J Stomatol Oral Maxillofac Surg 118 (2017) 167–172
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ScienceDirect www.sciencedirect.com
Mise au point
Calcifications de la loge parotidienne. Mise au point Calcifications of the parotid space. A review S. Avignon a,*, J.-M. Foletti b, C. Collet a, L. Guyot b, C. Chossegros a a b
Service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale, CHU de la Timone, AP–HM, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 5, France Service de chirurgie maxillo-faciale, stomatologie et plastique, hoˆpital Nord, chemin des Bourrelys, 13015 Marseille, France
I N F O A R T I C L E
R E´ S U M E´
Historique de l’article : Rec¸u le 10 avril 2015 Accepte´ le 15 mars 2017 Disponible sur Internet le 5 avril 2017
Introduction. – Les lithiases parotidiennes constituent la cause la plus fre´quente de calcifications de la loge parotidienne. Il existe cependant de nombreuses autres causes moins connues. Le but de notre travail a e´te´ de pre´ciser les causes non lithiasiques de calcifications de la loge parotidienne. Mate´riel et me´thodes. – Nous avons effectue´ une revue de la litte´rature a` l’aide du moteur de recherche Pubmed, en utilisant les mots cle´s « parotid » et « calcification » et en limitant notre analyse aux articles originaux chez l’homme publie´s en langue anglaise et franc¸aise. Nous avons exclu les articles qui traitaient des calcifications microscopiques et ceux ne parlant pas de calcifications parotidiennes. Re´sultats. – Vingt articles remplissaient les crite`res de se´lection. Des causes locales, tumorales et non tumorales, et des causes syste´miques de calcifications des loges parotidiennes ont e´te´ trouve´es. Leur mode de re´ve´lation e´tait variable. Les principales causes tumorales locales e´taient les ade´nomes ple´omorphes, les carcinomes des canaux salivaires et les ade´nocarcinomes. Les principales causes locales non tumorales comprenaient les malformations vasculaires et les lymphonoeux parotidiens calcifie´s. Les principales causes syste´miques e´taient les ne´phropathies chroniques, les infections par le VIH, l’alcoolisme chronique, un taux e´leve´ de phosphatase alcaline et les maladies auto-immunes. Discussion. – Dix-huit e´tiologies diffe´rentes de calcifications de la loge parotidienne ont pu eˆtre identifie´es. L’exploration de ces le´sions fait principalement appel a` la radiographie conventionnelle et a` l’e´chographie qui sont des examens de de´brouillage facilement accessibles. Le scanner reste l’examen de re´fe´rence.
C 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve´s.
Mots cle´s : Parotide Calcification
A B S T R A C T
Keywords: Parotid Calcification
Introduction. – Parotid lithiasis is the main cause of calcifications in the parotid space. However, there are many other less known causes. The aim of our study was to point out the non-lithiasic causes of calcifications in the parotid space. Material and methods. – We conducted an exhaustive review of the literature by mean of PubMed, using the keywords ‘‘parotid’’ and ‘‘calcification’’ and limiting our analysis to the original articles in humans published in English and in French. Articles reporting about microscopic calcifications and who were not dealing with parotid calcifications were excluded. Results. – Twenty articles met the inclusion criterions. Tumoral and non-tumoral local causes and systemic causes of parotid calcification were found. The way they revealed was variable. The main tumoral local causes were pleomorphic adenomas, salivary duct carcinomas and adenocarcinomas. The main non-tumoral local causes included vascular malformations and calcified parotid lymph nodes. The main systemic causes were chronic kidney diseases, HIV infection, chronic alcoholism, elevated levels of alkaline phosphatase and auto-immune diseases.
* Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Avignon). http://dx.doi.org/10.1016/j.jormas.2017.03.006 C 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve´s. 2468-7855/
S. Avignon et al. / J Stomatol Oral Maxillofac Surg 118 (2017) 167–172
168
Discussion. – Eighteen different etiologies of parotid space calcifications could be identified. First line exploration of these lesions relies mainly on conventional radiography and ultrasound examination that are easily available. CT scan remains the reference examination.
