Prise en charge des lymphœdèmes de l’enfant et de l’adolescent

Prise en charge des lymphœdèmes de l’enfant et de l’adolescent

Tome 30, Cahier 2 du no 4, 2005 RAPPORTS 3S21 ment le sexe féminin avec un âge de prédilection compris entre 10 et 20 ans. Le LO est alors le plus s...

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Tome 30, Cahier 2 du no 4, 2005

RAPPORTS 3S21

ment le sexe féminin avec un âge de prédilection compris entre 10 et 20 ans. Le LO est alors le plus souvent unilatéral et atteint tout le membre inférieur, l’atteinte des membres supérieurs étant exceptionnelle. La physiopathologie des LO primitifs est probablement différente dans les formes congénitales et précoces. En effet, les modifications précoces de la structure du LO avec, en particulier, une augmentation de la composante tissulaire au détriment de la composante liquidienne expliquerait les réponses différentes aux traitements de contention/compression. Les LO secondaires de l’enfant sont très rares et dus à des gestes chirurgicaux sur les aires ganglionnaires (biopsie à visée diagnostique) ou des irradiations externes pour maladies malignes (lymphome de Hodgkin).

Mots-clés : Lymphœdème. Lymphœdème congénital.

Lymphœdème

de

l’enfant.

COMPLICATIONS INFECTIEUSES DES LYMPHŒDÈMES : DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT. L. VAILLANT Service de Dermatologie, Hôpital Trousseau, Tours. Les infections sont les complications les plus fréquentes de celles observées au cours d’un lymphœdème. Le lymphœdème est le facteur de risque le plus important pour un érysipèle (risque relatif 71,2). Les infections sont favorisées par le dysfonctionnement du système lymphatique, à l’origine d’une perturbation de l’immunité loco-régionale et par la richesse en protéines caractéristiques de l’œdème de l’insuffisance lymphatique mécanique. L’érysipèle est la principale complication infectieuse du lymphœdème. Le streptocoque est le germe habituellement (et même quasi exclusivement) rencontré en pratique courante. L’érysipèle est diagnostiqué sur la présence d’un œdème inflammatoire et érythémateux souvent de façon aiguë, et précédé ou accompagné de fièvre ou de frissons. Il complique 20 à 30 % des lymphœdèmes. La lymphangite (traînée inflammatoire) est plus rare. Les complications mycosiques sont observées aux membres inférieurs, à type d’intertrigos. Le diagnostic de ces infections est facile et est clinique. Le traitement est identique pour une lymphangite ou un érysipèle. En première intention pristinamycine per os 3 g/j pendant 15 jours est proposé. L’amoxicilline (3 à 4,5 g/j en 3 prises quotidiennes) peut être utilisé. La pénicilline G intraveineuse n’est plus le traitement de référence de l’érysipèle. Le risque de récidive d’érysipèle après un premier épisode chez un patient atteint d’un lymphœdème est très élevé (probablement supérieur à 50 % dans l’année qui suit le premier épisode). La prévention des récidives utilise la pénicilline V per os en prophylaxie ou l’extencilline (2,4 millions d’UI toutes les 3 semaines) qui est efficace en dominant le programme des récidives. Même en cas de récidive sous traitement il est utile de continuer l’antibioprophylaxie. Le traitement des pieds d’athlète, porte d’entrée fréquente aux membres inférieurs est indispensable.

Mots-clés : Lymphœdème. Erysipèle. Lymphangite.

PRISE EN CHARGE DES LYMPHŒDÈMES DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT. S. VIGNES Unité de Lymphologie, Hôpital Cognacq Jay, site Broussais, 102 rue Didot, 75014 Paris. La prise en charge des lymphœdèmes de l’adulte a fait l’objet de plusieurs recommandations et consensus. Il n’existe pas de tels documents pour l’enfant et l’adolescent. Cependant, il est possible d’étendre les techniques utilisées chez l’adulte à l’enfant en y rajoutant quelques spécificités. La réduction du volume des LO est basée sur les bandages peu élastiques (avec des bandes à allongement court) réalisés le plus fréquemment possible en adaptant les techniques au type de LO (bandage en botte pour une atteinte distale ou de tout le membre). Il est fondamental d’apprendre aux parents ces techniques de bandages et à l’enfant dès qu’il peut les réaliser lui-même. Ce traitement symptomatique doit être maintenu au long cours et demande une importante motivation. Il est fréquent d’observer, notamment dans les formes congénitales, une faible efficacité des bandages en raison de modifications tissulaires et d’une composante liquidienne modérée. Les compressions élastiques sont nécessaires au maintien de la réduction de volume obtenue par les bandages. Elles sont difficiles à adapter en raison de la fabrication obligatoirement sur mesure qui nécessite le recours à des orthésistes. Le renouvellement fréquent est indispensable en raison de l’usure souvent rapide et de la croissance staturopondérale. Le traitement des LO de l’enfant et de l’adolescent a, de plus, quelques particularités, notamment l’apprentissage précoce des mesures pour éviter les portes d’entrées infectieuses (intertrigo interorteil), la surveillance du poids car la surcharge pondérale et l’obésité sont des facteurs potentiellement aggravants des LO et les soins de pédicurie. En effet, les anomalies unguéales fréquentes sont à dépister et traiter le plus tôt possible car elles représentent aussi des portes d’entrée infectieuses. Quant à la chirurgie des LO, elle avait été proposée chez l’enfant avec des exérèses cutanées de type lymphangiectomies superficielles mais a été depuis abandonnée en raison des complications opératoires et des séquelles esthétiques. Il existe cependant de rares indications de chirurgies (plastie-exérèse) dans les LO primitifs des organes génitaux externes avec des résultats satisfaisants.

Mots-clés : Lymphœdème. Bandage. Compression élastique.