Nutrition artificielle chez le sujet âgé de plus de 75 ans : audit clinique des prescriptions

Nutrition artificielle chez le sujet âgé de plus de 75 ans : audit clinique des prescriptions

Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338 71 % des cas. Ces formules pourront être testées et validées dans d’autre pays d’Afriqu...

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Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338

71 % des cas. Ces formules pourront être testées et validées dans d’autre pays d’Afrique pour l’estimation de la taille chez les PA afin d’étendre leur utilisation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Tableau 1 Prédictions et coefficient de corrélation intraclasse des formules de taille dans la population testée (n = 877). n = 877

Moyenne ± Bonne écart type (cm) prédiction (%)

Taille mesurée 157,3 ± 9,3 Formule CPNA 159,3 ± 7,4

Surestimation (+5 cm) (%)

Sousestimation (−5 cm) (%)

Biais (%) Coefficient de corrélation intraclasse

− 65,3

– 8,8

– 25,9

– 1,2

Formule FAS

157,5 ± 7,5

71,3a

14,0a

14,7a

0,0

Formule FSS

157,6 ± 7,3

70,9a

13,7a

15,4a

0,1

a

– 0,76 (0,70–0,81) 0,78 (0,76–0,81) 0,78 (0,75–0,80)

Comparaison entre CPNA vs les formules créées, p < 0,05

https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.096 P112

La délétion de 4E-BP1 et 4E-BP2 permet le maintien de la masse, de la force et de la synthèse protéique musculaires chez des souris âgées mâles O. Le Bacquer 1,∗ , K. Combe 1 , J. Salles 1 , D. Dardevet 1 , L. Combaret 1 , C. Guillet 1 , C. Domingues-Faria 1 , Y. Boirie 1,2 , C. Giraudet 1 , V. Patrac 1 , S. Walrand 1 1 Université Clermont Auvergne, Inra, unité de nutrition humaine 2 CHU Clermont-Ferrand, service de nutrition clinique, Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Le Bacquer) Introduction et but de l’étude Mammalian Target of rapamycin (mTOR) est un nœud métabolique qui en réponse aux nutriments et facteurs de croissance régule de nombreux processus cellulaires. Bien que cette voie de signalisation soit largement étudiée, les cibles de mTOR et leur importance respective dans le contrôle du fonctionnement du muscle squelettique est encore peu connu. Les protéines eIF4E-Binding Proteins (4E-BPs) interviennent dans le contrôle de l’initiation de la traduction par mTOR connectant ainsi l’activité mTOR au métabolisme en général. Chez la souris, la délétion au niveau du corps entier des protéines 4EBP1 et 4E-BP2 (cibles de mTOR) favorise l’induction de l’obésité, de l’insulinorésistance et l’accumulation ectopique de lipides au niveau musculaire [1,2]. À l’inverse, la surexpression de 4E-BP1 protège contre cette obésité [3,4]. L’objectif de cette étude était de déterminer l’effet de la délétion de 4E-BP1 et 4E-BP2 sur la fonction musculaire chez des souris âgées. Matériel et méthodes La fonction musculaire (grip strength, wire screen holding time) a été évaluée chez des souris sauvages (WT) et invalidées pour les protéines 4E-BP1 et 2 (4E-BP1/2 Double KO, DKO) âgées de 24 mois. Le poids des muscles des pattes arrière a été mesuré après sacrifice. La synthèse protéique a été mesurée exvivo sur muscle EDL par incorporation de L-[U-14 C] Phenylalanine en présence ou absence de leucine/insuline, et la protéolyse par relargage de tyrosine dans le milieu d’incubation. Les résultats ont été analysés par le test de student (t-test) ou ANOVA à 2 voies, et exprimés en moyenne ± sem. Résultats et analyse statistique la survie des souris WT et DKO est identique. Chez les mâles, la délétion de 4E-BP1 et 4E-BP2 entraîne une augmentation de la masse maigre (foie et muscle squelettique, p < 0,01). L’augmentation de la masse musculaire chez les souris DKO est associée à une augmentation de la force de préhension moyenne (100,0 ± 6,1 g vs. 66,6 ± 4,8 g, p < 0,01) et maximale (128,9 ± 8,5 g vs. 95,2 ± 11,7 g, p = 0,06). La synthèse protéique mus-

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culaire est plus élevée en condition basale (0,251 ± 0,021 nmol/mg prot/h vs. 0,124 ± 0,021 nmol/mg prot/h, p < 0,05) et stimulée (0,313 ± 0,011 nmol/mg prot/h vs. 0,189 ± 0,053 nmol/mg prot/h, p < 0,05) chez les souris DKO. Aucune différence en termes de composition corporelle, de masse/force musculaire et de synthèse protéique n’a été observée chez les souris DKO femelles comparées aux souris WT. Conclusion Ces résultats démontrent que la délétion des protéines 4E-BPs au niveau du corps entier à un effet bénéfique sur le maintien de la force et de la masse musculaire chez des souris âgées. Ils suggèrent également que les protéines 4E-BPs sont des modulateurs sexe-spécifiques de l’homéostasie musculaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Remerciements Cette étude a rec¸u le soutien de la Région Auvergne. Références [1] Le Bacquer O. The Journal of clinical investigation 2007;117:387–96. [2] Le Bacquer O. Molecular Nutrition and Food Research; 2007. [3] Tsai S. The Journal of clinical investigation 2015;125:2952–64. [4] Tsai S. Cell reports 2016;16:1903–14. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.097 P113

