Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A29–A68
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Communications orales du dimanche 12 octobre
Otologie, oto-neurologie et chirurgie de la base du crane Dimanche 12 octobre 2014 11:00–12:30 Salle 252 A Sous l’égide de l’Association franc¸aise d’otologie et oto-neurologie Présidents de séance : B. Godey, E.Truy, A.Benghallem 70
Représentation mentale de l’anatomie cochléaire : lien entre l’expérience chirurgicale et l’axe d’insertion lors de l’implantation cochléaire R. Torres 1,3,4,∗ , G. Kazmitcheff 1,3,4 , J. bensimon 2,3,4 , E. Ferrary 1,3,4 , Y. Nguyen 1,3,4 , O. Sterkers 1,3,4 1 AP–HP, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, département d’otologie, implants auditifs et chirurgie de la base du crâne, 75013, Paris, France 2 Sorbonne Universités, UPMC University Paris 06, UMR S 1159, « Réhabilitation chirurgicale mini-invasive et robotisée de l’audition », 75005, Paris, France 3 Inserm UMR S 1159, « Réhabilitation chirurgicale mini-invasive et robotisée de l’audition », 75018 France 4 Cabinet de radiologie, 106, bis rue Lourmel 75015 Paris, Paris, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation La cochlée est une structure tridimensionnelle ne disposant pas de repère permettant de définir précisément la direction du tour basal. Une bonne représentation mentale permettrait une approximation de l’axe optimal d’insertion de l’implant cochléaire, afin de diminuer le traumatisme dans le tour basal. Le but du travail est d’étudier si l’axe d’insertion idéal est dépendant de l’expérience chirurgicale. Matériel et méthodes Une mastoïdectomie et une tympanotomie postérieure ont été réalisées sur 5 rochers artificiels (Phacom, Allemagne ; Collin, France) de morphologie différentes (4 adultes, 1 pédiatrique). Ces rochers ont bénéficié d’une imagerie conebeam. (1) Sur chacun des rochers, il a été demandé à 17 chirurgiens (3 confirmés, 7 CCA, 7 internes) de choisir le point d’entrée dans la cochlée par rapport à la fenêtre ronde pour une implantation (supérieur, antérieur, antéro-inférieur, inférieur, fenêtre ronde). (2) Il leur a été demandé d’aligner une pointe droite sur l’axe d’insertion considéré comme optimal dans la rampe tympanique. L’orientation de la pointe dans l’espace (plans coronal et axial) a été mesurée en aveugle à l’aide du système Digipointeur (Collin, France). L’axe pointé par le chirurgien a été comparé à l’axe le plus proche du
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centre de la rampe tympanique du tour basal en prenant en compte la position par le nerf facial (défini sur l’imagerie). L’approximation de l’axe idéal par chaque chirurgien a été analysée pour estimer la qualité de la représentation mentale des chirurgiens. Un test de Mann–Whitney a été réalisé. Résultats Le point d’entrée a été le suivant : supérieur (n = 9), antérieur (n = 10), antéro-inférieur (n = 7), inférieur (n = 12), fenêtre ronde (n = 42). L’approximation de la trajectoire des chirurgiens confirmés sur les coupes axiales (9 ± 9,1◦ , n = 3) et coronales (6 ± 5,6◦ , n = 3) est meilleure par rapport aux CCA (n = 7 ; 17 ± 10,14◦ , p = 0,001 en axial et–14 ± 11◦ , p = 0,005 en coronal) et par rapport aux internes (n = 7 ; 17 ± 8,7◦ , p = 0,004 en axial ;–17 ± 10,4◦ , p = 0,001 en coronal). Il n’y a pas de différence entre les CCA et les internes. L’erreur d’approximation sur le plan coronal (20 ± 12◦ , p = 0,01, n = 9) est plus élevée lors du choix d’un point d’entrée supérieur par rapport à la fenêtre ronde. Conclusion Les chirurgiens confirmés possèdent une meilleure approximation de l’axe idéal d’insertion. Cette approximation a pu être évaluée pour la première fois grâce à un système de navigation. Un point d’entrée choisi au-dessus de la fenêtre ronde traduit une représentation mentale incorrecte et mène systématiquement à une mauvaise estimation de l’axe d’insertion des implants. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.082 71
