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Annales de cardiologie et d’angéiologie 64 (2015), S37-S98
merciaux, les marchés municipaux, les centres culturels… Un total de 3 652 personnes, toutes bénévoles, a été mobilisé (médecins généralistes, diabétologues, nutritionnistes, psychologues, infirmiers…) Nous avons reçu 38 363 visiteurs. Chacun avait bénéficié d’un examen de santé réalisé par l’équipe de spécialistes présents comprenant entre autres la prise de la tension artérielle (TA) à l’aide d’un sphygmomanomètre à mercure, étalonné, avec un brassard adapté à la corpulence de la personne, en position assise, après au moins 15 min de repos. Nous avons retenu l’HTA devant tout TA systolique > ou = 140 mmHg et /ou TA diastolique > ou = 90 mmHg confirmée à deux reprises après un intervalle de 30 min (European Society of Cardiologie 2007). Résultats La prévalence moyenne de nouveaux patients hypertendus était de 7,1 %. Les taux les plus élevés étaient observés à Bizerte située au nord du pays (20 %) suivi du Kef, ville continentale (16,1 %). La prévalence la plus faible, soit 4 %, est observée à Tozeur, située au sud du pays, au-dessus du désert du Sahara. Quant aux nouveaux cas diabétiques et les obèses, les taux moyens étaient respectivement de 9,6 % et de 30,2 %. Conclusion La transition épidémiologique et socioé-conomique qu’a subi la Tunisie ces 30 dernières années, a fait hisser les maladies cardiométaboliques au premier rang des soucis de santé. En effet, les maladies cardiovasculaires constituent, selon les données de l’OMS 2014, la principale cause de décès en Tunisie loin devant les maladies infectieuses (49 % de la totalité des décès). L’enquête TAHINA, est l’enquête épidémiologique nationale la plus récente, achevée en 2007 et ayant inclus 8 007 adultes âgés de 35 à 70 ans, demeurant dans les différentes régions du pays. La prévalence de l’hypertension (nouveaux cas + hypertendus connus) était de 30,6 %. Les chiffres retrouvés lors de la JMD, n’ont pas la prétention de donner des statistiques nationales sur les maladies cardiométaboliques, mais reflètent la rapidité de l’extension de ces maladies sur tout le pays, et appellent tous les intervenants à des actions de prévention.
3 :KDWVSH FLILFF DUGLRYDVFXODUEH WZHHQEO DFNDQGZKL WH K\SHUWHQVLYH SRSXODWLRQLQVRXWKRI$OJHULD" 4XHOOHVVSH FLILFLWpVF DUGLRYDVFXODLUHVH QWUHXQH SRSXO DWLRQQRL UH K\SHUWHQGXHHWEODQFKHK\SHUWHQGXHDXVXGDO JpULHQ " A. BACHIR CHERIF 1, A. TALEB 1, A. BOURAGHDA 1, A. ATIF 2, C. LABAT 4, A. CHIBANE 5, M. TEMMAR 3, A. BENETOS 4, M. BOUAFIA 1 1 Service de Médecine Interne et Cardiologie, Chu Blida, Faculté de Médecine 1, Blida, Algérie. 2 Service d’Epidémiologie, Blida, Algérie. 3 Centre de Cardiologie, Ghardaia Algérie. 4 Service de Gériatrie, Nancy, France. 5 Service de Médecine Interne, Ain Taya, Algérie. Objectifs Comparer le profil morpho-hémodynamique de la population noire du sud algérien avec celui de la population blanche des mêmes oasis algériennes. Comparer la morbi-mortalité cardiovasculaire et totale entre les deux populations. Méthodes 1 425 patients âgés de 40 ans et plus des 2 sexes et des 2 couleurs de peau, blanche et noire. L’étude consiste à réexaminer, avec un recul de 6 ans, les sujets de l’étude Oasis 1, réalisée à In Salah en 2002, et les sujets de l’étude SAHA 1, réalisée en 2004, dans 6 autres oasis. Le contrôle a consisté à remplir un questionnaire orienté sur l’état civil, le nombre de facteurs de risque (FDR) cardiovasculaires associés à la morbi-mortalité, complété par un examen clinique incluant la morphométrie, la mesure de la pression artérielle avec appareil électronique validé (OMRON 705CP). Tous les calculs et analyses statistiques sont traités par le logiciel SPSS 17.0 et Epi Info6. Résultats La moyenne d’âge pour la population d’étude est de 59,6 ± 10,9 ans. Notre population étudiée comporte 50,2 % d’hypertendus pour les sujets noirs, et 44,5 % pour les sujets blancs (p < 0,01). L’obésité abdominale (OA) est plus importante chez les blancs que chez les noirs (6 % vs 3,4 % ; p < 0,01). Le tabagisme est plus important chez les blancs que chez les noirs (8,1 % vs 3,8 % ; p < 0,001). L’incidence de l’hypercholestérolémie est de 10,7 % chez les sujets noirs et de 16,5 % chez les sujets
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blancs (p < 0,01). L’incidence de l’hypertriglycéridémie est de 13,5 % chez les sujets noirs et de 25,8 % chez les sujets blancs (p < 0,01). L’incidence des accidents vasculaires cérébraux est plus importante chez les hypertendus noirs que chez les hypertendus blancs (16,1 % vs 7,2 % ; p < 0,001). On ne note pas de différences entre les sujets noirs et blancs en cas d’insuffisance cardiaque. L’obésité et l’OA sont les causes d’hospitalisation les plus importante chez les noirs que chez les blancs (10 % vs 4 % et 11 % vs 3 % respectivement, p < 0,001). L’âge avancé est le premier FDR de mortalité chez les noirs (20,9 % vs 3,8 % chez les blancs), alors que chez les blancs, le tabac représente le premier FDR de décès (21 % vs 8.9 % chez les noirs ; p < 0.01). Conclusion L’HTA est plus fréquente chez les sujets noirs que chez les sujets blancs. L’atteinte cardiovasculaire semble identique chez les sujets blancs et noirs et dépend essentiellement des facteurs de risque cardiovasculaires classiques. Toutes ces données soulignent l’importance d’une politique de santé adéquate à la problématique locale posée.
