Comment reconnaître, au sein des accidents vasculaires cérébraux, ceux liés à l’artérite à cellules géantes ? Résultats d’une étude rétrospective monocentrique cas-témoins

Comment reconnaître, au sein des accidents vasculaires cérébraux, ceux liés à l’artérite à cellules géantes ? Résultats d’une étude rétrospective monocentrique cas-témoins

Communications orales différence significative concernant la présence d’hémorragies en flammèche au fond d’œil, d’un déficit altitudinal, d’une atrophie...

167KB Sizes 0 Downloads 45 Views

Communications orales

différence significative concernant la présence d’hémorragies en flammèche au fond d’œil, d’un déficit altitudinal, d’une atrophie de la tête du nerf optique, de l’association à une occlusion de l’artère centrale de la rétine ou d’une branche, ou de la présence d’anomalies à l’angiographie à la fluorescéine. Dans un modèle multivarié, le diagnostic de NOIA-A est significativement associé à la présence de cervicalgies (OR 12,2 [1,7–254,2], p = 0,032), d’une altération de l’état générale (OR 18,5 [4,5–127, 9], p = 0,0003) et d’une thrombocytose (OR 6,9 [2,7–19,2], p < 0,0001). Ce modèle avait une sensibilité de 87,7 %, une spécificité de 65,5 % et une aire sous la courbe de 0,9. Conclusion La distinction entre NOIA-A et NOIA-NA est parfois difficile à la phase initiale du diagnostic. Cette étude met en évidence des caractéristiques clinico-biologiques et ophtalmologiques, parfois discrètes et différentes des critères d’ACG, qui pourraient orienter les cliniciens en pratique quotidienne. La validation de ces variables dans d’autres cohortes plus larges est nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2020.10.140 CO133

Comment reconnaître, au sein des accidents vasculaires cérébraux, ceux liés à l’artérite à cellules géantes ? Résultats d’une étude rétrospective monocentrique cas-témoins S. Parreau 1,∗ , E. Liozon 1 , S. Dumonteil 1 , G. Gondran 1 , S. Palat 1 , H. Bezanahary 1 , F. Macian Montoro 2 , A. Fauchais 1 , K.H. Ly 1 1 Médecine interne, hôpital Dupuytren, Limoges 2 Neurologie, hôpital Dupuytren, Limoges ∗ Auteur correspondant. E-mail address: [email protected] (S. Parreau) Introduction L’artérite à cellules géantes (ACG) se complique d’un accident vasculaire cérébral (AVC) constitué dans 1,5 à 7 % des cas [1]. Il s’agit de la première cause de décès précoce au cours de l’ACG, rendant urgents son diagnostic et sa prise en charge. Lorsque l’AVC est la première manifestation de l’ACG, il est parfois difficile d’évoquer le diagnostic de vascularite, mais il n’existe aucune étude ayant comparé les AVC usuels à ceux liés à une ACG. Ce travail a pour but de comparer les caractéristiques initiales des deux entités afin de prédire le lien entre un AVC et un ACG. Patients et méthodes Au sein d’une cohorte (1982–2020) monocentrique de 550 patients (384 avec une biopsie artérielle positive), atteints d’ACG diagnostiquée et suivie dans le service de Médecine interne d’un hôpital universitaire franc¸ais, nous avons identifié tous les patients ayant présenté un AVC ischémique non cardioembolique prouvé à l’imagerie et contemporain du diagnostic d’ACG (survenue entre les premiers symptômes d’ACG et les quatre premières semaines de la corticothérapie). Le groupe contrôle a comporté 40 AVC usuels, non liés à une ACG, tirés au sort à partir d’une cohorte de patients issus du service de Neurologie du même hôpital. Les caractéristiques cliniques, biologiques, radiologiques et la survie à trois mois ont été recueillies rétrospectivement pour tous les patients au moment de l’AVC. Résultats Dix-sept patients (3,1 %), avec un âge moyen de 76 ans, ont présenté un AVC en rapport avec la vascularite. Dix patients (59 %) présentaient des céphalées, 12 (71 %) une artère temporale anormale à la palpation, quatre (24 %) une claudication de la mâchoire et/ou une hyperesthésie du scalp, six (35 %) des manifestations visuelles ischémiques permanentes, 15 (88 %) une biopsie d’artère temporale positive. La majorité des AVC concernait le territoire vertébro-basilaire (82 %), avec 41 % d’atteinte du tronc basilaire, 41 % d’une artère cérébelleuse et 23 % de l’artère cérébrale postérieure. Quatorze AVC (82 %) étaient diagnostiqués de fac¸on concomitante ou dans les jours suivants le diagnostic d’ACG. Les