Comparaison des forces d’insertions de trois techniques d’insertions dans un modèle anatomique de scala tympani Y. Nguyen 1,∗ , G. Kazmitcheff 2 , D. De seta 3 , M. Miroir 2 , E. Ferrary 4 , O. Sterkers 4 1 AP–HP, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, département d’otologie, implants auditifs et chirurgie de la base du crâne, 75013, Paris, France 2 Sorbonne Universités, UPMC University Paris 06, UMR S 1159, « Réhabilitation chirurgicale mini-invasive et robotisée de l’audition », 75005, Paris, France 3 Inserm UMR S 1159, « Réhabilitation chirurgicale mini-invasive et robotisée de l’audition », 75018 France 4 AP-HP, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, département d’otologie, implants auditifs et chirurgie de la base du crâne, 75013, Paris, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Afin de préserver au maximum les structures encore fonctionnelles de l’oreille interne lors de l’implantation cochléaire, il serait souhaitable de diminuer les
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forces de frictions. Le but de ce travail a été de comparer les forces d’insertions dans des pièces anatomiques avec trois techniques d’insertion : à l’aide de micro-pinces, avec un outil de guidage commercialisé, et avec un outil motorisé. Matériel et méthodes Des os temporaux micro-disséquées ont été montés sur un capteur 6-axes afin d’enregistrer les forces d’insertion. Chaque os temporal a été inséré trois fois dans un ordre aléatoire avec chacune des trois techniques avec un implant cochléaire Hi-Focus 1 J (Advanced Bionics, Valencia, États-Unis). La somme des moments des forces, pic d’effort, dépassement de seuil > 0,1 N, doublement brusque de l’effort sur 0,1s, et dérivé de la courbe d’effort ont été analysés pour définir une nouvelle métrique. Résultats Une somme des moments des forces plus faible a été constatée lors de la 3e insertion comparativement aux 2 premières insertions dans les pièces anatomiques. Les résultats de la 3e insertion ont été exclus de l’étude. La somme des moments des forces était de 1,16 ± 0,505 N (moyenne ± DS, n = 10), 1,337 ± 0,408 N (n = 8), et 1,573 ± 0,764 N (n = 8) pour les insertions avec micropinces, outil guide et outil motorisé respectivement. Le pic d’effort était plus élevé avec l’outil guidé (p < 0,05). Le dépassement du seuil >0,1 N était plus fréquent avec l’insertion aux micro-pinces par rapport à l’utilisation de l’outil guidé (p < 0,005). Ces franchissements du seuil de 0,1 N sont diminués d’avantage à l’aide de l’outil motorisé. Les doublements de l’effort sur une période de 0,1 s et l’analyse du dérivé de la courbe ont constaté un profil d’effort avec moins d’à coup et plus régulier avec les outils guidés et motorisés. Conclusion La somme des moments des forces était équivalente selon la technique utilisée. En revanche, un profil d’effort plus reproductible et prévisible était observé lors de l’utilisation d’un outil motorisé. L’utilisation de micro-pinces et de l’outil de guidage entraîne des à coup au cours de l’insertion en rapport avec une insertion en plusieurs étapes. Au contraire, une insertion avec l’outil motorisé est régulière avec une augmentation de l’effort uniquement à la fin de l’insertion. Les critères d’analyse, définis dans ce travail, permettent de proposer une métrique afin de comparer des profils d’effort utilisant des techniques d’insertion différentes. Ce travail a bénéficié du soutien de Advanced Bionics (Valencia, Etats-Unis). Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.083 72
Implantation cochléaire par cochléostomie minimale invasive robot assistée : faisabilité et comparaison de 2 faisceaux d’électrodes F. Venail 1,∗ , B. Bell 2 , M. Akkari 3 , W. Wimmer 2 , T. Williamson 2 , S. Weber 2 1 CHU Montpellier, Montpellier, France 2 ARTORG Center for Biomedical Engineering Research, University of Bern, Berne, Switzerland 3 CHU Gui de Chauliac, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Des publications récentes ont montré que la chirurgie robot assistée permet l’implantation de faisceaux d’électrodes à travers une cochléostomie fraisée au travers d’un tunnel osseux unique. Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si des faisceaux d’électrodes de différents fabricants pouvaient être implantés par cette approche. Matériel et méthodes Des cone beam CT ont été réalisés sur dix os temporaux cadavériques suite au placement de vis de repérage. Après enregistrement et rendu 3D, la trajectoire du tunnel de fraisage et la position de la cochléostomie ont été définies pour viser le centre de la rampe tympanique du tour basal, tout en veillant à
