Augmentation des complications des cellulites cervico-faciales par la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission

Augmentation des complications des cellulites cervico-faciales par la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission

A396 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A393–A397 périopératoire étaient significativement associés aux IAL. En analyse mul...

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A393–A397

périopératoire étaient significativement associés aux IAL. En analyse multivariée, les facteurs de risque indépendants étaient : une lésion du grêle avec un OR 3,69 (1,38–9,9) p = 0,009, une colonisation périopératoire à Candida avec un OR 3,69 (1,02–13,3) p = 0,04, le sexe féminin avec un OR 3,53 (1,32–9,42) p = 0,01. Discussion Au travers de cette étude rétrospective, un traitement antifongique probabiliste est discuté et souvent instauré en présence de ces facteurs de risque. La pathogénie des levures dans ce cadre nosologique est discutée. Il s’agit d’une étude préliminaire. L’efficacité et le choix de la molécule dans cette prise en charge thérapeutique probabiliste restent à être évalués pour valider ces facteurs de risque. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Montravers P, Mira JP, Gangneux JP, Leroy O, Lortholary O, Amar C, et al. A multicentre study of antifungal strategies and outcome of Candida spp. peritonitis in intensive-care units. Clin Microbiol Infect 2011;17(7):1061–7.

considérer comme des traitements par excès, les prélèvements péritonéaux ne retrouvant au final aucune levure. Concernant les scores prédictifs, le Candida Score permettait une prédiction statistiquement significative de la présence de levure en intrapéritonéal (p = 0,007). Pour une valeur seuil > 3, sa sensibilité était de 81,5 % et sa spécificité de 51 % (AUC = 0,716, IC95 % : 0,628–0,793). À l’inverse, la valeur du score de Dupont ne permettait pas une prédiction efficace de prélèvements positifs (p = 0,06). Pour un score > 2, la sensibilité de ce test n’était que de 52 % et sa spécificité de 73,5 % (AUC = 0,665, IC95 % : 0,575–0,747). Les courbes ROC de ces scores sont représentées sur la Figure 1. Discussion Dans notre population, le Candida score permet une prédiction modérément pertinente de la positivité des prélèvements péritonéaux à levures, à la différence du score de Dupont. L’utilisation du Candida score doit toutefois être encouragée afin de guider l’instauration d’un traitement antifongique précoce. Cette stratégie permettrait de réduire les traitements par excès des levures dans ce type de pathologie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.676 R607

L’utilisation de scores prédictifs permet-elle de guider l’instauration d’un traitement antifongique précoce chez les patients admis en réanimation pour péritonite ? T. Geffriaud 1,∗ , A. Grégoire 1 , J. Prothet 1 , C.-E. Ber 1 , J. Crozon-Clauzel 1 , F. Christin 1 , O. Monneuse 2 , A.-L. Bienvenu 3 , B. Allaouchiche 1 , T. Rimmelé 1 1 Service d’Anesthésie Réanimation 2 Service d’Urgences Chirurgicales, Hôpital Édouard Herriot - HCL 3 Service de parasitologie et mycologie médicale, Hôpital de la Croix-Rousse - HCL, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Parmi les étiologies microbiologiques des péritonites graves, les levures sont fréquemment rencontrées. Bien que l’éradication du foyer infectieux soit une urgence, la détection difficile et retardée de ce type de micro-organisme peut différer l’instauration d’un traitement antifongique. Des scores prédictifs de la nature fongique de la péritonite ont été développés afin de permettre l’instauration d’un traitement précoce. C’est le cas du Candida score retenant comme critères de candidose invasive : un contexte chirurgical, une nutrition parentérale, une colonisation multifocale à Candida et un sepsis sévère [1]. Le score de Dupont, développé spécifiquement pour la localisation péritonéale, retient comme critères : un état de choc, l’origine sus-mésocolique de l’infection, le sexe féminin et une antibiothérapie en cours depuis plus de 48 h [2]. L’objectif de ce travail était de comparer la pertinence du Candida score et du score de Dupont dans la prédiction de prélèvements péritonéaux positifs à levures. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective de l’ensemble des patients admis en réanimation pour un tableau de péritonite grave entre 2010 et 2012. Les données démographiques et microbiologiques ont été recueillies. Les scores prédictifs de présence de levures intrapéritonéales (Candida score et score de Dupont) ont été calculés a posteriori et comparées à la réalité fongique dans cette population. Résultats Cent vingt-cinq dossiers de péritonites ont été analysés. Parmi eux, 27 avaient des prélèvements intrapéritonéaux positifs à levures, soit une incidence de 21,6 %. Candida albicans était la principale espèce retrouvée (59 %). Un traitement antifongique était instauré chez 62,4 % des 125 patients, avec une utilisation majoritaire de caspofungine (58 %). Parmi les traitements instaurés, plus de 88 % étaient débutés de fac¸on précoce, sans documentation mycologique. D’après notre analyse, 77 % d’entre eux sont à

