Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil

Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil

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RMR-1648; No. of Pages 7

Revue des Maladies Respiratoires (2019) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil Prevalence and risk factors for fatty liver in Tunisian adults with obstructive sleep apnea S. Maâlej a,b,c,d,∗, S. Jedidi a,b,c,d, H. Hannachi a,b,c,d, H. Gharsalli a,b,c,d, I. Sahnoun a,b,c,d, H. Neji a,b,c,d, L. El Gharbi a,b,c,d a

Service de pneumologie D, faculté de médecine de Tunis, hôpital Abderrahmen Mami Ariana, Tunisie b Service de pneumologie D, faculté de médecine de Sousse, hôpital Abderrahmen Mami Ariana, Tunisie c Service de prévention et de sécurité des soins, faculté de médecine de Sousse, hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie d Service d’imagerie, faculté de médecine de Tunis, hôpital Abderrahmen Mami Ariana, Tunisie Rec ¸u le 16 avril 2019 ; accepté le 7 octobre 2019

MOTS CLÉS Syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil ; Stéatose hépatique ; Hypoxémie intermittente chronique ; Cytolyse hépatique ; Polygraphie ventilatoire ∗

Résumé Introduction. — Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et la stéatose hépatique sont deux entités souvent associées. L’évolution du SAHOS vers des complications graves nous amène à insister sur son dépistage précoce et surtout sa prévention. L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence et les facteurs de risque de survenue de la stéatose hépatique dans une population d’apnéiques tunisiens. Méthodes. — Il s’agissait d’une étude transversale descriptive ayant inclus 124 patients atteints d’un SAHOS suivis dans le service de pneumologie de l’hôpital Abderahmane Mami de l’Ariana entre janvier 2017 et mars 2018. La stéatose hépatique a été diagnostiquée à l’aide d’une échographie abdominale faite le jour de la consultation. Nous avons réalisé une analyse uni et multivariée afin de comparer les particularités du SAHOS en présence ou non de stéatose hépatique.

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Maâlej).

https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643 0761-8425/© 2019 SPLF. Publi´ e par Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

Pour citer cet article : Maâlej S, et al. Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Revue des Maladies Respiratoires (2019), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643

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S. Maâlej et al. Résultats. — La stéatose hépatique était présente chez 62,9 % de la population étudiée. La fréquence de la stéatose en fonction de la sévérité du SAHOS était de 51,3 %, 56,5 % et 72,6 % respectivement dans les groupes de SAHOS léger, modéré et sévère. L’analyse statistique a montré que le SAHOS sévère multiplie par 2,32 le risque de présenter une stéatose hépatique. L’étude comparative des particularités du SAHOS en présence de stéatose hépatique par rapport à ceux sans stéatose a conclu que les apnéiques présentant une stéatose hépatique étaient plus jeunes, plus obèses, avaient un SAHOS plus sévère, une désaturation au cours du sommeil plus importante et une élévation significative du taux d’ALAT au bilan hépatique. De l’analyse multivariée, il ressort une liaison statistiquement significative entre la stéatose hépatique et l’index de désaturation en oxygène (IDO) et l’élévation des ALAT. Conclusions. — La stéatose hépatique est une comorbidité fréquente au cours du SAHOS. Sa survenue est corrélée à la sévérité du SAHOS. Ainsi, une recherche de stéatose hépatique chez les patients apnéiques, d’autant plus qu’ils présentent un âge jeune, une obésité, un IDO élevé et un taux élevé d’ALAT, est préconisée. © 2019 SPLF. Publi´ e par Elsevier Masson SAS. Tous droits r´ eserv´ es.

