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(88 %) des patients, partielle pour 2 patients et en centre spécialisé pour 6 patients. Quatre patients étaient en cours de formation initiale. Douze patients (16 %) n’avaient aucun diplôme (versus 32,4 % dans la population générale). Il y avait plus de formation professionnelle (CAP/BEP) parmi les patients (26 patients, 36 %) que dans la population générale (20 %). Parmi les personnes ayant réalisé des études supérieures, plus de patients avaient un cursus inférieur à 5 ans post-bac (20 patients, 27 %) que dans la population générale (10 %). Trente-neuf (53 %) patients travaillaient au moment de l’étude (versus 59 % de la population générale), 2 patients (3 %) étaient au chômage, 12 (16 %) restaient à la maison, 11 (15 %) recevaient une pension d’invalidité et 5 (7 %) étaient à la retraite. Cinq patients vivaient chez leurs patents, et 12 ne pouvaient plus sortir seuls de chez eux. Conclusion La prise en charge de la surdité était rendue compliquée à l’âge adulte par les aspects financiers, malgré la présence avérée d’une atteinte visuelle conjointe. La surdité retentissait sur la scolarité et le niveau d’étude initiale ; la double déficience retentissait ensuite sur l’emploi et grevait l’autonomie des patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.475
lité « absolue » à l’harmonicité pourrait faire partie des mécanismes supraliminaires qui ne sont pas ou peu corrélés au seuil auditif absolu, et contribuer à expliquer la grande disparité clinique de surdités audiométriquement comparables. Par ailleurs et de manière inattendue, une sensibilité « relative » à l’harmonicité est retrouvée chez tous les sujets sourds testés, même en présence de pertes tonales moyennes supérieures à 45 dB entre 500 et 4000 Hz. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.476
Otologie, oto-neurologie et chirurgie de la base du crâne Lundi 13 octobre 2014 15:30 - 17:00 Salle 242 B Sous l’égide de l’Association franc¸aise d’otologie et oto-neurologie Présidents de séance : C. Vincent, P. Bordure.
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Conséquences des surdités neurosensorielles sur la sensibilité à l’harmonicité des sons
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But de la présentation Cette étude évalue l’impact des surdités neurosensorielles sur la sensibilité à l’harmonicité des sons, définie comme la capacité du système auditif à fusionner perceptivement les différentes composantes spectrales d’un son complexe harmonique en une entité sonore unique. Il est établi que cette fusion harmonique joue un rôle important dans la ségrégation des sources sonores dans un environnement multi-locuteurs, situation dans laquelle la gêne auditive des patients atteints de surdité neurosensorielle est généralement exacerbée. Matériel et méthodes Étude psychoacoustique prospective incluant 17 sujets répartis en deux groupes, un groupe de sujets normo-entendants (n = 9), et un groupe de sujets présentant une surdité neurosensorielle légère à moyenne uniforme dont la perte audiométrique est comprise entre 30 et 50 dB de 250 à 3000 Hz (n = 8). La tâche du sujet est d’identifier un stimulus cible parmi trois stimuli étalons. Chaque stimulus est composé de trois sons purs simultanés équidistants sur une échelle logarithmique de la fréquence. Le stimulus cible diffère des stimuli étalons par la valeur du rapport de fréquences entre ses composantes, en d’autres termes par son degré d’inharmonicité ; une procédure adaptative permet de mesurer objectivement le seuil différentiel pour des rapports de fréquences voisins de l’octave. Résultats La sensibilité « absolue » à l’harmonicité (qui correspond au seuil de détection d’une inharmonicité), présente une très grande variabilité interindividuelle chez les sujets sourds testés. Nos mesures indiquent qu’elle s’étend de valeurs comparables à celles des sujets normo-entendants jusqu’à des valeurs dix fois plus élevées. En revanche, la sensibilité « relative » à l’harmonicité (qui correspond au fait que les sujets détectent plus facilement une différence de rapports de fréquences entre un stimulus harmonique et un stimulus inharmonique qu’entre deux stimuli inharmoniques) est systématiquement conservée chez tous les sujets sourds testés. Conclusion En présence d’une surdité neurosensorielle, la sensibilité « absolue » à l’harmonicité est très variable d’un individu à l’autre, et semble refléter avant tout le niveau d’altération de la discrimination fréquentielle. Nos données indiquent que la sensibi-
F. Venail 1,∗ , C. Mathiolon 2 , S. Menjot de champfleur 3 , F. Sterkers 4 , M. Mondain 3 , A. Uziel 3 1 CHU de Montpellier, Montpellier, France 2 CHU Gui-de-Chauliac, Nimes, France 3 CHU Gui-de-Chauliac, Montpellier, France 4 Centre d’Implantation Cochléaire, Palavas, France ∗ Auteur correspondant.
