Morbidité et facteurs pronostiques dans la pemphigoïde cicatricielle : étude de cohorte rétrospective

Morbidité et facteurs pronostiques dans la pemphigoïde cicatricielle : étude de cohorte rétrospective

EPICLIN 2016 – Strasbourg, 25–27 mai 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S117–S136 plusieurs foyers par patient, le rééchanti...

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EPICLIN 2016 – Strasbourg, 25–27 mai 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S117–S136 plusieurs foyers par patient, le rééchantillonnage a été effectué au niveau des patients. Une méthode de bootstrap a également été utilisée pour construire les intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) et comparer les ASC. Résultats Le premier radiologue expérimenté avait identifié 494 foyers dont 204 (43 %) correspondait à un cancer agressif. Parmi les modèles prenant un compte chaque paramètre indépendamment, le modèle ayant la capacité discriminante la plus élevée était celui qui intégrait l’information apportée par l’intensité de signal sur les trois séquences. L’ASC était estimée à 80 % (IC95 % : [75 % ; 83 %]). Elle était cependant significativement plus faible que celle du score subjectif estimée à 84 % (IC95 % : [81 % ; 86 %] ; p < 0,001). L’ajout des autres paramètres IRM n’améliorait pas la capacité discriminante du modèle après correction de l’optimisme. Des résultats similaires étaient retrouvés pour le deuxième radiologue expérimenté. Pour le radiologue junior, la capacité discriminante du modèle intégrant l’information apportée par l’intensité de signal et celle du score subjectif étaient proches (respectivement 76,2 % et 76,3 % ; p = 0,58). Conclusion La capacité de l’IRM multiparamétrique à discriminer les foyers correspondant à un cancer agressif reposait essentiellement sur l’information apportée par l’intensité du signal sur les trois séquences. Chez les radiologues séniors le score subjectif était significativement plus discriminant que le modèle le plus performant. Mots clés Adénocarcinome de la prostate ; Diagnostic ; Imagerie par résonance magnétique Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.039 11.5

Efficacité d’un protocole d’induction de la tolérance orale : analyse longitudinale des données de patients allergiques à l’arachide L. Norberciak a,∗ , M. Seynave b , M. Demilly a , C. Preda c , A.-C. Vilain b , C. Delebarre Sauvage b a Groupement des hôpitaux de l’institut catholique de Lille, département de recherche médicale, cellule de biostatistiques, Lomme, France b Groupement des hôpitaux de l’institut catholique de Lille, service d’allergologie, Lille, France c Université des sciences et technologies de Lille, laboratoire Paul-Painlevé, Villeneuve-d’Ascq, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Norberciak) Introduction L’analyse des données longitudinales provenant d’études rétrospectives est confrontée à des problématiques statistiques complexes : nombre de points et de temps d’observation différents d’un individu à l’autre, données manquantes, hétérogénéité des critères de jugement (qualitatifs et quantitatifs). Dans ce contexte, nous présentons l’analyse statistique d’une étude menée au sein du service d’allergologie du groupement des hôpitaux de l’institut catholique de Lille ayant comme objectif principal l’évaluation d’un protocole d’induction de la tolérance orale (ITO) chez des enfants allergiques à l’arachide. Les courbes d’évolution de la dose réactogène des 141 patients suivis sont analysées via un modèle non linéaire à effets mixtes. Méthodes L’évolution de la dose réactogène est modélisée comme une fonction de temps paramétrée par des effets fixes et aléatoires. L’ajustement des courbes individuelles d’évolution de la dose réactogène a été réalisé à l’aide d’un modèle non linéaire de régression. La courbe d’évolution moyenne a été produite à l’aide des coefficients de la partie fixe du modèle. Nous en avons alors déduit le délai moyen de désensibilisation à l’arachide depuis la mise en place du protocole ITO. Afin d’étudier l’impact de variables cliniques sur la cinétique d’évolution de la dose réactogène, nous les avons intégrées dans le modèle et nous avons appliqué une sélection descendante basée sur le critère AIC. La validité du modèle retenu a été étudiée. Résultats L’analyse des facteurs aléatoires du modèle montre une variabilité significative des courbes d’évolution (p < 0,0001). La cinétique moyenne de la dose réactogène est exprimée par la fonction m(t) = exp(4,69 + 0,074 × t), où t est le temps exprimé en mois. Ainsi, la dose finale à partir de laquelle le patient est considéré comme désensibilisé (dose ≥ 2942 mg de protéine d’arachide),

