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Découvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture
Accepted Manuscript Title: D´ecouvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture Author: Nathalie Steffens PII: DOI: Reference:
S2468-7499(17)30044-3 http://dx.doi.org/doi:10.1016/j.ejtd.2017.04.002 EJTD 26
To appear in: Received date: Revised date: Accepted date:
22-3-2017 24-4-2017 24-4-2017
Please cite this article as: Nathalie Steffens D´ecouvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ejtd.2017.04.002 This is a PDF file of an unedited manuscript that has been accepted for publication. As a service to our customers we are providing this early version of the manuscript. The manuscript will undergo copyediting, typesetting, and review of the resulting proof before it is published in its final form. Please note that during the production process errors may be discovered which could affect the content, and all legal disclaimers that apply to the journal pertain.
Titre : Découvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture. Auteur : Nathalie Steffens ([email protected])
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Pour cet ouvrage de 700 pages, le Professeur Cyril Tarquinio s’est entouré de Marie-Jo Brennstuhl, Hélène Delluci, Martine Iracane, Jenny Ann Rydberg, Michel Silvestre, et Eva Zimmerman afin de se lancer dans une synthèse « de 20 ans de développement de la psychothérapie EMDR ». Afin de réussir ce tour de force, ces spécialistes ont convié les experts internationaux du domaine. Parmi ces praticiens et ces chercheurs, on retrouvera aussi bien les pionniers de cette pratique, notamment collègues de David Servan-Schreiber, que leurs héritiers, tous aussi investis et dynamiques. Leur but, semble-t-il, était de colliger en un seul volume la littérature concernant la pratique de la psychothérapie EMDR ; une littérature qui apparaît scindée en deux : en effet, elle se divise, d’une part, entre des ouvrages très généralistes et qui, de fait, se font redondants et d’autre part, des précis qui se focalisent sur un sujet très circonscrit. Toutefois, ce manuel va bien au-delà de ce qui a été écrit sur le sujet dans la mesure où les auteurs proposent une véritable articulation entre la pratique clinique et la recherche en psychopathologie. Et, de par sa présentation et son langage accessible, cet ouvrage est un outil de travail opérationnel pour les cliniciens dans leur pratique quotidienne.
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Une des originalités de cet ouvrage tient au fait que les éditeurs ont pris le temps de poser le cadre, un peu à la manière d’un thérapeute avec son patient. Alain Blanchet, nous fait redécouvrir les liens de filiation des psychothérapies entre elles et donne ainsi le ton à l’ouvrage, parce que la psychothérapie EMDR s’avère être profondément intégrative, comme on pourra s’en rendre compte. Edmond Marc, quant à lui, définit l’enjeu épistémologique sous-jacent à ce manuel, en s’interrogeant : L’EMDR est-elle une technique ou une psychothérapie à part entière ? Et Frédéric Verhaegen pose les principes de base de la psychothérapie. Isabelle Fernandez rappelle dans la préface que 24 études contrôlées randomisées ont évalué l’efficacité de cette approche sur des patients souffrant de psychotraumatisme. L’EMDR est devenue au fil des années le traitement psychothérapeutique de choix de l’Etat de Stress PostTraumatique : elle est recommandée en tant que traitement efficace chez les victimes de traumatisme par de nombreuses directives nationales et internationales, dont l’APA (American Psychiatric Association, 2004) ; l’HAS (Haute Autorité de la Santé, 2007) ; et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, 2013). Le premier objet de soin de l’EMDR est le psychotraumatisme, et il fait écho, aujourd’hui, au besoin sociétal de pallier au mieux les contextes de crises et d’urgence (comme les tremblements de terre ou les attentats). C’est ce que nous donne à voir Jenny Ann Rydberg en présentant les protocoles EMDR d’urgence et leur corollaire novateur et plus complet, l’approche R-TEP. Et les promoteurs de l’EMDR sont également animés par une nécessité de développer le domaine de connaissances de l’EMDR à travers une recherche scientifique rigoureuse. C’est pourquoi, nous pensons, qu’à l’intérieur du titre de l’ouvrage, à côté de « Pratique », nous pourrions glisser divers adjectifs qualificatifs, tels « scientifique, étayée, prospère, globale, éclairée et éthique ». C’est sur la base de ces six points que nous allons présenter cet ouvrage ; nous avons fait le choix de nous appuyer sur le contenu des chapitres afin que les futurs lecteurs mesurent à la fois la richesse et l’amplitude des sujets abordés.