C 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
1. Introduction Les glandes salivaires, et notamment les glandes parotides, peuvent eˆtre le sie`ge d’un certain nombre de pathologies entraıˆnant l’apparition d’images calcifie´es, au premier rang desquelles se trouvent les lithiases qui touchent 1 % de la population [1]. D’autres causes moins fre´quentes et moins connues peuvent cependant eˆtre rencontre´es. L’objectif de notre travail e´tait de pre´ciser les diffe´rentes e´tiologies non lithiasiques de calcifications de la loge parotidienne. 2. Mate´riel et me´thodes Il s’agissait d’une revue de la litte´rature. Nous avons se´lectionne´ les articles a` l’aide du moteur de recherche Pubmed en utilisant les mots cle´s « parotid » et « calcification ». Cette recherche a permis de trouver 59 articles publie´s entre janvier 1914 et mars 2016. Parmi ces derniers, ont e´te´ retenus les articles traitant de l’humain et ceux e´crits en langue anglaise et franc¸aise, soit 44 articles. Les articles ne traitant pas de le´sions calcifie´es de la parotide (n = 11), ceux qui traitaient de le´sions calcifie´es en dehors de la loge parotidienne (n = 9), et enfin ceux traitant de calcifications microscopiques uniquement vues lors de l’examen anatomo-pathologique (n = 4) ont e´te´ exclus. Au total, 20 articles remplissaient les crite`res de se´lection (Fig. 1). 3. Re´sultats Sur les 20 articles analyse´s, un seul e´tait une e´tude prospective, dix concernaient des cohortes re´trospectives et 9 des cas cliniques. Pour les e´tudes re´trospectives, le diagnostic anatomo-pathologique e´tait de´ja` pose´ et les imageries e´taient re´interpre´te´es en fonction des re´sultats.
Mots clés « Parod » « Calcificaon » 59 arcles
Critères d’inclusion : Arcles sur les humains et en langue anglaise
44 arcles Critères d’exclusion : 24 arcles éliminés - Calcificaons microscopiques : 4 arcles - Pas de calcificaons parodiennes : 11 arcles - Lésions calcifiées en dehors de la loge parodienne : 9 arcles 20 arcles traitant des calcificaons de la loge parodienne Fig. 1. Crite`res de se´lection des articles.
En ce qui concerne les examens comple´mentaires, un scanner a e´te´ re´alise´ dans 19 des 20 e´tudes (95 %). Une IRM a e´te´ re´alise´e dans 6 e´tudes (30 %), une e´chographie dans 4 e´tudes (20 %) et un panoramique dentaire dans une seule (5 %) (Tableau 1). Nous avons releve´ 18 diagnostics diffe´rents de calcifications parotidiennes, que nous avons classe´es en 3 groupes : les causes locales tumorales, les causes locales non tumorales et les pathologies syste´miques (Tableaux 1 et 2) : les causes locales tumorales : 7 e´tiologies : les ade´nomes ple´omorphes [2,3], Deux e´tudes traitaient des calcifications parotidiennes dans le cadre d’un ade´nome ple´omorphe de la parotide. Trente-cinq patients ont e´te´ analyse´s et 5 d’entre eux pre´sentaient des calcifications de la parotide, soit 14 % (5/35). les carcinomes des canaux salivaires de la glande parotide [4,5], Vingt patients ont e´te´ analyse´s dans deux e´tudes ; 6 pre´sentaient des calcifications, soit 30 % (6/20). les ade´nocarcinomes de la parotide [6,7], Deux cas d’ade´nocarcinomes calcifie´s ont e´te´ retrouve´s. Le scanner retrouvait une masse au sein des tissus mous de la parotide, avec des zones calcifie´es entoure´es de larges zones de ne´crose. carcinome lymphoe´pithe´lial [8], carcinome a` cellules basales [9], chondrosarcome primitif [10], carcinosarcome [11] ; les causes locales non tumorales : 3 e´tiologies : malformations vasculaires calcifie´es au niveau de la parotide [12], nodules lymphatiques parotidiens calcifie´s [13], calcification dystrophique de la parotide [14] ; les pathologies syste´miques : 8 e´tiologies : contamination par le VIH (virus d’immunode´ficience humain) [15,16], alcoolisme chronique [15], atteintes re´nales : maladies re´nales chroniques [15] et oste´odystrophie re´nale [17], taux biologique e´leve´ de phosphatases alcalines dans le sang [15], les maladies auto-immunes [15] avec notamment le lupus e´rythe´mateux disse´mine´ [18] et la maladie de GougerotSjo¨gren [19], les lymphomes associe´s au MALT [16,20]. 4. Discussion Les calcifications parotidiennes non lithiasiques repre´sentent un sujet assez peu e´tudie´ sur lequel nous n’avons retrouve´ aucune mise au point dans la litte´rature. Sur l’ensemble des 20 articles, 122 cas de calcifications parotidiennes concernant 18 e´tiologies diffe´rentes ont e´te´ trouve´s. De multiples pathologies peuvent donc se traduire radio-cliniquement par des calcifications de la loge parotidienne. Parmi celles-ci, nous avons identifie´ des causes locales, tumorales et non tumorales, et des causes ge´ne´rales.
