Apport du pH trachéal dans le diagnostic précoce des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique. Résultats préliminaires

Apport du pH trachéal dans le diagnostic précoce des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique. Résultats préliminaires

A406 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A404–A409 pneumopathie d’inhalation. N’étaient gardés que les dossiers où il était...

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A406

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A404–A409

pneumopathie d’inhalation. N’étaient gardés que les dossiers où il était retrouvé la notion de PI dans l’observation ou la lettre de sortie, et les données des prélèvements distaux protégés (systématique sur cette période) ou les LBA étaient disponibles, ainsi que la leucocytose et la procalcitonine à H24. Les informations relevées portaient sur les caractéristiques démographiques, le devenir, les conséquences, et l’adéquation d’une éventuelle antibiothérapie. La population était étudiée en fonction de la documentation d’un germe dans les prélèvements pulmonaires (PB + ) ou non (PB–). Les comparaisons se faisaient par test de Mann–Whitney et Chi2 ou test de Fisher. Résultats Sur la période étudiée, 187 dossiers ont étaient évalués. Les PI étaient retrouvées clairement sur 50 dossiers et seulement 39 ont pu être exploités pour l’analyse finale. Il n’y avait pas de différence de répartition des antécédents ou des étiologies entre les groupes PB+ et PB−. Sur les 14 PB+ (36 %), les principales bactéries documentées étaient le Staphylocoque méthicilline sensible (n = 4, 29 %), l’Escherichia coli (n = 3, 21 %), et de fac¸on ponctuelle (n = 1) Pseudomonas aeruginosa, Pseudomonas sp., Enterobacter aerogenes, Moraxella catarrhalis, Haemophilus et Branhamella. La colonisation bactérienne antérieure, l’administration d’antibiotique dans le mois précédent et l’origine nosocomiale ne semblaient pas influencer le développement d’une PB+. L’abondance et l’aspect des sécrétions ne différaient pas entre PB+ et PB−. Les échanges gazeux ne différaient pas, ni la leucocytose. La procalcitonine était plus élevée dans le groupe PB+ mais de fac¸on non significative (16,6 ± 26,2 vs 4,6 ± 8,3, p = 0,06). De même la durée de ventilation mécanique semblait plus élevée (8 ± 10 vs 14 ± 14 jour, p = 0,09). La mortalité était identique dans les 2 groupes. Pour les malades bénéficiant d’une antibiothérapie probabiliste (76,9 %), celle-ci était adaptée au germe retrouvé dans 75 % des cas. Ceci n’influenc¸ait pas la mortalité (p = 0,26) ni la durée de ventilation (p = 0,69). Discussion Sur notre échantillon de malades présentant une PI, l’infection bactérienne semble être présente dans un tiers des cas, sans rapport avec les conditions antérieures du patient. La limitation majeure porte sur le nombre restreint de patients. Par ailleurs, certains éléments n’ont pu être extraits en rétrospectif (imagerie pulmonaire). Certains paramètres (procalcitonine) semblent prometteurs et pourraient permettre de trier les malades PB+ et guider l’antibiothérapie. Un travail à plus grande échelle afin d’affiner des critères et d’y joindre des données d’imagerie (échographie pulmonaire) permettrait de mieux cibler la population nécessitant la mise en place d’une antibiothérapie. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.694 R623

Apport du pH trachéal dans le diagnostic précoce des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique. Résultats préliminaires

M. Ben Romdhane ∗ , S. Kamoun , I. Nefzi , A. Ben Souissi , M. Karoui , W. Laribi , M.S. Mebazaa Anesthésie-Réanimation-SMUR, CHU Mongi-Slim, La Marsa, Sidi Daoued, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction Les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) représentent une des premières causes de morbi-mortalité en réanimation. Chez l’homme, le pH trachéal est légèrement plus acide que le pH plasmatique [1]. Dans cette étude, nous nous proposons, d’étudier la relation entre le pH trachéal et la survenue de PAVM. Matériel et méthodes Étude prospective observationnelle menée dans une réanimation médico-chirurgicale sur une période de

60 jours ayant inclus 25 patients intubés les premières 48 heures de leur admission. Le pH trachéal a été mesuré par des bandelettes réactives sur les sécrétions trachéales dès l’intubation (T0) puis tous les jours à une heure fixe de la journée. Au même moment, nous avons relevé les autres paramètres nécessaires pour calculer « clinical pulmonary infection score » (CPIS). Nous avons également relevé les données bactériologiques et notamment les prélèvements distaux protégés (PDP). Les patients ont été classés en deux groupes : PAVM (+) et (−) en fonction du CPIS et du PDP. Analyse statistique sur SPSS 18.0 : variables qualitatives exprimées sous forme d’effectif et %. Analyse univariée afin de comparer les groupes PAVM (+) et PAVM (−) à l’aide du test de Chi2 . Résultats À T0, le pH trachéal était acide (pH < 7) chez tous les patients sauf trois qui avaient inhalé (pH > 8). Au cours du séjour en réanimation, sur les 25 patients hospitalisés, 13 ont développé une PAVM (4 précoces et 8 tardives) avec un CPIS > 6. Le pH trachéal était alcalin chez 11 patients. Parmi les patients qui avaient développé une PAVM, 8 étaient déjà sous antibiothérapie probabiliste préalable : 2 pour pneumopathie d’inhalation et 6 pour des foyers extrapulmonaires. Nous avons noté aussi bien le pH trachéal concomitant au PDP ainsi que le CPIS correspondant (Tableau 1). Discussion En comparant ces résultats préliminaires aux données de la littérature, nous retrouvons une discordance. Le pH trachéal acide favorise la survenue de pneumopathie [2,3]. La majorité des patients infectés (CPIS > 6) ont un pH alcalin indépendamment du délai de survenue et d’une antibiothérapie préalable à visée pulmonaire ou autre. Il est certain que notre étude présente quelques limites : outre l’effectif initial réduit, le pH n’est pas mesuré au niveau des voies aériennes distales et pourrait être influencé par des conditions locales et la mesure elle-même n’est pas aussi performante (bandelette réactive). Néanmoins, des résultats contradictoires à ceux retrouvés dans la littérature et concernant un sujet aussi pertinent, éveilleraient la curiosité de tout clinicien et pousseraient à mieux étudier ce sujet en s’offrant de meilleurs moyens. Parmi les infections nosocomiales en réanimation, les PAVM sont probablement l’une des plus sévères entraînant une surmortalité et une sur-morbidité. C’est pour cela que toute aide à un diagnostic précoce serait la bienvenue. Tableau 1 PDP

pH ≤ 7 pH ≥ 8

Colonisation

Infection

Négatif

7 3

1 6

8 –

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Boucher RC. J Appl Physiol 1981. [2] Eur Respir J 1998;11:330–3. [3] Crit Care Med 1990;18:699–701. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.695 R624

L’application des recommandations de prévention des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique et l’optimisation des soins paramédicaux permettent-elles de diminuer leur taux d’incidence ? M. Karoui 1,∗ , S. Kamoun 2 , M. Ben Romdhane 1 , A. Ben Souissi 3 , A. Riahi 2 , M.S. Mebazaa 4 1 Service d’Anesthésie-Réanimation-SMUR, CHU Mongi-Slim, La Marsa