Traitement par chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules chez les patients fragilisés: Sujets âgés, performance status 2, VIH

Traitement par chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules chez les patients fragilisés: Sujets âgés, performance status 2, VIH

Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2013) 5, 436-440 ISSN 1877-1203 Revue des Maladies Respiratoires Organe Officiel de la Société de Pneum...

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Revue des Maladies Respiratoires Actualités (2013) 5, 436-440 ISSN 1877-1203

Revue des

Maladies

Respiratoires Organe Officiel de la Société de Pneumologie de Langue Française

Disponible en ligne sur

Actualités

Cours du Groupe d’Oncologie thoracique de Langue Française GOLF 2013 Du 24 au 27 septembre 2013 Numéro coordonné par Fabien Vaylet, Julien Mazières, Arnaud Scherpereel Malade suspect d'un CBNPC

Clinicien - absence d'ATCD d'autre cancer - origine ethnique - statut tabagique - métastase probable

Préleveur - prélèvements multiples - bonne taille - fixateur adapté - congélation si possible

CBPC

www.sciencedirect.com

Cyctopathogiste - coloration, type historique - techniques complémentaires - lames de réserve pour IHC, HIS ALK - ADN pour EGFR, HER2, PI3K, KRas, BRaf

CBNPC + Epidermoïde

ADC

P63

Mucine/ TTF1

-

+

IHC ALK -

ADN plate-forme

+ EGFR, HER2, KRas, Braf ISH ALK

ISH ou mutation neg

83694

ISH ALK +

www.splf.org

Septembre Vol 5 2013

Mutation +



5

Traitement par chimiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules chez les patients fragilisés : sujets âgés, performance status 2, VIH NSCLC in vulnerable patients (the elderly, performance status, HIV)

E. Quoix*, P. Fraisse, B. Mennecier, N. Prim, M. Beau-Faller, C. Matau, A. Ducoloné, A. Molard, T. Degot, R. Stenger, A. Purohit, K. Schutz Service de pneumologie, Nouvel hôpital civil, 1 place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg cedex, France

MOTS CLÉS Chimiothérapie ; CBNPC ; Performance status 2 ; Sujets âgés ; VIH

KEYWORDS Chemotherapy;

Résumé Les patients âgés, les patients de PS 2 et a fortiori > 2, les patients infectés par le VIH constituent une population fragilisée avec des risques de toxicité liés au traitement systémique des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) accrus. Les personnes âgées de 70 ans et plus représentent pas loin de la moitié des cas diagnostiqués de CBNPC et, les recherches récentes ont montré qu’un doublet carboplatine et paclitaxel hebdomadaire était faisable avec une survie comparable à celle obtenue chez des patients plus jeunes. Les patients de PS 2 constituent une population relativement hétérogène mais également susceptible de bénéÀcier d’un doublet à base de carboplatine, plutôt que d’une monothérapie, l’usage du cisplatine étant par ailleurs déconseillé. EnÀn, les patients infectés par le VIH sont une population à risque de développer un cancer bronchique pour des raisons à la fois d’intoxication tabagique très importante en général mais aussi en raison de l’immunosuppression. Leur traitement doit prendre en compte les interactions possibles avec les antirétroviraux, parfois responsables d’une toxicité très majorée. © 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Elderly patients, poor performance status patients (• 2) and HIV patients with advanced non-small cell lung cancer represent a frail population with increased toxic effects of chemotherapy.

*Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Quoix). © 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Traitement par chimiothérapie des CBNPC chez les patients fragilisés

NSCLC; Performance status 2; Elderly patients; HIV

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Nearly half of the NSCLC patients are aged 70 or over and recent studies showed that a doublet with carboplatine and weekly paclitaxel results in a survival comparable to that of younger counterparts. Patients with PS 2 constitute a heterogeneous group but seem also to beneÀciate of a carboplatine-based doublet rather than of a monotherapy. On the other hand, cisplatin should not be administered to these patients. HIV patients are especially at risk for developing a lung cancer because of their important smoking habit but also due to their immunosuppression. Their treatment must take into account interactions with antiretroviral therapies sometimes responsible for considerably increased toxicity. © 2013 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Les patients âgés, ceux ayant un PS • 2, font partie de ce qu’il est convenu d’appeler « les populations spéciales » dans le cancer bronchique. Il s’agit de patients fragiles dont le traitement doit être adapté à un risque de toxicité nettement plus grand et on peut en rapprocher, de ce point de vue, les patients ayant une infection par le VIH.

