Simulation pour l’apprentissage de la chirurgie : une nouvelle panacée pour la formation de nos futurs confrères ?

Simulation pour l’apprentissage de la chirurgie : une nouvelle panacée pour la formation de nos futurs confrères ?

Progrès en urologie (2014) 24, 397—398 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com COMMENTAIRE À. . . Simulation pour l’apprentiss...

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Progrès en urologie (2014) 24, 397—398

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

COMMENTAIRE À. . .

Simulation pour l’apprentissage de la chirurgie : une nouvelle panacée pour la formation de nos futurs confrères ? Simulation for resident’s training in surgery: The (only) holy grail? A. Ruffion Service d’urologie, centre hospitalier Lyon Sud, hospices civils de Lyon, institut de génomique fonctionnelle de Lyon, université de Lyon, université Lyon 1, CNRS, Inra, École normale supérieure de Lyon, 46, allée d’Italie, 69364 Lyon cedex 07, France

Disponible sur Internet le 17 f´ evrier 2014

Les auteurs de l’article [1] doivent être félicités pour leur tentative d’analyse du besoin de simulation pour l’apprentissage de la chirurgie, dans le cadre de la formation initiale. On ne peut être que déc ¸u du faible taux de réponse à leur questionnaire, alors que leur méthodologie de départ semblait assez simple et qu’on aurait pu espérer que l’écrasante majorité des internes se sentent concernés. La question de l’intégration de la simulation dans le cursus chirurgical reste cependant valide, même si les conclusions de l’article doivent probablement être nuancées. Il est très clair que les internes en 2014 sont moins exposés que leurs aînés à la chirurgie, pour de multiples raisons : repos de sécurité (avec probablement un impact plus grand suite à l’extension des règles pour les astreintes dans le futur), augmentation du nombre d’étudiants, éclosion soutenue de nouvelles technologies. . . L’idée d’accélérer l’acquisition des connaissances pratiques qu’est l’acte chirurgical paraît donc logique.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.purol. 2013.10.013. Adresse e-mail : alain.ruffi[email protected] 1166-7087/$ — see front matter © 2014 Publié par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.01.005

Le parallèle fait régulièrement entre les pilotes et les chirurgiens, même s’il a ses limites, reste également cohérent : il est en effet probablement souhaitable de s’entraîner à l’accident pour éviter le suraccident. Enfin, de plus en plus d’associations de patients souhaiteraient que la formation des chirurgiens puisse se faire sur des modèles inertes ou animaux avant d’arriver sur l’homme. Pour toutes ces raisons, le collège des urologues a décidé de demander à plusieurs experts de réfléchir sur ce sujet, en déterminant les connaissances de base qui sont modélisables et que l’on peut acquérir sur des modèles afin d’accélérer l’acquisition de la gestuelle opératoire. À partir de leurs réflexions, nous devrons proposer une maquette de formation. Cette formation aura un coût et, en ces temps de disette, il est important de bien les identifier pour pouvoir faire en sorte qu’une formation de qualité puisse être procurée dans tous les centres d’enseignement de France. Elle devra, si elle doit s’imposer, être structurée et démontrer son efficacité dans l’accélération de l’apprentissage des compétences pratiques de nos internes, ce qui reste encore ouvert à discussion [2,3]. Elle ne peut être que complémentaire du compagnonnage, tant les situations chirurgicales sont diverses et ne peuvent s’apprendre qu’au contact des aînés. Nous devons

398 être particulièrement vigilants car ce compagnonnage est en danger. En effet, certaines universités commencent à remettre en cause le temps passé par les praticiens au contact d’internes comme étant un « vrai » temps d’enseignement. C’est une des raisons pour lesquelles le relevé des interventions auxquelles les urologues en formation assistent est si important. Le cahier de l’interne et sa future application informatique devraient permettre d’avoir un reflet réel du temps passé pour l’apprentissage des différents gestes au contact de nos jeunes collègues. Le fait d’avoir des éléments quantifiables de fac ¸on objective est la plus sure défense des moyens qui nous sont encore dévolus pour l’enseignement. Au-delà de cet aspect important, on peut même imaginer que cette idée plus précise des actes vus et faits par nos jeunes collègues pourrait permettre de dessiner une maquette de progression plus structurée qu’aujourd’hui. Au final, c’est grâce à l’ensemble de ces outils pédagogiques (simulation et compagnonnage, associés bien sûr aux enseignements théoriques interrégionaux et nationaux) que

A. Ruffion nous pourrons maintenir voire améliorer encore la formation de nos futurs confrères.

Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.

Références [1] Évaluation de l’utilisation de la simulation dans la formation ¸ais : une enquête de l’Association des jeunes urologues franc franc ¸aise des urologues en formation (AFUF). Prog Urol, doi:10.1016/j.purol.2013.10.013 [2] Gurusamy KS, Aggarwal R, Palanivelu L, Davidson BR. Virtual reality training for surgical trainees in laparoscopic surgery. Cochrane Database Syst Rev 2009:CD006575. [3] Walsh CM, Sherlock ME, Ling SC, Carnahan H. Virtual reality simulation training for health professions trainees in gastrointestinal endoscopy. Cochrane Database Syst Rev 2012;6:CD008237.