Maladie cœliaque et complications thromboemboliques : à propos de 4 cas

Maladie cœliaque et complications thromboemboliques : à propos de 4 cas

A146 77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252 lement de courte durée (inférieu...

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77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252

lement de courte durée (inférieure à 1 minute dans 76 % des cas) et majoritairement induite par un membre de l’équipe. L’IT résultait dans 24 % des cas d’une aide soignante et dans 20 % des cas d’une autre IDE. Seulement un tiers des IT nécessitait une intervention rapide. Conclusion Les interruptions de tâches des infirmières sont fréquentes, notamment lors de la distribution des médicaments et de la préparation des piluliers. Un grand nombre d’IT n’était pas justifié par une situation urgente. Cette étude permettra d’élaborer des mesures de correction qui seront diffusées au personnel soignant. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.076 CA055

La maladie cœliaque de l’adulte : présentation clinique et aspects évolutifs L. Chtourou 1,∗ , A. Amouri 1 , R. Maatar 1 , A. Siala 1 , S. Charfi 2 , H. Gdoura 1 , M. Boudabous 1 , T. Boudawara 2 , L. Mnif 1 , N. Tahri 1 1 Hépatogastroentérologie, hôpital Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie 2 Anatompathologie, hôpital Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : chtourou [email protected] (L. Chtourou) Introduction La maladie cœliaque de l’adulte est une entéropathie auto-immune sensible au gluten survenant chez un sujet génétiquement prédisposé. Elle a connu ces dernières années des progrès permettant une meilleure compréhension de son étiopathogénie et l’individualisation de nouvelles formes cliniques. Le but de notre travail était d’étudier les particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives de la maladie cœliaque de l’adulte. Patients et méthodes C’est une étude rétrospective incluant 120 patients atteints de maladie cœliaque, colligés sur une période de 19 ans allant de 1996 à 2015. Le diagnostic de maladie cœliaque était retenu sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques, sérologiques, endoscopiques et histologiques. Résultats L’âge moyen de nos patients était de 33,74 ± 9,41 ans avec une nette prédominance féminine (sex-ratio [F/H] = 2,42). Malgré l’amélioration des outils de diagnostic, le délai diagnostique reste encore retardé avec un moyen de 3 ans. Dans notre série, la maladie cœliaque est encore diagnostiquée dans sa forme patente dans la majorité des cas (87 % des cas). Les principales manifestations associées à la maladie cœliaque étaient le diabète et la dysthyroïdie. Seulement un tiers de nos patients avait bien suivi le régime sans gluten. Ils ont tous présenté une amélioration clinique dans un délai moyen de 2,8 mois et une amélioration biologique variable selon l’anomalie. Trois patients ont présenté des complications, 2 cas de thrombose porte et 1 cas de lymphome T non hodgkinien de grêle révélé par un syndrome occlusive. L’évolution de ce lymphome a été fatale. Conclusion La maladie cœliaque de l’adulte est encore diagnostiquée dans sa forme patente dans la majorité des cas contrairement aux séries occidentales où les formes pauci- et asymptomatiques sont les plus fréquentes. Des efforts doivent être déployés afin de diagnostiquer la maladie cœliaque à un stade pauci- ou asymptomatique. La mise des patients sous régime sans gluten à ce stade pourrait diminuer le risque de complications. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.077

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Maladie cœliaque et complications thromboemboliques : à propos de 4 cas