D. Bonnard ∗ , V. Franco-vidal , R. Dauman , V. Darrouzet CHU de Bordeaux, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant.
Le décalage entre la fréquence de stimulation et la tonotopie des neurones cochléaires retarde et diminue les scores de perception de la parole
But de la présentation Évaluer l’effet de décalage entre la fréquence de stimulation et la fréquence des neurones auditifs sur les scores de perception de la parole (score maximum et durée nécessaire pour atteindre 70–80 % de la valeur maximale) après implantation cochléaire unilatérale. Matériel et méthodes Étude rétrospective dans un centre de référence d’implantation cochléaire. Les sujets ont implantés avec des implants MedEl concerto avec des longueurs de faisceau d’électrodes de 24 mm, 28 mm ou 31,5 mm. La fréquence théorique des neurones stimulés par chaque électrode a été déterminée par Cone Beam CT. Les fréquences de stimulation de chaque électrode ont été comparées à la fréquence théorique des neurones stimulés pour déterminer la participation d’un décalage fréquentiel dans la valeur des scores maximum de perception de la parole (test en liste ouverte monosyllabique PBK présenté à 65 dB) et la durée nécessaire pour atteindre 70–80 % de la valeur maximale. D’autres facteurs comme l’âge des sujets, la durée de la surdité profonde, le nombre d’ électrodes actives, et la profondeur d’insertion du faisceau d’électrodes ont été utilisés pour effectuer des analyses multivariées. Résultats Les données de 23 sujets (24 mm, n = 6 ; 28 mm, n = 5, et 31,5 mm, n = 12) ont été analysées. Les profondeurs d’insertion moyennes étaient 361,67 ± 38,89◦ , 478,00 ± 28,80 et 566,67 ± 93,89◦ pour chaque type de faisceau respectivement. La moyennes des scores maximaux de perception de la parole était de 75,54 %. Le durée pour atteindre 70-80 % du score maximal était de 7,22 ± 2,88 mois. Le décalage fréquentiel était plus important entre la 2e à la 7e électrodes pour les faisceaux de 31,5 mm (Anova < 0,05). Les analyses multivariées ont montré que le score de PBK était
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significativement associée à tous les facteurs, sauf le nombre d’ électrodes actives. Les scores PBK les plus élevés ont été associés à un plus jeune âge, une durée plus courte de privation auditive, un décalage de fréquence moins important, et une durée plus courte pour atteindre 70–80 % de max PBK. De plus, les facteurs associés à la durée nécessaire pour atteindre 70 à 80 % du PBK maximum sont le décalage en fréquence, le PBK maximum, et l’âge. Par conséquent, un faible décalage de fréquence, un PBK max élevé, et un plus jeune âge ont été associés à un délai plus court pour atteindre 70–80 % de PBK max. Conclusion Le décalage entre fréquence de stimulation et tonotopie cochléaire altère les résultats de la perception de la parole (valeur maximale et durée nécessaire pour atteindre 70–80 % de la valeur maximale) après implantation cochléaire unilatérale. Un choix minutieux des longueurs de faisceaux d’électrodes tenant compte des variations individuelles de taille de cochlée peut réduire ce décalage. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.477 240
Incidence de la stimulation bimodale de la zone de recouvrement fréquentielle acoustique et électrique chez les patients implantés cochléaires avec fréquences graves préservées J. Henry ∗ , F. Lefevre , G. Bescond , B. Godey CHU de Rennes, Rennes, France ∗ Auteur correspondant.