Fig. 1 Courbes ROC du Candida score et du score de Dupont pour la prédiction de la positivité à levures des prélèvements péritonéaux.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Crit Care Med 2006;34:730–7. [2] Crit Care Med 2003;31:752–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.677 R608

Augmentation des complications des cellulites cervico-faciales par la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission H. Nougué 1,∗ , A.-L. Le Maho 1 , M. Boudiaf 2 , J.-P. Blancal 3 , E. Gayat 1 , M. Le Dorze 1 , F. Vallée 1 , B. Verillaud 3 , J. Mateo 1 , C. Pignataro 1 , P. Herman 3 , D. Payen 1 , A. Mebazaa 1 1 Département d’anesthésie réanimation 2 Département de radiologie 3 Département d’ORL, hôpital Lariboisière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La cellulite est une maladie grave et délabrante, d’autant plus la cellulite cervico-faciale. Elle met en jeu le pronostic vital en l’absence de prise en charge rapide et multidisciplinaire, de par sa diffusion rapide le long des espaces aponévrotiques de la face et du cou, possible jusqu’au médiastin. D’autres complications sont décrites (thrombose jugulaire ou bilatéralisation) mais leur incidence n’est pas connue. De plus, l’effet des traitements pris avant l’admission (AINS, corticoïdes, antibiotiques) pourrait être associé à une augmentation des complications [1]. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’incidence et les facteurs liés aux complications des cellulites cervico-faciales, dont le traitement avant admission. L’examen clé pour rechercher les complications à la phase initiale est le scanner injecté cervico-thoracique.

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Matériel et méthodes Nous avons analysé rétrospectivement tous les patients hospitalisés en réanimation de 2007 à 2012 à l’hôpital Lariboisière après accord du CEERB (no 428-08). Les données ont été recueillies rétrospectivement et les tomodensitométries (CT) initiales ont été relues en aveugle par un radiologue expérimenté, pour déterminer l’origine de la cellulite et la présence de complications. Résultats Nous avons étudié les complications à la phase initiale de 160 patients admis pour cellulite cervico-faciale : bilatéralité de la cellulite (28 %), thrombose de la veine jugulaire interne (21 %), coulées de nécrose (14 %), médiastinite (24 %) et mortalité (4 %). Cinquante et un pour cent présentent au moins une complication dont 48 % de complications cervicales. En analyse univariée, les facteurs significatifs sont l’odynophagie, la dyspnée, la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission et l’origine pharyngée. On ne retrouve pas d’impact de la prise d’AINS dans l’incidence des complications. Les complications ont un impact significatif sur la durée de ventilation mécanique et de séjour en réanimation et la survenue d’autres infections. Les facteurs indépendants de complications en analyse multivariée sont l’origine pharyngée et la prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission (Tableau 1). Discussion Les complications doivent être recherchées systématiquement. Le scanner en est l’examen clé. La prise orale de glucocorticoïdes avant l’admission a un impact important sur l’évolution des complications des cellulites cervico-faciales.

Tableau 1 Univariée Complications (n = 84)

Multivariée

Fumeur

23(30)

Pas de complications (n = 76) 16(19)

p

OR [95 % IC]

Alcoolisme Diabétique

8(11) 11(15)

6(7) 14(17)

0 0

AINS

23(30)

32(38)

0,30

Glucococorticoïdes Antibiotiques

21(28) 31(41)

8(10) 30(36)

<0 0

0,10

1,84 [0,81 ; 4,17]

0,15

3,46 [1,33 ; 8,95]

0,01

3,13 [0,74 ; 13,27]

0,12

1,59 [0,72 ; 3,49]

0,25

1,54 [0,75 ; 3,19] 2,2 [1,08 ; 4,51]

0,24

Temps entre le début des signes et l’admission Odynophagie

69(96)

68(86)

0,04

Fièvre Signes cutanés Trismus

51(70) 39(54) 19(27)

51(65) 43(54) 25(32)

0,49 0,97 0,51

5(4–7)

5(2–7)

p

0,10

Dyspnée

29(40)

