Une cause rare de dactylite multiple des doigts : une forme méditerranéenne de la maladie de Kaposi

Une cause rare de dactylite multiple des doigts : une forme méditerranéenne de la maladie de Kaposi

ADF 2018 tant une atteinte osseuse. L’évolution était favorable dans 9 cas. Trois patients étaient perdus de vue. Conclusions En Tunisie, les mycétome...

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ADF 2018 tant une atteinte osseuse. L’évolution était favorable dans 9 cas. Trois patients étaient perdus de vue. Conclusions En Tunisie, les mycétomes sont sporadiques et souvent méconnus, ce qui explique en partie le retard diagnostique et thérapeutique et le recours fréquent à la chirurgie qui peut être mutilante. Le pronostic fonctionnel et esthétique est souvent mis en jeu avec un retentissement psychique et socio-économique important. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.053 P24

Prise en charge thérapeutique des onychomycoses en Tunisie S. Gara 1 , N. Litaiem 1,∗ , S. Bouhlel 2 , M. Bouchakoua 2 , M. Jones 1 , S. Trabelsi 2 , N. Ezzine 1 , S. Khaled 2 , F. Zeglaoui 1 1 Service de dermatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Service de parasitologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Litaiem) Introduction Les onychomycoses constituent la principale cause des atteintes unguéales puisqu’elles représentent environ la moitié des maladies touchant l’ongle. Le traitement des onychomycoses est long et parfois difficile. Buts Décrire les caractéristiques épidémiologiques et thérapeutiques des onychomycoses en Tunisie. Méthodes Il s’agit d’une étude prospective réalisée dans notre hôpital sur une période de 17 mois (mars 2016—août 2017) colligeant tous les patients présentant une onychomycose confirmée à l’examen mycologique. Résultats Au cours de la période d’étude, 196 patients ont bénéficié d’un examen mycologique devant une suspicion d’onychomycose. L’âge moyen était de 47,6 + 16,1 avec des extrêmes allant de trois à 83 ans. Le sex-ratio était de 0,61. Une onychomycose a été diagnostiquée chez 148 patients (80,4 %). L’atteinte était bilatérale dans 74,4 % des cas au niveau des pieds et dans 41 % des cas au niveau des mains. La forme clinique la plus fréquente était l’onychodystrophie totale retrouvée dans 90,7 % des cas au niveau des pieds et dans 32 % des cas au niveau des mains, suivie par l’onychomycose distolatérale (47,3 %). Les dermatophytes étaient les plus fréquemment isolés (80,8 %). Cent vingt patients ont eu une prescription thérapeutique comportant une avulsion chimique dans 48,8 % des cas, un antifongique topique dans 30,4 % et un antifongique systémique dans 60,1 % des cas. La terbinafine était prescrite dans 66 % des cas et le fluconazole dans 34 % des cas. La durée moyenne du traitement était de 3,4 + 2,4 mois avec des extrêmes allant de 15 jours à neuf mois. Trente patients n’ont pas pris de traitement systémique et 40 l’ont pris durant une période inférieure ou égale à 4 mois. Le coût élevé de traitement était la principale raison expliquant une durée de prise du traitement systémique inférieure ou égale à 4 mois (50 % ; n = 35). La crainte des effets indésirables des antifongiques systémiques explique une mauvaise observance thérapeutique chez 3 patients. Conclusions La prise en charge thérapeutique de l’onychomycose est actuellement bien codifiée mais demeure contraignante et difficile en raison de la durée prolongée du traitement et du coût élevé de certains antifongiques. Les schémas thérapeutiques séquentiels constituent une bonne alternative thérapeutique dans notre

A37 contexte permettant de réduire le risque d’effets secondaires des antifongiques systémiques et d’améliorer l’observance. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.054 P25

Une cause rare de dactylite multiple des doigts : une forme méditerranéenne de la maladie de Kaposi C. Chouk 1 , N. Litaiem 1,∗ , M. Jones 1 , A. Chamli 1 , S. Rammeh 2 , N. Ezzine 1 , F. Zeglaoui 1 1 Service de dermatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Service d’anatomopathologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Litaiem) Introduction La maladie de Kaposi (MK) est une affection multifocale initialement décrite par Moritz Kaposi en 1872. Sa forme classique ou méditerranéenne correspond à la forme indolente de la maladie et est caractérisée par une localisation presque exclusive des lésions angiomateuses au niveau des membres inférieurs. But Décrire un mode de révélation inhabituel d’une forme méditerranéenne de la MK à type de dactylite multiple. Résultat Il s’agissait d’un homme de 67 ans ayant un antécédent de cécité droite suite à un glaucome évoluant depuis le jeune âge, consultant pour une infiltration érythémateuse douloureuse des doigts d’installation progressive depuis 18 mois. Cette infiltration occasionnait une limitation des mouvements articulaires des interphalangiennes des deux mains et était associée à un lymphœdème bilatéral des deux membres inférieurs. L’examen cutané révélait des placards érythémato-violacés infiltrés, confluents, atteignant de fac ¸on bilatérale et asymétrique les faces dorsales et palmaires des mains avec un aspect en saucisse de tous les doigts. L’examen des muqueuses était normal. La dermoscopie des lésions digitales montrait un fond rouge bleuâtre évoquant une origine vasculaire. Il n’a pas été vu par ailleurs un aspect en arc-en-ciel. L’histologie concluait à un aspect de MK et l’immunohistochimie révélait un marquage HHV8 positif. La sérologie VIH était négative. Le bilan lésionnel de la MK ne montrait pas de localisations extracutanées. Un traitement par bléomycine (15 mg/semaine) était décidé devant le caractère douloureux et la gêne fonctionnelle occasionnés par les lésions digitales. L’évolution était marquée par une désinfiltration nette des lésions cutanées et un début de régression de l’éléphantiasis kaposien au bout de 2 mois. Conclusion La forme classique de la MK atteint préférentiellement les sujets âgés de sexe masculin avec un sex-ratio de 10/1. Son tableau clinique comporte de macules, papules, nodules ou plaques angiomateuses d’évolution lente touchant presque exclusivement les membres inférieurs. Il s’y associe fréquemment un lymphœdème des membres pouvant être la seule manifestation de la maladie. L’atteinte des membres supérieurs est beaucoup moins fréquente. Une atteinte palmo-plantaire révélant une forme classique de la MK était tout de même décrite dans la littérature. Notre cas est original par l’aspect exceptionnel des lésions angiomateuses des mains occasionnant une dactylite multiple avec un aspect en saucisse des doigts. L’abstention thérapeutique est la règle au cours de la MK. Cependant la localisation aux doigts avec la gêne fonctionnelle qui en résulte peut justifier un traitement plus agressif. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.03.055