KEYWORDS Obstructive sleep apnoea syndrome; Fatty liver; Chronic intermittent hypoxia; liver injury; Ventilatory polygraphy

Summary Introduction. — Obstructive sleep apnoea (OSA) is commonly associated with non-alcoholic fatty liver disease (NAFLD). Early identification of NAFLD in OSA patients is important in order to try to prevent its evolution to advanced stages. The objective of this study was to determine the prevalence and risk factors for the occurrence of NAFLD in OSA patients. Method. — A cross-sectional analysis including 124 OSA patients examined in the pulmonology department of Abderahmane Mami Hospital between January 2017 and March 2018 was undertaken. NAFLD was diagnosed using an abdominal ultrasonography. Data were analysed in a univariate and multivariate fashion in order to determine the characteristics of OSA patients with and without NAFLD. Results. — NAFLD was found in 62.9 % patients, with a frequency according to OSA severity of 51.3 %, 56.5 % and 72.6 % in mild, moderate and severe OSA, respectively. Severe OSA multiplies by 2.32 the risk of having NAFLD. The comparison between groups with and without NAFLD reveals that patients with the disease were younger, more obese, had more severe OSA, lower nocturnal oxygen saturation during sleep, and higher ALAT levels. Multivariate analysis showed a statistically significant link between NAFLD and serum ALAT elevation and the oxygen desaturation index. Conclusions. — NAFLD is a frequent comorbidity in OSA, correlated to the severity of the disease. Thus, early screening of the disease in OSA patients especially in younger obese patients with high ALAT serum levels and a high oxygen desaturation index is proposed. © 2019 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est une maladie fréquente qui se caractérise par une réduction ou une interruption de la ventilation pendant le sommeil, à l’origine d’une hypoxémie intermittente nocturne. Cette dernière est responsable d’une grande partie de ses conséquences cardiovasculaires et métaboliques. Un faisceau de données expérimentales et épidémiologiques suggèrent que le SAHOS serait en relation avec les différents composants du syndrome métabolique, à savoir l’insulinorésistance, le diabète de type II [1], la dyslipidémie [2] et les stéatopathies non alcooliques [3]. Ces dernières constituent une pathologie fréquente touchant plus de 1 milliard de personnes à travers le monde [4]. Elles constituent un large spectre de lésions hépatiques qui peut aller d’une stéatose

hépatique simple, définie par une surcharge en triglycérides du parenchyme hépatique, jusqu’à la stéatose hépatique non alcoolique et la cirrhose qui peut évoluer vers un hépatocarcinome, d’où l’importance d’un dépistage précoce et d’instaurer des mesures de prévention. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la prévalence et les facteurs de risque de survenue de la stéatose hépatique simple dans une population d’apnéiques tunisiens.

Méthodes Une étude transversale, descriptive a été réalisée, incluant 124 adultes (≥ 18 ans) suivis dans le service de pneumologie de l’Hôpital Abderhamane Mami de l’Ariana, Tunisie,

Pour citer cet article : Maâlej S, et al. Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Revue des Maladies Respiratoires (2019), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643