19(24)

0,03

Collection Gaz

71(93) 32(42)

74(88) 30(36)

0,25 0,41

Infiltration

44(58)

37(44)

0,08

Étiologie pharyngée

46(61)

30(36)

0,01

0,03

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Ann Thorac Surg 2012;93(1):234–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.678 R609

Enquête de pratique nationale sur la prise en charge des fasciites nécrosantes en réanimation N. de Prost 1,∗ , R. Amathieu 2 Groupe Fasciites Nécrosantes, Nicolas de Prost , Christian Brun-Buisson , Romain Bosc , Jean-Paul Menignaud , Émilie Sbidian , Olivier Chosidow , Jean Winoc

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Decousser , Raphaël Lepeule , Alain Rahmouni , Roland Amathieu , Gilles Dhonneur 1 Réanimation médicale 2 Anesthésie et réanimations chirurgicales, CHU Henri Mondor, Créteil, France Hôpital Henri Mondor, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les fasciites nécrosantes (FNs) sont des infections sévères de la peau et des parties molles, peu fréquentes, avec des présentations cliniques variées contribuant parfois à un retard diagnostique et associées à une mortalité de l’ordre de 25 %. La rareté de la maladie, le caractère multidisciplinaire de la prise en charge est possiblement à l’origine de difficultés pouvant retarder la réalisation du premier débridement chirurgical. Afin de préciser les modalités de prise en charge des FNs dans les réanimations francophones, nous avons conduit une enquête de pratique sous l’égide de la Société franc¸aise d’anesthésie réanimation (SFAR). Matériel et méthodes Tous les médecins anesthésistes et/ou réanimateurs qui ont participé au congrès de la SFAR en 2013 et communiqué leur adresse électronique étaient invités à remplir un questionnaire de 25 questions en ligne du 15 janvier au 13 février 2014. Résultats Cent soixante-quinze médecins exerc¸ant dans 120 réanimations différentes (France et DOM-TOM, n = 114 ; autres pays, n = 6) ont répondus au questionnaire. Le recrutement était médico-chirurgical (55 %), chirurgical (22 %) ou médical (20 %), réalisant un volume d’admissions annuelles de 500 à 1000 dans 53 %. Trente-sept pour cent déclaraient n’avoir pris en charge que 2 patients au maximum atteints de FNs au cours de l’année précédente et 26 % plus de 5 patients. Soixante pour cent déclaraient ne pas avoir de référent chirurgical et 70 % n’avaient pas de référent médical. Lorsqu’ils étaient désignés, ces référents étaient un chirurgien plasticien ou un réanimateur. Le délai d’accès au bloc opératoire était de plus de 6 heures dans un tiers des cas et nonprioritaire dans 11 % des cas notamment lorsqu’il n’y avait pas de référent chirurgical (16 %) par rapport à ceux qui en avait un (3 %). Seuls 56 % déclaraient que l’accès au bloc opératoire ne retardait pas ou peu la prise en charge des patients. Trente-quatre pour cent déclaraient avoir transféré des patients atteints de FNs dans une autre structure, pour réalisation d’une oxygénothérapie hyperbare (46 %), prise en charge postopératoire (27 %), chirurgicale (20 %) ou avis spécialisé (7 %). Le retard à la prise en charge chirurgicale des patients était attribué à un retard diagnostique (43 %) ou au retard à la validation de l’indication opératoire (39 %). La place de l’imagerie pour le diagnostic de FNs était jugée « nécessaire » dans 38 % des cas et « utile dans certains cas ciblés » dans 47 % des cas, avec la tomodensitométrie comme examen pour 78 % des cas. Quatrevingt-quatre pour cent des répondants pensaient que la création de filières de soins pourrait améliorer la prise en charge des patients. Discussion Cette enquête illustre l’hétérogénéité de prise en charge des FNs dans un nombre élevé de réanimations francophones et met en évidence le ressenti des réanimateurs d’un retard fréquent de prise en charge chirurgicale. Ce retard est le plus souvent la conséquence d’un retard de diagnostic, du délai pour obtenir l’indication chirurgicale formelle et/ou du fait de l’absence de structure de prise en charge adaptée (absence de référent ou d’accès prioritaire au bloc opératoire). Tout cela contribue probablement aux retards déclarés de passage au bloc opératoire. Ces résultats suggèrent, comme le déclaraient la majorité des répondants, que la création de filières de soins dédiées à la prise en charge des FNs pourrait améliorer le pronostic de ces patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.679