insuffisance rénale chronique avancée [15].

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

ANCAAN-1080; No. of Pages 7 6

I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

Chez nos patients, une poussée de maladie inflammatoire chronique était notée dans 2,9 % des cas. Au cours d’une étude portant sur 137 patients atteints de maladies inflammatoires, 8 cas de MVTE étaient notés ; 4 de ces patients avaient une RPCa hétérozygote et 3 avaient des aPL [16]. Matta et al. avaient rapporté un RR de MVTE allant de 1,90 à 2,25 chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde [17]. 4.3. Facteurs de risque ponctuellement rapportés Parmi les FDR ponctuellement rapportés, la saison hivernale était le facteur le plus fréquent dans ce travail. Une étude italienne rétrospective, portant sur 1164 cas de TVP, avait montré un pic de fréquence au mois de décembre ; la différence était statistiquement significative entre les deux saisons hiver/été (p < 000,1) [18]. Cette variation saisonnière n’était pas observée dans une étude menée aux États-Unis [19]. Plusieurs cas de MVTE associée à une maladie de Biermer sont rapportés dans la littérature [20]. Le rôle de l’hyperhomocystéinémie était évoqué dans cette association, mais non confirmé par tous les auteurs [21]. Une maladie de Biermer était notée chez 4 de nos patients, il y avait une hyperhomcystéinémie dans les deux cas. Au cours de la maladie de Horton, les aCL ont été incriminés dans la survenue de MVTE [22]. D’autres auteurs ont infirmé l’existence de cette association [23]. Un seul cas de maladie de Horton était retrouvé dans notre série. Au cours d’une étude prospective portant sur 89 patients ayant un syndrome d’apnées du sommeil et suivis pendant 3 ans, une MVTE était mise en évidence pendant le suivi chez 2,2 % des patients [24]. Un seul cas était noté dans notre série. Les antipsychotiques sédatifs ont été suspectés dans la survenue de MVTE. Le risque de MVTE était plus important durant les trois premiers mois de traitement [25]. L’utilisation d’un neuroleptique était notée chez 4 de nos patients. La survenue de TVP est rapportée dans plusieurs études chez les patients toxicomanes utilisant des drogues en injections intraveineuses [26]. Dans notre série, il y avait 3 cas de toxicomanie, il s’agissait de 2 cas d’alcoolisme et d’un cas de toxicomanie par injection d’héroïne en intraveineux. 4.4. Associations de facteurs de risque Rosendaal avait proposé un modèle pathogénique, dynamique et multifactoriel de la MTVE [3]. L’exposition d’une personne à une circonstance associant plusieurs FDR, va avoir comme résultante une majoration momentanée du risque thrombotique individuel [2]. En comparant la fréquence des différentes associations entre les trois groupes de FDR étudiés dans ce travail, notre étude avait permis de noter que c’est par leur association que les FDR suspectés peuvent voir leur « poids thrombogène » devenir comparable à celui des FDR démontrés. Parmi les 22 patients n’ayant que des FDR démontrés, 10 d’entre eux n’avaient qu’un seul FDR, alors que parmi les 18 patients n’ayant que des FDR suspectés, 2 seulement n’avait qu’un seul FDR (p = 0,01). De plus, on notait une association de plus de 3 facteurs chez 77 %

des patients n’ayant que des FDR suspectés contre seulement 22 % des patients n’ayant que des FDR démontrés (p = 0,001). Dans ce travail, les FDR ponctuellement rapportés ne semblaient pas être impliqués dans la survenue de MVTE. 5. Conclusion La MVTE est une maladie multifactorielle dont la survenue est favorisée par de nombreux FDR démontrés, suspectés ou ponctuellement rapportés. La responsabilité de ces FDR dans la genèse de thrombose est diversement appréciée. L’association de plusieurs FDR n’est pas rare chez un même individu. Selon les résultats de ce travail, le rôle des FDR suspectés dans la survenue de thrombose n’est pas négligeable. C’est par leurs associations que les FDR suspectés voient leur risque devenir comparable à celui des FDR démontrés. Le rôle des FDR ponctuellement rapportés reste à préciser. En raison du caractère rétrospectif de cette étude et l’absence d’un groupe témoin, ce travail devrait être poursuivi par d’autres études cas-témoins pour corroborer ces hypothèses. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Heit JA. The epidemiology of venous thromboembolism in the community. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2008;28:370–2. [2] Le Jeune S, Pistorius MA, Planchon B, Pottier P. Risque thromboembolique veineux au cours des affections médicales aiguës. Partie 1 : modèles pathogéniques fondamentaux et cliniques, épidémiologie descriptive et analytique. Rev Med Interne 2008;29:452–61. [3] Rosendaal FR. Venous thrombosis: a multicausal disease. Lancet 1999;353:1167–73. [4] Pottier P, Planchon B, Truchaud F, Pistorius MA, Furic I, Grolleau JY. Rationalisation des facteurs de risque de la maladie thromboembolique veineuse en milieu médical polyvalent hospitalier. J Mal Vasc 2000;25:241–9. [5] Tsai AW, Cushman M, Rosamond WD, Heckbert SR, Polak JF, Folsom AR. Cardiovascular risk factors and venous thromboembolism incidence: the longitudinal investigation of thromboembolism etiology. Arch Intern Med 2002;162:1182–9. [6] Oger E, EPI-GETBP study group. Groupe d’étude de la thrombose de Bretagne Occidentale. Incidence of venous thromboembolism: a community-based study in Western France. Thromb Haemost 2000;83:657–60. [7] Jick H, Slone D, Westerholm B, Inman WH, Vessey MP, Shapiro S, et al. Venous thromboembolic disease and ABO blood type. A cooperative study. Lancet 1969;1:539–42. [8] Tirado I, Mateo J, Soria JM, Oliver A, Martínez-Sánchez E, Vallvé C, et al. The ABO blood group genotype and factor VIII levels as independent risk factors for venous thromboembolism. Thromb Haemost 2005;93:468–74. [9] Samama MM, Dahl OE, Quinlan DJ, Mismetti P, Rosencher N. Quantification of risk factors for venous thromboembolism: a preliminary study for the development of a risk assessment tool. Haematologica 2003;88:1410–21. [10] Ageno W, Becattini C, Brighton T, Selby R, Kamphuisen PW. Cardiovascular risk factors and venous thromboembolism: a meta-analysis. Circulation 2008;117:93–102. [11] Lowe GD. Common risk factors for both arterial and venous thrombosis. Br J Haematol 2008;140:488–95. [12] Huerta C, Johansson S, Wallander MA, García Rodríguez LA. Risk factors and short-term mortality of venous thromboembolism diagnosed