Patients âgés Les patients âgés désignent communément ceux qui ont 70 ans ou plus même si cette limite apparaît parfois comme arbitraire. Les patients âgés de 70 ans ou plus représentent actuellement près de la moitié des cas de cancer pulmonaire [1,2] et leur prise en charge devient donc un problème courant en oncologie thoracique demandant une analyse encore plus précise de leurs caractéristiques que chez les patients plus jeunes. La prise en compte d’index gériatriques est probablement importante même si leur rôle prédictif et pronostique n’est pas encore parfaitement établi [3]. Le CBNPC représente 85 % des cas de cancer pulmonaire, ce qui est très similaire à ce qui est observé chez les patients plus jeunes [1,4]. Cependant, les cancers épidermoïdes sont en proportion plus importante chez les sujets âgés que chez les plus jeunes où l’adénocarcinome prédomine. Si le sex-ratio observé chez les personnes âgées aux États-Unis est le même que chez les patients plus jeunes, en France on observe une diminution du sex-ratio avec l’âge [4,5]. Les non-fumeurs sont plus nombreux chez les personnes âgées (un peu plus de 20 %) et ceci illustre probablement la diminution du risque lié au tabac et l’augmentation du risque de développement d’un cancer que représente l’âge [5]. Même si les patients âgés constituent près de la moitié des patients ayant un cancer bronchique, leur représentation dans les essais cliniques a longtemps été bien inférieure [6]. Il faut bien dire que si les chirurgiens ont volontiers analysé des séries de patients âgés opérés, en ce qui concerne la chimiothérapie, il n’y a longtemps pas eu d’essais dédiés et on ne connaissait donc que le devenir de patients âgés inclus dans des essais élaborés pour des patients plus jeunes. Il y avait donc d’une part un biais de sélection important, par exemple pour les essais comportant du cisplatine et, d’autre part l’âge médian

n’était pas très élevé puisque les inclusions au- delà de 75 ans étaient rares. Néanmoins, les analyses de survie en sous-groupes de ces essais non dédiés ont presque toutes montré que la survie des patients âgés n’était pas différente de celle des patients plus jeunes [7-10]. Le premier essai dédié aux personnes âgées a été celui publié par le groupe italien de Gridelli [11] comparant la vinorelbine seule aux soins de support chez les patients âgés de 70 ans ou plus ayant un CBNPC avancé. Le gain de survie obtenu avec la chimiothérapie a fait recommander l’usage d’une monochimiothérapie chez la personne âgée, les deux drogues les plus utilisées ayant été la vinorelbine et la gemcitabine. Le doublet gemcitabine et vinorelbine n’a pas fait mieux que chacun des deux agents isolément [12]. Ce n’est qu’en 2011 qu’un essai comparant un doublet par carboplatine et paclitaxel hebdomadaire a montré la supériorité de ce doublet par rapport à une monochimiothérapie [3] et, les dernières recommandations publiées sont d’utiliser ce doublet en traitement des formes avancées de CBNPC chez les personnes âgées [13]. D’une façon générale, le vieillissement des fonctions rénale et hématopoïétique doit inciter à une prudence accrue. L’avantage du carboplatine est de pouvoir adapter la dose à la fonction rénale en sachant cependant qu’en dessous d’une clairance à 45 ml/mn, son usage est déconseillé. En ce qui concerne le paclitaxel, la toxicité est à la fois hématologique (thrombopénie) mais aussi neurologique encore que son administration hebdomadaire diminue ce risque. L’usage des facteurs de croissance granulocytaires est difÀcile dans le contexte d’une administration hebdomadaire et on aura tendance à diminuer les doses par paliers si nécessaire. La place de l’évaluation gériatrique dont le rôle dans la prise de décision thérapeutique a été établi d’une façon générale n’est pas évidente dans l’étude comparant le doublet carboplatine-paclitaxel hebdomadaire avec un impact pronostique favorable de l’ADL (Acivity Daily Living) lorsque cet index est normal (égal à 6). En revanche, le score MMS (Mini Mental Score Test) n’a pas de rôle pronostique. De plus le bénéÀce lié au doublet s’observe aussi bien chez les patients ayant un PS 2 que chez ceux ayant un PS 0-1 même si le PS a un rôle pronostique majeur, et le gain de survie s’observe aussi chez les patients ayant un score ADL < 6. Il n’en demeure pas moins que l’évaluation gériatrique permettra de dépister au mieux des troubles cognitifs, nutritionnels et fonctionnels qui peuvent s’avérer dangereux dans le contexte d’une chimiothérapie à mettre en œuvre.

