Recommandations et contrôles qualités en immunohistochimie

Recommandations et contrôles qualités en immunohistochimie

Annales de pathologie (2009) 29S, S96—S97 SYMPOSIUM Recommandations et contrôles qualité en immunohistochimie Recommandations et contrôles qualités ...

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Annales de pathologie (2009) 29S, S96—S97

SYMPOSIUM Recommandations et contrôles qualité en immunohistochimie

Recommandations et contrôles qualités en immunohistochimie夽 Jean-Pierre Bellocq a,1,∗, Laurent Arnould b,2, Marie-Pierre Chenard a,2, Francette Ettore c,2, Franc ¸oise Galateau-Sallé d,2, Patrick Michenet e,2, Jean-Franc ¸ois Michiels f,2, Thierry Molina g,2, Frédérique Penault-Llorca h,2 a

Département de pathologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France b Département de biologie et de pathologie des tumeurs, unité d’anatomie et cytologie pathologiques, centre Georges-Franc¸ois-Leclerc, 1, rue Professeur-Marion, 21079 Dijon cedex, France c Unité d’anatomie et cytologie pathologiques, centre Antoine-Lacassagne, 33, avenue de Valombrose, 06189 Nice cedex 2, France d Service d’anatomie pathologique, CHRU, Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex, France e Service d’anatomie et cytologie pathologiques, CHG La Source, 14, avenue de l’Hôpital, 45067 Orléans cedex 2, France f Laboratoire central d’anatomie pathologique, CHU de Nice, 30, avenue de la Voie-Romaine, 06002 Nice cedex 1, France g Service central d’anatomie et de cytologie pathologiques, hôpital Hôtel-Dieu, AP—HP, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04, France h Service d’anatomie pathologique, centre Jean-Perrin, 58, rue Montalembert, 63011 Clermont-Ferrand cedex 1, France Accepté pour publication le 27 juillet 2009 Disponible sur Internet le 21 octobre 2009

La qualité est spontanément ressentie comme positive et valorisante quand on en bénéficie. La démarche qualité n’est pas pour autant perc ¸ue comme attractive, loin s’en faut, lorsqu’on en est acteur en raison du cadrage organisationnel qu’elle impose, des vérifications qu’elle implique et parfois de la limitation des pratiques qu’elle engendre.

夽 ∗ 1 2

Symposium présenté le mercredi 18 novembre 2009, de 14 h 30 à 16 h 30 dans le Grand Amphithéâtre. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-P. Bellocq). Coordonnateur, au nom des orateurs et participants à la table ronde. Orateur ou participant au symposium.

0242-6498/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpat.2009.07.048

Recommandations et contrôles qualités en immunohistochimie Sous un titre pour le moins strict, le symposium AFAQAP de cette année 2009 revêt en fait un caractère pratique tout particulier, servant de fac ¸on très concrète la spécialité et impliquant tout un chacun. Il communique sur la nouvelle version des Recommandations de bonnes pratiques en anatomie et cytologie pathologiques (RBPACP v2), qui sont à considérer comme un guide permettant d’aider les pathologistes dans leur exercice au quotidien et montre les contrôles qualité sous un jour nouveau en pointant leur impact dans la promotion et la défense de la profession. Cette deuxième version des RBPACP, la première datant de 1998, prend en compte les évolutions de l’exercice professionnel et de la réglementation. Pour la première fois, elle fournit un cadrage validé par la profession pour nos activités d’immunohistochimie, d’immunocytochimie, d’hybridation in situ et de biologie moléculaire. Ce positionnement est capital pour l’avenir, à un moment où se discutent la réforme de la biologie (Rapport et Ordonnance Ballereau) et les futures modalités de l’accréditation des laboratoires par le Cofrac. Principalement axée sur le diagnostic lésionnel, l’anatomie et cytologie pathologiques prend aussi une large part dans la détermination des facteurs prédictifs de réponse aux traitements ciblés des carcinomes mammaires. Cette activité relativement récente dans l’histoire de l’anatomie et cytologie pathologiques, puisque les premières analyses immunohistochimiques des récepteurs stéroïdiens datent du milieu des années 1980 (ERICA — Mab H222), positionne la pathologie moderne au cœur des indications des thérapies ciblées. Elle a pour corollaire une exigence très forte de qualité des résultats et une mise en concurrence frontale avec la biologie. Elle nous expose de plus à la scène médiatique qui peut s’avérer très déstabilisante comme en témoigne la crise qui secoue le monde de la santé du Québec depuis le printemps 2009, suite à l’annonce de chiffres importants d’erreurs de laboratoire de pathologie dans la détermination des récepteurs à estrogènes et de HER2 dans le cancer du sein. Dans un tel contexte, le recours régulier aux contrôles qualité externes, souvent jugés comme contraignants, devient un allié fiable et une protection efficace pour notre pratique.

S97 Cela à condition que les déductions tirées de leurs résultats soient parfaitement maîtrisées avant communication, au risque de s’avérer particulièrement délétères. Les chiffres de variations interlaboratoires obtenus par les contrôles qualité externes ne préjugent en effet que de manière indirecte et déformée de la pertinence des résultats rendus en routine par les structures d’anatomie et cytologie pathologiques et de leur impact sur les prescriptions. C’est sur la base des résultats de son contrôle qualité externe de décembre 2008 et de la fréquence respective des différents résultats (par niveau d’expression) observés dans la pratique au quotidien, que l’AFAQAP a été en mesure de réaliser une simulation sur la fréquence des erreurs de laboratoires sur le territoire national. Le bon fonctionnement au quotidien d’une structure d’anatomie et cytologie pathologiques dépend entre autres d’un équilibre entre la quantité de personnel et le nombre de blocs en paraffine, de lames et de colorations d’immunohistochimie et d’immunocytochimie. Toute inflation d’un de ces paramètres menace la fluidité de nos organisations et aboutit à l’inertie puis au blocage du système. La pression médicoscientifique de l’hyperexpertise, la crainte de l’action médicolégale pour perte de chance, ou tout simplement le manque de confiance en soi concourent à une telle inflation. Il s’en suit une augmentation de l’échantillonnage, des niveaux de coupes et des indications d’examens complémentaires, en particulier d’immunohistochimie. Les résultats des tests AFAQAP sur les indications des examens d’immunohistochimie en pathologie mammaire et en pathologie mésothéliale nous révèlent les types de dérives observées à l’échelon national. Elles amènent à nous questionner sur le rôle joué par les recommandations des sociétés savantes et des formations de FMC dans leur facilitation ou leur limitation. La démarche qualité est au cœur d’enjeux importants pour la spécialité. L’ignorer ou la prendre à la légère, c’est risquer la perte de crédibilité dans nos résultats et nos positions reconnues de gold standard, avec pour conséquence un affaiblissement de notre notoriété et de nos parts de marché. Mobilisons-nous pour nous évaluer, mobilisons-nous pour continuer à évoluer tout en trouvant un juste milieu dans les moyens mis à la réalisation de nos actes.