Complémentarité à long terme des effets amaigrissants de l’activité physique en endurance ciblée au LIPOXmax et de la gastrectomie en manchon

Complémentarité à long terme des effets amaigrissants de l’activité physique en endurance ciblée au LIPOXmax et de la gastrectomie en manchon

302 Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338 résultats de cette étude ouvrent de nouvelles voies de recherche et de prise en ch...

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Congrès / Nutrition clinique et métabolisme 32 (2018) 231–338

résultats de cette étude ouvrent de nouvelles voies de recherche et de prise en charge des patients souffrant d’anorexie mentale. En effet, si l’on tient compte du fait que l’apport protéique guide les apports de glucides et de lipides et que les protéines ont un effet satiétogène, diminuer légèrement, tout en couvrant les besoins, la teneur en protéine des régimes administrés aux patients souffrant d’anorexie mentale pourrait aider à augmenter leurs apports énergétiques et favoriser une reprise de poids. Des études d’intervention sont nécessaires pour étayer cette hypothèse. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.148 P190

Complémentarité à long terme des effets amaigrissants de l’activité physique en endurance ciblée au LIPOXmax et de la gastrectomie en manchon J.-F. Brun 1,∗ , M. Richou 1 , F. Bughin 1 , C. Fédou 1 , D. Nocca 2 , E. Ghanassia 3 , J. Mercier 1 1 Physiologie clinique, Inserm U1046 2 Chirurgie digestive, hôpital Saint-Éloi, Montpellier cedex 5 3 Endocrinologie, clinique Sainte-Thérèse, Sète, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-F. Brun) Introduction et but de l’étude Dans les obésités morbides réfractaires aux mesures hygiénodiététiques la chirurgie bariatrique a une efficacité spectaculaire sur le poids mais les résultats à long terme (dès 4 ou 5 ans) sont grevés par un pourcentage préoccupant (30 à 50 %) de rechute. Des études observationnelles indiquent que l’adoption par les patients d’une hygiène de vie incluant une activité physique régulière optimisent la perte de poids et ont un effet préventif probable sur les reprises pondérales. Nous avons précédemment présenté des résultats préliminaires indiquant que l’activité physique en endurance ciblée sur l’oxydation des lipides prolongeait et amplifiait la perte de poids déterminée par une gastrectomie en manchon (Sleeve) de sorte que cette perte de poids était plus importante à 30 mois dans le groupe « sleeve + LIPOXmax ». Matériel et méthodes Cette étude longitudinale non randomisée prolonge la précédente en étoffant la même cohorte. Le groupe « sleeve seul » (21 sujets) ne réalisant qu’une gastrectomie en manchon et le groupe « sleeve + LIPOXmax » (17 sujets) réalisant en postopératoire un entraînement en endurance douce (3 × 45 min/semaine) ciblé sur le niveau d’oxydation maximale des lipides (LIPOXmax) déterminé par calorimétrie d’effort. Tous ces patients sont suivis et pesés trimestriellement en consultation. La durée de suivi atteint 60 mois. Résultats et analyse statistique Les deux courbes de suivi de perte de poids s’écartent significativement à partir de 30 mois (p < 0,001) de sorte que le groupe groupe « sleeve + LIPOXmax » présente une perte de poids (p < 0,001) qui se maintient à −31 % (soit −53 Kg ± 16 contre −19 % (soit −25 ± 11 kg) en l’absence d’exercice. Conclusion Ces données plus étoffées complètent notre présentation précédente et confirment qu’une activité douce au LIPOXmax peut améliorer sensiblement sur au moins 60 mois l’efficacité de cette chirurgie bariatrique. Le faible volume d’activité physique mis en jeu indique que ce n’est pas un déficit calorique qui explique cet effet, mais plus probablement un ensemble de modifications métaboliques et comportementales décrites dans d’autres populations et qui semblent se retrouver aussi dans ce contexte particulier. L’intérêt de cette démarche « douce » est d’être acceptable et facile à mettre en place dans une stratégie réaliste au long terme. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Pour en savoir plus E. Drapier, C. Fédou, E. Ghanassia, D. Nocca, J. Mercier, J.-F. Brun. L’exercice en endurance à faible intensité renforce-t-il l’efficacité amaigrissante d’une gastrectomie en manchon ? Sci Sports 2016 ; 31(3) : 162–165. https://doi.org/10.1016/j.nupar.2018.09.149 P191

Sport sur ordonnance : l’avis de patients obèses nous intéresse !