réduire le risque de lésions du nerf facial. Des faisceau d’électrodes Medel Flex 28 et Cochlear CI422 ont été implantés, et leur positionnement a été vérifié par cone beam CT. Enfin, les os temporaux ont été disséqués pour évaluer les dommages causés par le fraisage du tunnel. Résultats Le site de la cochléostomie était positionné dans la rampe tympanique dans 9 cas sur 10. L’insertion du faisceau d’électrodes a été possible dans 19 cas sur 20. Aucun dommage du nerf facial n’a été observé. La différence moyenne entre la trajectoire planifiée et la trajectoire post-opératoire était 0,16 ± 0,19 mm au niveau du nerf facial. La profondeur moyenne de l’insertion était de 305,5 ± 55,2 et 243◦ ± 32,1◦ avec les faisceaux Medel et Cochlear respectivement. Conclusion la chirurgie assistée par robot est un outil fiable permettant l’implantation cochléaire via une cochléostomie. Les solutions techniques doivent être trouvées pour améliorer l’insertion des faisceaux d’électrodes en utilisant cette approche. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.084 73
Influence du type de porte électrode et de ses caractéristiques d’insertion sur les performances auditives après implantation cochléaire M. Marx 1 , C. Molinier 1,∗ , B. Escudé 2 , B. Lepage 3 , O. Deguine 1 , B. Fraysse 1 1 Service ORL, CHU Purpan, Toulouse, France 2 Clinique Pasteur, Toulouse, France 3 Service d’épidémiologie, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. But de la présentation Étudier l’influence du design de l’implant et des caractéristiques radiologiques de son insertion sur le niveau de discrimination post-opératoire de la parole. Matériel et méthodes Étude rétrospective monocentrique portant sur une population de 98 patients adultes (107 implants), implantés cochléaires entre mars 2009 et juillet 2013 dans un centre de référence. Le niveau de discrimination de la parole a été évalué de manière longitudinale (à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an après activation de l’implant) par le pourcentage de reconnaissance correcte des mots dissyllabiques dans le silence (listes de Fournier), des phrases dans le bruit (rapport signal/bruit : +5 dB et +10 dB, phrases MBAA). Plusieurs critères relatifs à l’implant utilisé, à son insertion, ainsi qu’aux conditions anatomiques cochléaires ont été étudiés : – le type de porte électrode (droit ou périmodiolaire) ; – les dimensions de la cochlée ; – l’existence éventuelle d’une dislocation de la scala tympani vers la scala vestibuli ; – la profondeur d’insertion (angle d’insertion depuis la fenêtre ronde en degrés). L’analyse radiologique s’est appuyée sur les reconstructions extraites du scanner à haute résolution ou la tomographie volumique à faisceau conique (cone beam) réalisés avant et après l’implantation. Les dimensions de la cochlée et l’angle d’insertion ont été mesurés sur des reconstructions en minimum intensity projection (plus grand diamètre A depuis la fenêtre ronde et son plus grand diamètre perpendiculaire B). Les éventuelles dislocations ont été mises en évidence sur des coupes midmodiolaires. Résultats L’analyse préliminaire montre une tendance à obtenir de meilleurs résultats pour la discrimination des phrases dans le bruit à un rapport signal/bruit de +10 dB avec un porte électrodes périmodiolaire (86,3 %) plutôt que droit (74,3 %, t test, p = 0,02). L’analyse radiologique fait état d’un taux de dislocation global de la scala tympani vers la scala vestibuli de 36,4 % (n = 39). Les dislocations étaient plus fréquemment observées avec des porte