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Stéatose hépatique et saos

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entre janvier 2017 et mars 2018, chez qui le diagnostic de SAHOS était retenu. Le diagnostic de SAHOS était basé sur un enregistrement de polygraphie ventilatoire (polygraphe de type Embletta, Nox ou Cidelec) et selon les critères de l’AASM de 2012 [5]. La sévérité du SAHOS était basée sur l’index d’apnées hypopnées (IAH) : SAHOS léger si IAH entre 5/h et 15/h, SAHOS modéré si IAH entre 15/h et 30/h et SAHOS sévère si IAH ≥ 30/h. Une échographie abdominale a été systématiquement réalisée à la recherche d’une stéatose hépatique avant la mise en route de tout traitement du SAHOS. Toutes les échographies ont été réalisées sur une machine Philips IU 22 et une machine Alloca en utilisant des sondes profondes convexes ayant une fréquence de 5 MHz. Le critère échographique utilisé est la comparaison de l’échostructure du foie à celle du cortex rénal. Le diagnostic de stéatose est retenu si le foie est plus hyperéchogène que le cortex rénal. Nous n’avons pas effectué de mesures élastographiques ni par écho (nos échographes ne sont pas équipés de modules d’élastographie) ni par imagerie par résonance magnétique (IRM) (examen très cher). Aucun patient n’a eu un examen tomodensitométrique ni une biopsie hépatique. Les paramètres anthropométriques (poids, taille, indice de masse corporelle [IMC]) ont été relevés. Tous les patients ont bénéficié du bilan biologique suivant : un bilan hépatique [dosage du taux de transaminases : aspartate aminotransferase (ASAT), alanine aminotransferase (ALAT), taux des phsophatases alacaline (PAL), taux de gammaglutamyl transférase (GGT)], un bilan lipidique (dosage du cholestérol total, du HDL-cholestérol et des triglycérides), un dosage de la glycémie à jeun et un dosage du taux de protéine C réactive (CRP). Les critères de non-inclusion étaient : patients ayant eu un traitement antérieur pour le SAHOS, patients consommateurs réguliers d’alcool et patients connus atteints d’une hépatite virale ou présentant une hépatopathie médicamenteuse ou héréditaire. Les données cliniques, échographiques, biologiques et de l’enregistrement polygraphique telles que l’IAH, l’index de désaturation en oxygène (IDO), la saturation minimale moyenne (SaO2 min moy) et la saturation moyenne nocturne (SaO2 moy) ont été analysées grâce à un logiciel SPSS version 21. Les résultats de l’analyse descriptive qualitative ont été exprimés en pourcentage et ceux de l’analyse descriptive quantitative ont été exprimés soit en

Tableau 1 du SAHOS.

moyennes ± l’écart type, soit en médiane avec son écart interquartiles de 25 %—75 %. Une analyse comparative a été réalisée confrontant les données des patients atteints de stéatose hépatique à celles des non atteints. Les comparaisons de moyennes sur séries indépendantes ont été effectuées à l’aide du t-test de Student. Quant aux comparaisons de pourcentages sur séries indépendantes, nous avons utilisé le test Chi2 de Pearson ou le test de Fischer selon les conditions d’application. Nous avons procédé à une analyse univariée et multivariée grâce à un modèle de régression logistique pas à pas descendant.

Résultats Quatre-vingt-dix-neuf femmes et 25 hommes (sexe ratio de 0,25) ont été inclus. Dans notre série, nous avons noté une prédominance féminine de la population incluse. Ceci peut être expliqué par le recrutement du service qui suit essentiellement des sujets de sexe féminin. L’âge moyen dans notre population était de 54,6 ± 11 ans (19 et 77 ans). La moitié des patients avaient un SAHOS sévère, 19 % un SAHOS modéré et 31 % un SAHOS léger. La stéatose hépatique a été notée chez 78 patients soit 62,9 % de la population étudiée. Les caractéristiques anthropométriques et les comorbidités des patients en fonction de la sévérité du SAHOS sont résumées dans le Tableau 1. La comparaison des patients apnéiques ayant une stéatose hépatique à ceux sans stéatose en analyse univariée a révélé que la fréquence de la stéatose hépatique diminue avec l’âge. Elle était de 75 % chez les patients âgés de 18 à 49 ans contre 39 % chez ceux âgés de 65 ans et plus. (Fig. 1). De plus, les apnéiques avec stéatose avaient un âge plus jeune que ceux sans stéatose (p = 0,008). Les apnéiques avec stéatose avaient statistiquement un IMC plus élevé (35,6 ± 6 contre 33,1 ± 6 ; p = 0,04). La sévérité de l’obésité était associée à une augmentation de la fréquence de la stéatose hépatique. La stéatose hépatique était statistiquement plus fréquente chez les sujets ayant un SAHOS sévère (Tableau 2). Parmi ces derniers, 72,6 % avaient une stéatose hépatique (odds ratio à 2,32) contre 53,9 % pour les SAHOS légers à modérés. L’IDO moyen était statistiquement plus élevé dans le groupe avec stéatose, alors que les saturations minimale et moyenne étaient comparables

