Médecine & Longévité (2010) 2, 68—72
ARTICLE ORIGINAL
La personnalité et la dynamique familiale comme prédicteurs de la santé ? Personality and family as predictors of health ? D. Tordeurs ∗, N. Zdanowicz , B. Lepiece , P. Janne , C. Reynaert Service de médecine psychosomatique, cliniques universitaires UCL Mont-Godinne, avenue Dr. G.-Therasse 1, 5530 Yvoir, Belgique Disponible sur Internet le 6 mai 2010
MOTS CLÉS Santé ; Famille ; Personnalité ;
KEYWORDS Health; Family; Personality;
∗
Résumé Objectif. — Cette étude vise à déterminer, à six mois, des prédicteurs de la santé physique et mentale à partir de caractéristiques de personnalité et de la dynamique familiale. Méthodes. — Vingt sujets dits « sains » ont complété différents questionnaires (MINI, FACES III Olson, Néo-FFI, SF-12 et HAD). Résultats. — Après six mois, la cohésion et l’adaptabilité de la famille nucléaire sont de bons prédicteurs influenc ¸ant positivement la santé ; en revanche, le « névrotisme » et l’adaptabilité de la famille d’origine jouent en défaveur de la santé. Conclusion. — Nos données démontrent que, en plus de certaines caractéristiques de personnalité, grandir au sein d’une famille où les échanges affectifs sont fréquents permet de maintenir une bonne santé physique et mentale. © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Summary Objective. — This study aims to determine, within six months, predictors of physical and mental health from personality characteristics and family relationships. Methods. — Twenty subjects called ‘‘healthy’’ have completed psychological questionnaires (MINI, FACES III Olson, Neo-FFI, SF-12 and HAD).
Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Tordeurs).
1875-7170/$ — see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.mlong.2010.03.001
La personnalité et la dynamique familiale comme prédicteurs de la santé ?
Prédicteur
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Results. — After six months, cohesion and adaptability of the nuclear family are good predictors influencing the health in a positive way; the ‘‘neuroticism’’ and the adaptability of the original family works against the health. Conclusion. — Our data demonstrate that, in addition to certain personality characteristics, to grow up in a family where emotional relationships are frequent allows to remain physically and mentally fit. © 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
Méthode
Au cours d’études précédentes [1—4], nous avons comparé certains indicateurs de santé entre un groupe d’adolescents en bonne santé et un groupe d’adolescents atteints de différents troubles mentaux. La cohésion et l’adaptabilité évaluées par l’échelle FACES d’Olson [5] de la famille de ces jeunes se sont avérées non seulement des facteurs discriminants entre les deux groupes mais aussi comme des facteurs influenc ¸ant la perception qu’ils ont de leur santé. Plus précisément, ces études ont souligné le fait que la famille d’origine des adolescents sains est plus adaptable et surtout plus cohésive. Cela est corrélé avec un sentiment de maîtrise plus grand sur leur santé et avec une décroissance, en fonction de l’âge, de la responsabilité attribuée aux autres. Dans un volet annexe de ces recherches [6], nous avions tenté de savoir si ces paramètres pouvaient également être prédictifs à deux ans de différents indicateurs de la santé. Les résultats observés sont en faveur de cette hypothèse chez les adolescents sains uniquement. Ces essais méthodologiques abordent essentiellement l’influence relationnelle. Or, le positionnement de l’individu dans ses différents systèmes d’appartenance nous paraît tout aussi important que la dynamique du ou des systèmes. Nous avons donc tenu à introduire la dimension de la personnalité dans notre design. En ce qui concerne la personnalité, de nombreuses études ont été menées et montrent, pour la plupart, un score élevé de « névrotisme », évalué par le NEo-FFI, chez les sujets atteints d’une souffrance psychologique ou psychiatrique [7,8]. Cette dimension n’acquiert cependant aucune valeur prédictive de la réussite thérapeutique [9]. Nous savons que les sujets « sains » obtiennent des scores relativement bas à cette échelle mais nous ignorons si le maintien d’une bonne santé physique et mentale peut être prédit par cette dimension de la personnalité. La présente étude vise donc trois objectifs : • généraliser les résultats à un échantillon plus âgé ; • introduire la dimension de la personnalité ; • réévaluer la santé physique et mentale après six mois.
Sujets
Nous avons mené une étude prospective sur six mois incluant 20 sujets — dix adolescents et dix adultes indemnes de tout trouble psychiatrique. Les sujets sont évalués par rapport à leur état de santé psychologique et physique, leur consommation de médicaments et le nombre de consultations médicales.