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Actuellement commence au sein de l’IFCT un essai visant à apprécier l’intérêt d’un traitement de maintenance chez les patients âgés stabilisés ou répondeurs après quatre cycles d’induction par carboplatine et paclitaxel hebdomadaire.

Patients de PS • 2 Le PS est certainement le facteur pronostique majeur dans le CBNPC avancé [14]. Les patients de PS 2 ou 3 représentent 30 à 40 % des patients ayant une forme avancée de CBNPC. Ils constituent un groupe assez hétérogène en ce qui concerne le stade et les comorbidités, chacun de ces deux paramètres pouvant inÁuencer le PS. Ils sont de plus en plus exclus des essais cliniques dédiés aux patients ayant un CBNPC de stade IV. Ainsi, dans la fameuse étude de l’ECOG ayant comparé quatre doublets à base de sels de platine, un amendement a exclu les patients de PS 2. Soixante-huit avaient été inclus avant l’amendement et parmi eux, il y a eu cinq décès pendant le traitement [15]. Les recommandations de traitement des patients de PS 0-1 sont l’usage d’un doublet à base de sels de platine. Le cisplatine a une efÀcacité légèrement supérieure à celle du carboplatine, ainsi que démontré dans une méta-analyse portant sur près de 3 000 patients au prix d’une toxicité rénale et digestive supérieure. Une étude européenne [16] a comparé vinorelbine seule à l’association vinorelbine + cisplatine et à vinorelbine + vindésine. Les résultats publiés en 1994 étaient en faveur du bras vinorelbine + cisplatine contribuant à asseoir ainsi l’utilisation d’une drogue de troisième génération associée à du cisplatine dans le traitement des CBNPC de stade IV. En 2001, donc la même année que la publication concernant les PS 2 de l’étude de l’ECOG vue plus haut, JC Soria analysait la survie en fonction du PS dans l’essai européen [16]. Il s’est avéré que la survie des patients ayant un PS 2 n’était pas différente entre le bras vinorelbine et le bras cisplatine-vinorelbine et donc que les patients de PS 2 ne bénéÀciaient pas d’un traitement comportant du cisplatine. La différence considérable de survie dans les essais randomisés de phase III entre les patients de PS 0-1 et de PS 2 s’est conÀrmée dans trois autres essais [17-19] tous publiés en 2002-2003 et comparant respectivement : i) taxolcarboplatine versus taxol gemcitabine ; ii) gemcitabine-platine versus gemcitabine-platine-vinorelbine versus gemcitabinevinorelbine/ifosfamide-vinorelbine et iii) taxol-platine versus gemcitabine-platine versus taxol-gemcitabine. La médiane de survie était à chaque fois environ la moitié de celle observée chez les PS 0-1. En 2005, Lilenbaum [9] publiait un essai de phase III comparant paclitaxel à paclitaxel + carboplatine chez 561 patients. Dans cet essai, on retrouve une différence de survie importante entre les patients de PS 0-1 et les patients de PS 2 avec une probabilité de survie à 1 an pour les PS 0-1 de 38 % dans le bras paclitaxel, 41 % dans le bras carboplatine-paclitaxel (p = 0,59) et, pour les PS 2 une probabilité respective de survie à 1 an de 10 % et 18 % (p = 0,016). Il faut cependant noter qu’il s’agit là d’une analyse en sous-groupe qui ne peut donc avoir de valeur qu’exploratoire. Néanmoins, cette étude faisait poser la question de l’intérêt d’une bithérapie à base de carboplatine versus une monothérapie. Dans une étude randomisée de phase II ne comportant que 90 patients, Kosmidis et al. [20] ne trouvent pas de bénéÀce à donner à l’association carboplatine + gemcitabine versus gemcitabine

