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: I'angine de I'enfant er en antibiotiques, d'une p~nicilline
ill ;e n'est un myst0re pour personne que I'ecouvillonnage des amygdales au LABM chez un jeune ayant une dysphagie evoquant I'angine est tombee en desuetude, puisque la regle est un diagnostic a priori et une prescription empirique. Ce n'est un mystere pour personne que, des la rentree 20022003, I'Assurance-maladie va distribuer aux medecins qui voient couramment des angines : generalistes, pediatres, ORL, des tests de diagnostic rapide (TDR) premier doctor's test en France u t i l i s a b l e s 9. d o m i c i l e ou au cabinet. Ce n'est enfin un mystere pour personne que les economies ainsi realisees en depenses de medicaments , si I'on y ajoute les benefices de la relance vers les medecins 9. prescrire plus en generiques et vers les pharmaciens 9. substituer plus en generiques, permettront de financer I'augmentation du prix de la consultation et de la visite 9. domicile.
La Cnamts veut d'abord freiner la surconsommation d'antibiotiques en ville (80 o/0 des prescriptions), la prise en charge de I'angine etant un symbole de cette volonte, dans la mesure oQ, les prescripteurs se passant d'ecouvillonnage pharynge ou d'antib i o g r a m m e , la p r e s c r i p t i o n empirique aboutit & 80 millions
de prescriptions annuelles d'ant i b i o t i q u e s , dont 30 millions concernent une affection virale. I'angine est ici un exemple presque caricatural : 9 millions de criptions d'antibiotiques seule, mais 2 millions seulement se justifiant. Plus largement, les infections r e s p i r a t o i r e s hautes et basses sont responsables d'une surconsommation d'antibiotiques alors qu'elles sont en majorite, nous dit I'epidemiologie, d'origine virale - n s'il faut se metier d'eventL surinfections bacteriennes. Certes, il y a en question I nomie de sante, qu'en outr~ en peril une augmentation consommation d'antibiotiques de 2 9. 3 O/opar an, selon la Cnamts. Mais le pire est 9. venir : le debordement total de notre defense antibiotique du fait de la montee de la resistance. Le paradoxe est 19.: c'est en France que I'on consomme le plus d'antibiotiques et qu'on enregistre les plus forts taux d'antibioresistances (PSDP, SARM), alors que ce n'est pas pire ailleurs, c'est-9.dire dans les pays qui maTtrisent leur c o n s o m m a t i o n au strict necessaire. On peut donc, affirme la Cnamts, parler d'une exception franoaise en matiere de consommation d'antibiotiques. Libres aux sociologues d'y voir I'influence de facteurs symboliques, culturels, magiques, psychologiques attaches & I'image de I'Antibiotique, que les patients
RevueFran0aisedes Laboratoires,juin 2002, N° 344
exigent de leur medecin, pour eux ou leur enfant (prescription dirigee) et s'etonnent de ne pas avoir obtenu en venant chercher
g e n c e de I'antibiotique fait partie de I'offre de soins, qui elle-meme apparait chez nous facilement accessible.
On dolt souligner que la Cnamts a decide de passer 9. I'action, non pour empieter sur un type d'actes de biologie qui n'existe plus, mais au contraire sur la base d'une large concertation avec les professions de sante : medecins, bioIogistes, pharmaciens. Le niveau d'antibioresistance dans le monde atteint dans certains pays des taux alarmants, qui ont incite I'OMS 9. decreter en 1998 comme ,, priorite de sante publique ,, I'inversion de la tendance - sachant que dans les pays en developpement qui accedent
& un meilleur statut economique, les memes erreurs sont en train de se commettre ! Dans ces pays, la transition epi"niologique (apparition de laladies propres aux pays iches) est aussi celle du nauvais usage des mediaments. definitive, le bon usage antibiotiques, c'est ausJe n'en pas prescrire et expliquer la raison aux patients. Cela, c'est le r6le de tousles professionnels de sante et de tousles regimes d'assurance-maladie : Cnamts, Mutualite sociale agricole, Canam (professions liberales). Les TDR doivent etre fiables (> 90 o/0), pratiques, peu coQteux. La Cnamts, conformement aux lois du march6, a lance un appel d'offre, auquel ont repondu neuf societes : 8 9. 10 millions de tests seraient distribues dans les trois ans 9. venir.., y compris 9. I'H6pital - qui vient de s'imposer la meme autodiscipline (9. suivre), & la suite de la 14 ° conference de la Societe de pathologie infectieuse de langue franoaise (SPILF) et de I'Association des professeurs de pathologie infectieuse et tropicale (APPIT). J.-M. M.
~'~Conclusion fir#e de de I'exp~rimentation-pilote en Bourgogne (1999) du TDR en m#decine g#n~rale pour la prise en charge de I'angine.
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