Dans le cadre de cette étude ouverte, 20 sujets caucasiens (dix entre 12 et 18 ans et dix entre 19 et 63 ans) sont enrôlés après accord et signature du consentement écrit. Les sujets ne peuvent être atteints d’aucun trouble psychiatrique sur l’axe I du DSM IV ni d’aucune pathologie physique à moins qu’elle ne soit chronique et stable. Les données sociodémographiques relevées sur notre échantillon sont l’âge, le sexe, le revenu net par mois (s’il s’agit d’un adolescent le revenu cumulé des parents divisé par deux) et les traitements pharmacologiques chroniques éventuels. L’échantillon a un âge moyen de 29,14 ± 14,62 ans, le sujet le plus jeune a 13 ans et le plus âgé a 56 ans. Le sexratio est de neuf femmes pour 11 hommes. Le revenu des familles est en moyenne de 2300 ± 830 euro par mois. La moyenne des revenus en Belgique s’élève à 1140 euro par habitant par mois.
Matériel La version 5.0.0 franc ¸aise du Mini International Neuropsychiatric Interview [10] est utilisée pour évaluer la présence ou non d’un trouble psychiatrique. Deux données sont mesurées au temps 0.
La cohésion et l’adaptabilité La cohésion et l’adaptabilité de la famille d’origine, nucléaire et idéale ainsi que celles du couple actuel et idéal sont mesurées à l’aide du FACES III d’Olson [5]. Ce modèle a pour objectif d’évaluer deux dimensions du fonctionnement d’un système relationnel : la cohésion et l’adaptabilité. La cohésion se définit sur base des « liens émotionnels que chaque membre de la famille développe à l’égard des autres ». L’adaptabilité est « l’habilité du système conjugal ou familial à changer sa structure de pouvoir, les rôles dans les relations et les règles dans ces relations en réponse à une situation ou une évolution stressante » [3].
La personnalité Le Neo-FFi [11] explore cinq dimensions de la personnalité : le névrotisme, l’extraversion, l’ouverture, l’agréabilité et la conscience au sens de l’autodiscipline. La dimension « névrotisme » fait référence à la stabilité émotionnelle et aux capacités d’adaptation d’un individu. Plus une personne est névrotique, plus elle présentera une prédisposition géné-
70 Tableau 1
D. Tordeurs et al. Moyennes et déviation standard des scores au FACES III et résultats (t-Student) de comparaisons de moyennes. Cohésion
Famille d’origine Famille nucléaire (adultes) Famille idéale Couple actuel (adultes) Couple idéal
N
Moy. (std)
20 10 20 10 20
35 39,1 41,8 39 44,7
(6,1) (4,7) (3,4) (6,5) (3,8)
Adaptabilité (Std)
t
p
0,3(2,32)
−0,410
0,691
6,0(5,9)
−3,212
0,011
Moy. (std) 25 25,3 28,5 32,5 35,1
(5,2) (5,1) (7,1) (6,1) (7,8)
(Std)
t
p
3,9 (2,92)
−4,219
0,002
5,4 (4,99)
−3,420
0,008
Moy. : moyenne ; Std : écart-type ; : différence ; t : t de student ; p : p-valeur.
rale à ressentir des affects négatifs tels que : la peur, la tristesse, la colère, la culpabilité, le dégoût, l’embarras. . . Les sujets « extravertis » sont des êtres sociables mais la sociabilité n’est qu’un des traits de l’extraversion. Ces personnes préfèrent les grands groupes, elles sont actives, énergiques, loquaces et optimistes. Les sujets « ouverts » sont curieux de tout ce qui provient de leur univers interne et externe et leur vie est riche en expériences. Ils sont disposés à concevoir des idées nouvelles et à adopter des valeurs non conventionnelles. Ils vivent intensément les émotions positives et négatives. Les sujets qui obtiennent une note basse ont tendance à être conservateurs et conventionnels dans leurs opinions et leurs comportements. La personne « agréable » est altruiste, elle se montre sympathique, disposée à aider les autres et pense que ceux-ci l’aideront autant en retour. Par contraste, les personnes non « agréables » sont égocentriques, doutent des intentions d’autrui et entrent plus facilement en compétition qu’elles ne coopèrent. Les individus « conscients » : au cours de leur développement, la plupart des individus apprennent à gérer leurs désirs. Ce contrôle de soi peut renvoyer à un processus actif de planification, d’organisation et de mise en exécution des tâches. Sur le versant positif, une note C élevée est associée à la réussite scolaire et professionnelle. Sur le versant négatif, elle peut conduire à une exigence exagérée et pénible, à un besoin compulsif d’ordre et de propreté et au surmenage dans le travail. Au temps 0 et au sixième mois, nous évaluons : • le niveau de santé physique (fonctionnement physique, fonctionnement dans la vie, douleur physique et santé générale) et mentale (vitalité, fonctionnement social, fonctionnement dans la vie et santé mentale) au moyen du SF-12 [12] ; • le niveau de la symptomatologie dépressive a l’aide de l’échelle d’Hamilton à 17 items [13] ; • le lieu de contrôle de la santé (Multidimensional Health Locus of control, Wallston and Wallston, 1978) ; • la consommation de médicaments supplémentaires (nombre et classe de médicaments) prescrits ; • la consommation médicale (nombre et type de consultations médicales).
