Infirmité motrice cérébrale et polyhandicap

Infirmité motrice cérébrale et polyhandicap

© 2007. Elsevier Masson SAS Tous droits réservés Motricité cérébrale 2007 ; 28(4) : 147-148 www.masson.fr/revues/moce Éditorial Infirmité motrice c...

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© 2007. Elsevier Masson SAS Tous droits réservés

Motricité cérébrale 2007 ; 28(4) : 147-148 www.masson.fr/revues/moce

Éditorial

Infirmité motrice cérébrale et polyhandicap M. Le Métayer CDI, 217, rue Saint-Charles, 75015 Paris. Tirés à part : M. Le Métayer, à l’adresse ci-dessus. e-mail : [email protected]

Depuis 1980, Motricité Cérébrale est la revue de langue française apportant une large information sur l’infirmité motrice cérébrale. Les articles allant du dépistage et de l’évaluation clinique à l’éducation thérapeutique en passant par la prévention et les traitements orthopédiques, les troubles de déglutition et d’alimentation ou les aspects neuropsychologiques… Le polyhandicap fut abordé au fil des années de manière espacée, puis dans un numéro spécial en 2004… Pourtant, le polyhandicap occupe une large place en regard de l’infirmité motrice cérébrale dans les établissements ou aux domiciles où exercent nombre de nos lecteurs. Nous connaissons les facteurs communs à ces deux populations, en reconnaissant ce qui les différencie sans les opposer. Les professionnels ayant une réelle expérience auprès de sujets IMC et des sujets polyhandicapés déclarent volontiers que ces deux expériences sont complémentaires. Il est vrai que ces professionnels de la rééducation savent généralement aborder les difficultés physiques des sujets polyhandicapés et pratiquer certaines évaluations cliniques, avec les mêmes techniques développées pour les IMC. Lorsqu’ils ont acquis les compétences nécessaires en matière d’alimentation, ils transmettent les techniques au personnel éducatif en charge d’alimenter des sujets polyhandicapés en adaptant ces techniques à chacun. D’autres points relativement communs pourraient être cités : la pathogénie des troubles ortho-

pédiques répond aux règles générales connues en infirmité motrice cérébrale. Les moyens préventifs et thérapeutiques pouvant différer en fonction de profils psychologiques et cérébromoteurs quelque peu dissemblables. Sur le plan relationnel, sensoriel et éducatif, une approche particulière des sujets polyhandicapés est le plus souvent nécessaire. Approche originale, subtile, mais ne transgressant pas les théories connues de l’apprentissage. La création des Diplômes Universitaires en infirmité motrice cérébrale et polyhandicap en 1999 à l’intention des médecins, puis en 2007 pour les rééducateurs, montre par le contenu de leurs programmes qu’il est opportun d’enseigner des matières communes, spécifiques à ces deux populations, mais aussi d’aborder des thèmes qui leur sont propres pour apporter, à chacune, les conditions éducatives et médicales appropriées. C’est dans cet esprit que nous souhaitons dès à présent favoriser et élargir l’information allant de l’infirmité motrice cérébrale au polyhandicap, de telle sorte que chaque professionnel trouve dans Motricité Cérébrale matière à se former et se perfectionner dans l’exercice quotidien selon ses orientations. Aussi nous réjouissons-nous de l’entrée au Comité de Rédaction Motricité Cérébrale du docteur Finn-Alain Svendsen, Directeur Médical du CESAP. La venue du docteur Svendsen, connu de longue date pour ses compétences dans le domaine du

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polyhandicap et pour ses qualités personnelles, est à nos yeux un signal fort qui concrétise une collaboration informelle initiée d’année en année. Sa démarche s’associe à l’esprit d’ouverture et de collaboration manifesté par le CESAP pour une extension des thèmes dorénavant prévus dans les prochains numéros. Dès le premier numéro de l’année 2008, des pages dédiées au polyhandicap seront ouvertes à

tous les professionnels concernés : éducateurs, paramédicaux, psychologues et médecins. Il s’agit d’un appel à publication sur lequel nous reviendrons. Nous terminerons cet éditorial en disant le grand plaisir que nous avons de publier dans ces colonnes l’article du docteur Saulus, dont la haute tenue aidera chacun à avancer dans sa réflexion, ainsi que l’article de Finn-Alain Svendsen par lequel il nous livre son expérience.