J. Dauchy ∗ , V. Florent , F. Mariau , Y. Pronnier , B. Gaudrat , C. Peyrodie , S. Andrieux , Unité de nutrition Centre Hospitalier d’Arras Centre hospitalier d’Arras, Arras, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Dauchy) Introduction et but de l’étude Les conclusions d’une expertise Inserm de 2008 sont sans équivoque : le sport constitue un traitement à part entière pour de nombreuses pathologies. Il est donc logique qu’il puisse être prescrit. Le ministère des affaires sociales et de la santé a voté un décret concernant les conditions de prescription d’AP par les médecins traitants. De ce fait, depuis le 1er mars 2017, le sport peut être prescrit sur ordonnance aux patients atteints d’une affection de longue durée (ALD). L’objectif de cette étude est d’évaluer la connaissance de ce dispositif parmi des sujets obèses sévères consultant pour prise en charge dans un centre spécialisé obésité, et estimer les perspectives d’impact sur la reprise effective de l’AP chez ces sujets. Matériel et méthodes Un auto-questionnaire a été soumis à 134 sujets (76,6 % de femmes) obèses, IMC moyen 38,2 (± 10,4), âgés de 45,4 ans (± 10,9) entre le 1er juin et le 30 septembre 2017. Ont été sondés les items suivants : « connaissance du dispositif », « à qui s’adresser avec la prescription », « où s’adresser pour le remboursement des séances ». Leur avis a été également sondé sur la pertinence du dispositif : « ce dispositif peut-il les aider ? » et « quel en serait le levier le plus efficace ? ». Résultats et analyse statistique Seuls 20,6 % de nos patients connaissent ce dispositif ! Pour l’ensemble de nos patients en ayant connaissance ou pas, 69,8 % d’entre eux estiment que ce dispositif pourrait les aider à la reprise d’une AP, mais 19 % ne se prononcent pas sur l’efficacité de cette mesure. Parmi, 87,8 % des sujets sondés estiment que cette mesure serait bénéfique également aux patients hors ALD sachant que seuls 40,4 % des patients de notre étude sont concernés par une ALD. Le levier le plus efficace n’apparaît pas être la gratuité d’accès à la pratique d’une AP (45,1 %), ni la décision médicale de la prescription (27,5). En revanche, c’est l’assurance du caractère adapté de l’AP qui semble être le principal levier facilitant la reprise d’une AP pour 80,4 % des sujets. Les souhaits de pratique de nos sujets obèses sévères avec ou sans ALD iraient à l’aquagym (52 %), la gym douce (52 %), la natation (42 %), et la marche (37 %). 36 % iraient s’inscrire en salle. De fac¸on attendue, la course à pied est boudée par nos patients (3 %). Conclusion Le sport sur ordonnance pêche actuellement par son manque de notoriété auprès d’un public potentiellement concerné. Le critère ALD apparaît restrictif chez les patients souffrant d’obésité sévère puisque moins de la moitié des patients obèses sévères de notre étude relèvent d’une ALD. Chez les patients concernés, il conviendra de rester vigilant concernant le caractère adapté des séances proposées et de prendre en considération les choix du patient. L’efficacité de cette mesure devra néanmoins faire l’objet d’une évaluation pragmatique. Chez les patients soumis à prescription mais ne concrétisant pas la mise en œuvre d’une pratique régulière, n’allons-nous pas observer une majoration du sentiment de culpabilité à rester sédentaire ?