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82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.
CONCLUSION. La récupération fonctionnelle du genou entraîne la réacquisition de la gestion de l’équilibre à partir de l’articulation de cheville, permettant ainsi le développement de stratégies sensorimotrices anticipatoires, stables et efficaces. * Didier Mainard, Service de Chirurgie Orthopédique, Traumatologique et Arthroscopique, Hôpital central, 29, avenue de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy.
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Quelle flexion donner au genou lors du perçage des tunnels fémoraux par la porte antéromédiale lors de la reconstruction anatomique du LCA à deux faisceaux ? Claude ABI SAFI *, Georges BASDEKIS, Pascal CHRISTEL
OBJECTIF. Lors de la reconstruction anatomique du LCA à deux faisceaux, le perçage des tunnels fémoraux par la porte antéromédiale (AM) a été proposé comme solution alternative à la technique transtibiale. Le but de ce travail est de déterminer la flexion optimale à utiliser pour percer les tunnels AM et postérolatéral (PL). MÉTHODES. Sous contrôle arthroscopique, le LCA a été excisé sur 16 genoux de cadavres et des broches guides ont été mises en place au centre du faisceau AM par la porte cutanée AM, successivement à 90°, 110°, 130° puis laissées en place. Le même point d’entrée a été utilisé pour toutes les broches. La même procédure a été utilisée pour la broche guide PL. Le centre du faisceau PL a été marqué puis des broches guides ont été mises en place à 90°, 110° et, 130°. Les pièces ont été radiographiées de face, de profil et en incidence d’échancrure. L’orientation des broches a été mesurée sur les différentes incidences ainsi que leur longueur intra osseuse directement sur les spécimens. Une analyse de variance a été effectuée (Duncan’s multiple range test). RÉSULTATS. Broches AM : dans le plan sagittal l’augmentation de la flexion entraîne une horizontalisation de la broche. Par rapport à l’axe longitudinal du fémur les angles sont de 12,6 ± 3,5°, 32 ± 3,5°, et 48,6 ± 5,7° pour 90°, 110° et 130°. Toutes les différences sont significatives. La broche à 90° se trouve en moyenne à 2 mm de la cortical postérieure. Dans le plan frontal l’augmentation de la flexion s’accompagne aussi d’un horizontalisation mais sans différences significatives. Sur l’incidence d’échancrure avec la flexion les broches deviennent plus verticales sans différence significative. La position horaire moyenne du point d’entrée des broches AM est de 10 h 21 ± 0 h 31. La longueur intra osseuse des broches est significativement moindre à 90° (27 ± 9 mm) qu’aux autres angles (39 ± 4,1 mm). Broches PL : dans le plan sagittal les broches deviennent plus horizontales avec la flexion : 68,9 ± 19,9°, 50,4 ± 11,6°, 31,3 ± 12,3° pour 90°, 110° et 130°. Toutes les différences sont significatives. Dans le plan frontal l’augmentation de la flexion s’accompagne aussi d’un horizontalisation mais avec une diffé-
rence significative entre 90° et 130°. Sur l’incidence d’échancrure avec la flexion les broches deviennent plus verticales : 22 ± 8,2°, 28,3 ± 6,7° et 35,9 ± 6,2°. Toutes les différences sont significatives. La position horaire moyenne du point d’entrée est 09 h 00 ± 0 h 12. La longueur intra osseuse des broches ne change pas. Le point de sortie des broches sur la face latérale du fémur par rapport à l’insertion du ligament collatéral est situé à 0,1 ± 6,6 mm, 6,4 ± 6,4 mm et, 9,2 ± 2,4 mm pour 90°, 110° et, 130°. La différence entre 90° et 130° est significative. CONCLUSION. À 130° de flexion, l’obliquité extrême du tunnel AM par rapport à l’échancrure intercondylienne résulte dans des contraintes très élevées sur la paroi antérieure du tunnel fémoral et sur la greffe à son entrée dans le tunnel avec risque d’élargissement ultérieur. À 90° la longueur intra osseuse de la broche est très courte avec de plus un risque d’effondrement de la paroi postérieure du tunnel lors de son perçage. À 110°, la sortie de la broche PL risque d’endommager l’insertion du ligament collatéral latéral avec aussi un risque d’effondrement de la paroi postérieure du tunnel. Ainsi, nous recommandons d’utiliser un angle de 110° pour la mise en place de la broche AM et 130° pour la broche PL. * C Abisafi c/o P Christel, IAL Nollet, 23, rue Brochant, 75017 Paris.