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1. Une pratique scientifique : Maxime Bériault et Serge Larivée proposent ‘un survol des controverses’, en soulignant que le talon d’Achille de la thérapie EMDR sur un plan scientifique serait celui d’avoir d’abord promu le traitement avant d’accumuler les données empiriques. Cependant, l’EMDR a le mérite d’avoir considérablement stimulé la recherche sur le traitement de l’Etat de Stress Post-Traumatique. En témoignent Sara Carletto et Marco Pagani qui font état des études de neuro-imagerie fonctionnelle et structurelle sur les corrélats neurobiologiques de l’ESPT et de la thérapie EMDR. Les auteurs relèvent des résultats encourageants : on constate, après traitement EMDR, une inversion des anomalies préfrontales et limbiques chez les patients souffrant d’ESPT et ces conclusions sont cohérentes avec les observations cliniques. Les auteurs n’oublient pas de rappeler en parallèle certaines limitations liées aux résultats des études.
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2. Une pratique étayée : Une pratique étayée au sens où l’ouvrage revient sur le socle psychopathologique duquel la psychothérapie EMDR a émergé. Evelyne Josse explore le psychotraumatisme à partir de ses fondements en revenant sur son histoire et sa conception classique à travers les grandes nosographies actuelles, jusqu’à aborder le traumatisme complexe. Elle souligne, d’ailleurs, que « bien que ce diagnostic soit absent des nomenclatures internationales et continue à faire débat, des experts, de plus en plus nombreux, en défendent la pertinence ». En raison de cette complexité, il est nécessaire de mettre au point des approches flexibles et efficaces comme le proposent Andrew M. Leeds et Dolores Mosquera. Les auteurs lancent un appel à une dialectique des savoirs en précisant que dans la thérapie EMDR destinée aux cas complexes, un modèle mental des difficultés rencontrées par le traitement doit être basé sur le modèle de traitement adaptatif de l’information (TAI), la théorie de l’attachement, et la théorie de la dissociation structurelle de la personnalité (TSDP). Le lecteur peut justement prendre connaissance de la TSDP par Onno van der Hart, qui a lui-même participé à la redécouverte de Pierre Janet, maintenant considéré comme le père fondateur de la psychotraumatologie moderne et de la dissociation. Andrew Moskowitz nous permet d’affiner encore notre réflexion en étudiant la relation entre la dissociation et la psychose. On y découvre également la dissociation dans un de ses aspects encore mal connus grâce à la description et la proposition de soin faite par Eric Binet, dans lequel l’auteur décrit le Syndrome de Münchausen Par Procuration (SMPP). Dans la suite logique, les auteurs expliquent comment la thérapie EMDR peut contribuer à agir efficacement lors des traumatisations complexes, ceci en combinant l’EMDR à d’autres pratiques comme l’illustre Joanna Smith en proposant une perspective originale qui intègre la Ligne du Temps issue de la thérapie par Intégration du Cycle de la Vie, et Olivier PiedfortMarin, en nous présentant l’association de l’EMDR et de la thérapie des états du Moi. 3. Une pratique prospère : Si la thérapie EMDR a permis d’approfondir les champs de la psychopathologie en matière de psychotraumatisme, la psychopathologie de l’EMDR ne se limite plus au trauma. Celle-ci est en perpétuelle redéfinition en raison du fait que les troubles auxquels elle s’adresse sont en constante extension. C’est ce qui nous est donné d’apprécier par le biais d’illustrations cliniques de l’usage de l’EMDR à d’autres champs, pour lesquels elle apparaît comme une proposition de prise en charge efficace et prometteuse.
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Un état des lieux sur l’impact des violences sexuelles sur la santé des victimes est présenté par Muriel Salmona qui souligne l’importance de recevoir des soins spécifiques le plus tôt possible ; impératif auquel la thérapie EMDR semble apte à répondre. C’est aussi la diversité qui est ici à l’honneur avec l’abord du traitement des troubles de personnalité borderline par Dolores Mosquera et Andrew M. Leeds, et Dolores Mosquera et Jim Knipe approchent les troubles narcissiques par la thérapie EMDR. Ad de Jongh expose les avantages que L’EMDR a à offrir dans le traitement des peurs et des phobies spécifiques. L’EMDR peut également contribuer à soigner les dépendances aux substances, comme le suggère Michael Hase. Patrick Zillhardt pose l’EMDR dans le contexte de la santé en explicitant les points d’action de l’EMDR dans les troubles psychosomatiques. Comme par un processus d’affinage, Marie-Jo Brennstuhl et Cyril Tarquinio proposent une articulation entre protocole EMDR standard et protocole EMDR Douleur pour la prise en charge de la douleur chronique. Enfin, Cyril Tarquinio, Pascale Tarquinio et Laura Vismara mettent en valeur la manière dont l’EMDR peut être pertinente pour aider à surmonter les difficultés sexuelles, d’une part en l’exemplifiant avec le vaginisme, et d’autre part, en faisant valoir son intérêt pour atténuer les conséquences psychologiques délétères que les maladies cardiovasculaires imposent aux malades.
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Par ailleurs, on découvre que l’EMDR est aussi une pratique dans l’air du temps qui s’intéresse au bien-être de l’individu en s’appuyant sur le développement des ressources. Martine RegourdLaizeau et Joanic Masson montrent comment la psychologie positive peut permettre de renforcer le potentiel des patients avant, pendant et après traitement et mettent à la disposition du lecteur trois protocole spécifiques. Puis, les auteurs sont rejoints par Ingrid Petitjean afin d’analyser la posture du coach en lien avec celle du praticien EMDR et c’est encore l’occasion pour les auteurs d’apporter outils et protocoles pour accroître l’univers des possibles du patient.
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4. Une pratique globale Le patient est pris dans la globalité de son être. D’une part, dans une perspective développementale comme en témoignent Hélène Dellucci en abordant les empreintes précoces et Michel Silvestre en nous initiant à la thérapie EMDR avec les enfants. D’autre part, dans la dimension relationnelle de l’être humain, qui est explorée à travers la dynamique familiale présentée par Michel Silvestre, et par Hélène Dellucci qui revient sur les traumatismes transgénérationnels qui peuvent émerger au sein de cette dynamique. Ces deux auteurs exposent également les problématiques en lien avec les violences domestiques, les troubles de l’attachement et la dissociation. Puis, Michel Silvestre lie Thérapie familiale et EMDR pour proposer une approche intégrative et contextuelle. Tandis que, Hélène Dellucci présente son protocole des lettres, qui permet de retraiter en douceur des affaires relationnelles non terminées. Le lecteur a la possibilité d’approfondir et d’opérationnaliser avec des outils d’évaluation le concept de l’attachement grâce à Laura Vismara et Cyril Tarquinio. Et l’on peut encore s’enquérir au sujet de l’expérience de l’attachement à travers la prise en charge du deuil et celle du deuil bloqué expliquée par Martine Iracane. Et enfin, sur un autre versant, explorer avec Eva Zimmermann, le potentiel de la thérapie EMDR en gynécologie et obstétrique. 5. Une pratique éclairée :
