Société
Chirurgie du prolapsus associée à une bandelette sous urétrale : étude comparative de 101 patientes traitées par bandelette sous urétrale seule ou associée à une cure de prolapsus
Y. THIROUARD, D. PÉTRAKIAN, M. DESHAYES, G. MAGNIN Service de gynécologie obstétrique CHU Poitiers. Introduction. — L’incontinence urinaire est une pathologie fréquente de la femme pour laquelle de nombreuses techniques chirurgicales existent. La mise en place d’une bandelette sous urétrale est actuellement la plus utilisée avec des résultats bien évalués. Le prolapsus urogénital est parfois associé à l’incontinence. Une intervention traitant à la fois l’incontinence et le prolapsus en un seul temps opératoire doit être envisagée avec prudence. Nous avons voulu, au travers d’une série personnelle, comparer (a) les résultats fonctionnels à moyen terme et (b) les complications per et post opératoire de patientes bénéficiant d’une pose de bandelette sous urétrale associée ou non à une cure simultanée de prolapsus. Matériel et méthodes. — Sur une période de 6 ans, nous avons recueilli de façon rétrospective l’ensemble des dossiers de patientes ayant bénéficié d’une cure d’incontinence par bandelette sous urétrale associée ou non à une cure de prolapsus. Les antécédents, les résultats per opératoire et post opératoire ont été analysées comparativement pour les deux groupes de patientes avec un recul moyen de 32 mois [6 mois à 5 ans]. Résultats. — De janvier 1998 à mai 2003, 101 femmes ont bénéficié de la pose d’une bandelette sous urétrale, 44 (groupe 1) ont eu une pose isolée de bandelette et 57 (groupe 2) ont eu de façon concomitante une cure de prolapsus. La population était homogène en ce qui concerne l’âge (moyenne de 60,7 ans), la parité, le mode d’accouchement et les antécédents chirurgicaux de cure d’incontinence. Chacune des patientes avaient eu un bilan uro dynamique pour objectiver l’incontinence d’effort. Les complications per opératoires ont été : la perforation vésicale dans 12,19 et 5,45 % respectivement dans chacun des deux groupes et les saignements, particulièrement dans le groupe de femmes traitées d’un prolapsus. En post opératoire, Une rétention d’urine à l’ablation de la sonde urinaire (résidu post mictionnel > 100 cc) est survenue chez 22 patientes (23,96 %), dont 6 patientes du groupe 1 (12,2 %) et 16 patientes dans le groupe 2 (30,9 %). Il existe une différence significative entre les deux groupes (p = 0,03). À distance nous avons des résultats équivalents dans les deux groupes avec un taux de succès pour l’incontinence de 95 % et 97 % respectivement. Discussion. — L’incontinence urinaire est une pathologie fréquente, parfois associée à un prolapsus. La chirurgie est le traitement de choix pour ces deux pathologies et la mise en place d’une bandelette sous urétrale dans le même temps opératoire paraît possible. Notre population est homogène et représentative de la population générale en ce qui concerne les facteurs de risque d’incontinence. Il existe peu de publication sur la double chirurgie telle que nous l’avons évaluée. Au cours de la pose de la bandelette, la perforation vésicale est la complication la plus souvent retrouvée avec un taux d’environ 10 % semblable aux taux retrouvés dans la littérature. Le traitement du prolapsus ne modifie pas ce résultat. L’hémorragie est plus souvent retrouvée dans la cure de prolapsus mais les saignements sont inhérents à la technique elle même qui impose des décollements parfois hémorragiques. En post opératoire, le taux global de rétention urinaire dans notre série est de 23 %, avec une différence fortement significative entre les deux groupes de patientes, cependant cette complication est transitoire et n’affecte pas les résultats à long terme qui restent comparable à ceux de la littérature. Conclusion. — La bandelette sous urétrale fait maintenant partie de l’arsenal thérapeutique de l’incontinence urinaire. Le prolapsus uro génital qui est parfois associé à cette pathologie nécessite souvent une prise en charge chirurgicale. L’association des deux chirurgies en un seul temps doit être envisagé avec prudence. Nos résultats sont encourageants et nous font penser que cette double chirurgie est possible.
Indications des myomectomies par voie basse
E. ROUSSEL, O. ACKER, J. POTIN, H. MARRET, G. BODY Hôpital Bretonneau, service de Gynécologie, CHU de Tours. Introduction. — Les indications de myomectomie par voie basse sont rares. À partir d’un cas récent de myomectomie par voie basse, nous nous sommes intéressés à leurs indications à travers une revue de la littérature. Cas clinique. — Il s’agit d’une femme âgée de 45 ans présentant une augmentation de volume d’un myome responsable d’une gène pelvienne avec des signes de compression vésicale. L’examen clinique ne permettait pas de visualiser le col qui était dévié par la masse bombant dans le vagin. L’IRM montre un myome postérieur cervico-isthmique de 12 cm de diamètre. Une embolisation pré-opératoire des artères utérines a été réalisée pour limiter le risque hémorragique. Après une cœlioscopie diagnostique retrouvant un utérus refoulé vers le haut par une masse comblant complètement la cavité pelvienne, la myomectomie par voie basse a pu être réalisée et a permis d’extraire un myome de 700 g. Le cul de sac de Douglas n’a pas été ouvert, l’intervention ayant pu être menée en totalité par voie sous péritonéale. Les suites opératoires ont été simples et la patiente est sortie au quatrième jour post-opératoire. Le contrôle clinique et IRM 3 mois après l’intervention retrouve une anatomie normale. Discussion. — Les indications des myomectomies par voie basse sont d’abord celles du traitement chirurgical conservateur quelque soit la voie : les myomes symptomatiques. Le choix de la voie d’abord pour la myomectomie doit être basé sur la technique la plus sûre et la plus adaptée à chaque cas pour redonner une anatomie normale à l’utérus et limiter le risque adhérenciel. Le désir de la patiente de préserver sa fertilité oriente vers un traitement conservateur. Les indications des myomectomie par voie vaginale sont un fibrome de localisation préférentiellement postérieure, unique et symptoma-
J Gynecol Obstet Biol Reprod / Volume 33, n° 2, 2004
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