Posters / Cancer/Radiothérapie 12 (2008) 713–753 Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective qui a concerné 239 patients atteints d’un cancer du nasopharynx non métastatique traités entre janvier 1993 et décembre 2004. Le traitement a consisté en une radiothérapie classique par un appareil de télécobalthérapie associée ou non à une chimiothérapie. Une surveillance régulière a été réalisée après la fin de la radiothérapie pour tous les malades à la recherche de récidive, ainsi que des complications thérapeutiques. Résultats.– Avec un recul moyen de 107 mois, soixante-douze patients (30 %) avaient des complications endocriniennes à type d’hypothyroïdie chez 57 patients (24 %), retard pubertaire chez trois (1,3 %), retard de croissance chez quatre (1,6 %) et aménorrhée chez 23 pat (26,7 % des femmes). L’aménorrhée a été associée à une hyperprolactinémie chez 13 patientes (56,5 %). L’âge et le sexe ont été retrouvés comme facteurs de risque (respectivement, p = 0,001 et 0,0001). La différence n’était pas significative pour la dose totale, les modalités d’irradiation et l’association ou non de chimiothérapie. Un traitement substitutif par l-thyroxine a été administré chez 40 patients (70,2 %) atteints d’hypothyroïdie et par les analogues de la bromocryptine chez les patientes qui avaient une hyperprolactinémie. Conclusion.– Les dysfonctionnements endocriniens après irradiation pour carcinome du nasopharynx ne sont pas rares. L’incidence est difficile à évaluer dans la littérature, elle dépend de la dose totale, des modalités d’irradiation, de l’âge, du sexe et de l’association ou non de chimiothérapie. L’âge et le sexe ont été retenus comme facteurs de risque dans cette étude. La plupart des complications endocriniennes radio-induites, diagnostiquées à temps, peuvent être traitées. doi:10.1016/j.canrad.2008.08.076
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La sténose choanale postradique : complication rare de la radiothérapie des cancers nasopharyngés H. Haddad , N. Sellal , Z. Bourhaleb , N. Benchakroun , H. Jouhadi , N. Tawfiq , S. Sahraoui , A. Benider Centre d’oncologie Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc Objectif de l’étude.– Le traitement de base du cancer du cavum repose sur la chimioradiothérapie, du fait de l’importante radiosensibilité de ce cancer. La radiothérapie expose à plusieurs complications précoces et tardives. La sténose choanale est exceptionnelle, seuls quelques rares articles ont été publiés. Cas clinique.– Nous en rapportons un cas traité avec succès par chirurgie endoscopique. Il s’agissait d’un garc¸on de 8 ans, traité en 2004 pour un carcinome du cavum classé initialement T4 N1 M0. Le patient a rec¸u une chimiothérapie néoadjuvante à base de doxorubicine et cisplatine, puis une chimioradiothérapie concomitante de 66 Gy dans le cavum et les aires ganglionnaires cervicales. Deux mois après la fin de la radiothérapie, le patient se plaignait d’otalgies bilatérales, d’une perte de l’odorat et d’une obstruction nasale bilatérale d’aggravation progressive. Le patient a été perdu de vue pendant 23 mois. En février 2007, le patient a de nouveau consulté devant l’aggravation de l’obstruction nasale bilatérale avec une respiration buccale importante et une rhinorrhée fétide. La rhinocavoscopie a retrouvé une rhinite purulente avec hypertrophie turbinale bilatérale inférieure et une sténose bilatérale des deux choanes. La scanographie a confirmé la sténose en montrant un comblement tissulaire du cavum associé à une sténose choanale. Une désobstruction bilatérale a été réalisée par chirurgie endoscopique sous anesthésie générale. L’obstacle fibreux a été réséqué jusqu’aux limites des choanes. La biopsie en regard de l’obstacle a montré la présence de remaniements fibreux sans signe de malignité. Un stent à base de silastic a été mis en place et maintenu pendant 2 semaines, pour assurer le calibrage et prévenir la resténose. L’évolution a été marquée par la disparition de la rhinorrhée, la récupération de l’odorat et la reprise de la respiration nasale. Avec un recul de 9 mois, le patient gardait une ventilation et un odorat normaux. Une rhinocavoscopie de contrôle n’a pas retrouvé de signe de resténose. Conclusion.– La sténose choanale est une complication rare et inhabituelle de la radiothérapie des carcinomes nasopharyngés. Le traitement repose sur la vidéochirurgie endoscopique, mais la récidive doit être éliminée au préalable par la réalisation de biopsies systématiques en regard de la sténose. doi:10.1016/j.canrad.2008.08.077
