CO.110 Traitement anti-viral chez les malades VHC hémodialysés : efficacité, tolérance et stratégie thérapeutique

CO.110 Traitement anti-viral chez les malades VHC hémodialysés : efficacité, tolérance et stratégie thérapeutique

A256 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 CO.110 Traitement anti-viral chez les malades VHC hémodialysés : efficacité, tolérance et stratégie thérapeut...

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A256

GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33

CO.110 Traitement anti-viral chez les malades VHC hémodialysés : efficacité, tolérance et stratégie thérapeutique

CO.111 Combinaison fixe de ténofovir et emtricitabine (Truvada®) : quelle place dans le traitement de l’hépatite virale B chronique ?

P Deltenre (1), D Thabut (2), A Tran (3), H Castel (4), V Canva (4), A Louvet (4), H Ben Ali (4), F Wartel (4), M El Nady (4), F Provôt (4), F Glowacki (4), S Dharancy (4), F Stanke (5), J Henrion (1), C Noel (4), P Mathurin (4) (1) Haine-Saint-Paul, Belgique ; (2) Paris ; (3) Nice ; (4) Lille ; (5) Grenoble.

C Cruiziat (1), J Dumortier (1), P Pradat (1), F Bailly (1), S Radenne (1), O Guillaud (1), P Chevallier (1), F Mion (1), C Trepo (1), F Zoulim (1) (1) Lyon.

Introduction : Chez les malades VHC hémodialysés (HD), l’éradication virale peut-être envisagée afin d’améliorer la survie après la transplantation rénale. Dans cette étude prospective chez des malades HD traités par IFNPeg et RBV (1 000 mg/semaine), les buts étaient de : A/ analyser la réponse virologique (RV), B/ évaluer la tolérance et proposer une stratégie d’utilisation de l’EPO, C/ comparer les concentrations de RBV chez les malades HD et des malades VHC ayant une fonction rénale normale. Patients et Méthodes : Dans un premier temps, l’EPO était augmentée lorsque l’Hb était < 10 g/dL (stratégie 1). Comme une analyse intermédiaire a révélé une augmentation importante des doses d’EPO et un recours fréquent aux transfusions en cours de traitement, une nouvelle stratégie (stratégie 2) fut définie : les doses d’EPO furent doublées dès le début du traitement et ensuite adaptées au taux d’Hb. La durée du traitement était de 6-12 mois (M) selon le génotype (G). Résultats : 31 malades HD (21 G1/4, 10 G2/3) en attente de transplantation rénale furent inclus. La charge virale médiane était de 350 000 UI/ml (95 % IC : 146 100-2 200 000). 27 malades étaient ≤ F2. La dose médiane de PegIFNα2a/α2b était de 150 (95 % IC : 135-180) et 50 µg/semaine (95 % IC : 35-50), celle de RBV de 112 mg/j (95 % IC : 86-142). A/ 31 % des malades ont eu une RV rapide (G1/4 : 17 %, G2/ 3 : 62 %, p = 0,02), 79 % une RV précoce (G1/4 : 74 %, G2/ 3 : 89 %, p = 0,4), et 48 % une RV soutenue (G1/4 : 40 %, G2/3 : 60 %, p = 0,3). Un malade est décédé d’une hémorragie cérébrale sans rapport avec le traitement car les taux d’HB et de plaquettes étaient normaux. B/ En comparaison avec la stratégie 1, les malades HD traités avec la stratégie 2 avaient une dose médiane d’EPO plus élevées à M1 (20 000 vs. 6 000 U/semaine, p = 0,0001), un taux médian d’Hb plus élevé à la semaine 2 (12,7 vs 11,4 g/dL, p = 0,04), M1 (12,8 vs 11,2, p = 0,01), M2 (12,2 vs 10,0, p = 0,01) et M3 (10,8 vs 9,8, p = 0,03). Il existait une tendance à la réduction des besoins transfusionnels avec la stratégie 2 (malades transfusés : 18 vs 40 %, p = 0,2, nombre de culots globulaires transfusés par malade et par mois de traitement : 0,02 vs 0,17 p = 0,14). C/ La concentration médiane de RBV n’était pas différente entre les malades HD et les malades VHC contrôles entre M2-12 (1,2 vs 2,4 mg/L à M2, 2,1 vs 1,9 à M3, 2,1 vs 2,4 à M4, 1,5 vs 2,0 à M5, 2,1 vs 2,1 à M6, 2,4 vs 1,8 à M9, et 1,8 vs 2,6 à M12, tous p > 0,05). Cependant, le temps requis pour obtenir une concentration stable de RBV était plus long chez les malades HD comme démontré par les concentrations de RBV aux semaines 2 (0,5 vs 1,3 mg/L, p = 0,01) et 4 (0,8 vs 1,7, p = 0,03). Conclusion : 50 % des malades HD traités par IFNPeg et des doses adaptées de RBV obtiennent une RV soutenue. La stratégie consistant à doubler les doses d’EPO au début du traitement permet une meilleure tolérance. Des concentrations adéquates de RBV sont obtenues avec la dose de 5 gélules/semaine. Cependant, le délai nécessaire pour obtenir une concentration stable de RBV doit être pris en compte pour déterminer le dosage idéal de RBV.

