66e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne – 12 au 14 décembre 2012, Nice / La Revue de médecine interne 33S (2012) A28–A89
l’initiation du traitement. La rémission était définie par l’absence prolongée (> 12 mois) de signes d’activité associée à une dose de prednisone inférieure à 7,5 mg par jour. La revue de la littérature a été réalisée en croisant sur PubMed et Embase les termes giant cell arteritis et cyclophosphamide. Résultats.– Les 15 patients ont tous répondu au CYC et ont bénéficié d’une épargne cortisonique. Cinq patients ont pu interrompre la corticothérapie de manière prolongée. Au terme d’un suivi médian après le CYC de 43 mois (14–75), neuf patients (53 %) étaient toujours en rémission et six (40 %) avaient rechuté à six mois (3–36) après la dernière perfusion. Des effets secondaires attribués au CYC ont été observés chez 12 patients (80 %), deux patients (13 %) ont du l’interrompre précocement. La revue de la littérature a identifié 88 patients traités par CYC pour une maladie de Horton corticodépendante chez 66 (75 %), pour iatrogénie des corticoïdes chez 53 (60 %) et pour une atteinte d’organe considérée comme sévère chez 14 (16 %). Les patients ont eu un suivi d’une durée médiane de 24 mois (4–60). Soixantequatorze patients (84 %) ont répondu au CYC et 17 (19 %) ont rechuté, bien qu’ils aient tous rec¸u un traitement d’entretien. Vingtneuf (33 %) patients ont présenté des effets secondaires et 11 (12,5 %) ont dû interrompre le traitement de manière précoce. Conclusion.– Le CYC peut probablement être proposé aux rares patients présentant une maladie de Horton corticodépendante ou souffrant de nombreux effets secondaires, particulièrement quand les agents immunosuppresseurs conventionnels, tels que le méthotrexate, ont échoué. Toutefois, de nombreux effets secondaires pouvant être sévères sont décrits. Des essais prospectifs sont encore nécessaires pour standardiser les stratégies thérapeutiques chez ces patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.104 CO095
Biothérapies dans la polychondrite atrophiante : série de cas monocentrique G. Moulis , L. Sailler , G. Pugnet , L. Astudillo , P. Arlet Service de médecine interne, hôpital Purpan, Toulouse, France Introduction.– La première ligne thérapeutique dans la polychondrite atrophiante est la corticothérapie. Le méthotrexate et la dapsone ont été utilisés en deuxième ligne. Quelques cas ou petites séries de cas ont été rapportés utilisant des biothérapies. Cependant, un biais de publication favorisant les traitements efficaces ne peut être exclu. L’objectif de ce travail était de décrire l’ensemble des patients atteints de polychondrite atrophiante traités par biothérapie dans notre service. Patients et méthodes.– Dans notre service, les diagnostics de tous les patients hospitalisés ou vus en consultation sont enregistrés depuis 1993 dans le logiciel administratif du CHU. Nous avons réalisé l’extraction de tous les patients enregistrés avec le code « polychondrite ». Les dossiers ont été relus pour vérifier la validité du diagnostic à l’aide des critères de Damiani. Tous les patients traités par biothérapies ont été décrits. Les patients encore traités par biothérapie début septembre 2012 ont été contactés à cette date pour réévaluer l’efficacité et les effets indésirables des traitements. L’efficacité est définie par la complète résolution des symptômes. Une efficacité partielle est définie par une résolution incomplète des symptômes. Résultats.– Sur 23 patients avec le code diagnostique « polychondrite », 18 remplissaient les critères de Damiani. Parmi eux, neuf ont été exposés pour leur maladie à 21 biothérapies à visée d’épargne cortisonique. L’âge moyen était de 44,7 ans et le sexe-ratio homme/femme de 0,5. Tous les patients avaient une chondrite corticosensible en au moins deux sites, tous sauf un avaient une polyarthrite séronégative, quatre avaient une atteinte cochléaire et deux une atteinte ophtalmologique. Les biothérapies ont été utilisées aux doses de la polyarthrite rhumatoïde. Sept patients ont été traités par anti-TNF alpha (adalimumab,
