Prévalence et facteurs de risque de la maladie rénale chronique dans la Région de Grands-Lacs

Prévalence et facteurs de risque de la maladie rénale chronique dans la Région de Grands-Lacs

396 Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 391–401 1 Néphrologie et Hémodialyse, Hôpital Général de Yaoundé, Yaoundé, Camer...

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Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 391–401

1 Néphrologie et Hémodialyse, Hôpital Général de Yaoundé, Yaoundé, Cameroun 2 Institut Supérieur des Sciences de la Santé de Bangangté, Institut Supérieur des Sciences de la Santé de Bangangté, Bangante, Cameroun 3 Néphrologie-Dialyse, Hôpital Général Douala, Douala, Cameroun 4 Néphrologie-Dialyse, Hôpital Général Yaoundé, Yaoundé, Cameroun 5 Biochimie, Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé, Yaoundé, Cameroun ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : f [email protected] (F. Kaze Folefack)

Introduction La maladie rénale chronique (MRC) touche un adulte sur 10 dans le monde. Cette prévalence serait plus importante en milieu urbain liée au mode de vie. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence et les déterminants de la MRC chez l’adulte en milieu urbain. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale d’une durée de six mois dans un district de santé urbain. L’échantillonnage était en grappes avec plusieurs degrés de sondages incluant par ordre décroissant le district de santé, l’aire de santé, le village, le quartier et le ménage. Toutes les personnes présentant une baisse du débit de filtration glomérulaire (DFG) et/ou une protéinurie ont été revues trois mois plus tard pour la confirmation. Les données cliniques et biologiques ont été utilisées pour estimer le DFG et la protéinurie alors que leurs potentiels déterminants ont été étudiés à travers les modèles de régression linéaire et logistique. Résultats Le dépistage a porté sur 500 adultes (267 hommes, 53 %) d’un âge moyen de 45,3 ± 13,2 ans et dont 35 % étaient sans emploi. Les facteurs de risque de la MRC retrouvés étaient la consommation des médicaments néphrotoxiques (43,4 %), l’hypertension artérielle (30,2 %), l’obésité (27 %), le diabète (2,8 %) et le tabac (2,8 %). La prévalence de la protéinurie était de 7,2 % et le DFG moyen de 93,75 ± 24,93 mL/min selon la formule de MDRD avec 5,4 % ayant un DFG < 60 mL/min. La prévalence de la MRC dans cette population était de 9,2 %. L’âge avancé, la consommation de médicaments néphrotoxiques, l’hypertension artérielle, l’obésité et le diabète étaient les facteurs associés à la survenue de la MRC. Discussion Il existe une forte prévalence de la MRC dans cette population similaire aux données de la littérature. Cependant, la consommation des substances néphrotoxiques associée aux maladies liées au mode de vie sont les principaux facteurs associés à sa survenue. Conclusion L’éducation des populations sur une hygiène de vie saine et les dangers des substances néphrotoxiques contribuerait à réduire la prévalence de la MRC. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt

Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.119 AE14

Prévalence de l’insuffisance rénale et facteurs associés chez les patients traités par les antirétroviraux au CNHU-HKM de Cotonou J. Vigan 1,∗ , A. Azon-Kouanou 2 , B.L. Agboton 1 , C.M.B. Houngbè 3 , D.M. Zannou 3 , F. Houngbè 1 1 Clinique Universitaire de Néphrologie Hémodialyse, Centre National Hospitalier et Universitaire-HKM, Cotonou, Bénin 2 Clinique Universitaire de Médecine Interne, CNHU-HKM, Cotonou, Bénin 3 Clinique Universitaire de Médecine Interne, Centre National Hospitalier et Universitaire-HKM, Cotonou, Bénin ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Vigan) Objectif Déterminer la fréquence de l’IR chez les PVVIH sous traitement antirétroviral (TAR) et identifier les facteurs associés.

Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale, descriptive et analytique, conduite au Centre de Traitement Ambulatoire des PVVIH du CNHU-HKM de Cotonou d’avril à juillet 2013. Étaient inclus, les patients âgés de plus de 16 ans, prenant un TAR depuis au moins trois mois et ayant dans leur dossier médical la créatininémie à l’initiation du TAR. Une nouvelle créatininémie a été réalisée à l’inclusion dans l’étude. La protéinurie était recherchée à la bandelette. L’insuffisance rénale était définie par une créatininémie supérieure à 12 mg/L chez la femme et à 14 mg/L chez l’homme. Les facteurs associés à l’IR étaient recherchés par régression logistique en analyse uni- et bivariée. Les intervalles de confiance étaient calculés à 95 % et le seuil alpha à 5 %. Résultats Quatre cent quatre-vingt patients étaient inclus (73,3 % de femmes ; âge moyen : 41,4 ± 9,16 ans, scolarisés : 64,6 %). La prévalence de l’IR était de 9,8 % (47 cas). Les principaux facteurs associés étaient l’hypertension artérielle (OR : 2,81 [1,37–5,80] ; p < 0,01), l’existence d’une créatininémie élevée avant l’initiation du TAR (OR : 2,14 [1,03–4,46] ; p < 0,04) et la présence d’une protéinurie (OR : 4,4 [2,19–8,7] ; p < 0,01). La didanosine était également associée à l’apparition d’une IR. Discussion et conclusion La prévalence de l’IR chez les patients recevant un TAR est élevée. Le dosage de la créatininémie dans le suivi biologique au cours du TAR reste une nécessité. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.

Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.120 AE15

Prévalence et facteurs de risque de la maladie rénale chronique dans la Région de Grands-Lacs J. Bagula 1,∗ , O. Devuyst 2 1 Néphrologie et Dialyse, Centre Hospitalier Régional, Kigali, Rwanda 2 Maladies Génétiques, University Of Zurich, Zurich, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Bagula) Introduction/Contexte et objectif La prévalence de la maladie rénale chronique est inconnue dans la Région de Grands-Lacs. Nous avons mené une étude transversale de septembre 2010 à août 2013 pour cerner la prévalence et les facteurs de risque. Patients et méthodes La population d’étude était constituée par les sujets âgés de 18 ans. Le questionnaire d’étude comprenait l’âge, le sexe, le poids, la PA, la glycémie, les lipides, la consommation du tabac, de l’alcool et/ou du sel, le globule rouge et l’albumine, la prise de médicaments amaigrissants ou la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, le revenu, le niveau d’éducation, la créatinine, l’estimation du taux de filtration glomérulaire. Le traitement des données a utilisé le logiciel Epidata® et SPSS® . L’intervalle de confiance a été de 95 %. Un total de 1355 sujets a été sélectionné à partir de 12 unités primaires ; 1289 sujets ont terminé l’enquête avec un taux de 95 % de réponse. La prévalence ajustée était de 48,8 % pour l’hypertension, de 26,2 % ; de 4,1 % pour l’albuminurie et de 3,4. Discussion et conclusion La prévalence de la MRC (eGFR < 60 mL/min/m2 ) a été de 2,1 % ; celle du diabète de 5,9 % ; celle de l’hyperlipidémie de 27,4 % ; celle de l’obésité de 16,7 % ; celle de l’albuminurie de 16,2 % ; celle de l’hypertension de 18,8 % ; 19,1 % des adultes avaient un indicateur de lésion rénale, qui est plus élevée que celle observée dans le monde entier (13 % et 12,1 %). L’augmentation de la fréquence de l’hypertension et de l’albuminurie est expliquée par l’hypoxie et/ou par la polyglobulie. Cette étude est la première dans la Région de Grands-Lacs sur la maladie rénale chronique mettant en exergue la prévalence et les facteurs de risque. Elle a montré que chez noir, l’albuminurie et l’hypertension étaient fortement associées. Une enquête rigoureuse future est nécessaire pour confirmer l’association de facteurs de risque et étudier leur.

Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 391–401

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration d’intérêt. Pour en savoir plus Bagula J, Moulin B, et al. Great Lakes Med Rev 2013;1(2):121–8. Bagula J, Michel J, et al. Epidemiol Sante Publique 2012;S2:S39–S155. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.121 AE16

Relation entre maladie rénale chronique et HTA pseudorésistante chez le sujet âgé J. Kaboré 1,∗ , M. Metzger 1 , C. Helmer 2 , Z.A. Massy 3 , B. Stengel 1 1 Équipe 10, Inserm Cesp U1018, Villejuif, France 2 Isped, Inserm U897, Bordeaux, France 3 Service de Néphrologie, Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Kaboré) Objectif Évaluer la fréquence de l’HTA pseudorésistante (HTApr) chez le sujet âgé et étudier sa relation avec le niveau et l’évolution du DFG, et la protéinurie. Matériels et méthodes La fréquence de l’HTApr (PA ≥ 140/ 90 mmHg en dépit de 3 classes d’antihypertenseurs) a été évaluée dans une cohorte de 8965 sujets âgés de 65 ans et plus. Chez 4265 sujets hypertendus à l’inclusion, les odds-ratios (OR) ajustés d’HTApr et d’HTA non contrôlée non résistante (HTAncnr) associés à un DFG < 60 mL/min/1,73 m2 ont été comparés à l’HTA contrôlée (HTAc) par régression logistique multinomiale. Les ORs liés au déclin du DFG et à la protéinurie (> 30 mg/mmol) ont été estimés chez 1629 et 734 sujets suivis à 4 ans. Résultats À l’inclusion : âge moyen, 74 ± 5 ans ; 60 % de femmes ; DFG moyen, 76 ± 16 mL/min/1,73 m2 ; diabète, 10 % et obésité 13 %. Les fréquences de l’HTApr, l’HTAncnr et de l’HTAc sont respectivement de 3,2 %, 30,6 % et 15,3 %. En transversal, l’HTApr mais pas l’HTAncnr est significativement associée à un bas DFG avec un OR (IC 95 %) de 2,04 [1,51–2,75] indépendamment des autres facteurs de risque associés : âge, sexe, obésité et diabète. Le déclin moyen du DFG est de −1,5 ± 2,9 mL/min/1,73 m2 /an. Chaque baisse du DFG de 2 mL/min/1,73 m2 /an est significativement associée à une augmentation de l’OR ajusté pour l’HTApr : 1,23 [1,08–1,41], mais pas pour l’HTAncnr. L’OR d’HTApr associé à la protéinurie est de 2,37 [0,96–5,80] après ajustement sur la pente du DFG et sur les autres facteurs. Discussion et conclusion L’HTApr concerne une personne âgée sur 15 traitées pour HTA. Un niveau bas et un déclin rapide du DFG, mais pas la protéinurie, sont des facteurs de risque d’HTApr dans cette population, indépendamment de l’âge, du sexe, de l’obésité et du diabète. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.

Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.122 AE17

Prévalence de l’insuffisance rénale dans la région de Laayoune

K. Flayou ∗ , G. El Badaoui , J. Dione , A. Snaiki , I. El Hasni , H. Rhou , N. Ouzeddoun , R. Bayahia , L. Benamar Néphrologie et Hémodialyse, CHU Avicenne Rabat, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kaoutarfl[email protected] (K. Flayou) Introduction La maladie rénale chronique (MRC) est un enjeu majeur de santé publique d’où l’intérêt d’une gestion précoce de cette pathologie. Le but de notre étude est d’analyser le résultat de 5 campagnes de dépistage de MRC.

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Patients et méthodes Nous avons mené 5 campagnes annuelles de dépistage de MRC de 2009 à 2013 chez la population de Laayoune (ville du sud marocain). Nous avons relevé les antécédents médicaux et toxiques. Les paramètres anthropométriques, la bandelette urinaire, la glycémie capillaire et la PA sont mesurés systématiquement. Un dosage sanguin de créatinine est réalisé chez les nouveaux cas dépistés de diabète, d’HTA et en présence d’anomalie à la bandelette urinaire. L’IRC est définie par un débit de filtration glomérulaire calculé selon la formule MDRD < à 60 mL/min. Résultats Notre campagne est menée sur une période de 5 ans durant laquelle on a colligé 8244 participants. Parmi ces patients, 93,6 % sont âgés de plus de 18 ans avec une prédominance féminine. La prévalence de l’HTA est passée de 46 % en 2009 à 42 % en 2012. L’HTA est associée au diabète dans respectivement 5,3 %, 5 %, 15 %, 9 % et 1 % des cas en 2013, 2012, 2011, 2010 et 2009. L’IRC est notée dans 5 %, 5 %, 5 %, 3 % et 4 % des cas en respectivement 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013. Certains participants sont dépistés au stade terminal (dans respectivement 4, 5, 3, 7 et 6 cas en 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013). Les facteurs significativement associés à l’IRC sont l’âge et la présence de diabète et d’HTA. Discussion et conclusion Au Maroc, peu d’études ont évalué la prévalence de l’IRC. Nos résultats soulèvent la nécessité d’accentuer les programmes de prévention et de dépistage contre cette maladie afin d’éviter les complications. Déclaration d’intérêts tion d’intérêt.

Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.123 AE18

Profil épidémiologique de l’insuffisance rénale dans la population générale de Bukavu M. Kazadi Bukasa Kabongo Néphrologie et Hémodialyse, Hôpital Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal Adresse e-mail : [email protected] Introduction L’ampleur réelle de l’IR en Afrique subsaharienne reste inconnue par manque de registres nationaux. Une prévalence de 12,4 % a été décrite à Kinshasa (1). L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques et les facteurs de risques associés de l’IR dans la population générale. Patients et méthodes C’est une étude observationnelle transversale et descriptive par un dépistage volontaire de masse fait le 15/03/2014. Critères d’inclusion Sujet résident à buKavu ayant consenti verbalement à participer. La population était informée par annonces publicitaires (télé, radio, journaux, et de bouche à oreille), ainsi qu’au travers des responsables politiques communautaires (églises et écoles). Non inclus ceux qui ont refusé de participer ou les fiches inexploitables ou incomplètes. L’IR était défini par un DFG inférieure ou égale à 90 mL/min. Discussion et conclusion Un nombre de 833 personnes, avec un sex-ratio de 0,79, un âge moyen de 46,5 ans. Une prévalence globale de 34,8 % soit 2,8 fois plus que celle retrouvée à Kinshasa. Chez les hypertendus, l’IR était trouvée dans 83 % contre 22,4 % chez les non-hypertendus (p = 0,01). Chez les sujets avec lombalgie chronique 81,4 % contre 26,3 % (p = 0,001). La protéinurie 53,1 % contre 28,1 % (p = 0,01). Chez les diabétiques 33 % contre 34,9 %. Les obèses 34,8 % contre 56,5 %. Différence non statistique. Ces résultats sont comparables à ceux de Sumahili et al. Mais nous avons noté une forte corrélation entre la lombalgie chronique et la survenue de l’IR (p = 0,0001). Cette étude montre l’ampleur que prennent l’IR et ces facteurs de risque. Il est impératif de mettre en place une politique nationale de prévention afin d’éviter la progression inquiétante de ce fléau.