Tableau 1 Articles retenus en fonction des crite`res d’inclusions. Auteur
Anne´e
ˆ ge moyen A
Cas totaux
Cas avec calcifications parotidiennes
Sexe
Diagnostique
Principaux symptoˆmes
Dystrophic calcification: a rare pediatric parotid mass [14]/case report
Chislett SP, Liming BJ, Rogers DJ
2016
7
1
1
F
Calcification dystrophique de la glande parotide
Ossifying parotid carcinoma ex pleomorphic adenoma [6]/case report
Mohan S, Puram SV, Yarlagadda B, Nose´ V, Deschler DG Buch K, Nadgir RN, Fujita A, Tannenbaum AD, Ozonoff A, Sakai O
2015
76
1
1
M
Transformation d’un ade´nome ple´omorphe en carcinoma parotidien
Masse parotidienne unilate´rale, 1,5 1 cm, ferme, ovoı¨de, bien circonscrite Sans atteinte du VII E´voluant depuis plus de 6 mois Masse augmentant lentement de volume Masse de 3,5 cm mobile
2014
57 (19–94)
1571
23 F (37 %) 40 M (63 %)
F
Typical nodal calcifications in the maxillofacial region: a case report [13]/case report
Wu G, Sun X, Ni S, Zhang Z
2014
49
1
63 (4 %) : 34/63 (54 %) : OH chronique ; 9/54 (9 %) : VIH ; 24/61 (39 %) : PAL e´leve´ ; 14/63 (22 %) : IRC ; 7/63 (11 %) : MAI 1
Computed tomography and magnetic resonance imaging of maxillofacial lesions in renal osteodystrophy [17]/re´trospectif CT features and pathologic characteristics of lymphoepithelial carcinoma of salivary glands [8]/re´trospectif Value of multidetector computed tomography in the diagnosis of mucosa-associated lymphoid tissue-lymphomas in the parotid gland: a case report and review of the literature [20]/case report
Razek A
2014
?
9
2
?
Zhang G, Tang J, Pan Y, Zhuang Q, Wu C
2014
42,5 (24–72)
5
1 (20 %)
Dong Y, Wen F, Shi A, Guan HW, Ge Y, Jiang Y
2014
50,9 (14–80)
8
Imaging findings of parapharyngeal space pleomorphic adenoma in comparison with parotid gland pleomorphic adenoma [2]/re´trospectif
Kato H, Kanematsu M, Mizuta K, Aoki M
2013
53,4 (19–87)
34 cas scanne´s seulement sur les 66
Massive calcification in a pleomorphic adenoma: report of an unusual presentation [3]/case report
Coelho LO, Ono SE, de Carvalho Neto A, Kawasaki CS, Sabo´ia LV, Soares MF Achache M, Fakhry N, Varoquaux A, Coulibaly B, Michel J, Lagier A, Antonini F, Turner F, Dessi P, Giovanni A
2013
20
2012
42 (19–54)
Clinical associations of incidentally detected parotid gland calcification on CT [15]/re´trospectif
Management of vascular malformations of the parotid area [12]/re´trospectif
Nodules calcifie´s secondaires a` l’inflammation chronique des ganglions lymphatiques Oste´odystrophie re´nale
Gonflement et douleur de la loge parotidienne Induration Depuis 1 mois
?
Carcinome lymphoe´pithe´lial
Nodules durs et indolores Paralysie faciale
3 (37,5 %)
M 1, F 2
Lymphome associe´ au MALT (mucosa-associated lymphoid tissue)
?