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Complications neurologiques postradiques : étude des facteurs de risque cliniques et dosimétriques après irradiation des carcinomes nasopharyngés W. Siala a , W. Mnejja a , M. Ghorbel b , M. Frikha c , J. Daoud a Service de radiothérapie carcinologique, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie b Service d’ORL, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie c Service de carcinologie médicale, CHU Hedi-Chaker, Sfax, Tunisie
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Objectif de l’étude.– Le cancer du nasopharynx est fréquent en Tunisie. Son traitement repose essentiellement sur la radiothérapie. La situation anatomique du nasopharynx et la proximité de plusieurs organes critiques constituent la difficulté technique de cette irradiation. Le but de notre travail était d’étudier les complications neurologiques tardives et de déterminer les facteurs de risque de survenue après traitement pour cancer du nasopharynx. Patients et méthodes.– Entre février 1993 et décembre 2004, 239 patients, atteints d’un cancer du nasopharynx non métastatique, ont été traités par irradiation classique associée ou non à une chimiothérapie. Nous avons analysé rétrospectivement les complications neurologiques tardives, survenues six mois ou plus après le début de la radiothérapie. Une évaluation en fonction du stade tumoral, de l’âge, du sexe, du temps, des modalités d’irradiations et de l’association ou non de chimiothérapie a été faite. Il a été réalisé une étude unifactorielle et multifactorielle. Résultats.– Après un recul moyen de 107 mois, 21 patients (8,8 %) ont souffert de complications neurologiques à type de nécrose temporale dans 9 cas, nécrose du tronc dans 5 cas, atrophie temporale dans 5 cas, myélite dans 1 cas et atrophie du nerf optique dans 2 cas. La fréquence actuarielle était de 0 % à un an, 4 % à 3 ans, 5 % à 5 ans et 9 % à 7 ans. La jeunesse du patient a été retrouvé comme facteur de risque de nécrose temporale (p = 0,04) et l’irradiation hyperfractionnée a été associée à un risque plus élevé de complications neurologiques (5,7 % contre 14,6 % ; p = 0,02). La différence n’était pas significative pour les autres facteurs. Conclusion.– Les complications neurologiques après irradiation des carcinomes nasopharyngés sont rares et tardives. La jeunesse du patients et l’hyperfractionnement ont été retenus dans notre étude comme facteurs de risque. doi:10.1016/j.canrad.2008.08.078 P077
Carcinomes de la lèvre : à propos de 41 cas T. Chekrine , M.-A. Benhmidoune , N. Benchakroun , H. Jouhadi , N. Tawfiq , S. Sahraoui , A. Benider Centre d’oncologie Ibn-Rochd, Casablanca, Maroc Objectif de l’étude.– Le carcinome de la lèvre est relativement fréquent, il représente 8 à 15 % des cancers cutanés et 13 à 18 % des cancers de la sphère ORL. Le traitement de base repose sur la curiethérapie interstitielle et la chirurgie. Nous rapportons une série de 41 cas de cancers de la lèvre colligées au centre d’oncologie Ibn-Rochd de Casablanca entre 1997 et 2003, afin de ressortir les particularités thérapeutiques et évolutives de ces cancers. Patients et méthodes.– La moyenne d’âge des malades était de 63 ans (30–94) et le sex-ratio hommes/femmes de 4,1. Les deux tiers des malades étaient tabagiques. Le délai moyen de consultation était de 20 mois (1–96), la lésion initiale était nodulaire chez 23 patients, ulcérée dans neuf cas et ulcérobourgeonnante dans 14 cas, le carcinome spinocellulaire était le type histologique le plus fréquent, retrouvé chez 38 patients. Selon la classification TNM, il a été noté la prédominance du stade T2N0. Tous les cancers ont été classés M0. Sur le plan thérapeutique, 40 malades ont bénéficié d’une exérèse tumorale, avec curage ganglionnaire dans 29 cas. Sept malades ont bénéficié d’une reconstruction. Les limites d’exérèse étaient tumorales dans dix cas, le curage montré une atteinte ganglionnaire dans sept cas. La radiothérapie externe a été réalisée après une opération chez 31 malades à la dose moyenne de 50 Gy (45–65) dans le lit tumoral et les ganglions, alors que la curiethérapie a été faite chez sept malades, à titre exclusif ou en complément de la radiothérapie externe. Résultats.– À la fin du traitement, deux tumeurs étaient en évolution et 37 contrôlées, deux malades ont été perdus de vue. À long terme, 30 tumeurs ont été en rémission complète, maintenue avec un recul moyen de 54 mois (9–102), alors que sept ont rechuté locorégionalement et une a disséminé à distance après un