comparaison de moyennes est effectuée par le test de Student.
Résultats À propos de notre échantillon. . . Les moyennes et écart-type relatives aux différentes variables de notre échantillon sont résumées dans les Tableaux 1 et 2. Notons que les sujets décrivent des couples et familles idéaux plus cohésifs que ceux qu’ils ont et que, hormis la cohésion de la famille nucléaire, ces différences sont statistiquement significatives (Tableau 1).
Au temps 0 L’analyse des corrélations non contrôlées laisse apparaître qu’un certain nombre de facteurs peuvent être en faveur ou en défaveur des indicateurs de santé (Tableau 3). Comme le soutenait notre hypothèse de départ, la personnalité joue effectivement un rôle sur la santé. Les dimensions « névrotisme », « ouverture », « conscience » exercent toutes Tableau 2 Moyennes et déviations standard des scores obtenus aux MHLC, Neo-FFi, SF-12 et HAD.
MHLC
Neo-FFI
SF-12a HADb a
Les méthodes statistiques employées sont paramétriques et ont toutes inclus les erreurs de premier et de deuxième types. Les liens entre les variables continues sont étudiées a l’aide du test de Pearson contrôlé pour les éventuelles covariables sociodémographiques. S’il y a lieu, une
IHLC PHLC CHLC Extraversion Conscience Agréabilité Ouverture névrotisme Santé physique Santé mentale
Moy.
Std
23,71 19,14 17,43 42,38 42,48 41,05 37,62 32,9 51,14 51,51 3,90
4,18 4,1 4,0 4,87 8,34 5,84 6,53 8,76 4,72 10,49 3,23
La moyenne belge recueillie dans l’étude ESEMED (12) est de 52,44 pour la santé physique et de 57,13 pour la santé mentale. b La moyenne est bien inférieure à la limite de sept points, limite qui est indicatrice d’un risque pratiquement nul de dépression.
La personnalité et la dynamique familiale comme prédicteurs de la santé ? Tableau 3
71
Tableau de corrélations entre les variables dites « dépendantes » et « indépendantes » (temps 0).
Variables dépendantes
Variables indépendantes
p
r
Type de lien
p (contrôlé)
r (contrôlé)
Santé physique
FO cohésion CA cohésion Ouverture FI Adaptabilité
0,006 0,045 0,016 0,054
0,581 0,642 0,517 −0,426
+ + + −
0,027
0,492
0,016 0,054
0,517 −0,426
FI cohésion CHLC Névrotisme Conscience
0,025 0,039 0,011 0,052
−0,487 0,453 −0,545 0,429
+ — — —
0,015 0,037
−0,549 0,482
HAD
IHLC CA Adaptabilité
0,019 0,038
−0,507 0,659
+ −
0,023
—0,507
Santé mentale
Névrotisme
0,002
−0,637
−
0,002
−0,644
Nombre de médicaments
une influence positive ou négative sur la santé. En résumé, décrire son couple actuel et sa famille idéale comme trop adaptable, obtenir un score élevé en « névrotisme » et en « conscience » et lier la chance à la santé sont des caractéristiques qui jouent en défaveur de la santé au temps 0. En revanche, la cohésion dans le système familial et conjugal, l’ « ouverture » et l’internalité sont des variables qui agissent en faveur de la santé. Dans le Tableau 3 sont également mentionnés les résultats des tests de corrélation de Pearson lorsque les données sociodémographiques sont contrôlées. Comparativement à la santé mentale, nous observons que la santé physique est le paramètre qui compte le plus d’intersections (4) avec les variables indépendantes issues des questionnaires.
