Les AINS diminuent le risque de récidive de cancer du sein chez les obèses

Les AINS diminuent le risque de récidive de cancer du sein chez les obèses

Brève ©John Libbey Eurotext Les AINS diminuent le risque de récidive de cancer du sein chez les obèses Pour citer cet article : L’Allemain G. Les AIN...

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Brève ©John Libbey Eurotext

Les AINS diminuent le risque de récidive de cancer du sein chez les obèses Pour citer cet article : L’Allemain G. Les AINS diminuent le risque de récidive de cancer du sein chez les obèses. Bull Cancer 2014 ; 101 : 1000. doi : 10.1684/bdc.2014.2046.

U Gilles L’Allemain Institut de biologie Valrose, CNRS-Inserm, Faculté des sciences, Parc Valrose, 06108 Nice cedex 2, France

ne très récente étude parue dans Cancer Research [1] montre que le risque de rechute de cancer du sein hormonodépendant chez des patientes obèses ou en surpoids est diminué par un facteur 2 par la prise d’aspirine ou d’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens). Cette étude a été réalisée à partir des données collectées sur une population de 440 femmes, dont un quart était en surpoids et 58 % obèses, diagnostiquées avec un cancer du sein ER+ invasif et traitées entre 1987 et 2011 au Texas Health Science Center et au START Center for Cancer Care Clinic de San Antonio. Les résultats précisent que les patientes ayant eu un cancer du sein ER+ et présentant un indice de masse corporelle supérieur à 30, ont un taux de récidive inférieur de 52 % et un délai de récidive étendu à 28 mois lorsqu’elles sont sous traitement sous AINS. En outre, les statines et les acides gras omega-3 possédant aussi des propriétés anti-inflammatoires, cette indication de protection par l’aspirine ou les AINS a été confirmée chez les 42 % de la population traitée par des statines et pour les 25 % qui prenaient des acides gras omega-3. Parallèlement, en reconstituant au laboratoire un environnement tumoral in vitro à l’aide du sang de patientes obèses, de cellules adipocytaires de la masse graisseuse et de cellules immunitaires (macrophages), les auteurs ont été capables de démontrer

que des facteurs associés à l’obésité induisent dans cet environnement tumoral ainsi reconstitué une signalisation stimulatrice à la fois de la croissance cellulaire et de la résistance aux traitements. Ainsi, les études in vitro de co-cultures de macrophagesadipocytes exposés à du sérum issu de patients obèses vs non obèses, montrent que le statut obèse stimule fortement l’expression de COX-2 conduisant à l’expression d’aromatase via la production de la prostaglandine E2, et ainsi à la production d’estradiol. L’ensemble de leurs résultats indiquent qu’une activation limitée de la signalisation anti-inflammatoire peut constituer une voie d’approche efficace et moins toxique pouvant altérer les effets délétères de l’obésité dans le cancer du sein. Ils suggèrent également que les AINS pourraient améliorer la réponse au traitement hormonal, autorisant ainsi un grand nombre de patientes à rester sous ce type de traitement plutôt que de passer à la chimiothérapie, génératrice de complications et d’effets secondaires.

Référence 1. Bowers LW, Maximo IX, Brenner AJ, et al. NSAID use reduces breast cancer recurrence in overweight and obese women: role of prostaglandin-aromatase interactions. Cancer Res 2014 ; 74 : 4446-57.

doi : 10.1684/bdc.2014.2046

1000

Bull Cancer vol. 101 • N◦ 11 • novembre 2014