Revue du Rhumatisme 74 (2007) 924–925 http://france.elsevier.com/direct/REVRHU/
Correspondances Commentaires sur la mise au point de Corrado et al. « Effets extraosseux des bisphosphonates » Comments on Addolorata Corrado et al. review “Extra skeletal effects of bisphosphonates”◊ Mots clés : Bisphosphonates ; Ostéoclastes ; Inflammation ; Arthrose ; Arthrite Keywords: Bisphosponates; Osteoclasts; Inflammation; Osteoarthritis; Arthritis
Nous avons lu avec intérêt, dans le numéro de janvier 2007 de la Revue du Rhumatisme, la mise au point d’Addolorata Corrado, Nella Santoro et Francesco Cantatore, concernant les effets extraosseux des bisphosphonates. Nous avons apprécié leurs efforts pour mettre en exergue une éventuelle utilisation plus large des bisphosphonates dans le but de diminuer les phénomènes inflammatoires et de réduire l’aggravation des lésions ostéoarticulaires. Dans leur article, les auteurs préconisent une utilisation plus large des bisphosphonates dans la pratique quotidienne. Ils se réfèrent pour cela aux propriétés antiostéoclastiques et donc inhibitrices du remodelage osseux des bisphosphonates. Ils rapportent aussi des anomalies radiologiques moindres (œdème sous-chondral) et une diminution des douleurs chez les patients souffrant d’une arthrose du genou et traités par l’alendronate. Cela, alors que la suppression prolongée du remodelage osseux par l’alendronate serait susceptible d’induire de nouvelles formes de fractures du fémur par insuffisance osseuse [1]. Le taux de survenue des fractures est supérieur lors de l’utilisation prolongée par rapport à la première année de traitement, ce qui suggère un effet négatif sur l’os [2]. L’alendronate inhibe la résorption osseuse en supprimant l’activité des ostéoclastes et en déclenchant leur apoptose. Tandis que l’on observe une augmentation de la densité minérale osseuse chez les patients ayant une ostéoporose et traités par l’alendronate, ce traitement diminue le remodelage osseux. Chez les humains, un traitement prolongé par bisphosphonates peut entraîner une ostéopétrose [3]. En conséquence, il n’est pas possible de tirer des conclusions sur la tolérance à long terme des bisphosphonates dans le cadre d’une utilisation étendue à des patients atteints d’arthrose.
[2] Briot K, Trémollières F, Thomas T, Roux C, GRIO Scientific Committee. How long should patients take medications for postmenopausal osteoporosis? Joint Bone Spine 2007;74:24–31. [3] Whyte MP, Wenkert D, Clements KL, McAlister WH, Mumm S. Bisphosphonates induced osteopetrosis. N Engl J Med 2003;349:457–63.
Baldeep Singh* Saurabh Singh Nagraj Chethan AIIMS, New Delhi, Inde Adresse e-mail :
[email protected] (B. Singh). Reçu le 30 avril 2007 ; accepté le 21 juin 2007 Disponible sur internet le 14 septembre 2007 *Auteur
correspondant.
1169-8330/$ - see front matter © 2007 . Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rhum.2007.06.006
Réponse à la lettre de Baldeep Singh concernant la mise au point intitulée « Effets extraosseux des bisphosphonates » Reply to the letter by Baldeep Singh on the review entitled “Extra skeletal effects of bisphoshonates”◊ Mots clés : Bisphosphonates ; Ostéoclastes ; Inflammation ; Arthrose ; Arthrite Keywords: Bisphosponates; Osteoclasts; Inflammation; Osteoarthritis; Arthritis
[1] Goh SK, Yang KY, Koh JSB, Wong MK, Chua SY, Chua DTC, et al. Subtrochanteric insufficiency fractures in patients on alendronate therapy: a caution. JBJS 2007;89B:349–53.
Les données actuellement disponibles concernant le suivi à long terme, de sept à dix ans, des patients traités par l’alendronate et le risédronate montrent que la tolérance osseuse est satisfaisante [1,2]. Quelques cas de fractures périphériques inhabituelles ont été récemment rapportés chez des femmes ayant reçu un traitement prolongé par l’alendronate, mais la relation exacte entre ces fractures et l’effet antirésorptif du traitement n’est pas clairement établie. De plus, si l’on tient compte du très grand nombre de patientes traitées par l’alendronate, cette « complication » serait à considérer comme extrêmement rare. Quant au cas de l’enfant ayant développé une ostéopétrose à la suite d’un traitement par le pamidronate, il est anecdotique et est resté unique dans la littérature médicale. Il faut remarquer que, dans cette observation, la posologie du pamidronate était quatre fois plus élevée que celle recommandée. De plus, chez l’enfant
◊ Pour citer cet article, utiliser ce titre en anglais et sa référence dans le même volume de Joint Bone Spine.
◊ Pour citer cet article, utiliser ce titre en anglais et sa référence dans le même volume de Joint Bone Spine.
Références