Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S71-9S279
JDP 2005 – Posters
Discussion : Ces résultats montrent que le LPA est présent dans le liquide de bulle où il est synthétisé in situ par une activité de type LPLD qui correspond à l’ATX. Par son action sur la migration des kératinocytes, le LPA contenu dans le liquide de bulle pourrait, via le récepteur LPA1, jouer un rôle important dans la cicatrisation cutanée survenant après la rupture de la bulle. Conclusion : Ce travail ouvre des perspectives intéressantes dans le domaine de la cicatrisation avec une possible utilisation de l’autotaxine comme cible thérapeutique.
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Références 1. Demoyer JS et al. Lysophosphatidic acid enhances healing of acute cutaneous wounds in the mouse. Wound Repair Regen 2000;8:530-7. 2. Balazs L et al. Topical application of the phospholipid growth factor lysophosphatidic acid promotes wound healing in vivo. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol 2001;280:R466-72.
Mot-clé : Bulle (liquide de).
Intérêt de la recherche d’anticorps anti-desmogléine 1 (dsg1) et anti-desmogléine 3 (dsg3) pour le diagnostic et le suivi des pemphigus auto-immuns
REGUIAÏ Z (1), TABARY T (2), COHEN J (2), BERNARD P (1) (1) Dermatologie. (2) Laboratoire d’Immunologie, Hôpital Robert Debré, Reims, France.
Introduction : La Dsg1 et la Dsg3 sont des cadhérines desmosomales ; elles constituent l’antigène cible des pemphigus superficiels et profonds respectivement [1]. Le diagnostic de pemphigus auto-immun repose actuellement en routine sur l’immunofluorescence directe (IFD) et est conforté par la présence d’anticorps circulants en immunofluorescence indirecte (IFI). La commercialisation récente de tests ELISA pour la détection des anticorps dirigés contre Dsg1 et Dsg3 nous a conduit à étudier la spécificité et la sensibilité de cette technique pour le diagnostic des pemphigus et leur suivi. Matériel et méthodes : Treize patients suivis dans le service pour pemphigus, dont le diagnostic avait été confirmé par l’IFD et l’IFI, ont été inclus de manière rétrospective. La distinction entre pemphigus superficiel et profond était faite sur l’aspect clinique et histopathologique. Les anticorps anti-Dsg1 et anti-Dsg3 ont été recherchés par un ELISA commercial (MBL CO, Ltd, Nagoya, Japon). Pour l’étude de la spécificité, les sérums de patients atteints de dermatoses bulleuses sous-épidermiques (n = 12) ou de spongioses à éosinophiles idiopathiques (n = 10) ont été choisis de manière aléatoire. Pour l’étude de
l’évolution du titre des anticorps anti-Dsg1 et anti-Dsg3 en tant que marqueurs de l’activité du pemphigus, la sévérité des lésions était évaluée de manière semi-quantitative (de 0 si absence de lésions à +++ si plus de 10 érosions buccales ou plus de 20 lésions cutanées). Résultats : La sensibilité de l’ELISA anti-Dsg1 et anti-Dsg3 était de 100 % pour le diagnostic des pemphigus superficiels ou profonds (84 % pour l’IFI). Chez les patients ayant une atteinte exclusivement muqueuse, l’ELISA mettait toujours en évidence des anticorps anti-Dsg3 et jamais d’anticorps anti-Dsg1. Inversement, dans les pemphigus superficiels on ne mettait en évidence que des anticorps anti-Dsg1 et jamais d’anticorps anti-Dsg3. Pour les pemphigus vulgaires avec atteinte cutanée et muqueuse, on observait aussi bien la présence d’anticorps anti-Dsg1 que d’anticorps anti-Dsg3. La spécificité de l’ELISA anti-Dsg3 était de 100 %, celle de l’ELISA anti-Dsg1 de 92 %. On notait un parallélisme d’une part entre la diminution du taux des anticorps anti-Dsg3 et la régression des érosions muqueuses, d’autre part entre le taux des anticorps anti-Dsg1 et la cicatrisation des lésions cutanées (tableau I).
Tableau I. – Évolution du titre des anticorps anti-Dsg et des lésions cliniques de pemphigus. Diagnostic
Anti-Dsg1 Anti-Dsg 3 cutanées muqueuses Anti-Dsg1 avant tt avant tt avant tt avant tt aprés tt 1 PV 82 276 ++ +++ 12 2 PV 189 159 +++ +++ 6 3 PV 1 135 0 +++ 3 4 PV 1 181 0 ++ <1 5 PV 32 235 ++ +++ 1 6 PV 37 283 + +++ <1 7 PF 217 2 +++ 0 <1 8 PH 105 2 ++ 0 13 (#) PV : Pemphigus vulgaire, PF : Pemphigus foliacé, PH : Pemphigus herpétiforme.
Discussion : Ces tests ELISA représentent une aide précieuse pour le diagnostic et le suivi des pemphigus auto-immuns avec une sensibilité et une spécificité supérieures à celle de l’IFI et de l’immunotransfert. Il s’agit d’une technique simple, rapide (moins de 4 heures), reproductible et quantitative, permettant de distinguer pemphigus superficiel et profond. En dehors du pemphigus paranéoplasique, la présence d’anticorps anti-Dsg3 est pathognomonique du pemphigus vulgaire et la présence d’anticorps anti-Dsg1 sans anticorps anti-Dsg3 permet le diagnostic de pemphigus superficiel. Ces tests ELISA semblent plus intéressants que l’IFI pour le suivi de l’activité du pemphigus permettant une adaptation thérapeutique optimale. En cas de rechute clinique, ils permettent d’éviter la réalisation de nouvelles biopsies muqueuses souvent douloureuses. Enfin l’ELISA permet
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Anti-Dsg3 aprés tt 127 5 27 131 283 20 <1 <1
cutanées aprés tt 0 + 0 0 0 0 0 +
muqueuses aprés tt + 0 0 + ++ + 0 0
d’éliminer formellement le diagnostic de pemphigus en cas de spongiose à éosinophiles avec IFD négative. Conclusion : Notre étude confirme l’intérêt pratique de ces ELISA commerciaux pour le diagnostic et le suivi des pemphigus. Références 1. Amagai M. Pemphigus as a paradigm of autoimmunity and cell adhesion. Keio J Med 2002;51:133-9. Mot-clé : Pemphigus (Anticorps anti Dsg 1 et 3).
Iconographie disponible sur CD et internet.