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est atteinte à 47 mois de suivi environ. Plusieurs variables cliniques influencent significativement le niveau moyen de la dose réactogène. Certaines sont relatives à l’état initial du patient : dose réactogène et IgE arachide (marqueur biologique d’allergie) initiales (p < 0,0001). D’autres sont dynamiques : observance du protocole ITO tout au long de sa mise en place (p < 0,0001), et grades de réactivité (p < 0,0001). Conclusion Les études publiées sur l’évaluation de l’efficacité d’un protocole ITO ont rarement comporté un suivi des patients allant au-delà de 12 mois. Nous montrons qu’un délai de suivi plus important est nécessaire pour observer l’atteinte d’une dose réactogène finale permettant de conclure à la désensibilisation du patient. Mots clés Données longitudinales ; Modèles mixtes ; Allergie Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.040 11.6

Morbidité et facteurs pronostiques dans la pemphigoïde cicatricielle : étude de cohorte rétrospective V. Seta a,b,c,∗ , M. Alexandre a,c , C. Zumelzu a,c , S. Oro a,d , C. Bernardeschi a,e , P. Schneider a,f , C. Le Roux-Villet a,c , F. Pascal a,c , P. Weber a,c , S. Doan a,g , I. Soued a,h , J.J. Raynaud a,i , R. Benamouzig a,i , J.F. Vibert a,j,k , E. Tancrède a,f , N. Dupin a,e , L. Laroche a,c , F. Caux a,c , F. Tubach b,l,m,n , C. Prost-Squarcioni a,c,o , N. Gault b,l,m a CRMR maladies bulleuses auto-immunes, AP–HP, Île-de-France b Inserm CIC 1425-EC, hôpital Bichat, Paris c Service de dermatologie, hôpital Avicenne, Bobigny d Service de dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil e Service de dermatologie, hôpital Cochin-Tarnier, Paris f Service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris g Service d’ophtalmologie, hôpital Bichat, Paris h Service d’ORL, hôpital Avicenne, Bobigny i Service de gastro-entérologie, hôpital Avicenne, Bobigny j Inserm UMR S 1136, institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, équipe EPAR, Paris, France k Sorbonne universités, UPMC université Paris 06, UMR S 1136, équipe EPAR, Paris, France l Département d’épidémiologie et de recherche clinique, HUPNVS, Paris m Inserm UMR 1123 ECEVE, Paris, France n Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Paris o Histologie, université Paris XIII, Bobigny ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Seta) Introduction La pemphigoïde cicatricielle (PC) appartient au groupe des pemphigoïdes des muqueuses qui se définissent comme les maladies bulleuses auto-immunes (MBAI) sous-épithéliales à localisation muqueuse prédominante. De part son évolution cicatricielle, la PC est potentiellement grave, pouvant engager le pronostic fonctionnel et/ou vital lorsque les lésions atteignent les yeux, le larynx ou l’œsophage. Il s’agit d’une maladie rare avec une incidence en France estimée à 1,16 cas/million d’habitants par an en 1995. Il existe actuellement peu de données évolutives et pronostiques la concernant. L’objectif était d’étudier le taux de patients avec une PC qui avaient une évolution favorable un an après le diagnostic, et de déterminer ses facteurs pronostiques. Méthodes Une étude de cohorte rétrospective a été menée à partir du dossier informatisé e-dbai du Centre de référence des maladies rares (CRMR) des MBAI. Les patients avec un diagnostic de PC et suivis au moins un an après celui-ci entre avril 2004 et avril 2014, ont été inclus. Les données socio-démographiques, cliniques et immunologiques à la date du diagnostic ont été recueillies. Le critère de jugement était l’évolution favorable définie selon la conférence de consensus de 2015 par une rémission complète ou quasi-complète. Les facteurs pronostiques d’évolution favorable à un an ont été identifiés par régressions logistiques univariées et multivariées avec méthode de sélection pas à pas basée sur l’Akaïke Criterion Information (AIC). Résultats Au total, 121 patients (69 femmes, 52 hommes) ont été inclus, d’âge médian de 66 ans [58–76]. Le délai médian entre les 1ers symptômes et le

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diagnostic était de 411 jours [193–1031]. Au diagnostic, 78 (67 %) patients avaient une atteinte sévère (atteintes ophtalmologique, laryngée, œsophagienne ou au moins trois sites atteints). Le taux d’évolution favorable à un an était de 56 % [47–65]. Après ajustement, seuls l’atteinte muqueuse sévère (OR = 0,37 [0,13–0,94]) et l’augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC, OR = 0,90 [0,82–0,98]) étaient significativement associés à l’évolution favorable à un an. Conclusion Il s’agit de la première étude identifiant des facteurs pronostiques dans la PC, à partir d’une série rétrospective. L’atteinte muqueuse sévère et un IMC élevé au diagnostic de PC semblent être des facteurs associés à un mauvais pronostic à un an d’évolution. Leur présence lors du diagnostic peut inciter le clinicien à traiter le malade de fac¸on plus intensive. Ces données sont à confirmer par une étude prospective avec l’utilisation de méthodes d’analyses de données longitudinales. Mots clés Pronostic ; Morbidité ; Pemphigoïde cicatricielle ; Cohorte ; Maladie rare Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.

