Place des cancers pédiatriques dans le registre des cancers de Brazzaville

Place des cancers pédiatriques dans le registre des cancers de Brazzaville

Lettres à la rédaction / Archives de pédiatrie 12 (2005) 82–87 Pneumopéricarde : une complication rare du syndrome d’inhalation méconiale Pneumoperi...

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Lettres à la rédaction / Archives de pédiatrie 12 (2005) 82–87

Pneumopéricarde : une complication rare du syndrome d’inhalation méconiale

Pneumopericardium: a rare complication of meconium aspiration syndrome Mots clés : Inhalation méconiale ; Nouveau-né ; Pneumopéricarde ; Pneumothorax Keywords: Meconium aspiration; Pneumopericardium; Pneumothorax; Neonatal diseases and abnormalities; Infant, newborn

Un nouveau-né à terme né par voie basse présentait une inhalation méconiale pour laquelle l’aspiration nasopharyngée sous laryngoscope retrouvait des sécrétions teintées. Une aspiration trachéale était réalisée, également productive. Devant la majoration de la détresse respiratoire, il était intubé et ventilé à 25 minutes de vie dans un tableau d’hypoxémie réfractaire. Après une dose de surfactant, il était ventilé par oscillation haute fréquence et traité par monoxyde d’azote (NO) avec un soutien hémodynamique comprenant remplissage vasculaire et amines vasopressives. Une stabilisation était obtenue après trois heures de prise en charge autorisant une ventilation conventionnelle, le sevrage du NO et du soutien hémodynamique à 24 heures de vie. Le nouveau-né a présenté à 48 heures de vie un arrêt cardiorespiratoire brutal dans un tableau d’emphysème sous-cutané, de pneumothorax bilatéral et de pneumopéricarde (Fig. 1). La prise en charge associait une exsufflation bilatérale des pneumothorax puis l’exsufflation du pneumopéricarde qui permettait une reprise de l’activité cardiaque immédiatement après le geste. L’enfant décédait 48 heures après des conséquences neurologiques de son arrêt cardiaque prolongé. Le syndrome d’inhalation méconiale est une pathologie fréquente qui représente plus de 5 % des naissances dans un

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liquide méconial [1,2]. Un tiers des nouveau-nés nécessite une ventilation mécanique qui se complique dans près de 10 % des cas d’un pneumothorax [1,2]. Bien que plus rare, le pneumopéricarde est une complication de l’inhalation méconiale qu’il faut savoir évoquer et exsuffler devant une décompensation aiguë [3].

Références [1]

[2] [3]

Vain NE, Szyld EG, Prudent LM, Wiswell TE, Aguilar AM, Vivas NI. Oropharyngeal and nasopharyngeal suctioning of meconium-stained neonates before delivery of their shoulders: multicentre, randomised controlled trial. Lancet 2004;364:597–602. Wiswell TE, Tuggle JM, Turner BS. Meconium aspiration syndrome: have we made a difference? Pediatrics 1990;85:715–21. Burt TB, Lester PD. Neonatal pneumopericardium. Radiology 1982; 142:81–4.

L. Fellous P. Tourneux R. Brulé-Pépin * C. Goissen G. Krim Service de médecine néonatale et réanimation pédiatrique polyvalente, CHU de Amiens, hôpital Nord, 1, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens cedex 1, France Adresse e-mail : [email protected] (R. Brulé-Pépin). Reçu le 17 septembre 2004 ; accepté le 20 septembre 2004 Disponible sur internet le 08 décembre 2004 * Auteur correspondant. 0929-693X/$ - see front matter © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.arcped.2004.09.034

Place des cancers pédiatriques dans le registre des cancers de Brazzaville Cancer incidence in children from the Cancer Registry in Brazzaville Mots clés : Cancer ; Cancérologie pédiatrique ; Registres Keywords: Neoplasms; Medical oncology; Registries; Infant, newborn; Child; Adolescent; Developing countries

Fig. 1. Pneumopéricarde, pneumothorax bilatéral et emphysème souscutané chez un nouveau-né à terme ayant présenté un syndrome d’inhalation méconiale.

La place des cancers de l’adulte à Brazzaville est connue [1] ; en revanche, celle de l’enfant reste à ce jour mal définie. C’est ainsi qu’à travers le registre des cancers de la ville de Brazzaville nous avons entrepris une étude rétrospective pour la définir.