Discussion
Après six mois. . . En ce qui concerne nos variables liées à l’évaluation de la santé, aucune différence significative n’est relevée (Tableau 4). Cependant, d’autres variables s’avèrent être corrélées à la santé (Tableau 5). À nouveau, la santé physique est le paramètre qui compte le plus d’intersections (2) avec les variables indépendantes.
Un indice de santé Nos variables liées à la santé peuvent être regroupées sous la forme d’un indice de santé. Il est possible de diviser les résultats obtenus à chacune de nos variables dépendantes (nombre de consultations, nombre de médicaments, HAD, santé mentale et physique [SF-12]) en quatre groupes en fonction du percentile 0,25. Nous obtenons ainsi, pour
Tableau 4
chaque variable, quatre groupes distincts : gr. 1 : mauvaise santé à gr.4 : meilleure santé. Si nous additionnons les scores (de 1 à 4) de chaque variable, un indice de la santé devient une mesure objective de l’état de santé physique et mentale du sujet. L’individu qui obtient un score global de 20 (score maximum) est celui qui présente une excellente santé selon nos variables, contrairement à celui qui rec ¸oit un score de 5 (score minimum). Les corrélations calculées entre notre indice de santé et les variables dépendantes se révèlent, pour la plupart, statistiquement non significatives. Seul la cohésion de la famille nucléaire est liée à l’indice de santé avec un rho de 0,612 (p = 0,06 ; qs).
Nos travaux réalisés sur un échantillon de jeunes adolescents avaient indiqué que la perception de leur famille les distinguait en ce qui concerne leur santé. Les adolescents dépressifs soulignaient très clairement le manque de cohésion et d’adaptabilité au sein de leur famille nucléaire. En ce qui concerne notre premier objectif, nos résultats plaident vers une généralisation possible de nos précédentes conclusions. L’échelle FACES d’Olson, dans son évaluation de la famille ou du couple, reste liée à la santé. Le followup de six mois dynamise encore cette hypothèse puisque la cohésion et l’adaptabilité de la famille nucléaire agissent en faveur de la santé. Ajoutons encore que notre indice de santé calculé sur la base de cinq variables est significativement corrélé à la cohésion de la famille nucléaire. Au-delà des caractéristiques personnelles, grandir au sein d’une famille où les échanges affectifs sont fréquents permet de maintenir une bonne santé physique et mentale.
Comparaisons des scores obtenus au temps 0 et au temps 1 (six mois).
Santé physique Santé mentale Hamilton Nbr de médicaments
Temps 0 moy. (std)
Temps 6 mois moy. (std)
p
51,14 51,51 3,90 0,29
50,81 50,74 3,62 0,71
0,847 0,699 0,649 0,186
(4,72) (10,4) (3,32) (0,64)
(7,71) (8,33) (2,61) (1,38)
(0,195) (0,392) (0,462) (−1,369)
72 Tableau 5
D. Tordeurs et al. Tableau de corrélations entre les variables dites « dépendantes » et « indépendantes » (temps 1 : six mois).
Variables dépendantes
Variables indépendantes
p
r
Type de lien
Santé Physique
FN cohésion Névrotisme FO adaptabilité FN Adaptabilité
0,030 0,012 0,044 0,003
0,682 −0,537 0,433 −0,854
+ − − +
Nombre de consultations HAD
En plus du système familial, nous avons tenu à introduire la dimension de la personnalité dans notre design. Conformément à la littérature, la dimension « névrotisme » s’est distinguée comme étant un critère prédictif de la bonne santé sur une durée de six mois. Au moyen de cette étude prospective, nous découvrons que les facteurs corrélés au temps 0 ne s’avèrent plus corrélés six mois plus tard. Apparaissent alors de nouveaux facteurs qui, eux, n’étaient pas corrélés au départ. Cela nous semble indicateur de combien la santé est un processus séquentiel où ses déterminants à court terme ne sont plus ceux d’un second temps. Remarquons également que les questionnaires liés à la dimension de la personnalité et à la famille sont de meilleurs prédicteurs de la santé physique que de la santé mentale. La description du niveau de santé physique est la première valeur prédictible en termes de nombre de variables permettant de la prédire (t0 : 4 ; t1 : 2). Des études devraient donc être menées afin d’évaluer l’utilisation de questionnaires psychologiques tels que le Neo-FFi dans d’autres domaines que celui de la santé mentale. En conclusion, le maintien d’une bonne santé physique et mentale se définit comme le résultat d’une combinaison biopsychosociale au sein de laquelle l’individu s’identifie en tant que personne présentant peu d’affects négatifs et appartenant à une famille cohésive et adaptable.
Conflit d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de conflit d’intérêt.
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