But de la présentation Chez des patients ayant des fréquences graves résiduelles, la stimulation électro-acoustique permet une meilleure perception prosodique et une meilleure intelligibilité que la stimulation électrique simple. Lorsque l’insertion du porteélectrodes recouvre une partie de la zone de fréquences résiduelles, faut-il désactiver les électrodes de la zone de recouvrement, ou la stimulation bimodale électrique et acoustique d’une même zone fréquentielle est-elle pertinente ? Matériel et méthodes 15 patients implantés cochléaires ayant des fréquences graves résiduelles stimulantes acoustiquement ont été étudiés. Les test auditifs étaient des listes de 20 syllabes répétées 3 fois, délivrées à 65 dB, lors d’une stimulation électrique seule, lors d’une stimulation acoustique seule et lors d’une stimulation électroacoustique. Les caractéristiques temporelles (facteur de crête, profondeur de modulation, dynamique et valeur RMS) des confusions syllabiques étaient analysées par le logiciel ATEC (audiological temporal enveloppe analysis) par bandes de fréquences. Un scanner du rocher était réalisé pour chaque patient oreille implantée, la taille et la longueur de la cochlée étaient calculées, et la répartition fréquentielle pour chaque électrode était déterminée. La zone cochléaire acoustiquement fonctionnelle et recouverte par le porte électrode était calculée. Les confusions étaient étudiées par bandes de fréquence au niveau de la zone de recouvrement. Résultats Le délai moyen entre l’implantation et les tests était de 35,5 mois. La fréquence de coupure était en moyenne à 892 Hz. La profondeur moyenne d’insertion de l’électrode apicale était de 24,9 mm pour une longueur de cochlée moyenne de 33,53 mm. La zone de recouvrement électroacoustique était en moyenne de 4,05 mm. En analyse ATEC le pourcentage de phonèmes reconnus était de 56 % en stimulation mixte, 48 % avec IC seul et 19,1 % avec ACA seule. Le taux de confusions phonémiques global des indices des enveloppes temporelles (IC + ACA vs. IC) était de 15,7 % vs. 17,8 % pour le facteur de crête ; 17,7 % vs. 20,1 % pour la profondeur de modulation ; 16,3 % vs. 18,4 % pour la dynamique et 24,1 % vs. 27,9 % pour la valeur RMS. Le taux de confusions
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phonémiques des zones de recouvrement électroacoustique (respectivement IC + ACA/IC/ACA) était de 14,3 %/17 %/22 % pour le facteur de crête ; 22,5 %/28,8 %/35 % pour la profondeur de modulation ; 18,1 %/24,3 %/30 % pour la dynamique et 26,9 %/31,3 %/47 % pour la valeur RMS. Conclusion Ces résultats montre que la stimulation électroacoustique est plus performante que la stimulation électrique seule. L’analyse en bande de fréquence semble montrer que la stimulation bimodale d’une même zone cochléaire ne perturbe pas la compréhension. Ces résultats suggèrent qu’il n’est pas nécessaire de désactiver les électrodes les plus basales chez des patients bénéficiant d’une stimulation électroacoustique si ces électrodes recouvrent une partie de cochlée acoustiquement fonctionnelle. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.478 241
Implantation cochléaire avec préservation auditive : impact sur la carte de réglage postopératoire T. Mom 1,∗ , A. Bachy 1 , I. Djennaoui 1 , L. Gilain 1 , P. Avan 2 1 CHU - Service ORL et Chirurgie cervico-faciale, Clermont-ferrand, France 2 Laboratoire de Biophysique neurosensorielle Inserm UMR1107, Clermont-ferrand, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Comparer la carte de réglages après implantation cochléaire entre patients ayant eu une préservation auditive et les autres. Matériel et méthodes 18 patients adultes consécutifs ayant eu une tentative de préservation auditive lors d’une implantation cochléaire servirent à cette étude. La carte de réglage postopératoire fut comparée entre le groupe des patients ayant eu une préservation auditive (P) et les autres (NP). La technique d’établissement de la carte de réglage fut évaluée par questionnaire auprès des régleurs. La carte de réglage, après au moins un an postopératoire fut comparée entre les deux groupes, de fac¸on globale et marque d’implant cochléaire par marque, en comparant la dynamique de réglage et le nombre d’électrodes apicales activées. Un test non paramétrique de CHI-2 fut utilisé, une valeur de p < 0,05 étant considérée comme significative. Résultats L’âge moyen de la population était de 52 ± 18 ans (8 femmes ; 10 hommes). Trois marques d’implants furent utilisées, 11 Neurelec (Digisonic SP et EVO), 6 Cochlear (CI 422) et 1 MED-EL (Concerto FLEX). Dans 11 cas l’audition fut conservée initialement. Au moment de l’étude (recul postopératoire ≥ 1 an) il n’en restait que 9 (50 %). Dans aucun cas du groupe P les régleurs ne modifièrent leur stratégie de réglage postopératoire. Aucune différence significative objective de dynamique de réglage ne fut remarquée entre les deux groupes. De même, le nombre d’électrodes apicales utilisées n’était pas différent entre les deux groupes. Conclusion La conservation auditive n’influe pas sur l’établissement de la carte de réglage postopératoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.479 242
Étude animale de l’implantation du nerf auditif par voie transmodiolaire avec tentative de conservation de l’audition