Ade´nome ple´omorphe de la glande parotide
1
PG PA : 5 cas sur 34 scanne´s : 15 % (PG PA : ade´nome ple´omorphe de la glande parotide) 1
Syndrome sec semblable au Gougerot-Sjo¨gren Paralysie faciale Le´ge`re douleur a` la palpation de la loge parotidienne Gonflement de la glande Masse palpable Asymptomatique dans 5 cas
M
Ade´nome ple´omorphe de la glande parotide
Dysphagie Sensation de boule dans le pharynx
614
10
F9 M1
Malformation vasculaire de la parotide
Masse augmentant lentement de volume, mobile, non indure´e., parfois douloureuse Pas d’ade´nopathies, pas de paralysie faciale, pas d’infiltration de la peau
Gonflement de la face Masse palpable
S. Avignon et al. / J Stomatol Oral Maxillofac Surg 118 (2017) 167–172
Titre/type d’article
169
170
Tableau 1 (Suite ) Auteur
Anne´e
ˆ ge moyen A
Cas totaux
Cas avec calcifications parotidiennes
Sexe
Diagnostique
Principaux symptoˆmes
Salivary duct carcinomas: clinical and CT and MR imaging features in 20 patients [4]/re´trospectif
Weon YC, Park SW, Kim HJ, Jeong HS, Ko YH, Park IS, Kim ST, Baek CH, Son YI
2012
59,6 (47–77)
8 cas scanne´s seulement sur les 11
2 (25 %)
?
Carcinome des canaux salivaires (de la glande parotide)
Diagnostic accuracy of parotid CT for identifying Sjo¨gren’s syndrome [19]/prospectif
Sun Z, Zhang Z, Fu K, Zhao Y, Liu D, Ma X
2011
58 (35–70)
34
Lin W, Li CS, Lin CK, Hsu HH, Chang TH, Chen YC, Huang GS Lee DK, Chung KW, Baek CH, Jeong HS, Ko YH, Son YI
2009
58
1
Non de´taille´ dans le texte, mais majorite´ de femmes (31 F, 3 M) M
Syndrome de GougerotSjo¨gren
Atypical pulmonary metastases from a true malignant mixed tumor of the parotid gland [11]/case report Basal cell adenoma of the parotid gland: characteristics of 2-phase helical computed tomography and magnetic resonance imaging [9]/re´trospectif Salivary duct carcinoma [5]/re´trospectif
10 le lecteur No 1 (29,4 %), and 12 par le lecteur No 2 (35,3 %) 1
Masse augmentant rapidement de taille Paralysie du nerf facial (30 to 56 %) Douleur Ade´nopathies cervicales (40 %) Symptoˆmes oraux (xe´rostomie. . .) Test de Shirmer positif Sialometrie positive Otorrhe´e sanglante
2005
?
7
1
?
Carcinome a` cellules basales
Hosal AS, Fan C, Barnes L, Myers EN
2003
65 (36/86)
12
4 (41,6 %)
?
Carcinome des canaux salivaires (des glandes parotides)
Adenocarcinoma of the parotid gland with calcification [7]/case report
Song HU, Kwon KJ, Koh KJ
2003
78
1
1
F
Ade´nocarcinome de la glande parotide
Parotid calcification in systemic lupus erythematosis [18]/case report Primary chondrosarcoma arising in the parotid gland [10]/case report
Hopkins C, Kanegaonkar R, Chevretton EB Maruya S, Kurotaki H, Fujita S, Sariishi T, Shinkawa H, Yagihashi S
2002
22
1
1
?
2001
45
1
1
M
Lupus e´rythe´mateux disse´mine´ Chondrosarcome primaire de la glande parotide
Parotid MALT lymphoma in HIV infected children [16]/re´trospectif
Corr P, Vaithilingum M, Thejpal R, Jeena P
1997
3 (1–8)
10
10
?
Lymphome associe´ au MALT de la parotide
Computed tomography for parotid neoplasia: a new look [29]/transversal, descriptif
Swartz J, Nunnelly J, Marlowe F, Berger A, Ardito J, et al.
1986
?
24
2
?
Ade´nome ple´omorphe
Carcinosarcome parotidien
OH chronique : alcoolisme chronique ; VIH : virus de l’immunode´ficience humaine ; PAL : phosphatase alcaline ; IRC : insuffisance re´nale chronique ; MAI : maladies auto-immunes.