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Le registre des cancers de Brazzaville a été institué le 1er janvier 1996 avec l’appui du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon en France. Il s’agit d’un registre qui est fondé sur la population et son mode d’enregistrement est actif. Les données récoltées sont saisies à l’aide du logiciel CANREG 3 mis à notre disposition par le CIRC. Le codage se fait selon la classification internationale des maladies pour l’oncologie (CIM- O). Pour cette étude, les données suivantes ont été recherchées et recueillies sur une fiche préétablie : identité du malade, date de naissance, lieu de résidence, date et base de diagnostic, diagnostic (localisation et morphologie). Les enfants de moins de 15 ans domiciliés dans les limites géographiques de la ville de Brazzaville depuis six mois, porteurs de nouveaux cas de cancer ont été retenus pour cette étude. Les enfants non domiciliés à Brazzaville et ceux présentant d’anciens cas de cancer et des cas de récidive tumorale ont été exclus. Entre 1996 et 2003, soit en huit ans, 3271 cancers ont été colligés parmi lesquels 159 enfants (80 garçons et 79 filles), soit 4,9 %. Il s’est agi d’enfants âgés en moyenne de dix ans (extrêmes 0–14 ans). Les enfants de 5 à 14 ans étaient les plus touchés : 112 cas (70,44 %). Les cancers les plus fréquents étaient les leucémies : 43 cas (27 %), les lymphomes malins : 35 cas (22 %), le rétinoblastome : 31 cas (19,5 %) et le néphroblastome : 24 cas (15,%). Dans d’autres pays d’Afrique noire tel que la Côted’Ivoire [2], les lymphomes malins occupent le premier rang des affections tumorales malignes de l’enfant alors qu’à Brazzaville, il s’agit des leucémies. Contrairement à l’Occident où les leucémies aigues lymphoblastiques représentent le tiers des cas de cancer de l’enfant [3], chez nous la place qu’occupe cette hémopathie est difficile à préciser à cause de la faiblesse de nos moyens d’investigation comme cela est le cas pour la plupart des pays au Sud du Sahara. Ce travail confirme la rareté des cancers de l’enfant comparés à l’adulte [4]. Si dans cette étude, il n’a pas été noté de prédominance pour l’un ou l’autre des deux sexes, la littérature consultée montre une prédominance de l’enfant de sexe masculin [3]. Les enfants de un à cinq ans sont les plus concernés par le cancer [5] alors qu’à Brazzaville, ce sont ceux âgés de 5 à 14 ans qui payent un lourd tribut à la maladie.

References [1] [2]

[3]

Tuyns AJ, Ravisse P. Cancer in Brazzaville, the Congo. J Natl Cancer Inst 1970;44:1121–7. Echimane AK, Ahnoux AA, Adoubi I, Hien S, M’Bra K, D’Horpock A, et al. Cancer incidence in Abidjan, Ivory Coast : first results from the cancer registry, 1995-1997. Cancer 2000;89:653–63. Parkin DM, Ferlay J, Hamdi- Chérif M, et al. Cancer in africa. Epidemiology and prevention. Lyon: IARC Scientific publication; 2003 n° 153.

[4] [5]

Philip T, Frappaz D. Cancers de l’enfant. Rev Prat 1993;43:2173–5. Amiel JL, Rouéssé J. Cancérologie. Paris: Masson, Edit.; 1984.

J.B. Nkoua-Mbon Service de médecine et carcinologie, CHU de Brazzaville, université Marien-Ngouabi, BP 4131, Brazzaville, Congo G. Ibara Registre des cancers de Brazzaville, BP 32, Brazzaville, Congo G. Moyen * Service de soins intensifs pédiatriques, CHU de Brazzaville, université Marien-Ngouabi, 13, boulevard Maréchal-Lyautey, Brazzaville, Congo Adresse e-mail : [email protected] (G. Moyen). C. Gombe-Mbalawa Service de médecine et carcinologie, CHU de Brazzaville, université Marien-Ngouabi, BP 4131, Brazzaville, Congo Reçu le 7 octobre 2004 ; accepté le 13 octobre 2004 Disponible sur internet le 22 Décembre 2004 * Auteur correspondant. 0929-693X/$ - see front matter © 2004 Publié par Elsevier SAS. doi:10.1016/j.arcped.2004.10.021

Première indication de la transplantation hépatique chez l’enfant dans le Moyen-Orient : les maladies métaboliques

Metabolic diseases are the first indication of liver transplantation in children in the Middle East Mots clés : Transplantation hépatique ; Maladies métaboliques ; Maladies génétiques Keywords: Liver transplantation; Metabolic diseases; Hereditary diseases; Child; Developing countries

Les hépatopathies chroniques au stade terminal représentent un problème majeur de santé publique, dans le MoyenOrient. La transplantation hépatique est l’unique traitement standardisé permettant une guérison définitive. Actuellement l’enfant peut bénéficier d’une partie de foie d’un donneur vivant, technique qui a diminué la liste d’attente. Dans notre unité de transplantation hépatique à l’hôpital des forces armées de Riyad en Arabie saoudite, nos indications pour la transplantation hépatique sont différentes de celles du monde occidental. Une transplantation hépatique a été réalisée chez 30 enfants de novembre 1998 à janvier 2002. Ceux-ci se répartissaient