La Revue de médecine interne 47 (2020) A1–A89

trois autres AVC survenaient à distance (45, 434 et 660 jours, respectivement). Cinq patients (29 % du total, 36 % des AVC inauguraux) décédaient dans les trois mois suivant le diagnostic d’AVC. En comparant les patients atteints d’AVC lié à une ACG avec des AVC usuels, il n’existait pas de différence significative en termes de facteurs de risque ou d’événements antérieurs cardiovasculaires. Les patients avec AVC lié à l’ACG avaient plus fréquemment des signes cliniques évocateurs d’artérite et des paramètres inflammatoires significativement plus élevés. Un syndrome cérébelleux et une atteinte visuelle ischémique permanente étaient significativement plus fréquents au cours des AVC liés à une ACG, contrairement au déficit sensitif focal et à la dysarthrie. À l’exploration échodoppler, une anomalie carotidienne externe et/ou vertébrale était plus fréquente au cours de l’ACG (46 et 27 % respectivement) que dans le groupe témoin. En analyse multivariée, la présence conjointe d’une atteinte du système vertébro-basilaire, d’une CRP supérieure à 30 mg/L et d’une anomalie carotidienne externe au doppler prédit un AVC lié à l’ACG avec une sensibilité de 95 %, une spécificité de 76 %, une valeur prédictive positive de 90 % et une valeur prédictive négative de 87 %, une aire sous la courbe de 0,92. La probabilité de survie à trois mois dans le groupe des AVC liés à l’ACG était significativement inférieure à celle du groupe témoin. Conclusion L’atteinte ischémique cérébrale au cours de l’ACG est rare, mais sévère, avec un pronostic grave à court terme. L’attribution d’un AVC à une ACG est un enjeu diagnostique et thérapeutique majeur. Des caractéristiques, cliniques, biologiques et écho-doppler simples permettent une discrimination d’un AVC spécifique de l’ACG avec une très haute sensibilité. D’autres études sont nécessaires afin de valider le modèle prédictif proposé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Références [1] Soriano A, Muratore F, Pipitone N, Boiardi L, Cimino L, Salvarani C. Visual loss and other cranial ischaemic complications in giant cell arteritis. Nat Rev Rheumatol 2017;13:476–84. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2020.10.141 CO134

Dissections Aortiques dans l’artérite à cellules géantes. Analyse d’une cohorte multicentrique H. De Boysson 1,∗ , O. Espitia 2 , M. Samson 3 , N. Tieulie 4 , T. Moulinet 5 , A. Dumont 1 , B. Bonnotte 3 , C. Agard 2 , A. Aouba 6 , GEFA 1 Médecine Interne, C.H.U de Caen, Caen 2 Médecine interne, C.H.U. Hôtel Dieu, Nantes 3 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon 4 Rhumatologie, Centre hospitalier et Universitaire de Nice, Nice 5 Médecine interne et Immunoogie clinique, Hôpital Belle Isle, Hôpitaux Privés de Metz, 19, rue de Turique, Nancy 6 Medecine interne, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Caen ∗ Auteur correspondant. E-mail address: [email protected] (H. De Boysson) Introduction Les dissections aortiques font parties des complications cardio-vasculaires graves de l’artérite à cellules géantes (ACG). Elles peuvent survenir au diagnostic et révéler la maladie, ou survenir tardivement, au cours du suivi. Peu d’études spécifiquement dédiées à cette complication existent. L’objectif de ce travail était ainsi de décrire les patients ayant fait une telle complication et d’en analyser le pronostic. Patients et méthodes Via la liste de diffusion du Groupe Franc¸ais d’Etudes des Artérites des gros vaisseaux (GEFA), un appel à observations a été envoyé pour recueillir les observations de patients ayant une ACG et ayant fait, au diagnostic ou au cours du suivi, une dissection aortique. Les caractéritsiques des patients, des dissections aortiques et des traitements éventuellement prodigués étaient colligées. Chaque patient avec une dissection aortique était A88