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M.A. Cerfon , S. Parat ∗ , C. Chambrier , D. Barnoud , S. Ait , C. Rioufol Hospices civils de Lyon, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Parat) Introduction et but de l’étude Une dénutrition protéinoénergétique est retrouvée chez 50 à 60 % des personnes âgées (PA) hospitalisées. Celle-ci est responsable d’une augmentation de la mortalité, de la durée moyenne de séjour et du risque d’infections nosocomiales. La prise en charge adaptée de la dénutrition représente donc un enjeu majeur en gériatrie. L’objectif de l’étude a été d’évaluer la conformité des prescriptions de nutrition artificielle (NA) (nutrition entérale [NE] et parentérale [NP]) chez le sujet âgé de plus de 75 ans. Matériel et méthodes Nous avons conduit un audit clinique rétrospectif, observationnel, monocentrique, réalisé un jour donné sur l’ensemble d’un groupement hospitalier de 974 lits de MCO et de SSR. Tous les patients hospitalisés, âgés de 75 ans et plus, avec une prescription de NE et/ou NP ont été inclus. Une grille de recueil (30 critères, regroupés en 4 catégories : caractéristiques épidémiologiques, facteur de risque de dénutrition, marqueurs de dénutrition et caractéristiques de la prescription), validée par un pharmacien et un médecin, a été utilisée. La conformité de la prescription au regard des recommandations de la SFNEP a été évaluée par un binôme expert médecin/pharmacien. Résultats et analyse statistique Seize sur 171 patients, âgés de 75 ans et plus, hospitalisés ont été inclus dans l’audit (9 %). Les caractéristiques sont les suivants : âge moyen : 81 ans (± 4,43), sexe ratio homme/femme : 3, IMC moyen : 22 (± 4,4), 5 patients avec IMC < 21. Le pourcentage de perte de poids est calculé pour 56 % des patients. Tous les patients présentent au moins un facteur de risque de dénutrition, les plus fréquents étant : cancers (68,75 %), hypercatabolisme (68,75 %) et pathologies digestives (62,5 %). La dénutrition est définie chez 50 % des patients (dénutrition sévère : 31 %, modérée : 19 %). Les prescriptions sont réparties de la fac¸on suivante : NE 30 % (80 % : sonde nasogastrique, 20 % gastrotomie) et NP : 69 % (91 % voie veineuse centrale). Cinquante-cinq pour cent des prescriptions de NP ne sont pas jugées conformes aux recom-

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mandations. Dans 100 % des cas, une supplémentation en vitamines et en oligo-éléments est réalisée, 91 % sont des pré-mélanges industriels. Seuls 18 pour cent des patients recevant une NP présentent une contre-indication à la NE. Toutes les prescriptions de NE sont jugées conformes, 100 % des prescriptions sont des mélanges polymériques. L’équipe transversale de nutrition n’a été sollicité pour aucun patient de l’étude. Concernant la NE, un avis diététicien a été retrouvé pour 67 % des prescriptions, celui-ci est non suivi par les prescripteurs dans 75 % des cas. Conclusion La majorité des prescriptions de NP ne sont pas conformes aux recommandations de la SFENP. La NP reste pourtant une pratique plus à risque de complication que la NE dont le recours est insuffisant. Une diffusion de ces résultats auprès des prescripteurs, ainsi que la mise en place de mesure correctives, leur diffusion et l’évaluation de leur impact à un an est nécessaire afin d’améliorer la prise en charge de la PA dénutrie au sein de notre établissement. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.098 P114