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Quantification informatisée de la puissance des muscles de la coiffe des rotateurs de l’épaule (étude prospective sur 40 cas) François BONNEL *, François CANOVAS, Catherine CYTEVAL, Christophe BONNEL, Stéphane CHEMOUNY, Frédéric BANÉGAS
L’évaluation clinique de la puissance des muscles de l’épaule est globale. Les méthodes utilisant le cybex aboutissent à un rapport de puissance entre plusieurs groupes musculaires. Notre but était de quantifier in vivo par informatique la puissance (PCSA : Physiological Cross-Sectional Area) spécifique des muscles supra-épineux, infra-épineux et sub-scapulaire. INTRODUCTION. Nous avons analysé 40 examens d’épaules anonymisés (15 par tomodensitométrie, 25 par IRM) chez des patients indemnes de toute lésion articulaire (explorés pour un traumatisme viscéral ou lésion vasculaire). Les patients étaient âgés de 25 à 50 ans (30 hommes et 10 femmes). MÉTHODE. Chaque examen radiographique (format DICOM) était analysé par un logiciel spécifique d’analyse d’images (Myrian expert) avec segmentation de chaque muscle. La segmentation était manuelle semi automatique. Chaque segmentation avait une durée de 1’30 à 2’. L’échographie réalisée avec l’évaluation des angles de pennation des fascicules musculaires par rapport à l’aponévrose et les deux paramètres obtenus volume et section déterminait la puissance (PCSA). RÉSULTATS. Le volume du supra-épineux était de 30 ml + /- 3 pour les hommes et 28 ml + /- 2 pour les femmes, la puissance
RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS était de 4,5 cm2 pour les hommes, et 4,2 cm2 pour les femmes. Le volume du muscle sub-scapulaire était de 121 ml + /- 2 pour les hommes, et 119 ml + /- 3 pour les femmes, la puissance était de 9,60 cm2 pour les hommes et 9,40 cm2 pour les femmes. Le volume du muscle infra-épineux était de 85,21 ml + /- 4 pour les hommes et 83 ml + /- 2 pour les femmes, la puissance était de 5,80 cm2 pour les hommes et 5,60 cm2 pour les femmes. DISCUSSION. Les résultats obtenus permettaient de déterminer la hiérarchie objective des muscles de la coiffe anatomique. Les résultats publiés dans la littérature étaient basés sur des études anatomiques de sujets de laboratoire. Nous n’avons pas noté dans la littérature de travaux sur des sujets vivants. Les comparaisons avec nos résultats montraient une sous évaluation des valeurs musculaires en rapport avec la conservation musculaires par le formol. CONCLUSION. Il sera possible dans le futur d’intégrer les résultats avec ceux obtenus par des méthodes globales. La notion d’atrophie musculaire pourra trouver un chiffrage précis objectif .La prise en compte de ces résultats ouvre une nouvelle voie dans l’évaluation pré et postopératoire des résultats dans le cadre du suivi des patients. * François Bonnel, Service d’orthopédie 3, Hôpital Lapeyronie, Intrasense, Rond-point Franklin, 34000 Montpellier.
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Validation d’un banc d’essai pour l’analyse expérimentale de l’articulation du genou Xavier BONNET *, Sandra BERGONNIER, Charaf AZMY, François GABRIELLI, Wafa SKALLI
INTRODUCTION. La connaissance de la cinématique articulaire normale du genou et particulièrement celle de l’articulation fémoro-patellaire est indispensable à l’évaluation d’implants prothétiques. Cependant, une mesure précise est nécessaire en particulier pour l’analyse de la cinématique patellaire. L’objectif
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de cette étude est de proposer un nouveau montage expérimental pour l’analyse de l’articulation du genou et de valider sa pertinence en terme de précision et incertitudes. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Huit pièces anatomiques non embaumées de genoux sains ont été testées sur un montage à fémur fixe et tibia libre. Pour cela, un déplacement est appliqué au tendon quadricipital et un effort de rappel à l’extrémité distale du tibia afin de recréer le mouvement de flexion-extension. Le suivi cinématique des articulations fémoro-tibiale et fémoropatellaire est obtenu par un système optoélectronique infrarouge après acquisition de la géométrie osseuse et de la position de marqueurs à partir de stéréoradiographies couplées à un logiciel spécifique de reconstruction tridimensionnelle. Les repères permettant l’interprétation de cette cinématique sont calculés à partir des reconstructions des pièces anatomiques. L’incertitude liée à la détermination de ces repères a été évaluée et son impact sur la mesure cinématique a été estimé. RÉSULTATS. Les essais sur huit genoux ont permis valider le banc d’essai développé pour l’analyse expérimentale du genou et d’étudier la cinématique de l’articulation tout au long du mouvement de flexion-extension. Les incertitudes de mesure liées à la méthode utilisée sont inférieures à 0,2° en rotation (1 SD) et inférieures à 0,9 mm en translation (1 SD) pour le tibia et sont inférieures à 0,2° en rotation (1 SD) et 0,6 mm en translation (1 SD) pour la patella. L’analyse quantitative est complétée par une animation permettant de visualiser d’éventuelles anomalies sous différents angles. DISCUSSION. Ce protocole couplant imagerie tridimensionnelle et suivi cinématique permet d’observer en temps réel les pièces osseuses tout au long de l’essai. Le banc d’essai in vitro permet d’obtenir une cinématique fémoro-patellaire et tibiale en accord avec les données de la littérature. L’observation permettra de mieux comprendre et d’objectiver les éventuelles anomalies cinématiques au niveau de l’articulation fémoro-patellaire. CONCLUSION. Cette évaluation expérimentale combinant géométrie osseuse et suivi cinématique propre à l’articulation pourra permettre l’évaluation objective d’implants et la validation de modèles en éléments finis personnalisés du genou. * Xavier Bonnet, Laboratoire de Biomécanique, ENSAM, CNRS UMR 8005, 151, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris.