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Cancérologie Le devenir des cancers thyroïdiens différenciés 25 ans après le traitement initial
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Environ 4000 nouveaux cancers thyroïdiens sont découverts chaque année en France, dont 90 % sont différenciés, alors qu’un nodule thyroïdien est décelable chez un adulte sur 3 en échographie, et même encore plus souvent à l’autopsie. L’évolution de ces cancers thyroïdiens est lente, d’où l’intérêt de cette série de 850 cas avec un recul de 25 ans après le traitement initial, lequel a consisté en une thyroïdectomie totale, une administration complémentaire d’iode radioactif, une surveillance adaptée à la classification et une hormonothérapie freinatrice. La classification utilisée, originale, est nommée Ext-Tg parce qu’elle tient compte à la fois de l’extension initiale et du taux de thyroglobuline à la suite du traitement initial. Ainsi, parmi les patients dont la thyroglobuline était alors < 10 μg/L, 268 ont été considérés en classe 1 (micro cancers uniques sans métastases), 310 en classe 2 (cancers intra thyroïdiens), 142 en classe 3 (cancers avec extension ganglionnaire seule). La classe 4, avec 130 cas, regroupe les cancers thyroïdiens différenciés avec tissu tumoral inextirpable et/ou métastases et/ou une thyroglobuline > 10 μg/L après destruction des reliquats. À ce terme de 25 ans, les taux actuariels de décès dans les classes 1, 2, 3, 4 ont été respectivement de 0, 1,4, 0 et 46,9 %; ceux des récidives de 3,6, 3,8, 5,3 et 44,5 %; ceux des réopé-
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rations pour récidives cervicales de 3,8, 2,4, 3,4 et 23,7 %. Ainsi, les classes 1,2 et 3 regroupent des patients à considérer comme à faible risque. La valeur du protocole proposé apparaît dans le fait qu’il a cherché à éradiquer tout le tissu tumoral et à dépister précocement les récidives pour les détruire avant qu’elles n’aient une traduction radiologique. L’iode radioactif constitue un complément très efficace dont les complications sont exceptionnelles. • Melliere D et al. Cancers thyroïdiens différenciés: comment optimiser les résultats à 25 ans d’une série de 850 opérés. Bull Acad Natle Med. 2006; 190: 89-109.
M a l a d i e s va s c u l a i r e s Quel effet bénéfique attendu de l’aspirine dans l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs? L’aspirine à faible dose est systématiquement recommandée pour l’ensemble des pathologies arthérothrombotiques, y compris l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Mais peu d’essais (5 sur 26 portant sur la claudication intermittente) ont étudié ses effets dans cette dernière pathologie, de sorte que son utilité prête à discussion. En fait, malgré un profil de risque commun avec les autres localisations de l’athérothrombose, cette pathologie a des particularités qui devraient influencer son traitement. C’est ainsi que le tabagisme est le facteur
de risque principal, son association étant plus forte que pour la maladie coronaire. Le diabète est le second facteur de risque indépendant des autres, avec un rôle considérablement accru en cas de tabagisme associé. La dyslipidémie enfin joue un rôle bien moins important que dans la maladie coronaire. Les 5 essais ayant comporté de l’aspirine concernent 1029 patients suivis pendant 24 à 60 mois. Ils révèlent une fréquence comparable des événements vasculaires majeurs, à savoir décès vasculaire, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral non mortels pour les patients recevant l’aspirine (10,6 %) et pour ceux recevant le placebo (13,6 %). La question de l’intérêt de l’aspirine dans l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs se pose donc tant du point de vue de la pathologie ischémique du patient que de celui des coûts liés aux traitements des complications éventuelles. • Lechat P, Priollet P. Prévention des événements ischémiques majeurs au cours de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs: l’aspirine a-t-elle un rôle? J Mal Vasc. 2006; 31: 129-34.
tome 35 > n° 11 > novembre 2006 > cahier 2