Introduction : Le ténofovir (TDF) et l’emtricitabine (FTC) sont des analogues utilisés depuis plusieurs années pour le traitement de l’infection par le VIH. Ils ont montré chez les patients co-infectés une activité anti-virale puissante sur le virus de l’hépatite B (VHB). Le ténofovir en monothérapie est par ailleurs un traitement validé de l’hépatite B chronique, ayant montré une efficacité supérieure à l’adéfovir, et avec lequel on n’observe pas de résistance. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité et la tolérance d’une combinaison fixe de 300 mg de TDF et 200 mg de FTC, en un comprimé unique par jour. Patients et Méthodes : Ont été inclus 38 patients monoinfectés atteints d’hépatite B chronique ayant débuté un traitement par TDF + FTC entre décembre 2006 et septembre 2008 à Lyon (Hôtel Dieu et Hôpital Édouard Herriot). La charge virale (CV) VHB (ADN VHB), le taux d’ALAT, la sérologie VHB et les données cliniques ont été les principaux points de suivi. La tolérance biologique et clinique (notamment rénale, hématologique et le phosphore) a aussi été évaluée. Résultats : Vingt-trois patients (H/F : 18/5, ADN VHB moyen 4,5 ± 2,3 [1,6-8,3] log UI/mL, taux d’ALAT moyen 108 ± 150 [15-630], 12 Ag HBe+, 1 co-infecté par le virus delta, 12 au stade cirrhose) ont débuté le traitement et ont été suivis pendant une durée médiane de 9 [1-22] mois. Trois d’entre eux étaient naïfs de traitement et nécessitaient un contrôle viral rapide. Les autres avaient pour la plupart (17) l’expérience de plusieurs lignes de traitement, avec mutations de résistance connues chez 11 patients. Au 3e mois, la réduction moyenne de CV VHB était de 2,4 log UI, 8 patients avaient négativé leur CV, 27 % des patients avaient une cytolyse persistante (contre 78 % initialement) et les 2 patients avec cirrhose décompensée initialement s’étaient améliorés. Au 6e mois, la CV diminuait de 2,9 log UI. Aucune séroconversion n’était observée, mais un patient perdait précocement l’Ag Hbe au 3e mois. Quinze patients (H/F 12/3, ALAT moyen 39 ± 20 [20-94], 8 Ag HBe+, 1 co-infecté par le virus delta, 4 au stade cirrhose) avaient une charge virale indétectable à l’initiation du traitement, débuté dans le but de faciliter l’observance (simplification thérapeutique). Tous sauf 1 étaient déjà sous bithérapie, contenant du ténofovir dans 11 cas. Après une durée médiane de traitement de 9 [3-19] mois, la charge virale est restée indétectable, aucune séroconversion n’était observée. La tolérance du traitement par TDF + FTC chez les 38 patients était correcte sur le plan biologique, avec notamment l’absence d’insuffisance rénale, d’anémie ou de neutropénie. Sur le plan clinique, 3 patients ont présenté des troubles digestifs mineurs, 1 patient a signalé des vertiges, mais aucun n’a interrompu le traitement. Conclusion : L’association de TDF et de FTC est efficace et bien tolérée dans le traitement de l’hépatite B chronique, chez les patients pré-traités en échec thérapeutique ou chez les patients naïfs. La place de cette association dans l’arsenal thérapeutique anti-VHB devra être évaluée.