3 7KHDQW LK\SHUWHQVLYHWU HDWPHQWDQGREVH UYDQFHDWWKH EODFNSRSXO D WLRQRIVRXWK$OJHULD /HWU DLWHPHQWDQWL K\SHUWHQVHXU HWV RQ REVHUYDQFHF KH]O D SRSXODWLRQ QRLUHK\SHUWHQGXHGX VXGDOJpULHQ A. BACHIR CHERIF 1, A. TALEB 1, A. BOURAGHDA 1, A. ATIF 2, A. CHIBANE 5, M. TEMMAR 3, A. BENETOS 4, C. LABAT 4, M. BOUAFIA 1 1 Service de Médecine Interne et Cardiologie, Chu Blida, Faculté de Médecine 1, Blida, Algérie. 2 Service d’Epidémiologie, Blida, Algérie. 3 Centre de Cardiologie, Ghardaia, Algérie. 4 Service de Gériatrie, Nancy, France. 5 Service de Médecine Interne, Ain Taya, Algérie. Objectifs Étude de l’observance thérapeutique. Étude de l’efficacité des différentes classes thérapeutiques anti-hypertensives dans cette population. Comparer avec la population blanche des mêmes oasis algériennes. Méthodes 1 550 sujets, des deux sexes et des deux couleurs de peau, âgés de 40 ans et plus, habitant le Sahara algérien ont été revu après 6 ans de recul. Le contrôle a consisté à remplir un questionnaire orienté sur l’état civil, complété par un examen clinique incluant la morphométrie, la mesure de la PA avec appareil électronique validé (OMRON 705CP). L’analyse a porté chez ceux étant traités par au moins un médicament antihypertenseur. Les tests statistiques utilisés sont Khi2, t-student. Tous les calculs et analyses statistiques sont traités par le logiciel SPSS 17.0 et Epi Info6. Résultats La moyenne d’âge pour la population d’étude est de 59,6 ± 10,9 ans. 6 ans après, 75 % des sujets noirs sont hypertendus, 66 % pour les sujets blancs, la différence est significative (p < 0,001). 49,6 % des hypertendus noirs (HN) étaient sous diurétiques, 33,3 % sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), 26,7 % sous inhibiteurs calciques, 22,2 % sous bétabloquants, 17,0 % sous antihypertenseurs centraux, 1 % sous antagonistes de l’angiotensine II. La même répartition est retrouvée chez la population blanche et sans différence avec les sujets noirs (p = NS). 54,8 % des HN étaient sous monothérapie, 39,3 % sous bithérapie, 5,9 % sous trithérapie. Pour l’observance au traitement de notre population, parmi les HN non traités, à l’inclusion, 54 % sont toujours non traités 6 ans après. Parmi les HN traités, 71,9 % sont toujours sous traitement et 32 % ne sont pas encore traités. L’objectif tensionnel n’est atteint que dans 28,2 % des cas. Le nombre d’HN non traité était de 67 %. 6 ans après, le nombre de non traités a régressé jusqu’à 39 %. 33 % de sujets noirs était traités lors du premier passage, 6 ans après, ce taux a augmenté jusqu’à 45 %. Il n’y a pas de différence avec les sujets blancs. Conclusion L’observance du traitement médicamenteux de notre population, semble égal entre sujets blancs et sujets noirs. Une sensibilisation de la population et des pouvoirs publiques vont permettre l’atteinte de l’objectif tensionnel fixé, afin de mettre les patients à l’abri d’évènements cardiovasculaires fâcheux.