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001

Modele + ANCAAN-1080; No. of Pages 7

ARTICLE IN PRESS I. Boukhris et al. / Annales de Cardiologie et d’Angéiologie xxx (2017) xxx–xxx

[13]

[14]

[15]

[16]

[17] [18]

[19]

in the primary care setting in the United Kingdom. Arch Intern Med 2007;167:935–43. Freeman DJ, Robertson M, Ford I, Gaw A, Greer IA, Stott DJ, et al. Risk factors for the development of incident venous thrombotic events in the prospective study of pravastatin in the elderly at risk (PROSPER) (Abstract). Platelets 2007;18(Suppl. 1):S18. Ay C, Tengler T, Vormittag R, Simanek R, Dorda W, Vukovich T, et al. Venous thromboembolism-a manifestation of the metabolic syndrome. Haematologica 2007;92:374–80. Wattanakit K, Cushman M, Stehman-Breen C, Heckbert SR, Folsom AR. Chronic kidney disease increases risk for venous thromboembolism. J Am Soc Nephrol 2008;19:135–40. Regéczy N, Balogh I, Lakos G, Zeher M, Bodolay E, Szücs G, et al. Hypercoagulability in various autoimmune diseases: no association with factor V Leiden mutation. Haematologia 2000;30:35–9. Matta F, Singala R, Yaekoub AY, Najjar R, Stein PD. Risk of venous thromboembolism with rheumatoid arthritis. Thromb Haemost 2009;101:134–8. Mazzolai L, Haesler E, Milesi I, Hayoz D. D-dimers testing is not recommended for the exclusion of deep vein thrombosis in outpatients with lower limb erysipelas. Thromb Haemost 2002;88:880. Stein PD, Kayali F, Olson RE. Analysis of occurrence of venous thromboembolic disease in the four seasons. Am J Cardiol 2004;93:511–3.

7

[20] Barrios M, Alliot C. Venous thrombosis associated with pernicious anaemia. A report of two cases and review. Hematology 2006;11: 135–8. [21] Andrès E, perrin AE, Vinzio S, Goichot B, Blicklé JF, Brogardet JM, et al. L’hyperhomocystéinémie modérée liée à une carence en vitamine B12 estelle un facteur de thrombophilie ? Étude rétrospective de 120 observations. Rev Med Interne 2001;22:522. [22] Seriolo B, Cutolo M, Garnero A, Accardo S. Risk factors for thrombotic events in giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica. Br J Rheumatol 1998;37:1251–3. [23] Manna R, Latteri M, Cristiano G, Todaro L, Scuderi F, Gasbarrini G. Anticardiolipin antibodies in giant cell arteritis and polymyalgia rheumatica: a study of 40 cases. Br J Rheumatol 1998;37:208–10. [24] Ambrosetti M, Lucioni A, Ageno W, Conti S, Neri M. Is venous thromboembolism more frequent in patients with obstructive sleep apnea syndrome? J Thromb Haemost 2004;2:1858–60. [25] Zornberg GL, Jick H. Antipsychotic drug use and risk of firsttime idiopathic venous thromboembolism: a case-control study. Lancet 2000;356:1219–23. [26] Syed FF, Beeching NJ. Lower-limb deep-vein thrombosis in a general hospital: risk factors, outcomes and the contribution of intravenous drug use. Q J Med 2005;98:139–45.

Pour citer cet article : Boukhris I, et al. La maladie veineuse thromboembolique : quels autres facteurs de risque dans une population nordafricaine ? Une étude de 276 cas. Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.12.001