A77
n = 7, etanercept, n = 4, infliximab, n = 2, certolizumab, n = 1), deux par anakinra, trois par abatacept et deux par tocilizumab. Les traitements utilisés avant les biothérapies étaient les corticoïdes (tous les patients), le méthotrexate (n = 3), la dapsone (n = 2), l’hydroxychloroquine (n = 4), l’azathioprine (n = 1). Dans trois cas, les biothérapies ont été introduites pour une maladie corticodépendante sévère (atteinte trachéale symptomatique). Dans les autres cas, la biothérapie a été introduite à visée d’épargne cortisonique chez des patients corticodépendants. Le délai moyen entre le diagnostic et la première utilisation de biothérapie était neuf mois. L’exposition moyenne des patients aux biothérapies était de 27,5 mois (extrêmes : 1–75). Les anti-TNF étaient souvent la première ligne de biothérapie (n = 7/9), avec une efficacité partielle ou totale dans 84,6 % des cas. On notait une perte d’efficacité dans 5 cas, avec un recours efficace à un autre anti-TNF ou une autre biothérapie. L’anakinra (n = 2) et le certolizumab (n = 1) n’étaient pas efficace. Le tocilizumab et l’abatacept ont montré une efficacité partielle (un patient sur cinq) ou totale (quatre patients sur cinq) et maintenue chez tous les patients exposés. Sous biothérapie, la corticothérapie au long cours a pu être arrêtée chez cinq patients, et est en cours de décroissance chez trois autres exposés depuis quelques mois. Huit effets indésirables ont été imputés aux biothérapies : trois réactions après l’injection (un sous anakinra, deux sous adalimumab), et des infections chez trois patients (une pneumonie sous adalimumab, une sinusite, otite et zona sous tocilizumab, un érysipèle sous abatacept). Conclusion.– Dans cette série, toutes les biothérapies sauf l’anakinra et le certolizumab ont eu une efficacité. Aucun patient n’a été exposé au rituximab. Les anti-TNF étaient souvent utilisés en première ligne. La perte d’efficacité survient fréquemment. Changer d’anti-TNF semble être souvent efficace avant de proposer l’abatacept ou le tocilizumab. Le rapport bénéfice/risque à long terme des biothérapies en comparaison aux immunomodulateurs de première intention dans cette maladie mérite d’être évalué prospectivement. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2012.10.105 CO096
Évaluation de la réponse thérapeutique, des facteurs pronostiques évolutifs et de résistance au traitement de la maladie de Still de l’adulte : étude d’une cohorte rétrospective de 57 cas M. Gerfaud-Valentin a , D. Maucort-Boulch b , A. Hot c , J. Ninet c , I. Durieu d , C. Broussolle a , P. Sève a a Service de médecine interne, hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France b Service de biostatistiques, centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France c Service de médecine interne, hôpital Edouard Herriot, Lyon, France d Service de médecine interne, centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France Introduction.– La maladie de Still de l’adulte (MSA) évolue selon deux modes : systémique, monocyclique ou intermittente, ou articulaire chronique. Le traitement repose sur la corticothérapie systémique (CS), puis le méthotrexate (MTX), les immunoglubulines intraveineuses (IgIV) et les biothérapies. Les facteurs pronostiques et de résistance au traitement ont été peu étudiés [1]. Patients et méthodes.– À partir d’une cohorte rétrospective de 57 MSA répondant aux critères de classification de Yamaguchi ou Fautrel, présentée dans une autre communication, nous avons cherché à déterminer son pronostic. Les variables ont été intégrées dans un modèle logistique univarié puis multivarié. Un modèle de régression ajusté final a été construit en conservant les variables significatives en analyse univariée qui le demeuraient en analyse multivariée (seuil de significativité, 10 %) ainsi que toute variable confondante.