E. Quoix et al.

seule à des patients de PS 2. Dans l’analyse de deux bras de traitement de deux essais (Stellar 3 et Stellar 4), Lilenbaum rapporte un meilleur taux de réponse et une survie sans progression plus longue mais pas de gain en médiane de survie pour des patients PS 2 traités par l’association carboplatine + paclitaxel versus gemcitabine seule [21]. Un essai brésilien présenté non encore publié in extenso, à l’ASCO en 2012 par Lilenbaum et al., a comparé carboplatine + pemetrexed à pemetrexed seul chez les patients de PS 2. De même, cette année à l’ASCO a été présenté par Morabito et al. un essai comparant gemcitabine seule à gemcitabine-cisplatine chez des patients PS 2. Un bénéÀce net de survie a été observé dans les deux essais pour le bras comportant deux drogues. Les récentes recommandations publiées dans Chest sont d’ailleurs de traiter les patients PS 2 avec un doublet [13]. Comme pour les patients de PS 0-1, l’usage en première ligne [22] d’un TKI en l’absence de mutation activatrice d’EGF-R est délétère. En revanche, lorsqu’il existe une mutation activatrice d’EGF-R, les TKI seront utiles même en présence d’un PS 2 ou 3 [23].

Patients infectés par le VIH Depuis l’avènement des trithérapies antirétrovirales, la survie des personnes atteintes par le VIH s’est améliorée et les affections historiques classant au stade SIDA ont régressé au proÀt d’autres pathologies graves dont le cancer bronchique [24,25]. L’infection par le VIH confère un risque tout particulier de développement d’un cancer bronchique primitif [24]. Plusieurs causes sont invoquées et tout d’abord la prévalence importante du tabagisme parmi les personnes infectées par le VIH [26]. Cependant, il persiste un risque accru même après ajustement sur le tabagisme, et d’autres facteurs ont été identiÀés telle l’immunodépression avec un parallélisme entre la diminution des lymphocytes CD4+ et la survenue d’un cancer notamment bronchique [27]. Certaines études ont mis en évidence une diminution de la survie chez les patients infectés par le VIH atteints par un cancer bronchique par rapport à la population non infectée par le VIH, mais surtout la toxicité, notamment hématologique, des drogues cytotoxiques est augmentée par le traitement par inhibiteurs de protéases [28]. Un stade I ou II [29], une immunodépression moins sévère [28], un PS < 2 [28] ou ” 1 [29] et un traitement antirétroviral efÀcace [29] ont été associés à une meilleure survie. Les patients atteints du VIH sont plus jeunes et se présentent à un stade avancé du cancer [28]. En 2010 en France, les cancers non classés SIDA et non liés aux hépatites étaient la deuxième cause de mortalité dans une Àle active hospitalière de 82 000 patients, leur proportion parmi les causes de décès avait doublé depuis l’an 2000 (de 11 à 22 %), le cancer bronchique étant le plus représenté [30]. Certaines études ont mis en évidence une diminution de la survie chez les patients infectés par le VIH atteints par un cancer bronchique par rapport à la population non infectée par le VIH, mais surtout la toxicité, notamment hématologique, des drogues cytostatiques est augmentée par le traitement par inhibiteurs de protéases. Il existe en effet de nombreuses interactions entre les antiprotéases qui inhibent l’iso-enzyme 3A4 du cytochrome P 450 et certaines chimiothérapies (vinorelbine, taxanes,

