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Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338
3 mois post-intervention pourrait permettre le maintien des effets bénéfiques du programme. Tableau 1 Évolution de la composition corporelle entre M6 et M9 (phase post-intervention) dans les 4 groupes de patients ; résultats exprimés en moyennes ± écart-type. MG totale (kg), BIA MG viscérale (kg), DEXA
Groupe A 0,25 ± 1,85 (n = 11) −0,21 ± 1,24 (n = 10)
Groupe S −0,59 ± 2,5 (n = 18) 0,02 ± 0,38 (n = 16)
Groupe AS 1,98 ± 2,31 (n14) 0,14 ± 0,53 (n = 13)
Groupe C −0,33 ± 1,97 (n = 12) −0,01 ± 0,5 (n = 9)
p 0,0151a 0,7074
BIA : Bio-impédancemétrie ; MG : masse grasse ; groupe A : APA seule ; groupe S : supplémentation seule ; groupe AS : APA et supplémentation ; groupe C : groupe contrôle. a p < 0,05 avec le test de Kruskal–Wallis Déclaration de liens d’intérêts de liens d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir
https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.034 CO48
Activité physique et chirurgie bariatrique : quand ? quoi ? comment ? avec quelle efficacité ? – Que dit la littérature ? A. Bellicha 1,∗ , C. Ciangura 1 , C. Poitou 1 , P. Portero 2 , J.-M. Oppert 1 Service de nutrition, hôpital Pitié-Salpêtrière, institut cardiométabolisme et nutrition, Paris 2 Laboratoire bioingénierie, tissus et neuroplasticité, université Paris-Est, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Bellicha)
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Introduction et but de l’étude La chirurgie bariatrique entraîne une perte de poids importante, réduit le risque de mortalité et les comorbidités de l’obésité et améliore la capacité physique fonctionnelle. Ces bénéfices pourraient être optimisés par des modifications du mode de vie comme l’augmentation de l’activité physique habituelle. Les études évaluant des programmes d’activité physique dans ce contexte sont peu nombreuses. Elles suggèrent un effet favorable sur l’évolution de la capacité physique et du profil métabolique. Ces études sont cependant hétérogènes en termes d’intervention et d’évaluation, ce qui rend difficile l’élaboration de conseils pratiques. Les objectifs de ce travail étaient de 1) réaliser une revue systématique des programmes d’entraînement avant et après chirurgie bariatique et 2) déterminer quel type d’entraînement semble le plus efficace. Matériel et méthodes La recherche bibliographique a été effectuée en juin 2017 et a porté sur les programmes d’activité physique réalisés avant et/ou après une chirurgie bariatrique. Seules les études contrôlées mesurant au moins un des paramètres suivants ont été retenues : poids, composition corporelle, paramètres de santé, activité physique mesurée de fac¸on objective, capacité physique, qualité de vie. Les interventions ont été décrites selon le modèle Template for Intervention Description and Replication (TIDierR) et leur efficacité a été synthétisée à l’aide de la méthode « harvest plot » qui prend en compte différents facteurs d’intérêt (type d’exercice, timing et durée de l’intervention). Résultats et analyse statistique Parmi les 3504 articles identifiés, 23 articles ont été inclus, analysant 18 interventions. Les interventions, notamment leur mise en place (intervenants, séances individuelles ou en groupes, modifications au cours du programme. . .) étaient globalement insuffisamment décrites. L’entraînement était réalisé avant la chirurgie dans 3 études et après la chirurgie dans 15 études. La capacité physique (VO2max , force musculaire, capacité fonctionnelle) était améliorée comparativement au groupe témoin (sans exercice) dans deux-tiers des études.
À l’inverse, le poids, la composition corporelle et le profil métabolique étaient inchangés par rapport au groupe témoin dans la majorité des études. Une analyse selon le type d’exercice a montré qu’une combinaison d’endurance et de renforcement musculaire semblait le plus efficace pour prévenir la perte de masse maigre (3/5 études), de force musculaire (4/4 études) et de densité minérale osseuse (2/2 études) ; tandis que l’endurance semblait plus efficace pour améliorer le VO2max (3/3 études). Conclusion Les programmes d’entraînement semblent efficaces pour améliorer la capacité physique chez les patients obèses opérés d’une chirurgie bariatrique. Nos résultats permettent de recommander certains types d’entraînement en fonction de l’objectif poursuivi : un entraînement associant endurance et renforcement musculaire est plus favorable pour la préservation de la masse maigre et de la force musculaire tandis qu’un entraînement en endurance est plus efficace pour améliorer la capacité cardiorespiratoire. Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quels profils de patients bénéficieraient le plus de ces interventions. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.035 CO51
Évolution des traits de la personnalité chez des patients obèses après chirurgie bariatrique et conséquences sur les variations pondérales postopératoires L. Thomas 1,∗ , J. Ilic 1 , V. Fontaa 1 , F. Luca 1 , L. Meyer 1 , S. Rohr 2 , A. Pradignac 1 1 Médecine interne, nutrition 2 Chirurgie digestive, CHU HautePierre, höpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Thomas) Introduction et but de l’étude Nous avions mis en évidence une évolution pondérale post-chirurgie bariatrique plus favorable en fonction de l’existence de certains traits de personnalité (névrosisme élevé, agréabilité faible associés à une alexithymie). Le but de notre étude est de vérifier si ces données se confirment chez les mêmes patients évalués selon les mêmes modalités après chirurgie bariatrique. Matériel et méthodes Notre étude concerne 39 patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique. Tous ont répondu en préet postopératoire à deux questionnaires, le TAS-20 explorant l’alexithymie et le BFI-Fr destiné à évaluer leurs traits de personnalité. Nous avons recueilli prospectivement les données anthropométriques usuelles IMC, Excess Weight Loss (EWL) jusqu’à 2 ans en postopératoire. Sur le plan statistique, le test t et l’ANOVA ont été utilisés pour effectuer les comparaisons de moyennes. Résultats et analyse statistique Nous rapportons les résultats concernant 28 femmes et 11 hommes ayant un IMC initial de 44,3 ± 7,3 kg/m2 . En postopératoire, on enregistre des baisses significatives des dimensions ouverture (3,4 vs 3,2 ; p = 0,002), agréabilité (4,1 vs 2,9 ; p < 0,001), conscience (3,9 vs 3,4 ; p < 0,001) et du score d’alexithymie (57,3 vs 54,6, p = 0,007). Parallèlement, on constate une évolution pondérale à 2 ans significativement moins favorable chez les patients dont les dimensions ouverture et agréabilité ont diminué avec respectivement un EWL-2 ans à 43,3 et 45,2 % vs 66,8 % (p < 0,05). Des évolutions pondérales similaires et non significatives ont également été objectivées pour l’extraversion (EWL-2ans : 57,9 vs 66,8 %). L’évolution pondérale est significativement favorable lorsque la dimension névrosisme diminue en postopératoire (EWL-2ans : 85,2 vs 66,8 % (p < 0,05). Enfin, ces évolutions postopératoires des traits de personnalité sont liées avec