C2 - Apport des techniques morphologiques et moléculaires pour le diagnostic de syphilis

C2 - Apport des techniques morphologiques et moléculaires pour le diagnostic de syphilis

JDP 2005 Communications orales Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S01-9S70 MST Étude prospective sur la prévalence des MST en milieu carcéral : 534 suj...

73KB Sizes 0 Downloads 82 Views

JDP 2005 Communications orales

Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S01-9S70

MST Étude prospective sur la prévalence des MST en milieu carcéral : 534 sujets à la maison d’arrêt de Caen

VERNEUIL L (1), LECLERCQ R (2), FREYMUTH F (3), ZE BEKOLO R (4), VIDAL J (5), LEROY D (1) (1) Dermatologie de Caen, CHU. (2) Microbiologie. (3) Virologie. (4) Infectiologie, CHU, Caen. (5) Statistique, Inserm, Paris, France.

Introduction : La question des MST en milieu carcéral est mal étudiée, malgré leurs conséquences en terme de santé (morbidité) et de santé publique. Par ailleurs les sources de données sur les MST sont très hétérogènes. Le but de notre étude a été de déterminer la prévalence des hépatites B, C, du VIH, de la syphilis, des condylomes anogénitaux, des chlamydiæ et du gonoccoque chez des prévenus masculins entrant à la maison d’arrêt de Caen. Matériel et méthodes : Entre décembre 1999 et janvier 2004, 534 prévenus masculins de la maison d’arrêt de Caen, âgés de plus de 18 ans, ont bénéficié sur proposition de 2 dermatologues, d’un interrogatoire (fiche signalétique incluant des données sociodémographiques et repérant des facteurs de risques de MST), d’un examen clinique centré sur les téguments et les muqueuses (les organes génitaux externes (OGE) et de prélèvements biologiques comprenant un prélèvement urétral pour recherche de chlamydiæ, du gonoccoque, des prélèvements sanguins pour sérologies VIH 1 et 2, hépatites B et C, et de la syphilis. Les résultats ont été analysés confidentiellement par les médecins investigateurs. Résultats : Sur 534 sujets inclus, 419 (78,5 %) ont accepté les prélèvements urétraux, 439 (82,2 %) les prélèvements sanguins. Dans cette population, on ne retrouve aucun sujet HIV positif. Concernant l’hépatite B, 184 sujets sur 353 (52 %) ne présentent aucun marqueur de l’hépatite B, 168 (47,6 %) ont été vaccinés, 19 (5,4 %) montrent un portage chronique ou un profil hépatite guérie, et un sujet (0,3 %) présente une hépatite évolutive. Concernant l’hépatite C, 17 sujets sur 349 (4,9 %) présentent une hépatite C, dont 8 (2,3 %) ont été dépistés par notre protocole. Un lien statistique très significatif a été mis en évidence entre l’hépatite C et l’usage de drogues intraveineuses (p < 0,0001) parmi les différentes variables étudiées. Nous avons détecté une syphilis sur 373 prélèvements (0,03 %). Aucune gonoccocie n’a été détectée sur 394 prélèvements. Nous avons mis en évidence 16 chlamydioses sur 396 prélèvements, soit 4,04 %. Dans cette population, 19 sur 463 (4,10 %) sujets pré-

C2

sentaient des condylomes génitaux, localisés essentiellement au niveau des OGE (94,7 %). Discussion : Ce travail a permis de constater l’énorme hétérogénéité des sources de données sur les MST entravant la mise en place d’actions préventives adaptées. Sur le territoire national, nous n’avons retrouvé aucun travail publié concernant la prévalence des condylomes et les chlamydioses dans le cadre du milieu carcéral et une seule étude internationale pour les condylomes, alors que nous connaissons la morbidité (néoplasies du col de l’utérus et stérilité) de ces pathologies. Nous montrons que la couverture vaccinale contre l’hépatite B est très insuffisante chez des sujets jeunes et sexuellement actifs. Nous confirmons de manière très significative que l’usage des drogues intraveineuses constitue un risque majeur de contamination par le virus de l’hépatite C. Nous démontrons également l’intérêt du dépistage systématique de l’hépatite C, puisque nous avons détecté 47 % d’hépatite C. Nous n’avons détecté aucun sujet VIH positif tout en sachant que notre population recrutée est essentiellement BasNormande. Rotily montrait en moyenne 8 % de VIH positifs, en 1996 dans une étude prospective, et Dezé en retrouvait 1 %, en 2000 dans une étude rétrospective. Conclusion : Il s’agit du premier travail exhaustif sur les MST en milieu carcéral qui démontre l’intérêt du dépistage des condylomes et des chlamydiæ en plus des hépatites et du VIH en milieu carcéral, alors que le dépistage obligatoire de la syphilis semble peu pertinent et qui souligne l’insuffisance de la couverture vaccinale anti-hépatite B. Références 1. Brauner GJ. Dermatologic care behind bars. JAAD 1988;18:1066-73. 2. Rotily M. Épidémiologie de l’infection à VIH et des hépatites en milieu carcéral. 2001. Mot-clé : MST (prisons).

Apport des techniques morphologiques et moléculaires pour le diagnostic de syphilis

BUFFET M (1), AIT-ARKOUB Z (2), CARLOTTI A (3), ZIMMERMANN U (3), GRANGE P (4), DUPIN N (1) (1) Dermatologie, UPRES-EA 1833, Pavillon Tarnier, Hôpital Cochin, Paris. (2) Virologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris. (3) Anatomo-pathologie. (4) UPRES-EA 1 833, Pavillon Tarnier, Hôpital Cochin, Paris, France.

Introduction : La recrudescence actuelle de la syphilis nous a conduit à développer des techniques moléculaires et morphologiques pouvant aider au diagnostic dans les formes atypiques, permettre une meilleure compréhension des manifestations cliniques cutanéo-muqueuses et, à terme, aider à préciser l’épidémiologie moléculaire en période d’épidémie. Matériel et méthodes : L’étude a porté sur 68 malades consultant pour une suspicion de syphilis. Les prélèvements ont concerné 66 écouvillons provenant de lésions muqueuses ano-génitales, buccales ou cutanées, 37 biopsies cutanées dont 13 paires de biopsies conservées à -80 qC et fixées en paraffine. Le diagnostic de syphilis

était porté sur des critères cliniques et biologiques (TPHA, VDRL et microscope à fond noir). L’étude en immunohistochimie (IHC) a été pratiquée sur des biopsies cutanées à l’aide d’un anticorps polyclonal dirigé contre Treponema pallidum (Tp). L’ADN total a été extrait à partir des écouvillons et des biopsies conservées à -80 qC et une PCR était faite à l’aide d’amorces localisées dans le gène tp47 codant pour une lipoprotéine membranaire spécifique de Tp. La spécificité des amplicons a été contrôlée par southern-blot avec hybridation d’une sonde interne et par séquençage directe du produit d’amplification. Résultats : La comparaison entre l’IHC et la PCR montrait une concordance de 91 % sur 11 lésions cutanées de syphilis secondaire.

9S1

Communications

C1

Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S01-9S70

JDP 2005 – Communications orales

Dans 9 cas, Tp était détecté par les 2 techniques et dans un cas la détection était négative. En IHC, Tp était localisé essentiellement dans l’épiderme et le derme superficiel, parfois regroupé en amas au sein d’un infiltrat riche en plasmocytes ou isolé. Dans un cas, seule l’IHC était positive. Les 2 techniques étaient négatives sur les biopsies provenant de 2 patients n’ayant pas la syphilis. La PCR a permis de détecter le gène tp47 dans 25 % des chancres, 54,5 % des lésions muqueuses de syphilis secondaire, 38,5 % des lésions cutanées prélevées par écouvillonnage après grattage des lésions et dans 71,4 % des biopsies cutanées. La concordance de la détection de tp47 sur des lésions cutanées prélevées par écouvillonnage et sur les biopsies cutanées était de 67 %. Dans 56 % des lésions de la muqueuse buccale le gène tp47 était amplifié. Aucune détection de tp47 à partir de lésions de patients n’ayant pas de syphilis n’a été retrouvée. Discussion : Notre étude confirme la présence d’un gène de Tp dans les lésions cliniques associées aux phases précoces de la syphilis et les données d’IHC démontrent la présence de la bactérie dans les lésions cutanées de syphilis secondaire. Dans ces lésions, la présence de Tp est démontrée dans plus de 70 % des cas et l’IHC et la PCR ont montré une très bonne concordance. Au sein des lésions cutanées,