Y. Guetat ∗ , A. Atig , N. Ghriss , A. Bouker , A. Guiga , I. Akkari , F. Bahri , E. Ben Jazia , N. Ghannouchi Médecine interne, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Guetat) Introduction La maladie cœliaque ou entéropathie par intolérance au gluten est une affection systémique aux manifestations cliniques multiples. Elle peut être responsable d’évènement thromboemboliques via plusieurs mécanismes essentiellement le syndrome de malabsorption et l’entéropathie exsudative. Nous rapportons quatre observations de patients ayant développés des manifestations thrombotiques, révélateurs de la maladie cœliaque dans 3 cas et survenant dans l’évolution dans le 4e cas. Observation Observation 1 : patiente âgée de 31 ans est hospitalisé pour prise en charge d’un épisode de thrombose veineuse profonde (TVP) du membre inférieur dans les suites d’une pneumopathie infectieuse. La recherche de thrombophilie constitutionnelle ou acquise était négative. La notion de diarrhées chroniques intermittentes nous conduit à demander une sérologie cœliaque objectivant des anticorps antiglutaminases, anti-endomysium et anti-gliadines fortement positifs avec à la FOGD un aplatissement des plis duodénaux et une atrophie villositaire à l’histologie permettant de poser le diagnostic de maladie cœliaque. La patiente a été traitée par des antivitamines K avec un INR cible entre 2 et 3 et un régime sans gluten a été initié. Observation 2 : patiente âgée de 18 ans est hospitalisée pour prise en charge d’une thrombose de l’ensemble du réseau portal intraabdominal (veine porte, veine splénique, veines intrahépatiques et veine mésentérique supérieur). L’enquête étiologique a objectivé une anémie hypochrome microcytaire et un syndrome inflammatoire biologique. Le bilan immunologique (anticorps antinucléaires et antiphospholipides) et le bilan de thrombophilie constitutionnelle étaient négatifs. La FOGD a objectivé une gastrite antrale érosive avec à la biopsie une gastrite chronique modérée fundique et une atrophie villositaire de la muqueuse duodénale. La diagnostic de maladie cœliaque a été retenu malgré une sérologie négative. Un régime sans Gluten a été associé au traitement anticoagulant. Observation 3 : patiente âgée de 22 ans est suivie depuis 2012 pour un syndrome de Budd Chiari avec extension de la thrombose à la veine cave inférieure et à l’oreillette droite. La biologie avait montré une hypogammaglobulinémie profonde expliquée par une entéropathie exsudative. La sérologie cœliaque était initialement négative de même que l’exploration endoscopique. En 2017, la patiente avait présenté une récidive thrombotique au niveau d’un membre inférieur malgré un INR dans la cible thérapeutique. L’enquête étiologique a été refaite. La FOGD avait montré une muqueuse duodénale œdématiée nodulaire et une gastropathie congestive. La biopsie duodénale avait montré une atrophie villositaire. Le diagnostic de Maladie cœliaque était retenu malgré la négativité de la sérologie cœliaque (qui pourrait être expliquée par la profondeur de l’hypogammaglobulinémie). Un régime sans gluten a été initié en plus du traitement anticoagulant. Observation 4 : patient âgé de 32 ans, aux antécédents de diabète type 1 et de maladie cœliaque diagnostiquée devant une sérologie cœliaque positive et une atrophie villositaire à la biopsie, sous régime sans gluten mal suivi, est admis pour exploration d’un AVC ischémique dans le territoire de la sylvienne droite. Une échographie abdominale a révélé un cavernome porte et un infarctus splénique et à l’échographie cardiaque, des myxomes de localisations multiples. Le patient a été transféré en CCVT pour la résection du processus intracavitaire dont l’histologie conclu à un thrombus intra-oreillette droite. Dans le cadre de l’enquête étiologique, un bilan de thrombophilie a révélé des taux effondrés de protéines S et C vraisemblablement expliqués par la fuite digestive.

77e congrès de médecine interne, Lyon du 27 au 29 juin 2018 / La Revue de médecine interne 39 (2018) A118–A252

Conclusion La prévalence des évènements thromboemboliques au cours de la maladie cœliaque est estimée à 8 %, touchant essentiellement le réseau intra-abdominal, de ce fait il est recommandé d’inclure la recherche d’une maladie cœliaque dans l’enquête étiologique des évènement thromboemboliques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Berthoux E, et al. Rev Med Interne 2011 ;32 :600–4. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.078 CA057

Les thromboses veineuses au cours de la maladie cœliaque

M. Ayari ∗ , H. Kchir , I. Dhilel , C. Dhouha , C. Hatem , N. Maamouri Service de gastro-entérologie B, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ayari) Introduction La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie auto-immune provoquée par un antigène alimentaire : la gliadine du gluten. Au cours de ces dernières décennies le profil clinique de la MC a changé et les manifestations extra-digestives peuvent être au premier plan. Parmi elles les thromboses veineuses profondes (TVP) sont de plus en plus rapportées. Le but de cette étude est d’étudier la prévalence et les caractéristiques cliniques de la maladie thrombotique au cours de la MC. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective ayant colligé tous les patients suivis pour maladie cœliaque entre janvier 1991 et septembre 2017. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques ainsi que l’évolution ont été déterminé pour les patients chez qui le diagnostic de TVP a été porté. Résultats Quatre-vingt patients ont été inclus dans notre étude dont 64 femmes (80 %) et 15 hommes (20 %) soit un sex-ratio F/H de 4,3. Leur âge moyen était de 37 ans. Quatre cas de thrombose ont été retrouvés, soit une prévalence de 5 %. Il s’agissait en totalité de femmes ayant un âge moyen de 34 ans [23–42], sans antécédents pathologiques notables. Il n’était pas noté de facteurs de risque thrombogène notamment pas de prise de contraceptifs oraux. Les manifestations thrombotiques précédaient le diagnostic de MC chez deux patientes. Il s’agissait d’une thrombophlébite bilatérale et d’une TVP du membre inférieur révélés respectivement 10 ans et 3 ans avant le diagnostic de la MC. Dans le troisième cas un cavernome porte isolé était révélateur d’une MC chez une patiente qui était asymptomatique sur le plan digestif. La présence d’un syndrome de malabsorption biologique avait orienté le diagnostic. Chez la quatrième malade le diagnostic de thrombose fémorale et de la MC était porté de fac¸on concomitante. Un bilan de thrombophilie a été réalisé chez toutes les patientes. Dans 3 cas, il a été noté des anomalies de ce bilan à type déficit en protéine C (n = 1), en protéine S (n = 1) et en antithrombine 3 (n = 1). L’évolution était favorable sous traitement anticoagulant et régime sans gluten. Conclusion Les TVP au cours de la MC sont rares mais non exceptionnelles et d’étiopathogénie multiples (thrombophilie acquise par carence vitaminique, atrophie splénique, caractère auto-immun). Le diagnostic doit être évoqué devant toutes manifestations thrombotiques inexpliquées. Le régime sans gluten, la recherche et la correction des facteurs de risque thrombogènes sont nécessaire afin de prévenir ces complications. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.079