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L’EMDR est fondée sur le modèle du traitement adaptatif de l’information (TAI). Ludwig Cornil fait le point sur ce modèle et mentionne que les praticiens doivent avoir une bonne compréhension du TAI pour appliquer le protocole EMDR. Si ce modèle reste, pour une part, encore un peu flou, les auteurs de ce manuel s’attachent à le préciser autant que possible en explorant diverses facettes de la thérapie. Pour ce faire, Martine Iracane pose les bases d’une thérapie efficiente en revenant sur la conceptualisation de cas et de plan de traitement. Jenny Ann Rydberg revient sur les protocoles et les procédures EMDR pour mettre à la disposition des thérapeutes un outil clinique en rappelant la procédure en 11 points à appliquer aux cibles. Dans la continuité, le plan de ciblage standard est repris par Martine Iracane en vertu du fait qu’il oriente le traitement vers la guérison. Les points cruciaux au sein du protocole sont également examinés dans le détail, telles les cognitions dans la thérapie EMDR présentées par Hélène Dellucci et Gabrielle Bouvier qui proposent des astuces précieuses pour faire émerger les cognitions avec, par exemple, le fait de respecter une prosodie adaptée de l’énonciation de la consigne formulée par le thérapeute. Un autre point fondamental touche à ce qui caractérise la thérapie EMDR aux yeux du grand public, à savoir les mouvements oculaires, Nicolas Desbiendras revient sur la question des autres modes de stimulation et rappelle les dernières préconisations de Francine Shapiro sur ce point. Une aide concrète est apportée par Martine Iracane pour faire face aux blocages du traitement avec à la clef diverses stratégies. Et Hélène Dellucci rappelle que le traitement EMDR s’applique dans la préservation du patient pour que la confrontation au trauma soit la moins pénible possible, grâce aux techniques d’oscillation.
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Jenny Ann Rydberg examine et répertorie les différents protocoles EMDR spécialisés qui sont à la disposition des thérapeutes. Elle sonde, entre autres, les variations du protocole standard, et deux tableaux permettront au clinicien d’évaluer la pertinence de telle ou telle modification particulière et de pouvoir, ainsi, travailler de manière éclairée. C’est l’occasion de souligner que, si de très nombreux outils sont à la disposition des praticiens, aucun n’est présenté sans ses fondements épistémologiques et hors de son contexte d’application. C’est, selon nous, encore un signe de la volonté des auteurs de ne pas réduire l’EMDR à une technique. Le manuel est aussi l’opportunité d’avoir accès à des protocoles originaux comme ceux proposés par leur auteur, Hélène Dellucci, tels « Le protocole des lettres », « La boîte de Vitesses » et « Le protocole EMDR standard inversé », ou comme celui abordant les scénarios du futur aménagé par Eva Zimmermann, parmi ceux que nous avons déjà mentionnés. 6. Une pratique éthique : Emmanuel Augeraud pose d’emblée « qu’il n’y a pas de contre-indication formelle à la thérapie EMDR mais des précautions à prendre qui relèvent de la qualité et l’efficacité du thérapeute. Ce dernier, en résumé, doit être bien formé, évalué, supervisé et conscient de ses limites ». Martine Iracane rajoute que les propositions faites dans ce manuel « ne peuvent en aucun se substituer aux compétences cliniques qui régissent l’efficience thérapeutique ; bien au contraire elles viennent en révéler toute la créativité et la subtilité clinique ». Et Jenny Ann Rydberg complète en indiquant que si le suivi d’un protocole traduit sous forme de script peut paraître rassurant pour le praticien, celui-ci ne doit pas être une façon de déroger à l’obligation de se renseigner et de se former, en référence au code de déontologie. Elle précise également qu’une démarche intellectuelle et scientifique suppose de savoir pourquoi l’on fait ce que l’on fait.
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Enfin, un thérapeute responsable est aussi celui qui sait être attentif à soi pour prendre soin de l’autre comme en témoignent Gabrielle Bouvier et Hélène Dellucci qui abordent les traumatismes vicariants pouvant apparaître dans le cadre d’une relation professionnelle. Certains praticiens regretteront peut-être de ne pas trouver en annexe, des feuillets détachables qui récapitulent les nombreux outils et protocoles proposés tout au long de ce manuel. C’est probablement une invitation pour le praticien à investir pleinement sa posture psychothérapeutique et à ne pas se laisser réifier par l’usage de techniques.