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http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.041 11.7

Processus d’expertise des projets de recherche institutionnels, ExPair 2 : revue de la littérature C. Alberti a,b,∗ , J. Bernard a,b , R. Boulkedid a,b , F. Guillemin c , F. Tubach b,d , R. Giorgi e,f,g , I. Durand-Zaleski b,h , K. Chevreul b,h , G. Chêne i , P. Amiel b , pour le réseau Recherche en épidémiologie clinique et en santé publique (RECaP) a AP–HP, hôpital Robert-Debré, unité d’épidémiologie clinique, Paris, France b Inserm, université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, UMR 1123 ECEVE, CIC-EC 1426, Paris, France c Université de Lorraine EA 4360 Apemac, Inserm CIC-EC 1433, Vandœuvre-lès-Nancy, France d AP–HP, département d’épidémiologie et recherche clinique, hôpital Bichat, Paris, France e Inserm UMR912 sciences économiques & sociales de la santé & traitement de l’information médicale (SESSTIM), Marseille, France f Aix-Marseille université, SESSTIM UMR S912, IRD, Marseille, France g AP–HM, hôpital Timone, service biostatistique et technologies de l’information et de la communication, Marseille, France h AP–HP, URC économie de la santé, université Paris-Est, France i Inserm, U897, recherche en épidémiologie et biostatistique, université de Bordeaux, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Alberti)

Introduction L’expertise par les pairs est actuellement le mode d’évaluation des projets de recherche soumis à des appels à projets institutionnels. L’objectif de ce travail est de décrire le processus d’expertise des projets de recherche institutionnels et de dégager des propositions de recommandations afin d’améliorer le processus d’expertise académique par les pairs dans le contexte franc¸ais. Méthodes Une recherche de la littérature a été réalisée en juillet 2015 en interrogeant deux bases de données (Pubmed et Web of science) à partir des mots clés : peer review ou grant dans le titre et le résumé sans restriction de date. D’autres sites d’agences de recherche comme l’Agence nationale ou le Conseil européen de la recherche ont été visités. Les principaux items explorés étaient : la gestion des conflits d’intérêt, le contenu d’une grille d’expertise, l’organisation générale de l’expertise d’un appel d’offre et la valorisation de l’expertise. Résultats Parmi les 1940 articles sélectionnés, 459 décrivaient le processus d’expertise de projets ou d’articles de recherche. Seuls 66 portant sur l’expertise des projets de recherche ont été analysés, parmi lesquels 71 % (47/66) ont été publiés entre 2010 et 2015 : 39 % (26/66) étaient des études observationnelles, 17 % (11/66) des retours d’expérience sur l’expertise des projets de recherche, 12 % (8/66) des opinions, 9 % (6/66) des études interventionnelles, 7 % (5/66) des discussions, 7 % (5/66) des commentaires, 5 % (3/66) des éditoriaux, 2 % (1/66) un rapport et 2 % (1/66) une méta-analyse. Parmi les 66 articles : 71 % (47/66) portaient sur l’organisation générale de l’expertise, 14 % (9/66) concernaient la valorisation de la recherche, 11 % (7/66) portaient sur les conflits d’intérêts et 4 % (3/66) concernaient la valorisation de l’expertise. Trentehuit propositions de recommandations concernant l’organisation générale de l’expertise ont été identifiées. Elles portaient sur la sélection et le recrutement des experts, l’anonymat, la formation des experts et le processus de l’expertise (réunions, notation, etc.). Parmi ces propositions, 8 concernaient la gestion des conflits d’intérêt (déclaration, indépendance, etc.), 27 la grille d’expertise et son contenu (originalité du projet, intérêt scientifique, méthodologie, faisabilité, budget, etc.) et 5 la valorisation de l’expertise (financière, intellectuelle). Conclusion Cette revue nous permet de dégager des propositions de recommandations pouvant servir lors du processus d’expertise des projets de recherche institutionnels. Afin d’identifier les items les plus pertinents, une enquête Delphi auprès des différents acteurs de la recherche clinique sera menée. Cette enquête permettra d’établir une liste de recommandations consensuelles qui seront ultérieurement validées selon la méthodologie de consensus formalisé. Mots clés Peer review ; Projet de recherche ; Delphi ; Expertise Déclaration de liens d’intérêts Ce projet a bénéficié d’un soutien financier de la part de la DGOS (ministère de la Santé) dans le cadre du PREPS 2013. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.042