Congres AFO. 15 octobre 2016 à Montpellier

Congres AFO. 15 octobre 2016 à Montpellier

Revue francophone d'orthoptie 2016;9:197–199 Actualités Congres AFO. 15 octobre 2016 à Montpellier§ Isabelle Comandre (orthoptiste) 120, avenue Nina...

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Revue francophone d'orthoptie 2016;9:197–199

Actualités

Congres AFO. 15 octobre 2016 à Montpellier§ Isabelle Comandre (orthoptiste) 120, avenue Nina-Simone, 34000 Montpellier, France

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La matinée a débuté par l'intervention de Benoît ROUSSEAU (Paris) qui nous a parlé des « Verres progressifs : vision binoculaire et fatigue visuelle »

Après un bref historique des lunettes et de la correction optique il précise que le verre progressif représente à l'heure actuelle la meilleure alternative à une correction en vision intermédiaire pour les presbytes travaillant devant écran. Les signes fonctionnels visuels, oculaires ou généraux dus à un travail prolongé à distance fixe peuvent être révélateurs de dysfonctionnements accommodatifs et/ou oculomoteurs à un âge ou le pouvoir accommodatif diminue surtout si le patient est non ou mal corrigé. Solutions : correction optique/conseils ergonomiques/rééducation si nécessaire. La meilleure méthode, selon lui, de mesurer l'accommodation disponible doit se faire à partir de la mesure du PPA qui, reconvertie en dioptries d'accommodation, permet de déterminer l'addition nécessaire. Une large gamme de produits permettent actuellement de corriger tous les presbytes par progressifs, si ceux-ci sont mal supportés il s'agit dans 70 % des cas d'une mauvaise prescription et dans 25 % des cas d'une erreur de montage mais ils ne sont pas euxmêmes pourvoyeurs de troubles oculomoteurs.

§ Le Congrès national de l'Association Française d'orthoptique s'est déroulé cette année à L'hôtel Mercure Antigone de Montpellier avec pour thème « La prise en charge orthoptique de l'adulte ». Adresse e-mail : [email protected]

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La seconde intervention portait sur « Hétérophories de l'adulte : bilan et prise en charge » présentée par Isabelle COUPIN (St Quay Portrieux)

Après différentes définitions de l'hétérophorie (Helmoltz, Hugonnier, Lanthony) elle décrit les différents items du bilan : signes fonctionnels en rapport avec l'activité du patient, tests à effectuer. La rééducation aura pour but d'aider les patients à retrouver un confort visuel dans leur activité et faire disparaître les signes fonctionnels. Les prérequis étant une vision binoculaire normale et des symptômes en rapport avec les résultats du bilan. Elle insiste sur l'importance de l'implication du patient, la nécessité d'un bilan ophtalmologique préalable et l'importance d'une correction optique adaptée. Si les résultats fonctionnels et/ou cliniques ne sont pas probants une nouvelle orientation de l'interrogatoire et du bilan doit être effectuée (HessWeiss postural) pour accompagner le patient vers une prise en charge pluridisciplinaire. &

La 3e intervention de la matinée était celle de Raphaël AMAR (Paris) qui a parlé de « chirurgie réfractive et vision binoculaire »

Ce type de chirurgie est de plus en plus fréquent en France. Il souligne l'importance de l'équilibre entre les attentes et les besoins du patient, ses aptitudes sensorielles, l'assurance pour le chirurgien d'intervenir en toute sécurité par rapport aux données anatomiques et biométriques. Les bilans ophtalmologique et pré-opératoire permettront de

déterminer l'éligibilité du patient à la chirurgie et le type de chirurgie à effectuer. Il rappelle les différents types de chirurgie (cornéenne, par implants) leurs indications et avantages, les points clefs sur le plan de la vision binoculaire en pré-opératoire (bonne VB) et en post-opératoire (mauvaise tolérance binoculaire, gestion des complications. . .). Il rappelle également les modifications induites par ce changement de mode de correction sur l'équilibre sensori-moteur et le risque dans les anisométropies d'aniséiconie secondaire et donc de diplopie postopératoire. Il précise l'importance dans la chirurgie de la presbytie de la détermination de l'œil dominant par la méthode du flou préférentiel, et, comme pour toute chirurgie, la nécessité d'un examen sous cycloplégique et le recours à l'essai en lentille en cas de doute pour éviter toute complication. Il pose les contre-indications orthoptiques. &

Pour clore cette matinée Daniel Claeys (Martigues) est intervenu sur le sujet « Accommodation et vergences »

Il décrit le développement des deux processus au cours la vie, la convergence se mettant en place avant l'accommodation mais les 2 étant intimement liés, une anomalie de l'un peut entraîner une anomalie de l'autre. Un rappel des différents types de vergences (tonique, fusionnelle, proximale et accommodative) ainsi que du processus physiologique de l'accommodation est effectué. Il précise anomalies et symptomatologie d'un dysfonctionnement accommodatif en rapport avec l'activité du patient (vision de près) ainsi que les modes d'évaluation de celle-ci :