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Le mérite des auteurs est de partager leur expérience professionnelle de la thérapie EMDR ; comme l’illustrent les nombreuses vignettes cliniques qui jalonnent les chapitres. Les auteurs vont au-delà de la transmission de savoirs ; ils confient au lecteur un legs de leurs savoir-faire thérapeutiques. Cela participe à faire de cet incontournable manuel un véritable petit bijou pour découvrir et pratiquer la psychothérapie EMDR. Bibliographie:
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AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION [APA] (2004). Practice Guideline for the Treatment of Patients with Acute Stress Disorder and Posttraumatic Stress Disorder. Arlington VA : American Psychiatric Association Practice Guidelines.
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HAUTE AUTORITE DE LA SANTE [HAS] (2007). « Prise en charge de l’état de stress posttraumatique (ESPT) », Affections psychiatriques de longue durée – troubles anxieux graves, 17-19.
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ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE [OMS] (2013). Guidelines for the management of conditions specifically related to stress. Genève, Suisse, OMS. Tarquinio, C., Brennstuhl, M.-J., Delluci, H., Iracane, M., Rydberg, J., A., Silvestre, M., et Zimmerman, E. (2017). Pratique de la psychothérapie EMDR. Introduction. Approfondissements pratiques et psychopathologiques. Malakoff, France : Dunod.
Mots-clefs : psychothérapie EMDR ; ouvrage ; pratique ; recherche ; psychopathologie.
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Please cite this article as: Nathalie Steffens D´ecouvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.ejtd.2017.04.002 This is a PDF file of an unedited manuscript that has been accepted for publication. As a service to our customers we are providing this early version of the manuscript. The manuscript will undergo copyediting, typesetting, and review of the resulting proof before it is published in its final form. Please note that during the production process errors may be discovered which could affect the content, and all legal disclaimers that apply to the journal pertain.
Titre : Découvrir l’EMDR et devenir un praticien EMDR averti en un seul volume. Note de lecture. Auteur : Nathalie Steffens ([email protected])
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Pour cet ouvrage de 700 pages, le Professeur Cyril Tarquinio s’est entouré de Marie-Jo Brennstuhl, Hélène Delluci, Martine Iracane, Jenny Ann Rydberg, Michel Silvestre, et Eva Zimmerman afin de se lancer dans une synthèse « de 20 ans de développement de la psychothérapie EMDR ». Afin de réussir ce tour de force, ces spécialistes ont convié les experts internationaux du domaine. Parmi ces praticiens et ces chercheurs, on retrouvera aussi bien les pionniers de cette pratique, notamment collègues de David Servan-Schreiber, que leurs héritiers, tous aussi investis et dynamiques. Leur but, semble-t-il, était de colliger en un seul volume la littérature concernant la pratique de la psychothérapie EMDR ; une littérature qui apparaît scindée en deux : en effet, elle se divise, d’une part, entre des ouvrages très généralistes et qui, de fait, se font redondants et d’autre part, des précis qui se focalisent sur un sujet très circonscrit. Toutefois, ce manuel va bien au-delà de ce qui a été écrit sur le sujet dans la mesure où les auteurs proposent une véritable articulation entre la pratique clinique et la recherche en psychopathologie. Et, de par sa présentation et son langage accessible, cet ouvrage est un outil de travail opérationnel pour les cliniciens dans leur pratique quotidienne.
