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BRÈVES
Agrément d’un vaccin Neisseria meningitidis La FDA a approuvé Trumenba®, vaccin développé par Wyeth Pharmaceuticals pour l’infection à Neisseria meningitidis sérogroupe B chez les sujets de 10 à 25 ans. Trois études randomisées aux USA et en Europe ont confirmé l’efficacité de ce vaccin. Elles ont inclus quelque 2 800 sujets : après 3 doses de Trumenba®, 82 % ont développé des anticorps actifs contre 4 souches de N. meningitidis sérogroupe B. La sécurité du vaccin a été évaluée chez 4 500 sujets dans plusieurs études conduites aux USA, en Europe et en Australie. Le vaccin s’administre à M zéro, 2 et 6 dès 10 ans. La méningococcie peut progresser du premier symptôme au risque létal en 24 h, et le défi actuel est de la diagnostiquer rapidement pour la distinguer d’autres maladies plus courantes et moins sévères, d’où la vaccination préventive comme moyen critique dans les pays où circulent ces 4 souches de N. meningitidis, souligne un éditorial d’Infectious Diseases in Children.
Un vaccin anti-HVE chinois
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Une équipe chinoise d’infectiologie (Dr Ning-Shao Xia, Département de biologie, Université Xiamen, et coll.) rapporte une protection d’au moins 4,5 ans d’un vaccin anti-virus de l’hépatite E (VHE). Cette forme d’hépatite, transmise par l’eau contaminée mais aussi de personne à personne, constitue un risque létal majeur pour les femmes enceintes. Chaque année quelque 20 millions de personnes sont infectées par le VHE dont 3 millions développent une forme chronique responsable de 57 000 décès (OMS). L’expérimentation de ce vaccin a inclus 56 000 adultes de 16 à 65 ans qui ont reçu 3 injections, le groupe contrôle recevant un vaccin anti-VHB. Durant 4,5 ans de suivi, 60 personnes ont développé une hépatite E, 7 qui ont reçu le nouveau vaccin et 53 du groupe contrôle. Quelque 90 % des sujets ayant reçu le nouveau vaccin avaient un taux d’anticorps protecteurs à 4,5 ans. Le New England Journal of Medicine a publié on line le 5 mars des détails sur le sujet.
SEID, l’autre nom du syndrome de fatigue chronique ? Cette énigme médico-biologique, aussi nommé en France SPID (syndrome polyalgique idiopathique diffus), devrait changer d’appellation, selon un panel d’experts américains : systemic exertion intolerance disease (SEID) qu’on peut traduire par maladie d’intolérance systémique à l’épuisement (ou à l’effort), les experts jugeant légitime de parler de maladie. Ce changement indique qu’il s’agit d’une maladie sérieuse, justifiant la prise en charge médicale ; souvent, disent les experts, les patients myalgiques ou polyalgiques avec signes diffus devaient se battre pour convaincre les médecins que quelque chose n’allait pas bien chez eux (sic) ! On estime qu’aujourd’hui la médecine peut poser un diagnostic et proposer un/des traitements plus efficaces. Le SFC existe, on ne peut plus mettre en doute cette fatigue chronique [asthénie-NDLR]. Le SFC est très difficile à diagnostiquer. Il n’y a pas de tests spécifiques, d’autres maladies peuvent présenter certains symptômes similaires. De ce fait, le diagnostic doit procéder par élimination… pour en arriver au SFC. Jusqu’ici, précise un expert, le médecin devait se rapporter à la définition du SFC créée en 1994 qui était surtout conçu pour essayer, en bref, d’y voir clair dans ce qui ne l’était pas à l’époque
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pour conclure à une véritable maladie (an actual illness). La vision actuelle plus moderne propose trois principaux symptômes (core symptoms) : capacité amoindrie à s’engager dans une activité, qui persiste depuis plus de 6 mois et s’accompagne de fatigue profonde ; aggravation de ce symptôme après tout type d’effort, exercice physique ou mental ou stress émotionnel ; sommeil ne soulageant pas la fatigue (asthénie). Pour arriver au diagnostic de SFC, on conseille de rechercher deux autres signes : capacité amoindrie à former des pensées ; incapacité à rester longtemps debout, symptôme qui s’amende en position couchée. Les CDC résument ainsi le SFC : trouble (disorder) qui cause une fatigue extrême, qui n’est pas du type de fatigue qui cède au repos. Au contraire elle persiste longtemps et limite la capacité à accomplir les activités quotidiennes courantes. Le symptôme-clé est la fatigue sévère depuis au moins 6 mois. S’y ajoutent au moins 4 de ces symptômes : indisposition pendant plus de 24 h après une activité physique, douleurs musculaires et/ou articulaires, problèmes de mémoire, céphalées, troubles du sommeil, mal de gorge, ganglions sensibles. Le traitement est pour l’instant symptomatique.QQ J.-M. M. Source : www.nlm.nih.gov