Comparaison du profil démographique et métabolique dans les groupes avec et sans stéatose selon la sévérité Groupe avec stéatose

Âge ± écart type Sexe (féminin) IMC moyen Dyslipidémie Diabète HTA Hypothyroïdie

Groupe sans stéatose

SAHOS léger à modéré

SAHOS sévère

p

SAHOS léger à modéré

SAHOS sévère

p

51,06 ± 11 26 (78,8 %) 34,6 ± 7 7 (21,2 %) 9 (27,3 %) 12 (36,4 %) 2 (6,1 %)

53,8 ± 11 35 (77,8 %) 36,3 ± 5 19 (42,2 %) 15 (33,3 %) 27 (60 %) 7 (15,6 %)

NS NS NS NS NS 0,03 NS

57,9 ± 11 23(79 %) 30,8 ± 4 8 (27,6 %) 10 (34,5 % 18 (62 %) 2 (6,9 %)

58,4 ± 8 15 (88 %) 37,1 ± 8 5 (29,4 %) 5 (29,4 %) 10 (58 %) 3 (17,6 %)

NS NS 0,01 NS NS NS NS

IMC : indice de masse corporelle ; HTA : hypertension artérielle ; NS : non significatif.

Pour citer cet article : Maâlej S, et al. Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Revue des Maladies Respiratoires (2019), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643

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S. Maâlej et al.

Figure 1.

fréquence de la stéatose hépatique selon les tranches d’âges.

Tableau 2

Fréquence de la stéatose hépatique en fonction de la sévérité du SAHOS.

Fréquence de la stéatose

SAHOS léger + modéré (N = 62)

SAHOS sévère (N = 62)

p

53,9 %

72,6 %

0,027

dans les deux groupes. De même, les apnéiques avec stéatose avaient une liaison statistiquement significative entre la stéatose et le taux des ALAT. Ceci n’a pas été trouvé pour les ASAT. Aucune différence significative n’a été notée concernant le sexe, les comorbidités associées, les signes fonctionnels du SAHOS, le profil métabolique (glycémie, bilan lipidique) et le statut inflammatoire, évaluée par le taux de CRP. La CRP médiane était de 3,88 mg/l (0,24 à 83) avec une élévation de la CRP chez 47,58 % des patients. L’analyse multivariée a montré une liaison statistiquement positive avec la stéatose hépatique pour 2 facteurs : l’élévation des ALAT et l’IDO (Tableau 3). L’IDO et l’élévation du taux des ALAT ont représenté des facteurs de risque indépendants pour la présence d’une stéatose hépatique.

Discussion La stéatose hépatique est fréquente chez les patients adultes atteints de SAHOS. Elle a été retrouvée dans notre population chez 62,9 % des apnéiques. Notre étude a également retrouvé que la fréquence de la stéatose hépatique était corrélée positivement à la sévérité du SAHOS. Elle était

Tableau 3

de 51,3 %, 56,5 % et 72,6 % respectivement dans les groupes de SAHOS léger, modéré et sévère. Les apnéiques présentant une stéatose hépatique sont plus jeunes et plus souvent obèses. Comparé au SAHOS léger à modéré, le SAHOS sévère multiplie par 2,32 le risque de développer une stéatose hépatique. La prévalence de la stéatose hépatique chez les apnéiques retrouvée dans cette série est comparable à celle rapportée dans la littérature. En effet, elle varie de 46,7 % à 84,8 % selon les séries [6—10]. La grande variabilité de la prévalence de la stéatose hépatique entre les séries publiées pourrait être liée au moyen diagnostique utilisé. En effet, il existe différents moyens permettant de mettre en évidence la stéatose hépatique ; la ponction biopsie du foie est le gold standard. Cependant, il s’agit d’un examen coûteux et invasif. En contre partie, l’échographie abdominale est un moyen fiable, peu coûteux et dénué de risque, permettant d’identifier la stéatose hépatique. Lavec une précision comparable à la biopsie hépatique. En effet, une métaanalyse conduite par Hernaez et al. gold standard [11] incluant 49 études et 4720 patients, comparant l’efficacité de l’échographie abdominale à celle de la biopsie hépatique, a montré que l’échographie avait une sensibilité de

Facteurs prédictifs de survenue de la stéatose hépatique au cours du SAHOS.