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Une des originalités de cet ouvrage tient au fait que les éditeurs ont pris le temps de poser le cadre, un peu à la manière d’un thérapeute avec son patient. Alain Blanchet, nous fait redécouvrir les liens de filiation des psychothérapies entre elles et donne ainsi le ton à l’ouvrage, parce que la psychothérapie EMDR s’avère être profondément intégrative, comme on pourra s’en rendre compte. Edmond Marc, quant à lui, définit l’enjeu épistémologique sous-jacent à ce manuel, en s’interrogeant : L’EMDR est-elle une technique ou une psychothérapie à part entière ? Et Frédéric Verhaegen pose les principes de base de la psychothérapie. Isabelle Fernandez rappelle dans la préface que 24 études contrôlées randomisées ont évalué l’efficacité de cette approche sur des patients souffrant de psychotraumatisme. L’EMDR est devenue au fil des années le traitement psychothérapeutique de choix de l’Etat de Stress PostTraumatique : elle est recommandée en tant que traitement efficace chez les victimes de traumatisme par de nombreuses directives nationales et internationales, dont l’APA (American Psychiatric Association, 2004) ; l’HAS (Haute Autorité de la Santé, 2007) ; et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, 2013). Le premier objet de soin de l’EMDR est le psychotraumatisme, et il fait écho, aujourd’hui, au besoin sociétal de pallier au mieux les contextes de crises et d’urgence (comme les tremblements de terre ou les attentats). C’est ce que nous donne à voir Jenny Ann Rydberg en présentant les protocoles EMDR d’urgence et leur corollaire novateur et plus complet, l’approche R-TEP. Et les promoteurs de l’EMDR sont également animés par une nécessité de développer le domaine de connaissances de l’EMDR à travers une recherche scientifique rigoureuse. C’est pourquoi, nous pensons, qu’à l’intérieur du titre de l’ouvrage, à côté de « Pratique », nous pourrions glisser divers adjectifs qualificatifs, tels « scientifique, étayée, prospère, globale, éclairée et éthique ». C’est sur la base de ces six points que nous allons présenter cet ouvrage ; nous avons fait le choix de nous appuyer sur le contenu des chapitres afin que les futurs lecteurs mesurent à la fois la richesse et l’amplitude des sujets abordés.
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1. Une pratique scientifique : Maxime Bériault et Serge Larivée proposent ‘un survol des controverses’, en soulignant que le talon d’Achille de la thérapie EMDR sur un plan scientifique serait celui d’avoir d’abord promu le traitement avant d’accumuler les données empiriques. Cependant, l’EMDR a le mérite d’avoir considérablement stimulé la recherche sur le traitement de l’Etat de Stress Post-Traumatique. En témoignent Sara Carletto et Marco Pagani qui font état des études de neuro-imagerie fonctionnelle et structurelle sur les corrélats neurobiologiques de l’ESPT et de la thérapie EMDR. Les auteurs relèvent des résultats encourageants : on constate, après traitement EMDR, une inversion des anomalies préfrontales et limbiques chez les patients souffrant d’ESPT et ces conclusions sont cohérentes avec les observations cliniques. Les auteurs n’oublient pas de rappeler en parallèle certaines limitations liées aux résultats des études.
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L’EMDR est fondée sur le modèle du traitement adaptatif de l’information (TAI). Ludwig Cornil fait le point sur ce modèle et mentionne que les praticiens doivent avoir une bonne compréhension du TAI pour appliquer le protocole EMDR. Si ce modèle reste, pour une part, encore un peu flou, les auteurs de ce manuel s’attachent à le préciser autant que possible en explorant diverses facettes de la thérapie. Pour ce faire, Martine Iracane pose les bases d’une thérapie efficiente en revenant sur la conceptualisation de cas et de plan de traitement. Jenny Ann Rydberg revient sur les protocoles et les procédures EMDR pour mettre à la disposition des thérapeutes un outil clinique en rappelant la procédure en 11 points à appliquer aux cibles. Dans la continuité, le plan de ciblage standard est repris par Martine Iracane en vertu du fait qu’il oriente le traitement vers la guérison. Les points cruciaux au sein du protocole sont également examinés dans le détail, telles les cognitions dans la thérapie EMDR présentées par Hélène Dellucci et Gabrielle Bouvier qui proposent des astuces précieuses pour faire émerger les cognitions avec, par exemple, le fait de respecter une prosodie adaptée de l’énonciation de la consigne formulée par le thérapeute. Un autre point fondamental touche à ce qui caractérise la thérapie EMDR aux yeux du grand public, à savoir les mouvements oculaires, Nicolas Desbiendras revient sur la question des autres modes de stimulation et rappelle les dernières préconisations de Francine Shapiro sur ce point. Une aide concrète est apportée par Martine Iracane pour faire face aux blocages du traitement avec à la clef diverses stratégies. Et Hélène Dellucci rappelle que le traitement EMDR s’applique dans la préservation du patient pour que la confrontation au trauma soit la moins pénible possible, grâce aux techniques d’oscillation.