http://dx.doi.org/10.1016/j.rfo.2016.10.013 197

I. Comandre

Actualités  Mesure de l'amplitude d'accommodation (mesure du PPA) en mono et binoculaire.  Evaluation de la facilité accommodative (flexibilité accommodative).  Les accommodations relatives à savoir de combien le sujet peut augmenter ou diminuer son accommodation binoculairement avec une demande de convergence fixe (dissociation acc/convergence). Ces différents tests n'étant pas en corrélation parfaite il invite les orthoptistes à tous les effectuer afin de préciser le dysfonctionnement en cause. Enfin il effectue un rappel des procédés de mesure du rapport AC/A qui, selon lui, peut déjà être apprécié par la différence des mesures entre phorie de loin et de près. Il termine sa présentation par un cas clinique. Dans l'après-midi les différents posters IOA du congrès de Rotterdam ont été présentés :  Comparaison Lang I/Pocket Frisby/ Wirt (B. Rousseau) qui a également présenté sa communication lors du congrès de l'IOA sur : « les tests anaglyphiques R/V sont-ils sensibles à la dissociation ? » Comparatif TNO/ EKW.  Le traitement de l'amblyopie bilatérale (C. Gorgé).  Le travail de l'orthoptiste dans la consultation en contactologie (C. Liria).  Lien psychologique dans la décompensation de certains troubles oculomoteurs (C. Sevestre)  Orthoptistes en mission humanitaire (V. Sebag)  Hypertropie post-opératoire après chirurgie de l'ésotropie chez le fort myope (V. Sebag/A. Kostas et ophtalmologistes).  Troubles oculomoteurs dans l' AVC bithalamique. (A. Guinard)  Perception visuo-spatiale après traitement par occlusion totale et permanente (C. Gorgé) Ainsi que les interventions suivantes :  « Les troubles oculomoteurs des syndromes parkinsonniens » par Karine BEAUSSART-DEFACHEL (Lille) qui a commencé par une définition de la maladie de Parkinson, l'âge

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moyen d'apparition (55 ans), l'origine (perte de neurones dans la pars compacta du locus niger) ainsi que les hypothèses étiologiques soulignant que des neurones dopaminaux étant présents dans la rétine il s'ensuivait une perte de vision des contrastes. Elle a énuméré les différents symptômes permettant le diagnostic (tremblements de repos/akinésie/hypertonie) ainsi que le traitement (L-Dopa). La symptomatologie visuelle a été décrite ainsi que les dysfonctionnements dont l'atteinte oculomotrice qui permettra dans certains cas de participer au diagnostic différentiel entre les différents syndromes. Des processus de compensation seront alors mis en place sur plan ergonomique (lecture) et visuel (diplopie compensée par prismes).  « Orbitopathie basedowienne : bilan et prise en charge orthoptiques » Aline Kostas (Paris). Elle débute son intervention par un rappel de ce qu'est l'orbitopathie basedowienne et ses conséquences sur les plans oculaire et général. Elle souligne la prévalence chez les femmes (9 femmes atteintes pour 1 homme), l'âge d'apparition (entre 20 et 50 ans) ainsi que les différentes causes (génétiques, environnementales, émotionnelles. . .), le couplage fréquent avec d'autres maladies autoimmunes tel que le diabète. Le traitement sera adapté selon le stade. Le bilan orthoptique recense la gêne du patient (diplopie, douleurs) et les différents tests effectués permettront de mettre en évidence les atteintes musculaires, la diplopie et d'adapter la prise en charge orthoptique en fonction de la gêne du patient et de la sévérité ou non de l'atteinte. Elle insiste sur l'importance d'effectuer un Hess-Weiss sous ses 2 formes (choix simple et choix multiple) dont la différence de résultats permet, selon les symptômes généraux, d'apporter une aide au diagnostic de la maladie. La fibrose musculaire empêchant toute rééducation de la vergence, le traitement orthoptique consistera en une occlusion si diplopie variable ou prismation si possible après mise en

place de la correction optique totale. Le suivi sera pluridisciplinaire. Elle termine son intervention par la présentation de cas cliniques.  Puis l'intervention d'Annie PATARD (Montpellier) : « Education thérapeutique dans les DMLA exsudatives : place de l'orthoptiste ». Elle précise tout d'abord que les traitements par IVT anti VGEF ont considérablement modifié la prise en charge des patients atteints de DMLA exsudative avec des contrôles plus fréquents (protocole) entraînant une augmentation du nombre de rétinologues et une implication de l'orthoptiste en amont (OCT). C'est une maladie reconnue chronique et de longue durée et priorité de Santé Publique (selon les recommandations de l'HAS). La clinique Beausoleil de Montpellier a donc mis en place un protocole d'Education Thérapeutique impliquant 1 orthoptiste, 1 ophtalmologiste et 1 infirmière, ayant reçu chacun une formation de 40 h et en coordination avec le reste de l'équipe pluridisciplinaire. Cette démarche d'ET n'a pas encore reçu le label ARS mais a permis la mise en œuvre d'une file active de 260 patients. L'orthoptiste est l'acteur privilégié puisque présente à tous les niveaux de prise en charge du patient. Un entretien d'une heure a tout d'abord lieu avec le patient afin de mettre en place avec lui les objectifs prioritaires selon ses attentes et ses besoins :  Ateliers ? Qui représentent un temps d'échange patients/patients et patients/soignant  Rééducation ?  Orientation vers un psychologue, des associations ? A ce jour 27 bilans d'éducation partagée ont été effectués. Constat : 85 % des cas craignent une aggravation de la maladie, 81 % ont une méconnaissance des signes de réactivation de la maladie et pour 54 % des patients l'annonce de la maladie est un traumatisme. Elle précise à ce sujet qu'un travail commun est effectué sur le protocole d'annonce de celle-ci.

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Elle souligne également les difficultés de mise en place de cette éducation thérapeutique chronophage et non lucrative. . . au sein de la clinique mais la satisfaction des patients et la cohésion de l'équipe sont motivants. Elle conclut en disant que « l'Education Thérapeutique Partagée permet de se recentrer sur le malade et non plus sur la maladie » La journée s'est terminée par la remise du prix AFO-LISSAC avec la présentation du mémoire « Mélanome choroïdien : évolution de l'acuité visuelle sur 1 an en post-protonthérapie » présenté par la lauréate M. Malinowska (Montpellier).

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