Nouvelles donnes sur le THS (Traitement Substitutif Hormonal)

Nouvelles donnes sur le THS (Traitement Substitutif Hormonal)

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Sexologies 16 (2006) 64–65

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j o u r n a l h o m e p a g e : h t t p : / / f r a n c e . e l s e v i e r. c o m / d i r e c t / S E X O L /

COMPTE-RENDU DE COLLOQUE / REPORT ON SCIENTIFIC MEETING Pour en finir avec les mutilations sexuelles féminines ☆ To get rid of female genital mutilations Une journée organisée à Paris par le ministère de la Santé sur les mutilations sexuelles féminines (excision et infibulation). Les mutilations sexuelles féminines (MSF) sont pratiquées par différentes ethnies dans de nombreux pays africains, la péninsule arabique, en Malaisie et en Indonésie. Elles concernent une femme sur trois sur le continent africain, soit environ 130 millions de femmes, avec trois millions de nouveaux cas par an. Du fait des migrations de population, le problème touche plusieurs pays d’Europe. En France, on estime que 65 000 femmes et fillettes sont mutilées ou menacées de l’être. Ces pratiques sont une atteinte grave à l’intégrité physique et psychique de la personne et à ce titre elles tombent sous le coup de la loi française. Les peines prévues pour l’auteur d’une mutilation sexuelle et le(les) responsable(s) de l’enfant mutilée sont définies par le code pénal : ● dix ans de prison et 150 000 euros d’amende ; ● 20 ans de réclusion criminelle si la mutilation est commise sur une mineure de moins de 15 ans par un ascendant naturel ou adoptif, ou toute autre personne ayant autorité sur elle. La victime peut engager une action en justice 20 ans après sa majorité, y compris si la mutilation a eu lieu à l’étranger mais qu’elle est de nationalité française ou réside habituellement en France. La mise en application des lois, et des sanctions qui les accompagnent, a fait régresser de façon notable le nombre de signalements à Paris et en Ile-de-France mais, le danger guette les adolescentes envoyées en « vacance » au pays où elles risquent d’être excisées et/ou soumises à un mariage forcé. Pour lutter efficacement contre la permanence de telles pratiques il faut avant tout informer : c’est pourquoi, des associations comme le GAMS (Groupement pour l’abolition des mutilations) et le CAMS (Commission pour l’abolition des mutilations) ont mis au point des outils pour en parler sous forme de documents écrits ou de films et K7 audio. ☆ Colloque organisé par le ministère de la Santé « Pour en finir avec les mutilations sexuelles féminines », Paris, 4 décembre 2006.

● Que faire en cas de menace d’excision de fillettes ou adolescentes, en France ou à l’étranger ? Toute personne, médecin ou simple citoyen, qui a connaissance d’un tel risque a l’obligation de signaler que l’enfant est en danger. L’abstention constitue une infraction pour non-assistance à personne en danger, sanctionnée par l’article 223-6 du code pénal. Pour cela, appeler soit : ○ le procureur de la République au tribunal de grande instance du lieu de résidence ; ○ les services médicosociaux PMI ou ASE ; ● une fois que le mal a été fait, il faut également que les femmes mutilées puissent avoir accès à la réparation. Trop peu de professionnels de santé sont au courant de la possibilité de reconstruction chirurgicale du clitoris, pourtant pratiquée depuis plusieurs années et remboursée par la sécurité sociale depuis deux ans. Certes, la chirurgie n’est que le début d’une réparation plus globale qui passe par une réappropriation de son corps et de son image qui permet progressivement à la femme de surmonter le traumatisme vécu. Contacts utiles : CAMS : 01 45 49 04 00 — GAMS 01 43 48 10 87 — MFPF : 01 48 07 29 10 — Fil santé jeunes : 0 800 235 236 — Allô enfance maltraitée : 119 (H 24). F. Hédon (MD) 76, avenue Raymond-Poincaré, 75116 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] (F. Hédon). Disponible sur internet le 02 février 2007 doi:10.1016/j.sexol.2006.12.005

Nouvelles donnes sur le THS (Traitement Substitutif Hormonal) ☆ New data about HRT (Hormone Replacement Therapy) L’étude WHI, publiée en 2002, faisait apparaître une « balance bénéfices/risques » en défaveur du THS avec ☆ Conférence de presse organisée par l’AFEM, (Association française pour l’étude de la ménopause) visant à mettre au point de nouvelles recommandations françaises pour le THS, Paris, le 10 novembre 2006.

Compte-rendu de colloque / Report on scientific meeting

une légère augmentation du risque de cancer du sein et du risque cardiovasculaire. Toutefois, des faits nouveaux remettent ces conclusions en question : ● nouvelles publications de l’étude WHI : ○ pas d’augmentation du risque de cancer du sein, ni du risque cardiovasculaire chez les femmes traitées par estrogènes seuls, ce qui met en cause la qualité du progestatif utilisé aux États-Unis, pratiquement jamais prescrit en France ; ○ tendance à un effet protecteur cardiovasculaire chez les femmes traitées dès l’apparition de la ménopause ; ○ THS commencé trop tard : 13 à 15 ans après ménopause, femmes souvent en surpoids, hypertendues et traitées par des produits et des doses différentes du THS français ; ● autres publications : ○ étude des infirmières de Boston : vaste étude de cohorte sur 20 ans chez 70 000 femmes : effet protecteur cardiovasculaire du THS si celui-ci est commencé peu après la ménopause : risque relatif (RR) = 0,66 (IC à 95 % : 0,54–0,80) pour les estrogènes seuls, RR = 0,72 (IC à 95 % : 0,56–0,92) pour les estroprogestatifs ; ○ étude E3N (Inserm) effectuée sur une cohorte de 70 000 femmes : absence d’augmentation du risque de cancer du sein au-delà de six années avec l’association estradiol–progestérone naturelle micronisée ;

65 ○ étude ESTHER (Inserm) : absence d’augmentation du risque de thrombose veineuse avec les estrogènes administrés par voie cutanée. Cela permet de souligner les différences entre la France et les États-Unis sur les modalités du TSH : ● populations différentes : françaises traitées plus tôt et ayant moins de facteurs de risque ● hormones utilisées différentes : en France on utilise des hormones naturelles ● doses utilisées plus faibles. En conclusion, il n’est pas possible d’extrapoler en France les résultats initiaux de l’étude WHI et on doit désormais intégrer les nouvelles données disponibles pour évaluer les effets réels d’un THS, ce que l’Afssaps n’a pas fait dans ses recommandations de juin 2006. C’est la raison pour laquelle les Journées de l’AFEM de novembre 2006 aboutiront à de nouvelles recommandations. F. Hédon (MD) 76, avenue Raymond-Poincaré, 75116 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] (F. Hédon). Disponible sur internet le 07 février 2007 1158-1360/$ - see front matter © 2007 Publié par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.sexol.2007.01.001