Masse parotidienne Paralysie faciale pe´riphe´rique Douleur Ganglions cervicaux Paralysie facial et masse palpable, bien limite´e, dure et fixe´e, (4–5 cm)
Gonflement indolore de la re´gion re´troauriculaire depuis 10 ans Masse dure et peu mobile (6 cm) Pas de douleur ni paralysie faciale Gonflement bilate´ral de la glande, indolore Masse ferme a` la palpation Ade´nopathies cervicales (50 %) Calcifications punctiformes au TDM
S. Avignon et al. / J Stomatol Oral Maxillofac Surg 118 (2017) 167–172
Titre/type d’article
S. Avignon et al. / J Stomatol Oral Maxillofac Surg 118 (2017) 167–172 Tableau 2 Pathologies responsables de calcifications intra-parotidiennes. Pathologie Tumeurs locales Carcinome des canaux salivaires Ade´nome ple´omorphe Ade´nocarcinome Carcinome lymphoe´pithe´lial Chondrosarcome primitif Carcinosarcome Carcinome a` cellules basales Causes locales non tumorales Nodules lymphatiques inflammatoires calcifie´s Malformations vasculaires Calcification dystrphique de la parotide Maladies syste´miques Gougerot-Sjo¨gren VIH Alcoolisme chronique Maladies re´nales chroniques Oste´odystrophie re´nale Taux e´leve´ de phosphatases alcalines Maladies auto-immunes Lupus e´rythe´mateux disse´mine´ Lymphomes du MALT de la parotide
Cas calcifie´s 6 6 2 1 1 2 1 1 10 1 11 9/54 34/63 14/63 2 24/61 7/63 1 13
171
anti-phospholipides, vitiligo), contre 4 % pour les patients non calcifie´s. Cas totaux 20 35 2 5 1 2 7 1 614 1 34
9
1 18
Pour les e´tiologies tumorales, il s’agit le plus souvent de le´sions be´nignes. Les ade´nocarcinomes parotidiens ne sont qu’exceptionnellement calcifie´s [7]. Pour Som et Shugar [21], une masse calcifie´e au sein d’une glande salivaire devait faire e´voquer un ade´nome ple´omorphe en premier lieu, plutoˆt qu’une pathologie tumorale maligne. Il faut e´liminer les calcifications de l’espace para-pharynge´, comme les ade´nomes ple´omorphes de l’espace para-pharynge´, sachant qu’il est parfois difficile de faire la diffe´rence entre un ade´nome ple´omorphe de l’espace para-pharynge´ et celui du lobe profond de la parotide. Les ade´nomes ple´omorphes de l’espace para-pharynge´ sont plus souvent calcifie´s [2]. Au niveau des causes locales non tumorales, les diagnostics diffe´rentiels et pie`ges diagnostiques sont repre´sente´s par les calcifications en regard de la loge parotidienne comme les he´mangiomes du masse´ter [22], les calcifications dystrophiques du masse´ter [23], les pilomatrixomes [24,25] et les inflammations chroniques d’une cicatrice [26]. Le panoramique dentaire montre des calcifications pouvant sembler se trouver dans la re´gion parotidienne mais le scanner redresse le diagnostic et permet de bien situer les calcifications dans l’espace et de faire la diffe´rence entre celles qui sont intra- ou extra-parotidiennes. Parmi les e´tiologies syste´miques des calcifications parotidiennes et en l’absence de cause tumorale ou locale, Buch et al. observent que [15] : 54 % des patients avec des calcifications parotidiennes avaient une histoire d’alcoolisme chronique, contre 13 % pour les patients sans calcifications ; 17 % des patients avec calcifications parotidiennes e´taient infecte´s par le virus du sida contre 3,6 % pour les patients sans calcifications ; 39 % des patients avec des calcifications parotidiennes avaient un taux e´leve´ de phosphatases alcalines dans le sang, contre 21 % pour les patients sans calcifications ; 22 % des patients porteurs de calcifications parotidiennes e´taient insuffisants re´naux chroniques, contre 7,9 % pour les patients sans calcifications ; 11 % des patients calcifie´s e´taient atteints par une maladie autoimmune, (polyarthrite rhumatoı¨de, lupus e´rythe´mateux disse´mine´, maladie de Crohn, syndrome de Goujerot-Sjo¨gren, colite ulce´rante, scle´rodermie, psoriasis, myasthe´nie, syndrome des