Paramètres

p

Odds ratio ajusté

Intervalle de confiance à 95 %

ALAT IDO

0,007 0,042

1,062 1,019

[1,01—1,109] [1,001—1,038]

ALAT : alanine aminotransferase ; IDO : index de désaturation.

Pour citer cet article : Maâlej S, et al. Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Revue des Maladies Respiratoires (2019), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643

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Stéatose hépatique et saos 84,8 % et une spécificité de 93,6 % dans l’identification d’une stéatose hépatique. Le scanner permet quant à lui de l’identifier avec une sensibilité de 43 à 95 % et une spécificité de 90 à 100 %. La sensibilité augmente avec le degré d’infiltration graisseuse du foie [12]. Il permet également de grader visuellement la stéatose en se basant sur la visibilité des veines hépatiques au sein du parenchyme hépatique [13]. Cette méthode reste cependant irradiante. L’IRM est actuellement le meilleur moyen d’imagerie permettant de quantifier la stéatose hépatique avec une excellente corrélation avec l’histologie [14—16]. Cependant, cette technique reste onéreuse et peu accessible dans la pratique courante. De nombreuses études ont démontré un lien entre le syndrome d’apnées du sommeil et la survenue d’une stéatose hépatique, dont une méta-analyse réalisée par Jin et al. [17] regroupant 9 études (2272 participants) ayant conclu à une relation indépendante entre le SAHOS et la survenue ainsi que la progression de la stéatose hépatique. Le mécanisme physiopathologique qui relie la stéatose hépatique non alcoolique au SAHOS reste non entièrement élucidé. L’hypoxémie intermittente chronique induite par le SAHOS explique en grande partie et de fac ¸on indépendante les perturbations observées au cours de cette pathologie. Cette hypoxémie est à l’origine, d’une part, d’une augmentation de l’activité sympathique et de la sécrétion du cortisol au cours du SAHOS [18,19], d’autre part, elle est responsable d’une augmentation de la captation hépatique du LDL-cholestérol et d’une diminution de l’activité de la HMGCoA réductase qui est l’étape limitant la synthèse endogène du cholestérol. De plus, il a été démontré que l’hypoxémie intermittente chronique induit une péroxydation des lipides hépatiques, une élévation des taux des myélopéroxidases et une stimulation de la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires telles que l’IL-1␤, IL-6, TNF-␣ [20]. D’autre part, cette hypoxémie intermittente serait à l’origine de l’activation du Hypoxia-inducible-factor (HIF)-1a et du HIF-2a, qui sont deux facteurs de transcription majeurs dans la régulation de l’expression des gènes contrôlant la lipogenèse de novo au niveau hépatocytaire ainsi que de l’activation des cellules de Kupffer et des cellule stellaires hépatiques, dont l’effet favorise l’installation de la stéatose hépatique, de la nécro-inflammation et de la fibrogènese [21,22]. À côté de l’hypoxémie, la réaction inflammatoire observée au cours du SAHOS semble être impliquée dans le développement de la stéatose hépatique [23]. D’autres paramètres ont été rapportés comme facteurs de risque de survenue de stéatose hépatique chez les apnéiques. L’obésité est le principal facteur de risque de stéatose hépatique non alcoolique [24,25]. En effet, Hu et al. [26] et Lin et al. [27] ont montré une forte association entre l’obésité et la stéatose hépatique. Cette étude a révélé que pour un IMC > 24 kg/m2 le risque de stéatose est multiplié par 8 (odds ratio = 8,49) [26]. La plupart des études suggèrent que la fréquence de la stéatose hépatique augmente avec la sévérité du SAHOS. En effet, Tanne et al. [28] ont montré que le SAHOS sévère, défini par un IAH > 50 événements par heure, représente un facteur de risque pour la stéatose hépatique, indépendamment de l’IMC. Dans cette étude, la confirmation de la stéatose a été

