Environmental influences

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130 BOOK REVIEWS Environmental Foundation, Edited by D. C. GLASS. The Rockefeller New York, 1968. 304 pp. Influences. University Press and Russ...

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130

BOOK REVIEWS

Environmental

Foundation,

Edited by D. C. GLASS. The Rockefeller New York, 1968. 304 pp.

Influences.

University

Press and Russelle Sage

CE VOLUME,le troisikme de la sCrie “Biologie et Comportement”, contient les compte-rendus d’un symposium tenu ?i New York les 21-22 Avril 1967. La premiere partie consacrCe aux DBficiences Nutritionnelles Prtcoces comportait un exposC de I. Cravioto traitant de leur action sur lea performances mentales de l’enfant. Les r&ultats de trois series d’8tudes y sont prtsentees, la premikre concerne des nouveaux-n&s normaux provenant de la classe ouvri&re au Guattmala, la deuxieme des enfants ayant subi des tpisodes s&&es de malnutrition 4 des dges divers et la dernibre des enfants d’gge scolaire provenant soit de milieu rural, soit de milieu urbain. L’influence de la malnutrition sur le d&eloppement psychomoteur et adaptatif ainsi que sur l’organisation intersensorielle prise comme indicateur de dCve1oppement de I’integration nerveuse y apparait nettement, de mtme que I’importance des ptriodes critiques de dCveloppement pendant lesquelles I’effet de la malnutrition est plus marque et plus persistant. La discussion de R. H. Baines Porte sur I’importance des donn&s expCrimentales. Ses etudes montrent de-s effets durables entrain& par la malnutrition prkoce et s&&e dans deux especes animales (rats et cochons): modifications du comportement alimentaire, diminution de I’activitt d’exploration, effets sur le comportement d’apprentissage; en revanche, le rBle des privations nutritionnelles lCg&res sur le comportement d’apprentissage lui parait plus dificile & met&e en bvidence. Les facteurs socioculturels sont g I’inverse soulignCs par E. A. Suchman. L’Ctat nutritionnel ne doit &re consid% que comme un des &ments de I’ensemble de conditions sociales qui affecte le dtveloppement mental et physique. Le chapitre consacre aux Etudes des efTets de l’isolement social chez les animaux s’ouvre par un expost de W. A. Mason sur la D&privation Sociale pr&oce chez les primates non humains; le syndrome de dkprivation des primates y est remarquablement prCsentC. MalgrC les limitations Cvidentes que rencontre I’utilisation du modtle nonhumain pour 1’6tude du comportement humain, son utilite n’en apparait pas moins indeniable quand on se place dans une perspective comparative oti les divers types de primates sont retenus comme des &ments d’une s&rie &volutionnaire. On constate alors des tendances phylogen&iques dans le dtveloppement, par exemple la maturation de reproduction est atteinte beaucoup plus tardivement chez I’anthropoide que chez le singe et encore plus tardivement chez l’homme. Ce ralentissement du developpement ontog&n&ique correspond & un besoin accru d’apprentissage et doit tCmoigner d’un m&me processus de l’&olution, & savoir la ntot&ie, c’est-&dire la persistance de traits juveniles dans la vie ad&e. Les faits sont connus pour les structures physiques et il semble qu’il en soit ainsi dans le domaine du comportement; la persistance chez l’homme adulte de I’activitC ludique, de la curiosit&, de la crbativitd, des attachements infantiles lui paraissent en tkmoigner. En outre, la moindre rigidit& des patterns moteurs dij& constatCe chez les anthropoides permet des combinaisons nouvelles et plus complexes des diverses actions. Par rapport au d&eloppement dans la strie des primates, des caractbres spkiaux sont ainsi reconnaissables dans celui de l’homme: besoins de stimulations sociales moins spkcifiques, plus grand degrk d’elaboration des stquences comportementales d&s leur apparition, limites moins nettes des periodes critiques, structure et integration du comportement dCpendant fortement du milieu, mais non de formes sptiifiques d’expkrience. Pour L. J. Yarrow, Ctant donn& le caracttre crucial des premiires exptriences, il faut avant tout clue les nouveaux-n&s humains soient CtudiCs sous des conditions naturelles mais en rtalisant des environnements particuliers. P. Marler et A. Gordon Ctudiant I’environnement du b&be Macaque, dont la caractkristique reside dans l’importance des contacts sociaux avec les autres membres du groupe, montrent les consequences de cette interaction sociale sur le comportement de dominance et sur les habitudes alimentaires. Chez le jeune Macaque, on constate done une plasticite comptementale qui lui permet de s’adapter & un environnement dynamique, tandis que le comportement du Macaque adulte reste au contraire rigide et 1% par la tradition. Les trts intbessantes expkriences de Mirsky sur la communication d’affects chez les singes ayant subi une privation sociale lors de leur premiere annee montrent qu’g I’opposk des singes n& en liberte, les pemiers sont incapables de communiquer avec d’autres membres de I’espece par I’intermtdiaire d’expressions faciales Cmotionnelles. Cette facu1tC ne parait pouvoir etre acquise que pendant la premitre enfance; cette acquisition semble analogue au phCnom&ne d’empreinte ou de “socialisation primaire” constat& dans d’autres espkes animales. La conference de R. Dubos traite de facon assez gCn&rale des effets de l’environnement sur la biologic humaine. La personnalitC physique et mentale se construit a partir des rCponses du corps et de l’esprit aux forces de I’environnement beaucoup plus qu’en fonction du potentiel ghttique qui en gouverne seulement les reponses. De cette indeniable influence du milieu, on retiendra trois donnkes principales: le rble de ces facteurs est maximum, durable et parfois irrtversible dans la periode du dtveloppement; ieS possibilitCs d’adaptation de l’homme mQme B des conditions trts dCfavorables sont t&s grandes, mais les

