Ann. I. H. Poincaré – PR 38, 6 (2002) 803 2002 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved S0246-0203(02)01141-X/PRP
BIOGRAPHIE DE JEAN BRETAGNOLLE Après quatre ans à l’ENS Ulm, j’ai pris un poste d’Assistant, puis de MaitreAssistant à l’Institut Henri Poincaré, dans la chaire de Robert Fortet. J’y suis resté huit ans. Quand je suis arrivé en 1960, il n’y avait que Fortet et Neveu, puis Tortrat, auparavant Professeur à Alger. C’était une époque de recrutement intense, sont arrivés successivement Dacunha-Castelle, Schreiber, Revuz, Azéma, Hanen et Marie Duflo (CNRS) puis bien d’autres encore. Nous étions tous des amis, mais c’est avec Didier que j’ai noué les liens les plus profonds ; nous avons travaillé ensemble sur les marches aléatoires à la suite d’un cours de Neveu. Enfin nous avons beaucoup profité d’une collaboration avec Jean-Louis Krivine. Didier et moi sommes allés à Strasbourg comme Maîtres de Conférences, j’y suis resté quatre ans. J’ai connu Dellacherie et André Meyer, j’ai beaucoup appris à leur contact et en ai profité pour faire quelques travaux sur les Martingales « à la Burkhölder » et les Processus à accroissements indépendants. Je suis revenu ensuite dans la région parisienne, à Villetaneuse d’abord, puis à Orsay ensuite où je me suis intéressé à la Statistique Asymptotique. J’ai eu l’occasion d’y rencontrer Le Cam (qu’en fait j’avais connu en étant son Assistant à l’IHP), Ibragimov, Dudley et les Américains de Berkeley trop nombreux pour que je les cite tous. Je ne saurais assez remercier Dacunha-Castelle de m’avoir donné la possibilité de travailler dans cette équipe j’ai eu pratiquement tous mes élèves et tant de fructueuses collaborations. En fait tous mes travaux de cette période, Estimation des densités et modèle de Cox avec C. Huber, mon travail avec P. Massart, Bootstrap, Kolmogorov– Smirnov, ont été inspirés par ces rencontres à Orsay. Dacunha-Castelle avait créé un DEA très original que j’ai dirigé ensuite pendant de nombreuses années. Je ne sais quel nombre de Statisticiens de toutes destinations sortent d’Orsay, mais leur nombre et leur qualité sont grands et je me sens honoré d’avoir participé à leur formation. J’ai donc eu la chance de connaître tous ceux dont j’ai parlé, et celle d’avoir fini ma carrière à Orsay où les relations sont plus amicales qu’ailleurs. Je tiens à remercier spécialement Jacques Neveu, qui a guidé nos premiers pas et mon maître le Professeur Fortet pour sa discrète attention.
Jean BRETAGNOLLE