5 faite par biopsie hépatique chez les patients ayant une élévation des marqueurs de cytolyse hépatique. Arisoy et al. [6], dans une étude incluant 176 patients dont 52 atteints d’un SAHOS léger, 34 d’un SAHOS modéré, 48 d’un SAHOS sévère et 42 patients dans le groupe contrôle, ont montré une fréquence de la stéatose proportionnellement croissante avec la sévérité du SAHOS. Elle passait de 63,5 % dans le groupe de SAHOS léger à 79,2 % dans le groupe SAHOS sévère, alors qu’elle était de 42,86 % dans le groupe contrôle. Parmi les mécanismes physiopathologiques expliquant l’association entre la sévérité du SAHOS et la survenue de stéatose hépatique, la perturbation des paramètres oxymétriques joue un rôle crucial. Plusieurs études ont montré le rôle déterminant des désaturations nocturnes dans la survenue de la stéatose hépatique. Aron-Wisnewsky et al. [9] ont montré que la fréquence et la sévérité de la stéatose hépatique augmentaient avec la sévérité de l’IDO : 23,5 % de stéatose stade III dans le groupe à IDO > 18,5/h contre 15,2 % dans le groupe à IDO < 6,7/h (p < 0,0001). De même, Lin et al. [29] et Polotsky et al. [30] ont démontré que l’IDO, la saturation moyenne et la saturation minimale étaient les principaux facteurs prédictifs de survenue de stéatopathies non alcooliques. Par ailleurs, nous avons retrouvé en analyse uni et multivariée une liaison statistiquement positive entre la stéatose hépatique et l’élévation des ALAT. Une méta-analyse réalisée par Sookoian et Pirola [31] regroupant 11 études s’intéressant à la survenue de la stéatose hépatique au cours du SAHOS avec dosage des enzymes hépatiques, chez 1072 patients dont 404 sujets contrôles, a permis de conclure à une forte association entre le SAHOS et l’élévation des marqueurs de cytolyse hépatique avec une augmentation des taux des ALAT et ASAT de 13,3 % et 4,4 % respectivement, et ceci indépendamment de l’existence ou non d’une obésité, suggérant ainsi l’imputabilité du dérèglement du métabolisme hépatique au SAHOS. Jouet et al. [32] ont étudié la prévalence du SAHOS dans une population d’obèses candidats à une chirurgie bariatrique et ont montré que la présence de SAHOS est un facteur de risque indépendant pour l’élévation des enzymes hépatiques, avec une prévalence de 25 % pour l’échantillon total, 42,9 % pour les SAHOS modérés et 52,8 % pour les SAHOS sévères. Ils ont aussi montré que la stéatose était présente dans 84,5 % des cas et était plus fréquente chez les porteurs d’une élévation des ALAT ou des ASAT. D’autres paramètres ont été rapportés comme facteurs prédictifs de stéatose hépatique chez les apnéiques mais non retrouvés dans notre série. Plusieurs études ont montré que la présence d’un diabète sucré augmentait le risque de stéatose hépatique chez les patients apnéiques [7,33,34]. En effet, Petta et al. [34] ont montré que les patients atteints de SAHOS (IAH > 5 événements/heure) présentant une forte prévalence de stéatose et stéato-hépatite non alcoolique, sont fréquemment atteints de diabète sucré (60 % contre seulement 20 % dans le groupe contrôle). Concernant l’hypertension artérielle (HTA), la littérature est controversée. Certaines études ont montré une élévation de la prévalence de l’HTA chez les patients apnéiques [7] avec une fréquence plus élevée chez les patients atteints de stéatose hépatique ; ceci a été démontré par Lin et al.