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Jenny Ann Rydberg examine et répertorie les différents protocoles EMDR spécialisés qui sont à la disposition des thérapeutes. Elle sonde, entre autres, les variations du protocole standard, et deux tableaux permettront au clinicien d’évaluer la pertinence de telle ou telle modification particulière et de pouvoir, ainsi, travailler de manière éclairée. C’est l’occasion de souligner que, si de très nombreux outils sont à la disposition des praticiens, aucun n’est présenté sans ses fondements épistémologiques et hors de son contexte d’application. C’est, selon nous, encore un signe de la volonté des auteurs de ne pas réduire l’EMDR à une technique. Le manuel est aussi l’opportunité d’avoir accès à des protocoles originaux comme ceux proposés par leur auteur, Hélène Dellucci, tels « Le protocole des lettres », « La boîte de Vitesses » et « Le protocole EMDR standard inversé », ou comme celui abordant les scénarios du futur aménagé par Eva Zimmermann, parmi ceux que nous avons déjà mentionnés. 6. Une pratique éthique : Emmanuel Augeraud pose d’emblée « qu’il n’y a pas de contre-indication formelle à la thérapie EMDR mais des précautions à prendre qui relèvent de la qualité et l’efficacité du thérapeute. Ce dernier, en résumé, doit être bien formé, évalué, supervisé et conscient de ses limites ». Martine Iracane rajoute que les propositions faites dans ce manuel « ne peuvent en aucun se substituer aux compétences cliniques qui régissent l’efficience thérapeutique ; bien au contraire elles viennent en révéler toute la créativité et la subtilité clinique ». Et Jenny Ann Rydberg complète en indiquant que si le suivi d’un protocole traduit sous forme de script peut paraître rassurant pour le praticien, celui-ci ne doit pas être une façon de déroger à l’obligation de se renseigner et de se former, en référence au code de déontologie. Elle précise également qu’une démarche intellectuelle et scientifique suppose de savoir pourquoi l’on fait ce que l’on fait.
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Enfin, un thérapeute responsable est aussi celui qui sait être attentif à soi pour prendre soin de l’autre comme en témoignent Gabrielle Bouvier et Hélène Dellucci qui abordent les traumatismes vicariants pouvant apparaître dans le cadre d’une relation professionnelle. Certains praticiens regretteront peut-être de ne pas trouver en annexe, des feuillets détachables qui récapitulent les nombreux outils et protocoles proposés tout au long de ce manuel. C’est probablement une invitation pour le praticien à investir pleinement sa posture psychothérapeutique et à ne pas se laisser réifier par l’usage de techniques.
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Le mérite des auteurs est de partager leur expérience professionnelle de la thérapie EMDR ; comme l’illustrent les nombreuses vignettes cliniques qui jalonnent les chapitres. Les auteurs vont au-delà de la transmission de savoirs ; ils confient au lecteur un legs de leurs savoir-faire thérapeutiques. Cela participe à faire de cet incontournable manuel un véritable petit bijou pour découvrir et pratiquer la psychothérapie EMDR. Bibliographie:
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AMERICAN PSYCHIATRIC ASSOCIATION [APA] (2004). Practice Guideline for the Treatment of Patients with Acute Stress Disorder and Posttraumatic Stress Disorder. Arlington VA : American Psychiatric Association Practice Guidelines.
M
HAUTE AUTORITE DE LA SANTE [HAS] (2007). « Prise en charge de l’état de stress posttraumatique (ESPT) », Affections psychiatriques de longue durée – troubles anxieux graves, 17-19.
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d
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE [OMS] (2013). Guidelines for the management of conditions specifically related to stress. Genève, Suisse, OMS. Tarquinio, C., Brennstuhl, M.-J., Delluci, H., Iracane, M., Rydberg, J., A., Silvestre, M., et Zimmerman, E. (2017). Pratique de la psychothérapie EMDR. Introduction. Approfondissements pratiques et psychopathologiques. Malakoff, France : Dunod.
Mots-clefs : psychothérapie EMDR ; ouvrage ; pratique ; recherche ; psychopathologie.
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