Traitement par chimiothérapie des CBNPC chez les patients fragilisés

étoposide), le crizotinib ou les TKI métabolisés par ce cytochrome [31]. Inversement, certains inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse sont des inducteurs enzymatiques de cytochromes, de nature à accélérer le métabolisme des chimiothérapies [32]. Il n’y a pas de recommandation spéciÀque à l’ajustement de doses de la chimiothérapie en fonction des interactions, et celles- ci ont été peu étudiées en clinique du fait de l’exclusion des patients séropositifs de la plupart des essais thérapeutiques. Les sels de platine et le pemetrexed ne sont pas métabolisés par le cytochrome 3A, ce qui en fait des cytotoxiques de choix chez des malades sous antirétroviraux. La toxicité hématologique des inhibiteurs nucléosidiques tels que la zidovudine [33] doit faire renoncer à cet antirétroviral concurremment à la chimiothérapie, mais il n’est plus guère employé en France. Certaines antiprotéases allongent potentiellement l’intervalle QT, ainsi que les anthracyclines ou le sunitinib [32]. Les effets indésirables de certains antirétroviraux se cumulent avec ceux de la chimiothérapie : digestifs des antiprotéases, cutanés des inhibiteurs non nucléosidiques ou du maraviroc avec les TKI [32]. Une dysfonction hépatique liée à une co-infection par les virus des hépatites doit être prise en considération en raison des effets indésirables de certaines chimiothérapies (taxanes, vinorelbine, sels de platine, cyclophosphamide) et, les métastases hépatiques du cancer bronchique auront ici un impact plus néfaste. Une neuropathie périphérique liée au VIH, à une infection opportuniste ou à un traitement antirétroviral préalable pourra accentuer la toxicité des taxanes ou du cisplatine. Le traitement antirétroviral doit être poursuivi dans toute la mesure du possible, éventuellement adapté aux toxicités ; un dosage pharmacologique des antirétroviraux est souhaitable pour éviter des taux suboptimaux favorisant l’émergence d’une résistance du VIH ou supra-thérapeutiques faisant courir le risque d’une toxicité. La détermination de la charge virale et des lymphocytes CD4+ sera plus fréquente. L’instauration d’une prévention d’infections opportunistes est prudente même en l’absence d’immunodépression si une chimiothérapie est décidée. La survenue d’une maladie opportuniste en cours de traitement du cancer est possible, de sorte qu’un suivi conjoint avec le spécialiste du VIH est recommandé. Une éducation thérapeutique trouve ici tout son sens, bien que le mode de vie ou la précarité de certains patients compromettent leur suivi et altèrent leur capacité à faire face aux complications de la maladie ou des traitements. L’infection par le VIH n’inÁuence que par ses conséquences pathologiques une décision chirurgicale qui dépend des mêmes critères que pour une personne séronégative. La découverte d’un cancer bronchique sera potentiellement l’occasion d’un dépistage de l’infection par un VIH qui peut être proposé à cette occasion. Un essai thérapeutique de phase II, en cours, évalue l’efÀcacité de l’association carboplatine-pemetrexed chez des patients atteints de CNPC non-épidermoïde de stade III, non irradiable et non opérable ou de stade IV (Essai CHIVA de l’IFCT).

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des cancers bronchiques, voire la majorité, puisque l’âge médian de diagnostic d’un cancer bronchique s’approche de 70 ans. Les essais dédiés à ces populations fragiles doivent se multiplier aÀn de déÀnir la meilleure prise en charge possible devant aboutir à un gain de survie avec le minimum de toxicité.

Liens d’intérêts E. Quoix : au cours des 5 dernières années, E. Quoix a perçu des honoraires pour des actions de formation, participation à des groupes d’experts et des activités de conseil de la part des laboratoires Lilly, Roche, AstraZeneca, Amgen. E. Quoix a également été invitée à participer à des congrès de la part des laboratoires Lilly, Roche et AstraZene ca B. Mennecier : au cours des 5 dernières années, B. Mennecier a perçu des honoraires ou Ànancement pour participations à des congrès, actions de formation, participation à des groupes d’experts de la part des laboratoires AstraZeneca, PÀzer, Roche, Lilly, Boehringer-Ingelheim, Amgen et Vifor. B. Mennecier a également été investigateur principal d’études cliniques promus par les laboratoires Amgen, Lilly et BMS. N. Prim : au cours des 5 dernières années, N. Prim a perçu des honoraires et Ànancements pour participation à des congrès, à des communications et des actions de formation de la part des laboratoires Lilly, PÀzer, Boehringer-Ingelheim et Roche. M. Beau-Faller : au cours des 5 dernières années, M. Beau-Faller a perçu des honoraires ou Ànancements pour participation à des congrès, actions de formation, travaux de recherche, participation à des groupes d’experts et des activités de conseil de la part des laboratoires Roche, AstraZeneca, Boehringer-Ingelheim, Lilly et PÀzer. C. Matau : au cours des 5 dernières années, C. Matau a perçu un Ànancement pour participation à des congrès de la part des laboratoires Roche. A. Molard : au cours des 5 dernières années, A. Molard a perçu un Ànancement pour participation à des congrès de la part des laboratoires Sandoz, Merck, Chugai et Janssen. P. Fraisse, A. Ducoloné, T. Degot, A. Purohit, K. Schutz : intérêts en lien avec le manuscrit : aucun. R. Stenger : l’auteur n’a pas transmis ses liens d’intérêts.

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Conclusion En conclusion, le cancer bronchique chez les « populations spéciales » représente une fraction non négligeable

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