C3

Tp est localisé à l’épiderme et au derme superficiel expliquant la positivité de la PCR sur simple écouvillon dans près de 40 % des cas. La faible sensibilité de la PCR à partir des chancres contraste avec les résultats publiés et ceux classiquement obtenus avec le microscope à fond noir qui cependant est moins spécifique que la PCR. Une mise au point sur les technique de prélèvements et d’amplifications paraît nécessaire du fait d’une charge bactérienne probablement faible sur ce site. Au niveau buccal, où la présence de spirochètes saprophytes rend délicate l’interprétation du fond noir, la détection de Tp par PCR et son relatif bon rendement permet un diagnostic direct spécifique particulièrement intéressant. Conclusion : La détection spécifique de Tp par PCR est possible à partir de prélèvements simples et non invasifs. La concordance entre la présence de bactéries détectées par l’IHC et la détection du gène tp47 confirme le rôle direct de Tp dans la genèse des lésions cutanées au cours de la syphilis secondaire. Les techniques de biologies moléculaires offrent la perspective de développement d’outils qui permettront d’améliorer le diagnostic de syphilis et de caractériser l’épidémiologie des cas observés. Mot-clé : Syphilis (techniques moléculaires).

Mécanismes de formation de la synapse virologique durant la transmission du VIH par voie muqueuse

PIGUET V (1), GARCIA E (1), PION M (1), ARRIGHI J (1), ABRAHAM (1), BLOT G (1), PELCHEN-MATTHEWS A (2), COLLINSON L (2), MARSH M (2), PIGUET V (1) (1) Dermatologie et Vénéréologie, Hôpitaux Cantonaux Universitaires Genève, Suisse. (2) MRC-Laboratory for Molecular Cell Biology, University College London, Royaume-Uni.

Introduction : Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) se transmet principalement via contact sexuel. L’entrée du virus à travers les muqueuses permet d’identifier de nouvelles cibles utiles pour le développement de microbicides. Les premières cellules qui rencontrent le VIH sont les cellules dendritiques et les cellules de Langerhens (DC/LC) dans les muqueuses. La propagation extrêmement efficace du virus d’une cellule dendritique (DC) aux lymphocytes T CD4+ se fait par l’intermédiaire d’une synapse virologique [1]. Afin d’interrompre la transmission précoce du virus du VIH, nous avons analysé la composition de la synapse virologique DC-T et bloqué sa formation par interférence ARN. Matériel et méthodes : Nous avons développé des vecteurs lentiviraux qui expriment des short hairpin RNA (shRNA) pour apporter des small interfering RNA (si RNA) capable de supprimer de manière durable l’expression de DC-SIGN dans les DCs ainsi qu’analysé en détail le transport viral d’une cellule dendritique aux lymphocytes T via la synapse infectieuse par microscopie confocale et électronique. Résultats : Notre analyse morphologique a permis d’identifier l’origine de la synapse virologique DC-T par une analyse de microscopie confocale et de microscopie électronique avec immunomarquages. L’origine de la synapse virologique réside dans des voies de l’endocytose qui sont reliées à la machinerie des endosomes de type multivésicuaires (multivesicular bodies/MVB). Ils sont riches en tétraspanines CD81 et CD9 [2]. Par ailleurs, nous démontrons que le virus du VIH détourne les voies de formation de la synapse immunologique pour former une synapse virologique. Finalement, par interférence ARN, nous démontrons le rôle clé de DC-SIGN dans la

9S2

propagation du VIH via la synapse virologique [3] et nos résultats récents analysent l’impact d’autres récepteurs de la famille lectine dans la formation de la synapse virologique. Discussion : Nos travaux mettent en lumière un nouveau mode de propagation des pathogènes via une synapse virologique et identifient l’origine et une partie de la composition de cette nouvelle structure biologique. Conclusion : Nous avons mis en évidence que l’interférence à ARN contre DC-SIGN est un outil prometteur pour le développement d’un microbicide contre le VIH ainsi que contre d’autres pathogènes reconnus par le même récepteur, tel le virus de l’hépatite C ou des virus de la famille Herpès. Références 1. Piguet V, Sattentau Q. Dangerous liaisons at the virological synapse. J Clin Invest 2004;114:605-10. 2. Garcia E, Pion M, Pelchen-Matthews A, Collinson L, Arrighi JF, Blot G, Leuba F, Escola JM, Demaurex N, Marsh M, Piguet V. HIV-1 Trafficking to the Dendritic Cell-T-Cell Infectious Synapse Uses a Pathway of Tetraspanin Sorting to the Immunological Synapse. Traffic 2005;6:488-501. 3. Arrighi JF, Pion M, Garcia E, Escola JM, van Kooyk Y, Geijtenbeek TB, Piguet V. DC-SIGN-mediated Infectious Synapse Formation Enhances X4 HIV-1 Transmission from Dendritic Cells to T Cells. J Exp Med 2004; 1279-88. Mot-clé : VIH (synapse virologique).