L’exploration des calcifications de´couvertes le plus souvent de manie`re fortuite chez un patient asymptomatique passe par un scanner. C’est l’examen de re´fe´rence pour l’e´tude de l’os et des le´sions calcifie´es [27]. Il permet d’identifier ces dernie`res, qu’elles soient uniques, diffuses, punctiformes, et de les situer par rapport aux tissus mous dans l’espace. Il est re´alise´ dans 95 % des cas (19 e´tudes sur 20). L’e´chographie est un examen rapide et facilement accessible qui permet de de´tecter des calcifications intra-tissulaires. Les limites sont son caracte`re ope´rateur de´pendant et son impre´cision. Il s’agit d’un examen de de´brouillage. L’IRM est un examen excellent pour l’e´tude des tissus mous, permettant de de´limiter de fac¸on pre´cise les contours d’une tumeur de la parotide par exemple, l’envahissement nerveux notamment pour le nerf facial. . . [27]. Elle ne permet pas toujours de de´tecter des calcifications intra-tissulaires [28]. Au vu des re´sultats de notre e´tude, il est difficile de comparer le scanner et l’IRM en termes de sensibilite´ et spe´cificite´ pour la de´tection des calcifications de la loge parotidienne. L’IRM et le scanner sont comple´mentaires dans l’e´tude des calcifications des glandes salivaires. Lorsqu’une le´sion calcifiante est de´tecte´e au niveau de la parotide par un examen de routine tel qu’un panoramique dentaire, un scanner doit eˆtre re´alise´ en premie`re intention. Ce scanner nous pre´cisera le nombre de calcifications pre´sentes dans la glande, l’uni- ou la bilate´ralite´ des le´sions, la localisation pre´cise dans la loge parotidienne, le type (diffuses, ponctiformes,. . .). Il nous permettra, mieux que l’IRM, de repe´rer les lithiases des glandes salivaires, mais il nous orientera aussi vers les autres diagnostics probables. Si le doute persiste, ou si une re´section chirurgicale est envisage´e, l’IRM reste indispensable. En effet, elle permet de de´finir avec pre´cision l’envahissement local de la tumeur, notamment par rapport au nerf facial qui chemine dans la parotide, et de repe´rer les limites de la tumeur. De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts. Re´fe´rences [1] Kaffel N, Selmi Z, Marrakchi J, Lahiani R, Ben Saleh M, Hajri H, et al. Lithiase parotidienne. Tunis Med 2010;88:863–5. [2] Kato H, Kanematsu M, Mizuta K, Aoki M. Imaging findings of parapharyngeal space pleomorphic adenoma in comparison with parotid gland pleomorphic adenoma. Jpn J Radiol 2013;31:724–30. [3] Coelho LO, Ono SE, de Carvalho Neto A, Kawasaki CS, Sabo´ia LV, Soares MF. Massive calcification in a pleomorphic adenoma: report of an unusual presentation. Ear Nose Throat J 2013;92:E6–7. [4] Weon YC, Park SW, Kim HJ, Jeong HS, Ko YH, Park IS, et al. Salivary duct carcinomas: clinical and CT and MR imaging features in 20 patients. Neuroradiology 2012;54:631–40. [5] Hosal AS, Fan C, Barnes L, Myers EN. Salivary duct carcinoma. Otolaryngol Head Neck Surg 2003;129:720–5. [6] Mohan S, Puram SV, Yarlagadda B, Nose´ V, Deschler DG. Ossifying parotid carcinoma ex pleomorphic adenoma. Case Rep Otolaryngol 2015;2015: 3953–8. [7] Song HU, Kwon KJ, Koh KJ. Adenocarcinoma of the parotid gland with calcification. Dentomaxillofac Radiol 2003;32:134–6. [8] Zhang G, Tang J, Pan Y, Zhuang Q, Wu C. CT features and pathologic characteristics of lymphoepithelial carcinoma of salivary glands. Int J Clin Exp Pathol 2014;7:1004–11. [9] Lee DK, Chung KW, Baek CH, Jeong HS, Ko YH, Son YI. Basal cell adenoma of the parotid gland: characteristics of 2-phase helical computed tomography and magnetic resonance imaging. J Comput Assist Tomogr 2005;29:884– 8. [10] Maruya S, Kurotaki H, Fujita S, Sariishi T, Shinkawa H, Yagihashi S. Primary chondrosarcoma arising in the parotid gland. ORL J Otorhinolaryngol Relat Spec 2001;63:103–10.
172
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