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Profil clinique et évolutif de la maladie cœliaque : à propos de 80 cas

M. Ayari ∗ , H. Kchir , I. Dhilel , T. Raja , C. Hatem , N. Maamouri Service de gastro-entérologie B, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ayari) Introduction La maladie cœliaque (MC) est une maladie inflammatoire dysimmunitaire de l’intestin grêle survenant chez des individus génétiquement prédisposés. Il s’agit d’une atteinte fréquente, bien que probablement sous-estimée dû à l’existence non négligeable de présentations atypiques, silencieuses et latentes. L’objectif de ce travail est d’étudier le profil clinique, évolutif et pronostique de la maladie cœliaque. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective colligeant tous les cas de MC hospitalisés à notre service entre 1991 et 2017. Un recueil des données épidémiologiques, clinicobiologiques, endoscopiques, histologiques et évolutives a été réalisé. Résultats Notre série est représentée par 80 patients d’âge moyen de 35 ans avec une manifeste prédominance féminine (80 %) (sexratio F/H : 4,3). La moyenne d’âge au diagnostic de MC était de 25 ans (3–58). Une MC chez un apparentés du premier degré était retrouvée dans 9 cas (11 %). Les signes les plus révélateurs de la maladie étaient digestifs dans 72 %. Un tableau typique fait de diarrhée chronique avec un syndrome de malabsorption était présent seulement chez 35 %. Une anémie ferriprive était objectivée dans 72 % des cas, elle était isolée et révélatrice de la maladie dans 20 %. Un retard staturo-pondéral était noté dans 15 %. Dans deux cas la MC était révélée par des complications : dans le premier le diagnostic était dans le cadre d’un bilan étiologique d’une thrombose porte chez une patiente de 35 ans, dans le second il s’agissait d’une cirrhose cryptogénique inaugurée par une hémorragie digestive haute. Sur le plan endoscopique les aspects les plus observés étaient à type de : mosaïque (41 %), plis duodénaux crénelés (13 %), atrophie et diminution de la hauteur des plis (7 %). La FODG était normale dans 12 % des cas. Sur le plan histologique une atrophie villositaire totale était retrouvée dans 62 % des cas (n = 50). Une infection à HP était présente chez 11 patients (13 %). L’association à d’autres maladies auto-immune était notée dans 20 % : 3 cas d’hypothyroïdie, 7 cas de diabète de type 1, 2 cas d’hépatite auto-immune, 1 cas d’anémie de Biermer, 1 cas de cholangite biliaire primitive, 1 cas de syndrome de Sjögren et 1 cas d’urticaire chronique. Une coloscopie avec biopsies a été faite chez 59 patients (72 %). Elle objectivait une colite microscopique dans 10 % des cas : colite collagène (n = 6) et colite lymphocytaire (n = 2). Sous régime sans gluten, une rémission clinique et biologique était rapidement notée chez 27 patients. La normalisation de l’aspect endoscopique et anatomopathologique a été notée chez seulement 4 patients. Une seule complication néoplasique a été notée dans notre série. Il s’agissait d’un adénocarcinome duodénal. Conclusion Bien qu’habituellement révélée par un tableau d’entéropathie classique, la maladie cœliaque aborde des phénotypes de plus en plus atypiques. Le diagnostic repose sur les biopsies duodénales couplées à la sérologie. Le régime sans gluten à vie, actuellement seul traitement efficace, reste indispensable pour prévenir les complications nutritionnelles, auto-immunes, thrombotiques et néoplasiques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.03.080