Pour citer cet article : Maâlej S, et al. Prévalence et facteurs de risque de stéatose hépatique chez les adultes tunisiens atteints de syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil. Revue des Maladies Respiratoires (2019), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2019.11.643

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S. Maâlej et al.

[27] qui ont montré la présence d’une stéatose hépatique chez 56 % chez les patients apnéiques hypertendus contre 44,6 % chez les non hypertendus, avec une différence statistiquement significative. Toutefois, d’autres études n’ont pas montré d’association entre la fréquence de l’HTA et la prévalence de la stéatose hépatique chez les apnéiques [35]. La dyslipidémie est un facteur de risque admis à l’origine du développement de la stéatose hépatique, notamment chez les apnéiques. En effet, Corey et al. [36] ont montré, sur une population de 159 américains, une prévalence de la dyslipidémie largement supérieure dans la population des apnéiques porteurs de stéatose hépatique (14,3 % dans le groupe contrôle contre 44,4 % dans le groupe stéatose). Plusieurs études ont montré une forte association entre l’hypothyroïdie et la survenue d’une stéatose hépatique. Dans l’étude de Chung et al. [37] la stéatose hépatique était présente dans 30,2 % des hypothyroïdiens contre 19,5 % chez les patients en euthyroïdie (p < 0,001). De plus, ils ont démontré une relation dose-dépendante entre l’hypothyroïdie et le risque de survenue d’une stéatose. Ainsi, la prévalence de la stéatose était de 29,9 % chez les apnéiques atteints d’une hypothyroïdie fruste contre 36,3 % pour l’hypothyroïdie patente. Le rôle de l’âge et du sexe dans le développement de la stéatose hépatique est controversé dans la littérature. La stéatose hépatique semble épargner les femmes en pré-ménopause, avec une élévation de l’incidence entre l’âge de 60 à 69 ans [38]. D’autres études ont rapporté que le sexe masculin serait un facteur de risque de survenue de la stéatose hépatique non alcoolique [39—41]. Contrairement à notre étude, l’incidence de la stéatose hépatique augmente proportionnellement avec l’âge avec une fréquence de 20 % avant l’âge de 20 ans à plus de 40 % après l’âge de 60 ans [42]. Non seulement la prévalence de la stéatose hépatique augmente avec l’âge, mais la prévalence de ses complications aussi : la stéatohépatite non alcoolique et la cirrhose augmentent chez les patients âgés de plus de 50 ans comparativement aux plus jeunes [43,44]. Les limites de notre étude étaient l’absence d’un groupe contrôle, non atteint de SAHOS, qui permettrait de comparer la prévalence de la stéatose chez les apnéiques par rapport à une population non apnéique. Par ailleurs, l’exclusion des patients atteints d’une autre cause de pathologie hépatique ancienne a été réalisée par l’interrogatoire et peut donc cacher une hépatopathie méconnue par le patient et qui poserait un problème d’interprétation si l’échographie abdominale a mis en évidence un aspect d’hépatopathie chronique. Toutefois, ce problème ne s’est pas posé car nous n’avons trouvé aucun cas d’aspect d’hépatopathie chronique dans cette série. Malgré ces limites, notre étude est, à notre connaissance, la première étude conduite en Tunisie qui s’est intéressée à ce sujet. En conclusion, dans une série d’adultes tunisiens atteints de SAHOS, la stéatose hépatique est fréquente. Le risque de survenue de stéatose hépatique chez ces apnéiques est associé à la sévérité du SAHOS, l’âge jeune, l’obésité et à un index de désaturation élevé. Ainsi, nous recommandons une recherche systématique de stéatose hépatique chez les apnéiques et un dépistage systématique du SAHOS chez les patients présentant une stéatose hépatique.

Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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Modele + RMR-1648; No. of Pages 7

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