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effets indirects et lointains de ces conditions peuvent Ctre tres nocifs; un large eventail d’experiences est n&essaire pour favoriser les expressions phenotypiques de types divers des potentialites genetiques. R. H. Walters presente les effets de l’isolation sociale et de l’interaction sociale sur l’apprentissage et les performances dans les situations sociales, et envisage les problemes theoriques qu’ils soulevent. Berlyne a partir de doM&es theoriquement deduites et des resultats d’experiences sur le rat et l’homme, insiste sur le fait que les sujets fuient la nouveaute et la complexite si Yeveil est a un niveau supra ou infranormal. Les stimuli exteroceptifs peuvent avoir des effets de recompense ou de punition selon le moment, et ainsi faciliter I’apprentissage de la reponse qui les produit; meme s’ils le troublent, ils peuvent determiner des reactions qui suppriment la perturbation (retrait ou exploration). L’augmentation de l’eveil que determine le stimulus mCme a effet d’aversion dtterminera la conduite vis-a-vis de ce stimulus. Interviendront aussi lepotentiel d&veil que le sujet a acquis et les recompenses ou les punitions qu’ont entrain.5 ses approches anterieures a des stimulus non familiers. W. Kessen met I’accent sur la selection d’aspects particuliers de l’environnement a laquelle I’enfant procede. Apres avoir discute les positions thtoriques de Walters, Leiderman rapport les resultats de ses propres experiences : effets sur l’eveil de breves periodes d’isolement, de l’affiliation a un groupe, (role de la conformite et de l’imitation), des types de comportement de la mere selon qu’elle a ete s&pa&e ou non du nouveau-m5 premature. L’expose de Kagan est consacre a la Privation Culturelle et ses effets sur les fonctions mentales superieures. C’est a partir d’un ensemble de schtmas, c’est-a-dire des structures mentales particulikes, Chaque schema est defini par un soit perceptives, soit symboliques, que I’enfant d&ode l’exptrience. noyau central constitue par un ensemble de traits distinctifs. L’information qui s’accorde a ses schemas ou du moins n’en est que moderement differente attire son attention et est assimilee pour constituer de nouveaux schemas. Si jusqu’g 12 ou 16 semaines, il semble que les seuls changements des paramtttres physiques puissent determiner l’attention independamment de tout apprentissage, a partir de 3 mois les caracteres distinctifs dependent de l’experience. L’attention est retenue en fonction du degre de discordance des stimuli par rapport aux schemas. L’auteur fait Ctat ici des recherches telles que celles de Fantz sur le degre d’attention port&e par les nourrissons de 4 mois a des representations de visages humains, deform& ou non. On lira avec inter& la description et les resultats des experiences sur l’attention port&e par des enfants d’lge et de niveau culture] differents a la presentation de reproductions de visages humains, deviants ou non-deviants. Les schtmas pour se modifier r&lament un facteur attentionnel; la selectivite attentionnelle depend du caractere distinctif d’un evvbnement et resulte de la presence d’elements dun contenu informatif Bleve et dont la detection permet d’atteindre un but. Enfin, les instructions verbales don&es par l’adulte joueront un role capital dans les modifications des schemas. Sur ces principes on peut tester le role du niveau socio-culture1 familial sur les capacites cognitives de l’enfant en utilisant des representations plus ou moins deviantes du visage humain. Si I’enfant possede un schema bien articule, le ralentissement cardiaque est maximum lorsque le stimulus n’est que peu different. S’il possede un schema moins articule, aucun effet de surprise ne se manifeste, surtout si le stimulus est particulierement deviant. Dans les milieux socioculturels Blew%, le nourrisson voit plus souvent le visage de la mere que dans les milieux de bas niveaux, et le visage devient alors un stimulus distinct et les images-tests different moins des schemas de l’enfant. Des faits analogues peuvent etre constates pour les schemas linguistiques. Les schtmas se modifieront en fonction de I’habituation, du langage et surtout du but recherche. En effet, a cBtC du role des structures cognitives, les facteurs de motivation, de socialisation et d’anxiete interviennent dans les modifications. Aussi Kagan souligne-til la n&essite de modifier l’ecologie sociale pour que I’enfant des milieux inferieurs transfere son systtme de valeurs sur le systeme oti sont valorises en premier lieu les reussites scolaires. V. Bronfenbrenner dans la discussion met l’accent sur le role de la relation de dependance dans le developpement psychologique, et insiste sur la necessite de modifier le comportement de la mere. L. S. Cottrell, &eve un certain nombre d’objections contre la position conceptuelle de Kagan en preilant la defense des positions behavioristes. Malgre la diversite des presentations et des sujets d’etudes, animaux aussi bien qu’enfants, privation sociale comme malnutrition, malgre aussi les positions theoriques diverses et parfois opposees, une unanimite certaine se d&gage des differentes etudes que comporte ce volume, l’affirmation du role considerable des facteurs de milieu, des premieres experiences aussi bien que des facteurs nutritionnels sur le developpement physique et psychologique et sur la rblisation des potentialites genetiques propres a l’esp&e. HENRYHECAEN