Vieillissement et disponibilité des acides aminés des mélanges immunomodulateurs après un stress chirurgical chez le rat N. Tennoune-El Hafaia 1,∗ , G. Ventura 1 , S. Le Plenier 1 , C. Choisy 1 , N. Neveux 1,2 , S. Nakib 2 , L. Cynober 1,2 , J.-P. De Bandt 1,2 , A. Raynaud-Simon 1,3 1 UFR médecine pharmacie, université Paris-Descartes 2 Service de biochimie, hôpitaux universitaires Paris-Centre 3 Service de gériatrie, hôpital Bichat–C.-Bernard, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Tennoune-El Hafaia) Introduction et but de l’étude Les besoins nutritionnels en acides aminés augmentent après un stress chirurgical alors que la disponibilité systémique postprandiale des acides aminés diminue avec l’âge, en raison de la séquestration splanchnique des acides aminés (SSAA). Si l’immuno-nutrition (IED) est recommandée pour la prise en charge nutritionnelle des patients chirurgicaux, les conséquences de la SSAA sur l’adéquation de l’apport en acides aminés chez les patients âgés n’est pas connue. Cela a été évalué chez le rat âgé recevant une IED après un stress chirurgical. Matériel et méthodes Trente-quatre rats SD mâles de 5 ou 21 mois ont été utilisés. Après gastrostomie, mise en place d’un cathéter dans la veine jugulaire et une semaine de récupération, les animaux ont rec¸u une nutrition entérale (NE, Impact® , Nestlé Health Science) continue pendant 24 h avant (état sain) et 18 h après une laparotomie (stress chirurgical). Au cours de la NE, des échantillons de sang ont été recueillis à plusieurs reprises pour la mesure de l’enrichissement plasmatique en acides aminés (et calcul des aires sous la courbe : AUC) à 5 et 24 h. Le stress chirurgical a été évalué par la mesure des catécholamines urinaires et du profil des protéines plasmatiques. Analyse statistique : ANOVA à deux voies. Significativité : p < 0,05. Résultats et analyse statistique Les rats âgés ont présenté une réponse catécholaminergique à la chirurgie plus forte et une glycémie plus basse comparées aux rats adultes, mais un statut inflammatoire similaire. Les AUC des acides aminés plasmatiques entre 0 et 5 h étaient similaires entre les 4 groupes. Sur les 24 h, les AUC de la Méthionine, la Phénylalanine et l’Histidine, et de la Sérine chez les adultes, étaient significativement plus faibles chez les rats stressés que chez les rats sains (−140 à −50 % p < 0,05). Celles de l’Asparagine, la Glycine et la Cystéine étaient significativement plus faibles chez les rats âgés sains que chez les adultes sains (−160 à −40 %, p < 0,05). Celles de la Glycine et la Cystéine chez les rats âgés stressés étaient plus faibles que celles des rats adultes stres-

sés (−170 à −60 %, p < 0,05). Les AUC de l’Arginine, l’Ornithine et la Citrulline étaient similaires entre les 4 groupes. Conclusion L’administration de l’IED augmente de manière similaire les concentrations plasmatiques des acides aminés administrés chez les rats stressés âgés et adultes ; la disponibilité périphérique de l’Arginine et de la plupart des acides aminés apportés par l’IED n’est pas affectée par le vieillissement dans cette situation de stress. L’enrichissement plasmatique plus faible en Asparagine, Glycine et Cystéine chez les rats âgés stressés est probablement indépendant de la SSAA car cette différence apparaît seulement après 5 h de NE. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.099 P115

Une supplémentation en micronutriments restaure la synthèse protéique et réduit l’inflammation dans le cerveau de rats âgés E. Gatineau 1 , S. Cluzet 2 , S. Krisa 2 , I. Papet 1 , C. Migné 1 , D. Rémond 1 , D. Dardevet 1 , S. Polakof 1,∗ , T. Richard 2 , L. Mosoni 1 1 AlimH, INRA, Saint-Genès Champanelle 2 GESVAB, ISVV université de Bordeaux, Villenave d’Ornon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Polakof) Introduction et but de l’étude Le turnover protéique est un processus cellulaire clé pour assurer le renouvellement des protéines solubles et structurales pour un fonctionnement optimal des cellules. Dans le cerveau, au cours du vieillissement, la régulation de la synthèse protéique reste mal connue, bien qu’un déclin cognitif soit fréquemment observé avec l’âge. Le but de notre étude était donc de mieux comprendre la régulation de la synthèse protéique dans le cerveau de rats âgés. Matériel et méthodes Deux groupes de rats âgés de 16 mois ont été nourris pendant 5 mois soit avec un régime contrôle, soit avec un régime supplémenté en rutine (5 g/kg d’aliment), vitamine E (∼ 4 × ), A (2 × ), D (5 × ), sélénium (∼ 10 × ) et Zinc (+ 44 %) et comparés avec des rats adultes témoins (9 mois). Nous avons mesuré la synthèse protéique à jeun et à l’état nourri in vivo à l’aide d’une surcharge de valine marquée dans le cerebellum. En parallèle, nous avons mesuré l’expression de gènes marqueurs de l’inflammation et du stress oxydant dans l’hippocampe. Résultats et analyse statistique Quel que soit l’âge, et contrairement à ce qui est généralement observé dans le foie, l’intestin ou le muscle, la synthèse protéique ne varie pas en fonction de l’état nutritionnel. Elle diminue de 8 % avec l’âge, et la supplémentation en micronutriments permet de retrouver le niveau observé chez l’adulte. Les expressions des gènes du TNF˛ et du Nrf2 augmentent avec l’âge, et là aussi, la supplémentation en micronutriments permet de retrouver le niveau observé chez les adultes. Conclusion Ainsi, une supplémentation en micronutriments semble avoir des effets très positifs dans le cerveau des rats âgés. Nos résultats suggèrent qu’une inflammation pourrait être à l’origine d’une baisse de la synthèse protéique dans le cerveau au cours du vieillissement. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Remerciements Nous remercions Christophe Delhomme, Philippe Denis, Philippe Lhoste et Arlette Cissoire pour la gestion des animaux, et Nordine Hafnaoui pour son assistance technique. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.100